RapidWeaver 6 se met au goût du jour… a minima

Nicolas Furno |

À une époque, RapidWeaver faisait figure de référence pour qui voulait publier un site web sans (trop) toucher au code source, mais avec un petit peu plus de souplesse qu’avec iWeb, l’outil fourni par Apple. Ce dernier ayant été abandonné, on pensait qu’il allait prendre encore plus de place, mais c’était sans compter sur le développement d’une autre solution : les systèmes de blogs et CMS qui se sont considérablement simplifiés en quelques années.

L’éditeur de blog de RapidWeaver

Face à WordPress et aux autres, quels arguments peuvent faire valoir ces logiciels qui nécessitent de passer par son ordinateur pour gérer un site ? RapidWeaver a totalement raté le coche des applications mobiles et on ne peut pas gérer son site depuis un appareil mobile, ce qu’un WordPress par exemple, sait particulièrement bien faire. Alors que les hébergements capables de faire tourner un CMS sont aujourd'hui très bon marché, l’éditeur de site revient avec une toute nouvelle version. Et RapidWeaver 6 a effectivement quelques arguments à faire valoir…

Sortie à la fin de l’année 2010, la dernière mise à jour majeure de RapidWeaver commençait à souffrir du poids des années et Realmac commence par mettre son logiciel au goût du jour avec quelques fonctions qu’il aurait mieux fait d’ajouter depuis longtemps. On peut ainsi enfin compter sur le mode plein écran et sur les fonctions de sauvegarde automatique et de versionnement, autant de choses que l’on a depuis OS X Lion (2011). Le logiciel adopte aussi le 64 bits pour de meilleures performances et ses concepteurs ont revu au passage le module de publication qui est annoncé comme étant trois fois plus rapide.

Le gestionnaire de modules

Depuis ses origines, la force de RapidWeaver réside dans ses extensions qui permettent d’ajouter très rapidement des fonctions à un site, souvent par un simple glisser-déposer. Cette sixième version semble enfin prendre conscience de l’importance de cette fonction et ajoute un gestionnaire de modules intégré au logiciel qui permet notamment de créer des groupes par projet et de garder ses préférés sous la main. Malheureusement, pour en installer, il faudra toujours passer par un navigateur.

Le logiciel propose aussi des thèmes et les six nouveaux sont plus modernes, avec des designs qui occupent toute la largeur de la page en permanence et s’adaptent en permanence (design responsive). Six nouveaux thèmes, c’est assez peu, mais RapidWeaver reste compatible avec tous les thèmes que l’on avait auparavant et le logiciel permet toujours de les modifier… même si on peut toujours aussi difficilement partir d’une page blanche pour composer son site au pixel près.

Si c’est vraiment ce que l’on veut faire et si on ne veut pas toucher au code, mieux vaut partir sur un logiciel comme Sparkle [1.0.6 / Démo– US – 69,99 € – OS X 10.9 - River SRL]. Vendu moins cher que RapidWeaver, il est moins simple d’accès et offre moins de fonctions, notamment en matière d’interactivité, mais il permet de créer un design plus simplement et plus précisément (lire : Sparkle : un nouvel éditeur de sites web sans HTML). On peut noter toutefois que le logiciel de Realmac fait des progrès en matière d’appareils mobiles, avec des outils intégrés pour vérifier le rendu sur un iPad ou un iPhone.

RapidWeaver 6 avait bien besoin d’une mise à jour et cette sixième version remet au moins l’éditeur de sites au goût du jour. Reste que l’on a un peu le sentiment que Realmac s’est arrêté en chemin et qu’il n’en propose vraiment pas assez face aux autres solutions, souvent bien moins chères. Cette mise à jour payante (40 $ si vous avez déjà une licence d’une version précédente) nécessite toujours de passer exclusivement par un seul Mac pour mettre à jour son site, ce qui semble un peu archaïque en 2014.

Certes, on peut mettre en place un petit site rapidement et il peut faire l’affaire dans bien des cas, mais on ne l’utilisera probablement plus pour un site d’actualité et ce n’est pas l’ajout du Markdown dans cette sixième version qui changera les choses. Dommage, car il y avait une carte à jouer, par exemple avec une API minimale et optionnelle en PHP côté serveur. À défaut, RapidWeaver reste un outil de publication très simple et rapide, mais ce n’est pas le moins cher, et pas forcément le plus pertinent aujourd'hui.

Une licence de RapidWeaver 6 est vendue 79,99 €, exclusivement sur le site de l’éditeur pour le moment (la version Mac App Store sera proposée dans un deuxième temps). Si vous avez acheté la version 5 après le 28 août, la mise à jour est gratuite, sinon vous pouvez mettre à jour votre licence pour 34,99 €. Précisons enfin qu’OS X Mavericks est nécessaire pour cette version, qui n’est pas traduite en français pour le moment et qui est proposée en version de démonstration à cette adresse (171 Mo).

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Delicious Library 3 s'aplatit devant Yosemite

Florian Innocente |

Delicious Library 3 est mis à jour pour Yosemite [3.3 - 21,99€]. L'éditeur en a profité pour supprimer - une partie - de l'horrible étagère en bois qui habillait la fenêtre principale (notre test). L'interface s'est donc aplatie partout mais toute trace de bois n'a pas été ôtée pour autant. On a toujours la possibilité d'afficher des rayonnages dans différentes essences avec en plus le choix de look IKEA en rouge, noir, gris et blanc.

Delicious Library 3.3 pour Yosemite
Delicious Library 3 en avril 2013 avec ses corniches singulières

Cette version 3.3 n'est proposée que si l'on utilise Yosemite. Delicious Monster explique que d'autres optimisations au nouvel OS vont venir, notamment la correction d'un bug qui affiche en tout petit les visuels (jaquettes, couvertures…) que l'on a récupérées d'Internet. Outre une évolution dans l'interface, cette mise à jour corrige divers problèmes.

Vous avez des étagères IKEA ? Library aussi.
Un zoom avant (ou arrière comme ici) dans l'interface permet toujours "d'admirer" son étagère et les ouvrages ou objets qu'elle contient.

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Spotlight, OS X Yosemite et confidentialité : réaction d'Apple

Mickaël Bazoge |

Dans OS X Yosemite, Spotlight propose des suggestions de résultats provenant de Wikipedia, l'App Store, Plans ou encore Bing. Ces requêtes sont transmises à Apple qui les transfère assez logiquement à Microsoft (lire : Yosemite : Spotlight envoie des données d'utilisation à Apple et Microsoft). Il est possible de désactiver ces suggestions ainsi que les recherches Bing dans le panneau de préférences de Spotlight (onglet Résultats de la recherche) :

Malgré la désactivation de ces suggestions, Apple continue de recueillir les requêtes des utilisateurs d'OS X Yosemite, comme a pu s'en rendre compte le développeur Edward Marczak. Bug ou infraction à la confidentialité ? Cette découverte tombe en tout cas plutôt mal alors qu'Apple s'est justement engagée à respecter la vie privée de ses clients (lire : Confidentialité des données : Tim Cook et Apple s'engagent à plus de transparence).

Le constructeur a tenu à donner quelques précisions sur le sujet à The Verge. Apple réitère tout d'abord son engagement envers le respect de la vie privée de ses utilisateurs, et indique avoir voulu minimiser le volume d'informations envoyées à Apple provenant des suggestions Spotlight.

Apple ne conserve pas les adresses IP des appareils des utilisateurs. Spotlight brouillant les localisations des terminaux, Apple ne connait donc jamais la position exacte [de l'utilisateur]. Spotlight n'utilise pas d'identifiant permanent, il est donc impossible pour Apple ou n'importe qui de créer un historique des recherches. Les appareils Apple n'utilisent que des sessions anonymes durant une période de 15 minutes, puis l'identifiant est oublié.

Apple a travaillé de conserve avec Microsoft pour protéger la confidentialité des données des utilisateurs. « Apple ne transmet que les requêtes les plus couramment recherchées, et seules les informations de localisation au niveau des villes sont transmises à Bing. Microsoft ne stocke aucune requête de recherche ni ne reçoit d'adresses IP ».

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Sombre saphir : les relations dangereuses entre Apple et GT Advanced

Mickaël Bazoge |

Les questions autour de la faillite de GT Advanced sont toujours nombreuses, tout comme les zones d'ombre qui entourent cette faillite inattendue. Depuis le 6 octobre et l'annonce surprise de la débandade du fournisseur d'Apple, les révélations se sont succédées à bon rythme : on a ainsi appris que le CEO de l'entreprise, Thomas Gutierrez, ainsi que d'autres dirigeants, avaient revendu de gros stocks d'actions juste avant un special event où ils savaient pertinemment que les iPhone 6 n'allaient pas être protégés par du saphir de synthèse.

Apple, principal client de GT Advanced (GTAT) s'est aussi dite « surprise » par cette déroute, quand bien même le constructeur de Cupertino a investi dans l'entreprise plus d'un demi-milliard de dollars. La Pomme, avec des méthodes de travail toujours difficiles avec ses partenaires, pourrait néanmoins avoir une part de responsabilité dans cette faille — la dernière tranche de 139 millions de dollars du prêt consenti à GTAT n'a ainsi pas été versée, ce qui a pu précipiter la chute du fournisseur.

Toute cette affaire pointe également l'emballement de la rumeur, sur la base de rapports d'experts et d'analystes, sans oublier la presse spécialisée qui tous à leur niveau, ont fait monter la mayonnaise… jusqu'à ce qu'on s'aperçoive finalement qu'elle n'existait pas. Eric Virey est un de ces observateurs du marché du saphir : après une carrière chez Saint-Gobain Crystals comme directeur de marché en charge du saphir, il travaille depuis 2009 avec Yole Développement, où il couvre l'actualité des industries de la DEL et du saphir. Son nom ne vous est peut-être pas inconnu : ses analyses ont souvent été citées pour éclairer l'intérêt d'Apple dans le saphir synthétique.

gauche

L'annonce de la faillite de GT Advanced a provoqué un grand étonnement car il nous semblait que l'entreprise avait le soutien fort d'Apple. Comment comprenez-vous cette faillite ?

Les détails n'ont pas encore transpiré lors des premières auditions devant les juges. Néanmoins, il est clair pour nous que GTAT n’a pas reçu les derniers 139 millions de dollars attendus dans le cadre du contrat entre les deux entreprises qui prévoyait qu’Apple effectuerait un prépaiement de 578 millions à GTAT pour le financement des équipements de l’usine de Mesa. Ces paiements étaient étalés dans le temps et subordonnés à certains objectifs à atteindre par GTAT et devaient être remboursés sur cinq ans à taux zéro, à partir du premier trimestre 2015.

Les trois premières tranches ont été reçues dans les temps, indiquant que l’installation des équipements et les premiers tests avaient donné des résultats satisfaisants. En revanche, le dernier paiement de 139 millions de dollars initialement attendu vers le mois d’avril a dans un premier temps été repoussé au mois d'octobre. Clairement, ce dernier paiement n’a jamais été versé : soit les objectifs techniques n’ont pas été atteints par GTAT, soit Apple a perdu tout intérêt dans la mise en production de cette usine.

À votre avis, Apple a t-elle pu manœuvrer afin de faire plonger son partenaire pour racheter ses actifs ?

GTAT a rencontré de nombreux problèmes lorsqu’ils ont commencé à produire. Deux incidents majeurs ont entrainé la perte de grandes quantités de « boules » de saphir en cours de croissance, qui ont probablement endommagé les fours. De plus, les rendements étaient loin des objectifs. La relation entre les deux partenaires s’est sérieusement dégradée depuis le mois de mai. Néanmoins, nous ne savons pas qui a tiré le premier et poussé GTAT à la faillite. La société a utilisé 250 millions de cash durant le dernier trimestre. Nous estimons que les coûts d’opération de l’usine de Mesa sont d’environ 35 à 40 millions par mois. GTAT a donc dépensé 200 millions de plus que prévu. Il est difficile de savoir où cet argent est parti.

L'usine de GT Advanced à Mesa.

La première hypothèse est qu’Apple a demandé le remboursement anticipé des prépaiements. Dans la mesure où Apple n’achetait pas de matériaux, l’usine ne pouvait générer suffisamment de liquidités pour ces remboursements. Une autre hypothèse est qu’Apple a effectivement commandé de larges quantités de saphir que GTAT n'a pas réussi à livrer dans les temps. Les pénalités de retard prévues dans le contrat sont tellement élevées que ça en frôle l’absurde : plus de huit fois le prix du produit pour un retard de quatre jours.

Dans les deux cas, si Apple a forcé GTAT à payer, cela aurait été un mouvement délibéré de sa part pour tuer son fournisseur… Néanmoins, Apple ne figure pas dans la liste des 30 plus gros créditeurs de GTAT. La compagnie a de plus annoncé être totalement surprise par la mise en faillite de GTAT. Si cela est vrai, la décision viendrait donc de ce dernier, dans un mouvement désespéré pour protéger ses actifs mais surtout pour se sortir du carcan que constitue son contrat avec Apple. Lors de l’annonce du partenariat entre les deux sociétés en novembre 2013, nous avions qualifié le contrat entre les compagnies de relation « maître à esclave ». GTAT avait des obligations énormes en tant que fournisseur alors qu’Apple n’avait aucune obligation d’achat, interdisant même à GTAT de vendre à d’autres clients et devenait de plus propriétaire de toute la propriété intellectuelle développée par GTAT dans le cadre du projet !

Néanmoins, le fait que GTAT en arrive à un tel extrême, la faillite, indique qu’ils étaient soit convaincus qu’Apple n’avait plus aucun intérêt à voir l’usine de Mesa réussir, soit qu’ils sont arrivés a la conclusion qu’ils ne seraient pas capables de fournir les quantités et la qualité escomptées.

GT Advanced veut maintenant cesser de produire du saphir de synthèse, pour lequel Apple a investi plus d'un demi-milliard de dollars. Par ailleurs, GT s'est plaint que son principal client, Apple, était particulièrement difficile. Cette relation commerciale qui, de l'extérieur, parait toxique pour les deux partenaires est-elle chose commune dans ce secteur ?

Apple a la réputation de traiter durement ses fournisseurs, notamment en matière d’exclusivité et de marges financières. C’est à double tranchant. En cas de succès, une relation avec Apple amène non seulement de gros volumes mais également une aura qui sur le CV d’un fournisseur est très utile pour ouvrir les portes sur d’autres marchés. Nous connaissons d’autres fournisseurs qui sur la base de promesses ont investi massivement et construit des usines flambant neuves pour servir Apple, puis s’entendre dire à quelques semaines du lancement d’un produit qu’une autre solution ou un autre fournisseur avait finalement été retenu. Le cas de GTAT est sans doute extrême.

Apple travaille depuis au moins quatre ans sur le saphir. Ils ont embauché des spécialistes de qualité, effectué des vérifications extrêmement poussées et conduit énormément de tests en interne. Dans leur recherche de partenaires, ils ont discuté avec la plupart des grands fournisseurs de saphir. Mais dans beaucoup de cas, ces derniers ont jugé le pari trop risqué. Le management de GTAT a fait un pari énorme et a perdu.

Avant le special event de l'iPhone 6, plusieurs dirigeants haut placés (dont le CEO) de GT ont vendu de nombreuses actions, sachant qu'Apple n'allait pas proposer de revêtement en saphir synthétique pour ses futurs smartphones. Or, sur la foi de nombreuses rumeurs, l'action de l'entreprise avait fortement augmenté. Y voyez-vous un possible délit d'initié ? Ou est-ce plus compliqué qu'il y parait ?

Il est clair qu’à la veille de l’annonce de l’iPhone 6, le management de GTAT savait mieux que tout le monde que le smartphone n’utiliserait pas de saphir sur son écran. Néanmoins, je pense que la situation est plus compliquée que ça. Alors que l’usine tournait à très faible capacité en août, nos informations indiquaient qu’à partir de la mi-septembre, il y a eu une accélération forte de l’activité et que le taux d’utilisation des équipements a bondi pour approcher les 100%.

Le 15 septembre, GTAT annonçait aux investisseurs et au public qu'il fournirait le 29 septembre des informations sur l’évolution de leurs activités. Ensuite, plus de nouvelles jusqu’au 2 octobre où la compagnie a repoussé cette conférence pour la semaine du 6 octobre. Mais le 6, c’est la décision de mise en faillite qui a été annoncée ! Pour nous, cela indique que la direction espérait jusqu’au dernier moment (entre le 2 et le 6 octobre) obtenir le dernier paiement d’Apple ou au moins pouvoir trouver un arrangement avec eux en dehors des tribunaux. 

Vous êtes de ceux qui, avec Daisuke Wakabayashi du Wall Street Journal et l'analyste Matt Margolis ont pronostiqué un usage du saphir de synthèse pour protéger l'écran des iPhone 6. Dans un sens, vous avez participé à l'emballement des rumeurs, en évoquant par exemple un coût très précis de 16$ par unité. Quelle était la nature de vos informations sur ce sujet ? Apple avait-elle réellement l'intention d'utiliser du saphir pour ses iPhone 6 ? Y a t-il eu une certaine imprudence ou tout simplement un emballement de la part des observateurs ?

Contrairement aux analystes ou aux bloggueurs financiers qui cherchent à identifier ponctuellement les meilleurs titres boursiers et peuvent parfois jouer de rumeurs et fausses informations pour faire bouger les cours de l'action, notre raison d’être est de fournir des analyses globales, factuelles et impartiales des industries que nous couvrons. Pour nous, dès l’annonce du partenariat entre Apple et GTAT, il n’y avait absolument aucun doute que l’objectif de l’usine de Mesa était de produire du saphir pour l’écran de l’iPhone. Notre analyse reste la même à ce jour. Cette conclusion est basée uniquement sur l’analyse des faits tangibles disponibles et sur notre connaissance de l’industrie pour laquelle nous sommes les experts reconnus depuis plus de dix ans.

Beaucoup ont évoqué les besoins en saphir pour d’autres applications telles que les fenêtres de protection du lecteur d’empreintes digitales Touch ID, la lentille de l’appareil photo ainsi que la future smartwatch d’Apple. Mais quiconque est familier avec l’industrie du saphir savait que seule une utilisation sur l’iPhone pouvait justifier un investissement de près d’un milliard de dollars et était compatible avec la capacité mise en place dans cette usine. Sans oublier les prévisions de revenus annoncées par GTAT pour 2014 et 2015 juste après l’accord.

Avant l’annonce de ce partenariat entre GTAT et Apple, l’industrie du saphir était déjà en très forte surcapacité. Malgré l’adoption du Touch ID sur les nouveaux iPad annoncés la semaine dernière (et que nous avions anticipé dès 2013), les besoins en saphir pour les boutons de protection sont très faibles comparé à la capacité mondiale disponible. La chaîne d'approvisionnement d’Apple était déjà en place pour ces applications via de multiples fournisseurs aux prix très compétitifs. Le raisonnement tient également pour l’Apple Watch ou la capacité en croissance de cristaux de saphir déjà en place dans l’industrie était largement suffisante pour couvrir les besoins d’Apple, et ne pouvait en aucun cas justifier l’investissement et la prise de risque de l’usine de Mesa.

Nous estimons que la capacité mise en place dans cette usine correspond à plus de dix fois les volumes nécessaires pour la production de l’Apple Watch en 2015. En résumé, il était clair qu’Apple avait besoin d’une énorme quantité de saphir pour une nouvelle utilisation [en dehors de Touch ID et de l'appareil photo, NDLR], à tel point que le constructeur a dû développer sa propre chaîne d'approvisionnement, et qu’aucun autre usage existant ne pouvait justifier cet investissement.

Une « boule » de 115 kg de saphir de synthèse.

En ce qui concerne les coûts de fabrication des écrans, nous avons au fil des ans développé des modèles de coûts du saphir très précis avec notre société sœur System Plus Consulting. Couplé avec notre connaissance des procédés, nous avons réalisé début 2013 une première estimation, autour de 16$ par écran, soit un prix à payer par Apple autour de $22 pour le plus petit modèle. Nous estimions alors que ce coût pouvait être atteint après l'optimisation des rendements des fournisseurs (entre autre GTAT), soit de six à douze mois après la montée en capacité initiale.

Apple pourra t-elle se tourner vers d'autres fournisseurs que GT pour équiper l'Apple Watch et la Watch Edition en saphir ? Ou pensez-vous que les choses pourront rentrer dans l'ordre et que GT a la possibilité de livrer suffisamment de saphir pour les futures montres ?

La chaîne d'approvisionnement pour l’Apple Watch est déjà en place depuis le deuxième trimestre 2014 et n’implique pas GTAT. L’industrie du saphir est toujours en surcapacité et je connais beaucoup de fournisseurs qui ont la qualité et une capacité suffisante, et qui seraient ravis de fournir du matériau à Apple. Si les délais récemment annoncés sur la production de cette montre sont effectivement liés au saphir comme semblent l’indiquer certaines rumeurs, il s’agit d’un problème de finition (polissage) entre les mains des deux contracteurs chinois en charge de cette étape, et non des fournisseurs de matériaux. Le saphir est un matériau très difficile à travailler et les spécifications d’Apple sur la qualité du polissage et les formes des tombées des bords de l’écran de l’Apple Watch sont très délicates à fabriquer.

A mon avis, il n’a jamais été question que GTAT s’implique dans la fabrication de l’Apple Watch, je ne pense donc pas que la situation actuelle ait un impact sur le lancement de ce produit.

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La machine créative d'Apple tourne à plein régime

Mickaël Bazoge |

Les analystes invités à participer à la conférence audio des résultats trimestriels d'Apple essaient à chaque fois de tirer les vers du nez de Tim Cook, en lui demandant ce que l'entreprise a dans ses tuyaux pour les mois à venir. Or, à chaque fois, c'est évidemment peine perdue : le CEO trouve immanquablement une parade pour parler d'autre chose ou pour orienter la discussion sur un autre sujet (il lui arrive aussi de lancer une platitude pour faire retomber la pression).

Lors de la session de questions/réponses du quatrième trimestre fiscal, ça n'a évidemment pas manqué. Mais cette fois, Tim Cook a eu un petit mot un peu différent. « Je ne sais pas vraiment quoi dire », a t-il d'abord répondu à la question rituelle, en précisant qu'il ne « donnera aucun détail ». Plus intéressant en revanche, il a poursuivi en expliquant : « Nous regardons beaucoup de choses et nous sommes suffisamment chanceux d'avoir ici beaucoup de gens créatifs qui veulent changer le monde et qui ont de grandes idées ».

La « machine créative » d'Apple n'a jamais été aussi forte, souligne t-il, comme le montrent Apple Pay et Apple Watch, deux nouveaux marchés sur lesquels le constructeur se lance avec enthousiasme. Apple Pay est ainsi qualifié de « typique d'Apple », c'est à dire un service daté et peu pratique (le paiement mobile sans contact, en l'occurrence) que l'entreprise transforme en quelque chose de « très élégant ». Cela semble pour le moment assez réussi (lire : Avec Apple Pay, le McDo n'aura jamais été aussi facile).


Dans le même ordre d'idée, le bouquet de services Continuité, qui lancent des ponts entre iOS 8 et OS X Yosemite, est perçu comme quelque chose d'« incroyablement important » pour les utilisateurs de produits Apple. Ces services font une fois de plus la preuve, d'après Tim Cook, que le chemin suivi par le constructeur est le bon — c'est à dire le développement conjoint du matériel et du logiciel, qu'Apple a élevé à un niveau de « classe mondiale ». Seul hic : le groupe a plus d'idées que de ressources pour les développer. Et c'est le patron d'une société qui a généré 183 milliards de revenus sur les douze derniers mois qui dit cela.

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Le nouveau Mac mini dévoile son intérieur

Florian Innocente |

iFixit invite à un voyage à l'intérieur du nouveau Mac mini 2014. Comme leur démontage l'illustre clairement, Apple a davantage fermé la machine. On peut supposer que depuis la précédente génération de 2012, la marque a eu amplement le temps d'analyser les besoins en la matière de la majorité de ses clients. Surtout, les changements apportés à la carte-mère rendent moins intéressantes les velléités de bricolage.

Le premier "blocage" se situe au niveau de la trappe d'accès. Les deux encoches dans lesquelles on plaçait les pouces pour dévisser le bouchon de plastique ont disparu. Il faudra une ventouse ou faire levier avec un petit pied de biche de plastique.

Cette pièce retirée, on arrive au deuxième niveau qui implique de mettre la main sur un tournevis Torx T6 pour ôter les trois vis qui maintiennent une nouvelle plaque venant cacher l'intérieur. Une fois ces deux niveaux franchis on tombe sur le ventilateur qui surplomble la carte-mère. Une pièce assez semblable à la précédente de 2012 mais qui s'annonce comme plus silencieuse encore.

Deux éléments importants ensuite. D'abord, la RAM qui est désormais soudée sur la carte-mère au lieu d'être amovible comme par le passé. Il faudra dès la commande choisir de rester sur 4 Go ou prendre les options à 8 ou 16 Go (100/200 ou 300€ selon la configuration de départ).

Ensuite, l'absence de second port SATA qui permettait le branchement d'un kit à deux disques durs. Un accessoire qu'iFixit vendait 29,95$ et qui nécessitait une bonne dose de patience. Son installation se faisant en 37 étapes qui impliquaient de vider complètement le châssis de son mini. C'est une perte mais de celles qui ne gêneront certainement qu'une frange minoritaire des clients de la machine.

Enfin, une fois la machine quasiment vidée de ses entrailles, on accède au disque dur que l'on pourra donc ôter et remplacer par un modèle plus costaud ou un équivalent en SSD, moyennant le suivi scrupuleux de toutes ces étapes. Dans le modèle précédent on pouvait extraire le disque en un peu moins d'étapes et sans tout retirer.

Il faut cependant garder à l'esprit que le changement d'une pièce qui tourne mal n'est pas couvert par la garantie. L'accès au disque dur implique de tout sortir du châssis. Dans le précédent Mac mini, la mémoire pouvait être remplacée par l'utilisateur, mais pas au-delà [PDF]. Avec cette version il en va de même sinon que l'on n'a plus la main non plus sur la RAM.

iFixit a donné une note de 6 sur 10 à cette machine (contre 8 en 2012). Elle n'est pas compliquée à démonter (pas d'éléments collés) mais Apple a davantage verrouillé l'accès et il faudra utiliser un type de tournevis pas des plus courants dans une boite à outils.

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Flare 2 applique ses effets aussi sur l’iPhone

Nicolas Furno |

Flare 2 [2.0 – US – 13,99 € (promotion à 8,99 €) – OS X 10.10 - The Iconfactory] est disponible dans le Mac App Store et c’est une toute nouvelle version qui est proposée par l’éditeur. Ce logiciel dédié aux effets de photos était proposé dans une première version depuis 2011, mais tout le monde doit repasser à la case achats pour cette deuxième version proposée exclusivement pour OS X Yosemite. Et à défaut de proposer un tarif à ses anciens utilisateurs, l’éditeur baisse le tarif pour tout le monde, pour une durée limitée.

En contrepartie de cette mise à jour payante, plusieurs nouveautés pour cette version, à commencer par une toute nouvelle interface, bien dans l’air du temps. Flare 2 adopte une présentation simplifiée, aplatie et éclaircie, avec moins d’éléments visuels et plus de place accordée aux photos, même si le logiciel n’évolue pas dans les grandes lignes. On a toujours l’essentiel de la fenêtre dédié à la photo et la barre latérale à droite avec un aperçu de tous les effets intégrés par défaut.

C’est en essayant de modifier un effet par défaut que l’on peut découvrir l’un des plus gros changements de cette version en matière d’ergonomie. Jusque-là, le panneau de droite cédait la place aux contrôles manuels, désormais tout se fait dans un panneau placé à gauche de la fenêtre. À part son changement de place, cette fonction n’évolue pas vraiment avec Flare et elle reste d’ailleurs l’un des points forts de ce logiciel.

En effet, appliquer un filtre à une photo est facile et on compte sur l’App Store des dizaines d’applications pour le faire. Ce logiciel va toutefois beaucoup plus loin en proposant de modifier les effets par défaut en changeant tous les paramètres de manière extrêmement fine. Flare 2 affiche les changements directement, c’est l’une de ses nouveautés et quand on est satisfait du résultat, on peut enregistrer la variante parmi ses effets.

C’est là que l’autre nouveauté de cette mise à jour devient utile. En même temps que Flare 2, l’éditeur a sorti Flare Effects [1.0 – US – Gratuit – iPhone/iPad – iOS 8 – 32,6 Mo - The Iconfactory] qui n’a aucune interface propre, mais qui vient s’intégrer à l’application Photos. Quand on modifie une photo, on peut désormais appliquer les effets du logiciel OS X, mais sur son appareil iOS. L’application est gratuite et on bénéficie sans payer de la vingtaine d’effets de base, ce qui permet déjà de créer des photos filtrées avec des effets assez différents de ceux que l’on connait a avec Instagram et les autres.

L’intérêt de l’application iOS toutefois, c’est qu’elle se synchronise avec Flare sur Mac. Si vous utilisez le logiciel OS X, les effets que vous modifiez et créez sur ce dernier sont automatiquement ajoutés à l’extension iOS 8. Vous pouvez ainsi préparer un effet sur votre ordinateur et l’utiliser à plusieurs reprises sur votre iPhone ou iPad, via l’application mobile.

Avec ce compagnon mobile, Flare gagne une fonction intéressante, tout à fait dans l’esprit d’iOS 8 qui ajoute des ponts entre OS X et iOS. Reste que les applications capables d’ajouter rapidement un effet à une image ne manquent pas sur l’App Store, tandis que les utilisateurs capables de modifier précisément des curseurs pour obtenir précisément le résultat souhaité se tourneront peut-être plutôt vers un éditeur dédié, comme Pixelmator.

Flare essaie de se positionner entre les deux avec son interface qui peut rester simple ou devenir assez puissante et complexe. Est-ce un compromis intéressant ? À vous d’en juger, mais une version de démonstration n’aurait probablement pas été de trop. Vendu 8,99 € pour le moment, Flare n’est pas traduit en français et il n’est compatible qu’avec OS X Yosemite. Parmi les nouveautés de cette version, on n’a pas évoqué la prise en charge du RAW ou encore une interface sombre qui s’accorde avec le mode assombri du nouveau système d’exploitation d’Apple.

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