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Test de l'iMac Pro 2017 : deux SSD ultra-rapides, le même écran que les autres iMac

Anthony Nelzin-Santos

vendredi 05 janvier 2018 à 12:30 • 84

Mac

Parce qu’il a bien failli remplacer le Mac Pro, parce qu’aucun autre Mac n’est aussi puissant, parce qu’il ne vaut pas moins de 5 499 €, l’iMac Pro mérite un traitement particulier. Avant de vous livrer notre avis général, nous vous proposons d’étudier certains aspects de l’iMac Pro, pour mieux comprendre cette machine très spéciale et mieux informer votre éventuelle acquisition. Troisième article de cette série, que vous pouvez suivre avec le mot-clef « Test iMac Pro 2017 », consacré à l’écran et au stockage du point de vue des professionnels de l’image.

L’iMac Pro est un iMac pour les pros — mais quels pros ? Apple ne se mouille pas, et déroule un inventaire à la Prévert qui cite les « monteurs vidéo, animateurs 3D, musiciens, développeurs, créatifs, scientifiques », et pourquoi pas le boulanger du coin. Elle cite pourtant des applications qui montrent que le cœur de sa clientèle reste les professionnels de la photographie et de la vidéo. Des pros qui seront particulièrement sensibles à la vitesse du stockage et à la qualité de l’écran.

L’iMac Pro que nous testons : Intel Xeon W octacœur à 3,2 GHz, 32 Go de mémoire ECC à 2 666 MHz, 1 To de SSD, AMD Radeon Pro Vega 56 avec 8 Go de mémoire HBM2.
L’iMac Pro que nous testons : Intel Xeon W octacœur à 3,2 GHz, 32 Go de mémoire ECC à 2 666 MHz, 1 To de SSD, AMD Radeon Pro Vega 56 avec 8 Go de mémoire HBM2.

Commençons donc par le SSD, ou plutôt les SSD, puisque l’iMac Pro en contient deux. Vous ne trouverez pourtant qu’un seul volume dans le Finder ou l’Utilitaire de disque, et même dans les Informations système, et ne trouverez aucune information supplémentaire dans l’Utilitaire RAID. N’imaginez pas changer les permissions du volume, ou utiliser des outils avancés pour décortiquer ses secrets : le système vous enverra paître.

C’est que le SSD est contrôlé directement par la puce T2, dont on aura l’occasion de reparler, qui renvoie le matériel à une réalité abstraite. Le fonctionnement du SSD est occulté, à tel point que des commandes comme diskutil et ioreg sont incapables de « voir » comment les deux disques sont assemblés en un seul volume. Même le nom du fournisseur est tenu secret, le disque composite apparaissant sous le matricule AP1024M (ou AP2048M et AP4096M sur les modèles 2 et 4 To).

À l’intérieur même de la machine, les modules sont protégés du monde extérieur par un bouclier métallique. Il faut le faire sauter, comme l’a fait iFixit, pour révéler les puces de SanDisk. On notera au passage que la puce T2 se niche entre les deux connecteurs PCIe des modules, à proximité immédiate du platform controller hub, dans ce coin de la carte-mère qui forme le centre névralgique de l’accès aux composants.

En haut, les connecteurs des deux modules SSD. Au centre, la puce T2, qui intègre le contrôleur SSD. À gauche, le platform controller hub. Ces deux puces contrôlent l’accès aux composants. Image iFixit (CC BY-NC-SA).
En haut, les connecteurs des deux modules SSD. Au centre, la puce T2, qui intègre le contrôleur SSD. À gauche, le platform controller hub. Ces deux puces contrôlent l’accès aux composants. Image iFixit (CC BY-NC-SA).

Apple annonce des débits de l’ordre de 3,3 Go/s en écriture et 2,8 Go/s en lecture. Nous n’avons jamais atteint de telles performances, mais les SSD de faible capacité sont souvent moins rapides que ceux de forte capacité, et nous avons tout de même dépassé 3 Go/s en écriture. Les performances dépendent aussi du type de fichier utilisé : le contrôleur SSD intégré à la puce T2 semble préférer les gros fichiers.

Ainsi, le transfert de 127 Go de fichiers de 1 Mo plafonne à 2,7 Go/s, alors que le transfert d’une vidéo de 56 Go tournée en 5K avec une caméra RED franchit la barre des 3 Go/s. Sur ce point, le « simple » SSD du MacBook Pro 15 est peut-être plus régulier à l’effort. Impossible de faire la fine bouche avec les débits en lecture : en dépassant 2,5 Go/s par seconde, ils sont trois fois supérieurs à ceux du SSD de l’iMac 5K.

Passons maintenant à l’écran Retina. Disons-le simplement : si vous avez vu l’écran de l’iMac 5K, vous avez vu l’écran de l’iMac Pro. Les deux ordinateurs partagent la même dalle IPS LCD fournie par LG, d’une définition de 5 120 x 2 880 pixels pour 27 pouces de diagonale, qui prend en charge l’espace colorimétrique DCI-P3 et code les couleurs sur 10 bits. Une dalle dont on connaît l’excellence, même si les utilisateurs les plus exigeants continueront de pester contre les reflets de la glace qui la recouvre.

La luminosité atteint pile 500 cd/m 2 au maximum, mais le curseur de réglage n’est pas linéaire, aussi le réglage médian correspond à une luminosité de 140 cd/m 2. À 250 cd/m 2, nos mesures révèlent une bonne uniformité du rétroéclairage, qui ne « fuit » pas dans les coins comme il pouvait le faire sur les premiers iMac Retina. Impossible, sans sonde ni loupe, de voir que les gris virent très légèrement dans les derniers pixels des coins.

Les espaces sRGB et DCI-P3 sont couverts à 100 %, pour 85 % de l’espace Adobe RGB, avec une colorimétrie presque parfaite en sortie d’usine. Lumineux et précis, cet écran est aussi plaisant. La luminosité des noirs ne dépasse pas 0,3 cd/m 2, ce qui signifie que le contraste est aussi bon qu’il peut l’être sur une dalle de ce type. Mais les photographes savent que les caractéristiques d’un écran varient avec le temps.

La question du vieillissement de l’écran de l’iMac Pro se pose, avec un point d’interrogation d’autant plus grand que la température du processeur Intel Xeon W et de la carte graphique AMD Radeon Vega peut atteindre 90 degrés, à quelques millimètres du blindage de la dalle. Faut-il craindre un vieillissement accéléré de ce simple fait ? Sans doute pas : les composants de l’iMac « pas pro » peuvent aussi dépasser la barre des 90 degrés.

Le fait est que le système de refroidissement de l’iMac Pro est correctement dimensionné, du moins si l’on considère que les ingénieurs d’Apple ont voulu évoluer à température constante. Dans une pièce chauffée à 21 degrés, le capteur de température à proximité de l’écran n’a jamais affiché une mesure inférieure à 26 degrés, la température au démarrage de la machine. Après quelques minutes de fonctionnement, elle tourne autour des 30 degrés avec la luminosité à 250 cd/m 2.

Lorsque le processeur travaille seul, la température monte à 34 degrés, l’équivalent de la température au repos avec la luminosité à fond. Il faut faire travailler la carte graphique en même temps que le processeur pour faire monter la température de manière plus sensible, sans toutefois ne jamais dépasser la barre des 40 degrés. Dans les mêmes conditions, l’écran d’un iMac 5K franchit cette barre — mais il sera plus rarement soumis aux mêmes conditions.

S’il fallait faire un reproche à l’écran de l’iMac Pro, il serait d’ordre esthétique avant d’être d’ordre technique. Vieux de neuf ans, le design de l’iMac commence à dater, avec ces épaisses bordures. Mais ces bordures forment une partie intégrante de la structure de la machine : elles portaient autrefois les aimants qui retenaient la dalle de verre recouvrant l’écran, elles portent aujourd’hui l’adhésif qu’il faut découper pour accéder aux entrailles de la machine. Leur réduction signifierait peut-être la fermeture totale de l’iMac.

La bordure supérieure porte aussi la webcam — pardon, la caméra FaceTime HD 1080p, dont l’image est traitée par le processeur de signal intégré à la puce T2. Comparée à la webcam 720p de l’iMac 5K, elle offre clairement une définition supérieure, une balance des blancs plus juste, une image moins bruitée. Mais comparée à la caméra TrueDepth 7 Mpx de l’iPhone X, elle donne l’impression d’une webcam 480p de la fin des années 1990.

Disons qu’elle conviendra tout à fait à la vidéo-conférence, qui sera d’autant plus agréable que l’iMac Pro possède quatre microphones, quatre fois plus que l’iMac 5K. La captation reste très directionnelle, les microphones étant tous regroupés autour de la caméra FaceTime (une paire de part et d’autre de la caméra, un au centre de la tranche supérieure, et un au centre du bord supérieur du dos), mais elle est plus naturelle. La voix est plus intelligible, mais peut-être un peu plus lointaine et isolée par un silence numérique assez profond, signe sans doute d’un traitement du signal plus agressif.

En retour, le système sonore de l’iMac Pro est incontestablement le meilleur jamais intégré à un iMac. Les fréquences basses sont plus amples et plus maîtrisées que sur l’iMac 5K, et les aigus plus détaillés, alors même que le volume de sortie est encore monté d’un cran. Sans pouvoir rivaliser avec une installation dédiée, notamment en matière de séparation stéréo, il suffira très largement à sonoriser une grande pièce.

Après le processeur Intel Xeon W et le système de refroidissement, le prochain « épisode » de cette série sera consacré à Secure Boot et la puce T2.

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