La Place de l’Étoile à Paris est mythique non seulement pour le monument qui trône en son centre (l’Arc de Triomphe), elle est aussi célèbre et redoutée pour son fonctionnement compliqué. C’est un gros rond-point, avec la double particularité d’avoir une priorité à droite et énormément de monde qui y passe tous les jours, transformant les lieux en une sorte d’épreuve où il faut presque pousser les autres voitures pour passer la sienne. C’est au cœur de cet enfer pour la majorité des conducteurs que Tesla a choisi d’envoyer une Model 3 pour pousser son système de conduite autonome à bout. Puisque l’entreprise a publié la vidéo sur son compte X, on sait que l’exercice a été réussi.
FSD Supervised can handle Arc de Triomphe no problem
— Tesla Europe & Middle East (@teslaeurope) May 16, 2025
If there is a bigger roundabout in France, please let us know in the comments 😀
Pending regulatory approval pic.twitter.com/IPR0jLiOW7
La démonstration est en effet assez bluffante, la voiture (un modèle de série, précise le constructeur, seul le logiciel est spécifique) parvient à entrer et sortir du rond-point sans difficultés majeures, en gérant tous les autres véhicules et sans paniquer quand on lui coupe la voie, quand une moto la frôle ou quand des piétons passent en plein milieu. La Model 3 a bien géré la priorité à droite et s’extirpe sans trop de mal des lieux en prenant la sortie effectivement prévue par le GPS. Mission réussie donc sur cet essai, que l’on peut aussi consulter en version intégrale dans cette autre vidéo, où la voiture parcourt un petit peu plus de distance dans les rues parisiennes.
Cette publication est une manière pour Tesla de rappeler qu’elle souhaite proposer sa conduite entièrement autonome (supervisée) en Europe. Cet oxymore est le nom officiel depuis l’automne de la fonctionnalité qui permet aux voitures américaines de se déplacer seules, mais sous la supervision d’un humain qui doit garder en permanence les mains sur le volant, à peu près partout et notamment en ville. La bêta a été lancée d’abord aux États-Unis fin 2022, puis étendue au Canada, au Mexique et dernièrement en Chine, avec quelques difficultés d’ailleurs.

L’Europe est la prochaine étape, promise par Elon Musk depuis bien des années. Depuis quelques mois, le constructeur évoque une sortie en 2025 et cette démonstration est prometteuse à cet égard, sauf qu’il y a toujours la même condition attachée à la promesse : Tesla aura besoin d’autorisations pour proposer la fonctionnalité à ses clients européens. La communication du jour n’y change rien, puisque la filiale française de l’entreprise nous a indiqué :
Tesla travaille actuellement avec les régulateurs pour obtenir l’autorisation de déployer le Full Self-Driving (Supervised) en Europe, avec pour objectif de proposer cette fonctionnalité sur les véhicules existants et futurs aussi rapidement que possible.
S’il y avait davantage à annoncer aujourd’hui, elle l’aurait fait. Pour le dire autrement, le logiciel est prêt du point de vue de Tesla et la vidéo du jour veut le démontrer, mais la conduite entièrement autonome (supervisée) n’a toujours pas été autorisée par l’Europe. Est-ce que ce sera le cas d’ici la fin de l’année ? C’est peu probable, en tout cas pas de la même manière qu’en Amérique du Nord où on peut utiliser la fonction sur n’importe quelle route, sans restriction. Ici, les autorisations existantes sont associées à des limites plus strictes, sur le type de routes où on peut activer les assistances et même les conditions d’utilisation.

Après Honda, Mercedes décroche une conduite autonome de niveau 3
Toutes les voitures actuellement vendues par Tesla peuvent activer la conduite entièrement autonome (supervisée), moyennant 7 500 € au moment de la commande ou n’importe quand par la suite, puisque c’est purement du logiciel. Ce n’est d’ailleurs pas limité aux nouvelles voitures, celles qui sont déjà produites depuis plusieurs années sont également éligibles, dont la mienne, une Model 3 de 2021.
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