Les schémas de structures fiscales présents en annexe sont similaires aux montages appelés « sandwich hollandais » et « double irish » employés par ces firmes (lire : Le secret de polichinelle de l'optimisation fiscale d'Apple). Ils reposent sur les différences de fiscalités à travers les pays et la création de filiales et de holdings dans des paradis fiscaux.
Le taux effectif d'imposition d'Apple se situe autour de 2 % pour les bénéfices au niveau mondial. Pour Google, il est de 5 %. Or, le taux d'impôt sur les sociétés est de 12,5 % des bénéfices en Irlande et 33,3 % en France. « Quand vous avez de quatre à dix points d'écart avec le taux du pays, cela peut se justifier par des systèmes d'amortissements dégressifs ; mais quand cela passe de 20 à 30 points, ce n'est plus acceptable », soutient Pascal Saint-Amans, le directeur du Centre de politique et d'administration fiscale de l'OCDE, au journal Le Monde.
En bleu, les pays membres de l'OCDE - image Wikipédia
Comment faire pour lutter contre ces pratiques fiscales qui ne sont pas illégales ? Le rapport de l'OCDE plaide pour « un plan d'action global [dont le] principal objectif [est] de donner aux pays des instruments nationaux et internationaux leur permettant de faire mieux coïncider leurs droits d’imposition avec l’activité économique réelle. » Pour mettre en place ce plan d'action global, l'OCDE appelle les pays membres, mais aussi les pays non membres, à apporter leurs contributions lors de consultations. Un plan d'action préliminaire devrait être élaboré au cours des six prochains mois afin d'être présenté en juin au Comité des affaires fiscales.