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Test du MacBook Pro Retina 15 pouces fin 2013 (Core i7 2 GHz)

Nicolas Furno

samedi 02 novembre 2013 à 12:12 • 45

Matériel

Apple continue de mettre très régulièrement à jour son MacBook Pro doté d’un écran Retina. En février dernier, la gamme avait très peu évolué avec un processeur légèrement plus rapide, mais c’était à peu près tout (lire : Test du MacBook Pro Retina 15" début -2013 Core i7 à 2,4 GHz). En apparence, ce nouveau modèle ne change rien de plus et on retrouve la même conception générale puisque, contrairement au dernier 13 pouces, le MacBook Pro Retina 15 pouces fin 2013 n’a pas minci.

Pourtant, à l’intérieur, Apple a opté pour des composants très différents avec, à la clé, des changements plus importants que prévu. Que vaut cette génération par rapport aux précédentes ? Réponse dans notre test !

Même boîtier, nouvelle architecture

Extérieurement, rien n’a changé sur cette nouvelle génération. Les MacBook Pro Retina 15 pouces mesurent toujours un petit peu moins de 36 cm sur quasiment 25 cm, ils restent toujours à une épaisseur de 1,8 cm pour un poids très légèrement supérieur à 2 kg. Leur conception fait toujours la part belle à l’aluminium et reste irréprochable : rien ne bouge, on peut tenir l’ordinateur d’une main sans plier la structure et la charnière de l’écran semble aussi solide qu’avant.

Apple n’a pas changé le nombre ou la position des connecteurs autour de son ordinateur. On trouve toujours un chargeur MagSafe, deux connecteurs Thunderbolt, deux USB, un port HDMI, une prise mini-jack et un lecteur de carte SD. Bref, les nouveaux modèles sont exactement similaires aux ordinateurs sortis en 2012 et pour plus d’informations, vous pouvez (re)lire notre test publié à la sortie des premiers MacBook Pro Retina (lire : Test du MacBook Pro Retina 15" mi-2012 Core i7 à 2,3 GHz).

C’est sous le capot que les choses changent, et changent enfin vraiment avec cette génération. Apple a adopté Haswell, la nouvelle plateforme d’Intel pour cette génération avec des processeurs et des puces graphiques plus puissantes. Les MacBook Air l’ont adopté avant l’été et le bilan a été très positif, mais plus pour l’autonomie que pour les performances (lire : Test des MacBook Air 11" et 13" Core i5 1,3 GHz "Haswell").

Pour ses MacBook Pro Retina 15 pouces, Apple a non seulement adopté Haswell, mais le constructeur a aussi opté pour une déclinaison plus puissante encore. La différence ne se voit pas nécessairement sur le processeur utilisé — un Core i7 quadricœur à 2 GHz capable de monter à 3,2 GHz en cas de besoin sur notre modèle de test — que sur la puce graphique associée. Comme sur ses prédécesseurs, l’ordinateur dispose d’une puce Intel de base, mais celle intégrée dans cette dernière génération surpasse largement celle présente jusque-là.

Apple a remplacé la puce Intel HD 4000 par une Iris Pro 5200, version plus puissante de l’Intel Iris qui équipe les modèles 13 pouces. La différence tient principalement dans l’ajout d’un module de 128 Mo de mémoire dédiée, directement à côté du processeur et de la puce graphique. Cette mémoire qu’Intel nomme Crystalwell est extrêmement rapide, elle sert de cache supplémentaire pour le GPU, mais aussi pour le CPU. La puce d’Intel pioche en priorité dans cette mémoire, mais elle peut aussi utiliser jusqu’à 1 Go de mémoire vive sur l’ordinateur pour compléter.

Le module "eDRAM" est principalement ce qui distingue Crystalwell du reste de la gamme des puces Haswell.

Cette nouvelle puce a permis à Apple de retirer la deuxième puce graphique sur son entrée de gamme. Jusque-là, tous les MacBook Pro Retina 15 pouces disposaient de deux puces graphiques : l’une, fournie par Intel, ne servait que pour les usages limités ; la seconde, conçue par NVIDIA, prenait le relais dans les jeux et dans tous les cas où la puce intégrée d’Intel ne suffisait pas. Le système se chargeait de changer automatiquement de puce en fonction des besoins, de manière à offrir une interface fluide, mais à maximiser aussi l’autonomie.

Apple a jugé que la puce Iris Pro d’Intel pouvait suffire en permanence, même si le haut de la gamme bénéficie du confort supplémentaire apporté par une carte NVIDIA. Le modèle testé ici n’a que la puce d’Intel qui doit alimenter seule, non seulement l’écran Retina, mais aussi toutes les sorties-écran. En tout, elle doit pouvoir gérer trois écrans, dont l’interne, soit une image totale de plus de 13 000 pixels sur 1600 ou 1800 pixels.

La nouvelle architecture utilisée par Apple permet d’autres évolutions, comme le passage au Thunderbolt 2. Annoncée pour les Mac Pro qui ne sortiront pas avant le mois de décembre, cette nouvelle norme est disponible pour la première fois sur un appareil grand public. Sur le papier, on peut désormais obtenir des débits doublés, soit jusqu’à 20 Gbit par seconde et par connecteur.

Malheureusement, il n’y a, à ce jour, aucun appareil Thundebolt 2 pour tester… si ce n’est un autre MacBook Pro Retina. Nous avons essayé de mesurer la vitesse de cette nouvelle norme en reliant nos deux Mac en mode « target », mais nous avons atteint la limite de vitesse du SSD interne (un Samsung) avant d’atteindre la limite du Thunderbolt… À ce propos, on peut noter que la génération actuelle ne fait pas beaucoup mieux, mais ne fait pas pire non plus, que les précédentes (pour plus de détails, lire aussi : Premiers tests avec les nouveaux MacBook Pro Retina).

Deux MacBook Pro Retina reliés en Thunderbolt peuvent échanger très rapidement des fichiers… mais pas plus que la vitesse du SSD interne.

Du côté des entrées et sorties, signalons aussi la gestion des écrans 4K. Les deux connecteurs Thunderbolt peuvent gérer de tels écrans, mais aussi la sortie vidéo HDMI qui peut afficher jusqu’à 4096 pixels par 2160 pixels, à 24 Hz seulement. Ce sera largement suffisant si vous avez une télévision ou un vidéoprojecteur 4K, mais ces appareils restent encore très rares à ce jour.

La présence du 4K n’est pas forcément utile aujourd’hui, mais elle le sera forcément à terme. On n’imagine pas qu’Apple ne compte pas mettre à jour ses écrans Thunderbolt pour augmenter leur définition jusqu’au 4K. La mise à jour attendra peut-être la sortie des Mac Pro à la fin de l’année, mais elle finira bien par avoir lieu. Ces nouveaux Mac sont d’ores et déjà capables de les gérer et c’est un point important si vous comptez les garder plusieurs années et utiliser des écrans externes.

Moins visible, Apple a remplacé la puce Wi-Fi de son ordinateur et opté pour la nouvelle norme 802.11ac que l’on avait déjà sur les derniers MacBook Air et iMac. Sur le papier, des gains importants, puisque l’on peut atteindre 1300 Mb/s sur les MacBook Pro Retina avec leurs trois antennes. Hélas, notre modèle de test semble avoir un problème de ce côté, puisque nous avons obtenu des scores systématiquement moyens et souvent pires qu’avec le modèle de 2012 équipé uniquement de Wi-Fi 802.11n. Nous n’avons pas pu tester cette nouvelle norme, mais le modèle 13 pouces également à la rédaction n’a aucun problème sur ce point.

Des performances en demi-teinte

En 2012, le premier MacBook Pro Retina d’Apple était qualifié dans notre test de « MacBook Pro le plus puissant de l’histoire ». Deux générations après, c’est toujours le cas, bien sûr, mais que vaut cette génération par rapport à ses prédécesseurs ? Faut-il franchir le pas et changer de machine uniquement pour gagner en performance ?

Côté processeur, la réponse est plus difficile à apporter qu’escomptée. On sait depuis longtemps que la fréquence n’est plus un indicateur, et c’est tant mieux, car la génération actuelle doit composer avec la fréquence la plus basse depuis le lancement de la gamme. Son processeur Core i7 quadricœur de 2 GHz est toutefois capable de monter à 3,2 GHz quand c’est nécessaire et il contient de nombreuses autres nouveautés qui devraient faire oublier le chiffre.

De fait, Geekbench 3 qui est chargé de mesurer la puissance brute d’un processeur montre bien une évolution significative des performances. Le MacBook Pro Retina 15 pouces fin 2013 dépasse les 13 500 points à ce test, alors que le modèle sorti en début d’année n’atteignait pas les 12 5000 points. Depuis le premier modèle, le processeur a été amélioré à hauteur de 12 % environ, un gain théorique assez important, mais on est loin des progrès réalisés par les appareils iOS par exemple.

Geekbench est spécialisé dans la mesure de performances des processeurs : son test met en avant un progrès assez net de ce point de vue.

Le problème de ces benchmarks, c’est qu’ils restent très théoriques. Nous avons soumis la machine à notre batterie habituelle de tests applicatifs et l’intérêt de cette mise à jour est beaucoup moins évident. Sur certains tests, comme l’export d’images avec Aperture, le gain est net puisque l’on divise presque par deux le temps nécessaire depuis la génération précédente. Dans la majorité des cas toutefois, le Mac a fait aussi bien, voire moins bien que ses prédécesseurs, même si on note quand même des progrès avec l’export depuis iMovie et depuis QuickTime X.

Ces « mauvaises » performances ne doivent pas faire oublier qu’il ne s’agit que de tests et qu’ils ne sont pas forcément représentatifs du ressenti réel. Même si nous nous efforçons de maintenir les tests à l’identique d’une génération à l’autre, l’évolution informatique introduit nécessairement des biais. Ainsi, le MacBook Pro testé ici a été livré avec OS X Mavericks alors que les trois machines précédentes ont été testées avec OS X 10.7 ou OS X 10.8.

Le nouveau système explique-t-il à lui seul les contre-performances mesurées ici ? Difficile de le savoir, mais à l’usage, nous n’avons pas noté de différences majeures à l’utilisation, du moins pour un usage courant. La différence s’explique peut-être malgré tout par la fréquence du processeur légèrement plus faible, même si Haswell a d’autres arguments en sa faveur comme on le verra par la suite.

Quoi qu’il en soit, ces résultats déçoivent un petit peu. On s’attendrait, d’une génération à l’autre, à des progrès ou au moins à une stabilité, mais pas à des performances en retrait. Encore une fois, rappelons qu’il ne s’agit que de tests qui, même s’ils sont pensés pour être au plus près d’une utilisation normale, restent assez théoriques.

Cinebench mesure aussi le processeur et contrairement à Geekbench, il note aussi des performances en demi-teinte. D’après ce test, les modèles fin 2013 sont légèrement inférieurs à ceux sortis en début d’année, mais égaux aux premiers MacBook Pro Retina.

Une puce graphique pas joueuse

Pour la première fois, Apple n’a pas équipé tous ses MacBook Pro Retina 15 pouces de deux puces graphiques. Sur le modèle d’entrée de gamme testé ici, il faut tout faire avec la puce Intel Iris Pro. Avant de recevoir la machine, nous avions quelques doutes sur la capacité de cette puce à gérer efficacement l’écran Retina de l’ordinateur, sans même parler d’écrans externes. Il faut dire que l’expérience des MacBook Pro Retina 13 pouces de première génération avait de quoi refroidir : la puce Intel HD Graphics 4000 était assez limitée et même une utilisation bureautique de base pouvait la mettre en difficulté.

À l’usage pourtant, cette Intel Iris Pro nous a impressionnés : pour une utilisation courante, elle suffit largement et ne faiblit jamais. Avec la première génération de MacBook Pro Retina, on avait tendance à bloquer manuellement la puce NVIDIA pour éviter les ralentissements qui pouvaient survenir en utilisation courante, en particulier dans le navigateur ou encore en utilisant Mission Control. Nous n’avons jamais ressenti de gêne avec cette génération et la puce d’Intel est de fait assez puissante pour gérer l’écran au quotidien.

Ce test brut montre que l’Intel Iris Pro de la dernière génération (bleu) fait mieux que la puce dédiée de NVIDIA des deux générations précédentes (vert et jaune). À titre de comparaison, le dernier MacBook Pro 15 pouces (sans écran Retina) a été ajouté au graphique (orange).

Le choix d’Apple nous semble assez logique pour une utilisation de base. La puce d’Intel peut tout à fait assumer à elle seule la charge d’alimenter l’écran Retina de l’ordinateur et nous n’avons pas noté de problèmes particuliers dans ce domaine. La question se pose toutefois différemment si vous comptez utiliser un MacBook Pro Retina pour jouer ou si vous avez besoin d’une bonne carte graphique pour toute autre utilisation…

Pour mesurer la capacité de la carte graphique dans des jeux, nous avons utilisé le Valley Benchmark d’UNiGiNE qui a l’avantage d’être gratuit et de proposer des conditions de test assez proches de ce que l’on aurait avec un jeu. Les résultats sont assommants pour la puce d’Intel : nous avons comparé les MacBook Pro Retina 15 pouces d’entrée de gamme 2013 et mi-2012 et la première génération fait non seulement mieux, mais il se permet même d’écraser la gamme actuelle.

Unigine Valley Benchmark qui simule un déplacement dans un immense paysage

La différence est déjà flagrante avec des réglages exigeants (1920x1200 pixels et qualité réglée sur le palier maximum "Ultra" et antialiasing en x8) : le modèle testé ici n’a jamais dépassé les 5 FPS, alors que son prédécesseur avec sa puce NVIDIA dédiée atteignait par moment les 10 FPS, même si sa moyenne se situe plutôt entre 6 et 7 FPS. C’est évidemment un test très exigeant qui ne reflète pas la réalité des jeux, mais la différence est encore plus nette quand on fait quelques concessions. Notre test avec une qualité inférieure réglée conserve la définition mais avec les détails sur "Low" et l'antialiasing en x4. Le Mac de 2012 offre alors des performances acceptables avec une moyenne de 18,3 FPS, mais des pointes plus élevées et une sensation globale de fluidité. Le modèle actuel, quant à lui, a stagné autour de 10 FPS : même en réduisant la qualité, il ne permettrait pas de jouer la scène 3D confortablement.

Valley Benchmark mesure la capacité d’une carte graphique à effectuer le travail demandé par un jeu. Nous avons mené le test dans deux configurations : en qualité basse (1920x1200 pixels, réglage de la qualité "Low" et Antialiasing x4) et en qualité élevée (1920x1200 pixels, réglage de la qualité "Ultra" et Antialiasing x8). Le MacBook Pro testé ici est en bleu.

Nous avons également essayé l’ordinateur avec de vrais jeux, mais pas les titres les plus exigeants du marché. Avec Diablo III par exemple, on n’a pas dépassé les 10 FPS environ avec les réglages au maximum (qualité High et Antialising, pour une définition de 2880x1880 pixels). Il a fallu considérablement réduire la qualité pour obtenir quelque chose de jouable et dans tous les cas, on sentait bien que l’ordinateur était poussé dans ses retranchements (ventilateurs bruyants).

Autre essai avec le jeu Batman : Arkham City et sa séquence de tests automatiques qui enchaine plusieurs scènes. Avec tous les réglages vidéo cochés (sauf FXAA et synchro verticale), niveaux de détails sur haut, antialiasing au maximum (x8) et définition maximale de 1920x1200, la moyenne a été de seulement 16 FPS. En baissant la définition à 1680x1050 et l’antialiasing à x4, on atteint 27 FPS et même 39 FPS avec une définition de 1440x900. On peut alors jouer, mais la qualité n’est pas optimale.

Essai Diablo III : les réglages au maximum produisent une image magnifique… mais on ne peut pas jouer. - cliquez pour agrandir

Le constat s’impose facilement : ce MacBook Pro Retina 15 pouces d’entrée de gamme n’est pas capable de jouer, du moins pas à un jeu récent. Et encore, nous ne l’avons pas soumis à ce qui se fait de mieux dans le domaine… On peut souvent obtenir une image fluide à condition de faire une grosse concession sur la qualité. Exemple avec le plus tout jeune Starcraft II qui ne tourne vraiment bien qu’en diminuant sérieusement la définition : en 1152x720 pixels, on atteint les 60 FPS, alors que la machine reste bloquée sous les 20 FPS en définition native. C’est deux fois moins bien que le modèle sorti en 2012…

Autonomie

Sur les MacBook Air sortis en juin dernier, le passage à Haswell a été synonyme de bonds significatifs en matière d’autonomie. L’ultraportable d’Apple peut désormais tenir largement plus de huit heures et son autonomie n’est plus vraiment un problème. Sur les MacBook Pro Retina, la situation n’est pas encore aussi simple, puisque sur le papier, l’autonomie de ces machines n’a pas changé.

Haswell apporte un gain de puissance sans avoir d’impact négatif sur l’autonomie si l’on en croit les caractéristiques techniques données par Apple. Les 15 pouces sont ainsi censés tenir "jusqu’à huit heures" en lecture de film ou en navigation web. C’est une heure de moins que les 13 pouces, mais c’est aussi bien que les deux générations précédentes. Dans les faits, le gain de puissance n’est pas aussi clair qu’escompté et les gains en autonomie ne sont pas plus francs.

Nous avons mené nos tests d’autonomie habituels, avec d’abord deux tests fixes pour essayer d’obtenir des résultats fiables d’une génération à l’autre et comparer chaque machine. Le premier consiste à lire une vidéo h.264 (définition de 1280x526 pixels) avec VLC tout en laissant Mail en arrière-plan pour relever du courrier, en Wi-Fi, toutes les minutes (étant donnés les déboires de Gmail avec Mavericks, nous n’avons utilisé qu’un compte iCloud mais bien alimenté en nouveaux courriers). Le deuxième test implique de recharger notre page d’accueil toutes les trente secondes dans Safari, avec Flash installé, tout en jouant de la musique en boucle avec iTunes. Dans tous les cas, l’écran est réglé à 80 % de luminosité, le son à la moitié.

Nos tests d’autonomie montrent des résultats contrastés : la dernière génération est pire que les deux précédentes en lecture de film, mais elle est bien meilleure pour le test du navigateur.

Le premier test a été conduit trois fois et le second, avec Safari, deux fois, pour obtenir des résultats plus fiables. Pour le premier, notre Mac de test à tenu 4h13 en moyenne ; il a résisté pendant 8h45 sur le second. Ces résultats sont à la fois très bons et très décevants : en lecture vidéo, ce MacBook Pro Retina fait le pire score de tous les Mac similaires que l’on a testés depuis l’an dernier. Son prédécesseur avait tenu près de trois quarts d’heure de plus et on est très loin des résultats obtenus avec les MacBook Air Haswell, certes dépourvus de grands écrans (et pas Retina qui plus est), mais qui ont tenu jusqu’à huit heures de suite sur le même test !

L’autre test, avec Safari et de la musique, est en revanche une bonne surprise. Beaucoup plus proche des tests menés par Apple pour évaluer l’autonomie de ses ordinateurs, il dépasse même les valeurs annoncées de 8 heures. Ce test montre que l’on peut utiliser un MacBook Pro Retina au quotidien sans trop s’inquiéter de la batterie, à condition de ne pas regarder de vidéo ou de faire une activité trop intense.

Nous avons d’ailleurs utilisé normalement cet ordinateur pendant quelques jours et le bilan est très positif. Pour une utilisation mixte, bureautique simple (iA Writer et Marked) et navigation internet intensive (Safari sans Flash et Chrome avec, en plus du mail, un ou deux clients Twitter, des flux RSS…), on tient sans trop de difficulté une journée entière. En étant raisonnable sur la luminosité de l’écran et sur le nombre d’applications ouvertes, on peut même assez facilement atteindre les dix heures sans interruption.

Au total, l’autonomie est plutôt bonne, mais elle n’est pas aussi spectaculaire que sur les derniers MacBook Air. Par rapport aux générations précédentes, ce MacBook Pro Retina fait légèrement mieux en usage courant, mais potentiellement moins bien en usage intensif. C’est bien là que le bât blesse : alors même que les performances n’ont pas progressé, on ne peut pas compter sur une autonomie vraiment meilleure.

Autres changements

Écran et images fantômes

L’écran Retina de ces Mac est superbe et ce n’est pas cette génération qui vient changer cela. D’ailleurs, ce MacBook Pro Retina 15 pouces mi-2012 ne change rien sur ce point : la dalle a toujours une définition de 2880x1800 pixels et OS X s’affiche toujours à 1400x900 pixels de base, avec des options pour monter à 1920x1200 pixels si l’utilisateur le souhaite. La dalle est toujours recouverte de verre et elle est toujours traitée pour limiter les reflets… avec là encore plus ou moins de succès d’ailleurs. En revanche, ses angles de vue sont toujours aussi étendus. Si vous découvrez cette machine, nous vous recommandons notre test de la première génération.

Malheureusement, cet écran exceptionnel a été en partie gâché pour certains utilisateurs à cause d’un effet indésirable : les images fantômes. Pour certaines dalles, un élément d’interface resté quelques instants à un même endroit avait tendance à laisser une trace qui ne disparaissait pas quand on déplaçait l’élément en question.

Pour ses précédentes générations, Apple se fournissait auprès de LG ou de Samsung pour ces dalles et les premières étaient systématiquement concernées, quand celles de Samsung étaient épargnées. En 2012, la majorité des MacBook Pro Retina 15 pouces étaient équipés avec des dalles LG et donc souffraient de ce problème. Qu’en est-il pour cette génération ?

Sur un MacBook Pro de la précédente génération : à côté de la fenêtre du navigateur, sur le fond d’écran gris, on distingue très nettement un fantôme de la fenêtre qui a été positionnée quelques minutes à cet emplacement.

Difficile en fait de répondre définitivement à cette question. D’une part parce que l’on ne peut plus savoir aussi facilement qu’avant qui a produit la dalle d’un MacBook Pro Retina, d’autre part parce que nous manquons encore de recul pour en juger. Selon nos premières observations, la part de dalles produites par Samsung a augmenté de manière significative : les deux ordinateurs testés à la rédaction en sont dotés et les témoignages relevés sur internet semblent indiquer que ces dalles sont majoritaires. Reste que l’on trouve aussi des témoignages d’utilisateurs qui ont obtenu une dalle LG et qui ont encore une fois des images fantômes.

Faut-il en déduire qu’Apple vide ses stocks de salles LG avant de ne proposer que des dalles Samsung ? Il est beaucoup trop tôt pour en juger et de toute manière, on ne peut plus tolérer ce phénomène aujourd’hui (décrit dans un fiche technique d'Apple). En 2012, on voyait pour la première fois des écrans Retina sur des Mac et les problèmes de production étaient sans doute inévitables. Reste qu’on en est aujourd’hui à la troisième génération : ce problème devrait être réglé et ce n’est pas aux clients de subir les choix politiques d’Apple en la matière.

Point positif à savoir tout de même : si votre MacBook Pro Retina souffre du problème, vous pourrez changer son écran très facilement. Apple n’a jusque-là jamais discuté et c’est une opération facile et normalement assez rapide.

Enceintes

Inchangées en apparence, les enceintes de cette génération ont en fait été revues par Apple. À l’écoute, la différence est très nette entre ce Mac et le premier MacBook Pro Retina 15 pouces… et les changements ne sont pas forcément très positifs.

Pour commencer, on peut rappeler que ces ordinateurs sont incontestablement les meilleurs pourvus en matière de haut-parleurs. Apple a réussi à exploiter au mieux l’espace disponible pour offrir un son puissant qui ne sature pas, mais aussi — et c’est le plus important —, un son ample qui semble venir d’enceintes beaucoup plus éloignées qu’elles ne sont en réalité. C’est très agréable pour écouter de la musique, c’est presque parfait pour regarder un film. Même pour sonoriser une petite pièce, l’ordinateur seul peut suffire.

Le modèle que nous avons testé conserve une bonne partie des qualités des premières générations, mais le son a perdu de son ampleur. Le volume a été également diminué et les basses sont moins présentes. Le résultat n’est pas forcément pire, il est plus neutre et moins impressionnant et il convient moins pour un film et plus pour de la musique acoustique. Dans l’ensemble, sans être mauvais, ce nouveau réglage nous semble moins convaincant que celui de la génération mi-2012.

Bruit et chaleur

Avant de conclure, finissons ce test sur une note plus positive. Les MacBook Pro Retina n’ont jamais été connus pour surchauffer et sur ce point, Apple avait fait de gros progrès par rapport aux MacBook Pro précédents. Avec cette nouvelle génération, les progrès continuent et l’ordinateur est encore plus discret qu’avant.

Ce modèle d’entrée de gamme chauffe peu et quand il le fait, ses deux ventilateurs entrent rapidement, mais discrètement, en action. Ils ne sont pas très bruyants et ils sont extrêmement efficaces, si bien que la température interne chute vite. De manière générale, l’ordinateur chauffe de toute manière moins : pendant les tests de Valley Benchmark, nous avons noté une différence d’environ 10° entre la génération fin 2013 et le mi-2012. L’absence de deuxième puce graphique n’est certainement pas étrangère à ce constat positif…

Mieux, en utilisation basique (bureautique, navigation internet légère), ce MacBook Pro Retina se fait largement oublier. La température reste très basse, on n’entend pas le processeur : bref, sur ce point, c’est un sans faute.

Pour conclure

Le MacBook Pro Retina 15 pouces fin 2013 est une bonne machine en soi, c’est incontestable. L’ordinateur profite des années d’expérience d’Apple en matière de conception et sa construction unibody en aluminium a fait ses preuves et reste, aujourd’hui encore, l’une des meilleurs, pour ne pas dire la meilleure du marché. Ce portable est très fin et assez léger par rapport à sa taille, il est solide, il a une bonne autonomie et il dispose surtout d’un excellent écran, peut-être le meilleur à ce jour sur un Mac. En plus de ces acquis, la nouvelle génération ajoute le Thunderbolt 2 et du Wi-Fi 802.11ac, tandis qu’elle gère les écrans 4K, ce qui est important si on veut le garder longtemps.

Un bel écran, qui a aussi quelques exigences. Pour alimenter cet écran Retina sans faillir, Apple avait jusque-là choisi d’accompagner la puce Intel de dépannage d’une puce graphique haut de gamme fournie par NVIDIA. Avec la nouvelle génération de la gamme Intel, le constructeur n’a pas résisté à l’appel des marges et le MacBook Pro d’entrée de gamme se passe de carte graphique dédiée. À l’usage, ce choix est tout à fait justifié tant que l’on n’utilise pas vraiment la puce graphique.

Il faut être clair : ce modèle n’est pas fait pour les jeux. Si vous envisagez de le faire, vous n’avez pas de choix, il faudra passer au modèle haut de gamme et alourdir une note déjà salée de 600 €. Créer une gamme très claire et inciter à prendre un modèle plus cher ne sont pas des pratiques surprenantes avec Apple, mais il convient de remettre les points sur les i. Avec la génération fin 2013, le ticket d’entrée pour une machine vraiment polyvalente n’est pas inférieur à 2000 €, mais il est bien de 2600 €.

Certes, pour ce prix, on a aussi 16 Go de mémoire vive et 512 Go de stockage sur SSD, ce qui est appréciable. On aurait aimé toutefois une option sur le modèle d’entrée de gamme, simplement pour ajouter la puce graphique de NVIDIA. En l’état, les prix n’ont pas baissé selon nous, ils ont bien augmenté et si votre budget est un peu juste, on recommandera plutôt de se tourner vers les offres reconditionnées. Mieux vaut acheter un modèle début 2013, voire mi 2012, qui sera plus polyvalent et moins cher. Vous perdrez le Wi-Fi et le Thunderbolt nouvelles générations, mais en avez-vous vraiment besoin à court et moyen terme ?

Si vous tenez à acheter cette nouvelle génération, le modèle d’entrée de gamme testé ici est bon en soi, mais il moins bon que son prédécesseur sur trop de points, sans compenser avec des avantages nets. On espérait une autonomie en hausse pour contrer les performances pas toujours en progrès, mais ce n’est pas le cas. Sans l’avoir encore testé, le modèle haut de gamme avec sa puce NVIDIA dédiée nous semble un choix plus logique, mais les prix s’envolent…

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