Apple aurait-elle dû racheter Red Digital Cinema ?

Olivier Busuttil |

Pomme d'avis, c'est la rubrique « édito » de MacGeneration dans laquelle la rédaction vous partage son point de vue sur un sujet d'actualité. L'acquisition de RED par Nikon fait réagir Olivier, notre pigiste spécialisé en photo/vidéo, qui aurait préféré voir Apple saisir cette opportunité.

Au début du mois de mars, la nouvelle claquait au sein de l’univers cinémato-vidéo-photographique : le japonais Nikon achetait 100% de l’américain RED.com, LLC. Alors que l’image numérique est au coeur des stratégies menées par tous les acteurs de la chaine, des spécialistes d’Hollywood (Arri, Sony, Panasonic,…) aux géants de la photo en passant par les fabricants de smartphones, on peut regretter qu’Apple n’ait pas réalisé cette acquisition !

Cupertino aurait eu en effet de bonnes raisons de faire tomber RED dans son escarcelle, tant pour légitimer sa présence montante à Hollywood que pour renforcer les ambitions vidéographiques de l’iPhone.

En octobre 2023, sur le tournage de sa Keynote « Scary Fast », Apple démontrait que l’iPhone avait désormais sa place sur les plateaux les plus exigeants. L'achat de RED aurait enfoncé le clou !

Bravo Nikon !

Avant toute chose, bravo Nikon ! En 2017, alors que ce fabricant brillait par son absence sur les marchés de l’hybride et de la vidéo plein format, les photographes et vidéastes professionnels ne donnaient pas cher de la peau de la marque jaune et noire. Les modèles Z6 et Z7 ont pourtant changé la donne, relançant le géant japonais dans la course contre les Canon, Sony et autre Panasonic.

Nikon Z6.

Ces trois grands noms de l’industrie de l’image ne sont pas cités arbitrairement dans ces lignes : leurs gammes de matériels sont organisées autour de deux grands secteurs, la photo/vidéo d’un côté et le cinéma de l’autre. Cette double compétence qui échappait à Nikon jusqu’au rachat de RED est déterminante dans la course à la légitimité et aux parts de marché dans un secteur économique où les fonctions vidéo (prise de vues, encodage, compression, optique dédiée,…) jouent un rôle de plus en plus important. Nous reviendrons en particulier sur ce point concernant Apple.

Qui est RED ?

RED est une jeune entreprise américaine spécialisée dans les caméras numériques professionnelles. Née en 2005, RED.com, LLC offre une gamme d’appareils réservés aux pros du cinéma mais à des tarifs plus doux qu’une concurrence en général incarnée par les Arri Alexa, Sony Venice et quelques autres. Ainsi, on retrouve souvent RED sur les tournages de clips, de publicités et de courts-métrages. Cela n’empêche cependant pas la marque au blason rouge d’équiper certaines équipes de tournage très haut de gamme d’Hollywood.

Sur son site web, RED Cinema Digital met en avant les nombreux films et séries tournés à Hollywood avec les caméras au logo rouge.

Les amateurs d’Apple peu attirés par les coulisses d’un tournage ont quand même certainement entendu parler de RED lorsque cette dernière s’est opposée à la firme de Tim Cook à propos de brevets concernant la compression du format RAW. Apple ayant finalement dû se plier aux exigences de RED concernant le ProRes Raw géré depuis 2018 dans Final Cut Pro X, dans les Mac et éventuellement dans de futurs appareils…

Le brevet de RED relatif à la compression du RAW a fait l’objet de nombreuses tentatives d’invalidation. Elles ont toutes été vaines, obligeant Canon, Nikon, Sony, Atomos, GoPro, Apple et d’autres à signer, à un moment ou à un autre, un accord avec RED.

Apple et RED ont bien d’autres points communs. D’abord, ce sont deux entreprises américaines fondées par des visionnaires qui souhaitaient révolutionner leur secteur respectif. Quand l’un, Steve Jobs, rêvait de mettre un ordinateur dans la maison de chaque foyer, ce qui en 1976 n’était pas une mince affaire, l’autre, Jim Jannard, ne souhaitait rien de moins que faire disparaitre la pellicule des plateaux de tournage, ce qui en 2005 n’était pas une mince affaire non plus…

Un autre vétéran du groupe design quitterait Apple

Florian Innocente |

Un autre vétéran de l'équipe de design d'Apple va plier bagage, indique Bloomberg, en identifiant la personne comme étant Duncan Kerr. Celui-ci aurait informé ses responsables de son départ prochain. Son profil LinkedIn indique une belle longévité chez Apple puisqu'il y est entré en 1999, après donc le retour de Steve Jobs et alors que Jony Ive régnait sur cette équipe.

Le groupe qui entourait Ive s'est peu à peu délité après son départ pour fonder LoveFrom avec Marc Newson. Certains l'ont suivi, d'autres sont partis à la retraite ou sont allés vaquer vers d'autres aventures professionnelles.

D'après Mark Gurman, il ne reste plus que trois personnes qui faisaient partie du groupe proche de Jony Ive. Richard Howarth que l'on a vu lors de la présentation du Vision Pro, Molly Anderson et Ben Shaffer. Howarth a une bonne ancienneté aussi à Cupertino, il y est depuis 27 ans.

L'activité design d'Apple est supervisée par Jeff Williams, qui est chargé en outre des développements dans le domaine de la santé, de l'ingénierie matérielle de l'Apple Watch, d'AppleCare et de l'opérationnel d'Apple au sens large.

Bart André, l

Bart André, l'un des plus anciens designers d'Apple, prendrait sa retraite

Apple va bientôt perdre un designer clé de l’iPhone et de l’Apple Watch

Apple va bientôt perdre un designer clé de l’iPhone et de l’Apple Watch

Apple ne remplacerait pas sa responsable du design Evans Hankey

Apple ne remplacerait pas sa responsable du design Evans Hankey

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iPad Pro M4 : la pub "Crush!" d'Apple se crashe

Florian Innocente |

La publicité pour l'iPad Pro M4 n'a pas été du goût de tous. En cause, la manière dont Apple a choisi d'illustrer le fait que sa tablette était capable de toutes les tâches créatives possibles.

  • « Écraser les symboles de la créativité humaine et des réalisations culturelles pour plaire aux créateurs professionnels, c'est sympa ».
  • « Le symbolisme consistant à écraser sans discernement de beaux outils créatifs est un choix intéressant ».
  • « En plus de détruire des instruments de musique et des appareils photo, les vidéos d'Apple présentent plusieurs scènes impliquant la destruction d'objets ayant des « qualités humaines ».
  • « Jobs n’aurait jamais approuvé ça. Cela exprime le mépris des outils et des arts. Je me doute que c'est involontaire, mais c'est de mauvais goût. »
  • « De nombreux artisans valorisent leurs outils. Les musiciens valorisent leurs instruments, les architectes valorisent leurs règles, les peintres valorisent leurs pinceaux et leurs matériaux de peinture plus que la vie elle-même. La vidéo que vous avez présentée « tout en un », mais elle ne fera que les dégoûter. Ils ne voudront peut-être plus jamais interagir avec votre entreprise. Vos prédécesseurs nous ont montré leurs rêves, vous nous avez montré nos cauchemars. »

Et ce n'est qu'un maigre échantillon des réponses au tweet de Tim Cook qui annonçait hier la nouvelle gamme d'iPad Pro M4. Des tablettes qui sont toujours plus puissantes, mais qui, cette fois, sont aussi les plus fines jamais conçues par Apple. L'iPod nano a été convoqué durant le keynote pour montrer que lui-même était plus épais que les 5,1 mm de l'iPad Pro de 13". Lequel a pris la couronne du produit Apple le plus fin jamais sorti de ses usines.

@apple The all-new iPad Pro. Thinner than the iPod nano. #iPadPro ♬ original sound - apple

Pour illustrer cette performance, Apple a imaginé une publicité — baptisée "Crush!" — dans laquelle une énorme presse industrielle vient écraser sans pitié une collection d'objets variés : piano, bombes et pots de peinture, métronome, trompette, platine, sculpture, guitare, batterie, appareil photo, table à dessin, maquette d'architecte…

Alors que la presse a terminé son œuvre et qu'elle dégouline des traces de peinture — d'aucuns y verront peut-être, de surcroît, la métaphore d'un autel sanglant ? — elle se relève. La scène de destruction a disparu, remplacée par un petit objet plat : l'iPad Pro. Le message est simple : toute la puissance créative de ces objets physiques et analogiques peut tenir, compressée, dans cette tablette d'un peu plus de 5 mm d'épaisseur.

Qu'un iPad puisse assurer le rôle ou remplacer certains de ces appareils ne se discute pas ou guère. Mais l'autre manière de voir ce message est que l'on peut se permettre de détruire ces outils, sans merci ni regret — à la grosse presse, pour mieux les faire renaître sous la forme d'un seul outil électronique tout-en-un. Chacun, selon sa sensibilité, appréciera cette publicité différemment.


Source : James Clark.

Ce débat polémique en rappelle un autre. Il faut remonter au temps du MP3 et des premiers iMac équipés d'un graveur de CD. Le clip "Rip. Mix. Burn" (2001) montrait un aréopage de célèbres chanteuses et chanteurs réunis sur une scène. Un jeune homme faisait avec eux son choix de morceaux en vue de se graver une compilation.

Le scénario de cette publicité avait été fort mal pris par les maisons de disque qui s'étaient jetées dans la bataille contre le MP3. Apple n'avait pas encore l'iTunes Store pour les caresser dans le sens du poil. Avec le recul, la participation même de ces personnalités de la musique paraît stupéfiante. Cette publicité avait eu le don d'agacer l'ancien patron de Disney, Michael Eisner, qui l'avait cité en exemple d'un encouragement au piratage et à la destruction d'une industrie, créative elle aussi.

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Refurb : jusqu'à -1000 € sur le Mac Studio 2023

Florian Innocente |

Le Mac Studio de l'actuelle génération revient dans 6 configurations sur le refurb . Certaines sont très musclées. Par conséquent elles présentent les plus fortes réductions pour une machine qui n'en voit guère passer chez les vendeurs.

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Quand Apple parle Services, pensez (aussi) Publicité

Christophe Laporte |

Lorsqu’Apple présente ses résultats trimestriels, elle fait souvent la promotion de son activité Services qui a le vent en poupe depuis plusieurs années. En effet, cette division a réalisé un chiffre d’affaires de 85 milliards de dollars en 2023, un chiffre en progression de 9 % sur un an. Dans les faits, Apple pourrait presque rebaptiser cette activité Publicités, mais c’est moins vendeur. Apple ne s’en cache pas trop d’ailleurs. Comme le note Business Insider, dans les documents remis aux marchés financiers, pour expliquer la croissance de cette division, sur les 16 derniers trimestres, elle a évoqué 14 fois le dynamisme de ses revenus publicitaires.

Une place de choix pour Google - image : MacGeneration

Récemment, on a appris que Google a payé 20 milliards de dollars pour être le moteur de recherche par défaut de Safari en 2022. L’année d’avant, on évoquait un montant de l’ordre de 15 milliards de dollars. Il n’est pas improbable que ce montant ait encore un petit peu augmenté en 2023. Au final, cet accord permet à Alphabet d’inonder de publicités en grande quantité sur tous les iPhone du monde entier. À cela, il faut ajouter l’activité publicitaire d’Apple qui est en plein boom visuellement parlant sur l’App Store. Selon Emarketer, la vente d’espace publicitaire sur ses plates-formes a généré 5,4 milliards de dollars l’année dernière et pourrait dépasser les 6,3 milliards de dollars cette année. C’est plus que Twitter en 2021, dont les ventes d’espaces publicitaires avoisinaient les 4,5 milliards de dollars. On sait qu’Apple a beaucoup d’idées à ce sujet pour les apps Plans, Podcasts, Livres et Apple TV+.

Bref, directement ou indirectement, l’activité Publicités d’Apple a du générer entre 25 et 30 milliards de dollars en 2023, ce qui représente 30% de l’activité Services. Et à la fin des fins, l’accord avec Google reste incontournable aussi bien dans la stratégie publicitaire d’Apple que dans la part des services en matière de revenus.

Reste que l’activité Services a peut-être fini de manger son pain blanc. Le département de la justice examine de très près l’accord entre Apple et Alphabet. D’autre part, en Europe, la montée en puissance du DSA et du DMA pourrait également ralentir cette activité.

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Les nouveaux iPad tirent un trait sur les autocollants Apple

Florian Innocente |

Ils ne figurent jamais dans le descriptif du "Contenu du coffret" des produits d'Apple, mais les autocollants portant son logo sont depuis quelques décennies un incontournable du contenu des boites.

Dans une note distribuée en Apple Store dont 9to5mac a pris connaissance, ces autocollants ne seront pas inclus avec les nouveaux iPad Air et Pro.

Moins pour des raisons d'économie que d'alignement sur les objectifs environnementaux de la Pomme. Sauf à trouver le moyen de produire ces plaquettes d'autocollants sans matière plastique — dont Apple veut purger ses emballages — ils sont désormais persona non grata. Et par extension cela devrait être, logiquement, le cas pour tous les autres produits à terme.

Source : Mercari.

Que les plus fétichistes se rassurent, la note précise que l'on pourra toujours en demander lors de son achat d'un de ces iPad dans un Apple Store. Les boutiques doivent en recevoir un stock, renouvelable lorsque nécessaire.

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Sandisk propose un SSD externe de bureau avec une capacité élevée : 8 To

Pierre Dandumont |

Si les SSD prennent l'avantage sur les disques durs dans la majorité des cas, il y a un domaine où ils sont (un peu) en retard : la capacité. Alors que les disques durs 3,5 pouces atteignent 24 To1, les SSD grand public ne dépassent que rarement 4 To. Mais Western Digital (via sa filiale Sandisk) vient de lancer un modèle de 8 To, qui rejoint le Samsung 870 QVO.

On peut voir la prise pour l'alimentation.

Le Desk Drive SSD peut surprendre par sa capacité (8 To, donc) mais aussi par deux autres points. Premièrement, ce SSD n'est pas très portable : il mesure 99 mm x 99 mm x 40 mm et pèse 268 grammes. Qui plus est, il nécessite une alimentation externe qui n'est pas en USB-C mais emploie une classique prise barrel, comme de nombreux (vieux) accessoires. Deuxièmement, s'il propose une capacité élevée, ce n'est pas le plus rapide des SSD externes : il se contente d'une connexion USB 3.2 Gen 2 à 10 Gb/s, ce qui permet en pratique des débits de l'ordre de 1 Go/s (un peu moins sur les Mac Apple Silicon). C'est un point étonnant : de nombreux SSD acceptent l'USB 3.2 Gen 2x2 (20 Gb/s, qu'Apple ne prend pas en charge), l'USB4 (40 Gb/s) ou le Thunderbolt (40 Gb/s).

Les premiers tests montrent que sa capacité couplée à un débit maximal relativement faible permettent au moins une chose : des performances constantes. Si la capacité du cache pseudo-SLC n'est pas connue, elle est visiblement élevée. Reste que le SSD ne cible que ceux qui ont réellement besoin d'une grande capacité : tant son prix (785 €) que ses défauts (l'alimentation externe, la connectique limitée) le rendent peu intéressant pour un utilisateur lambda.


  1. Ceux de 2,5 pouces, abandonnés par les fabricants, se limitent à 5 To.  ↩︎

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