En amont de ses résultats financiers attendus le 20 juillet, Tesla a publié ses chiffres de production et de ventes de voitures sur le deuxième trimestre 2022. Une information intéressante, tant ce trimestre a été compliqué, entre pénuries généralisées sur les composants et l’usine chinoise du constructeur qui est restée entièrement fermée pour cause de Covid pendant trois semaines en avril et qui a tourné au ralenti par la suite. De ce fait, il ne fallait pas s’attendre à battre des records de production et Tesla a fait moins bien qu’au trimestre précédent.
Même si ce n’est pas un record sur les trois mois, les chiffres sont loin d’être aussi mauvais qu’escompté. Tesla a ainsi produit 258 820 voitures et l’entreprise en a vendu 254 965. C’est moins bien que le premier trimestre 2022 (305 407 et 310 048), mais c’est tout de même mieux que la même période l’an dernier, où Tesla avait produit et vendu à peine plus de 200 000 véhicules. Et plus important peut-être, le constructeur note dans son communiqué de presse que le mois de juin a été le plus productif de son histoire.
Sauf nouvel événement imprévu dans le monde, Tesla pourrait ainsi être de retour sur ses prédictions initiales et battre encore des records sur les prochains trimestres. Avec ses deux nouvelles usines, au Texas et à côté de Berlin, l’entreprise a normalement tout ce qu’il faut pour accélérer la production de la Model Y, SUV dérivé de la Model 3 qui est appelé à devenir sa voiture la plus populaire. La capacité de production théorique, c’est une chose, la production réelle en est une autre et il reste toutefois de nombreux défis à relever, tant techniques que humains.
En Allemagne en particulier, Tesla a du mal à recruter suffisamment d’ouvriers. Dans les deux usines, la difficulté est avant tout sur les approvisionnements, notamment de batterie. L’entreprise met en place des lignes de production pour ses nouvelles batteries 4680 qui feront partie intégrante de la structure des voitures, mais sa capacité de production actuelle l’empêche de faire plus qu’une toute petite production texane, où quelques centaines de Model Y à petite batterie ont été produits au cours du trimestre. De ces batteries dépendent aussi plusieurs futurs véhicules, dont le Cybertruck comme le Semi qui sont régulièrement retardés et désormais prévus au mieux pour 2023.
Sans même parler de futurs modèles, Tesla doit déjà accélérer sa production pour éviter d’allonger ses délais, avec une petite année annoncée sur les Model 3 et plus de six mois sur les Model Y. Elon Musk avait même envisagé d’arrêter les commandes pour ne pas avoir de carnet de commandes trop rempli, mais son entreprise ne l’a pas fait. Il est probable que les multiples augmentations tarifaires qui ont eu lieu depuis le début de l’année ont suffi. La Tesla la moins chère est actuellement vendue 53 490 €, c’est quasiment 10 000 € de plus qu’il y a un an et avec le jeu des bonus, le client paye désormais presque 17 000 € de plus !
Tesla a rempli son carnet de commandes et souhaite vendre moins de Model 3 pour le moment
L’époque où la Model 3 était à un prix imbattable en France est bel et bien révolue et cet article sur mes motivations pour choisir une Tesla a perdu son argument principal. Notons néanmoins que la marque américaine ne fait pas figure d’exception dans l’industrie automobile. Au contraire, la pénurie de composants touche tout le monde, si bien que les prix comme les délais augmentent partout.
Six mois en Tesla : pourquoi une Model 3 ?
