Alors que les entreprises et autres start-ups de l’intelligence artificielle tentent d’aller toujours plus loin, toujours plus haut, leur gourmandise en électricité ne tarit pas, loin de là : chaque nouveau data-center semble encore plus consommateur que le précédent, et l’énergie demandée par des milliers voire dizaine de milliers de cartes Nvidia B200 ne tend pas vers l’économie.

Si l’on prend l’exemple des data-centers clé en main proposés par Oracle, le dernier né compte ainsi 131 072 Nvidia B200, dont chaque unité consomme entre 1000 et 1200 watts. Rien que pour ces cartes, cela donne déjà un total d’environ 150 MW ! Et c’est sans compter le reste de l’équipement, comme les CPU nécessaires, les cartes-mères, les équipements réseau,...
En conséquence, comme rapporté par Bloomberg, les responsables des réseaux électriques américains commencent à tirer la sonnette d’alarme : le réseau n’était pas prévu à la base pour une telle demande, et l’ajout de nouveau data-centers pourrait être la goutte d’eau finale amenant à l’effondrement de toute la grille.

L’énergie nucléaire privilégiée par plusieurs acteurs de l’IA
Pour éviter ce scénario catastrophe, une seule solution, imposée par certains régulateurs : que chaque nouveau data-center apporte sa propre alimentation, sous quelque forme que ce soit, afin de ne pas surcharger encore plus le réseau électrique. Si tel n’était pas le cas, le risque est relativement clair et précis :
La capacité actuelle du réseau PJM [l’un des plus gros réseaux très haute tension aux US, équivalent à RTE en France, NDLR] n’est pas en mesure de supporter la demande engendrée par l’arrivée de nombreux grands data-centers, et cette limitation n’est pas amenée à évoluer dans le futur proche. [...] Il reste du temps pour prendre des mesures afin d’éviter la surcharge, mais tout échec engendrerait des coûts très élevés pour tous les clients de PJM.
La construction d’une centrale, qu’elle soit solaire, nucléaire ou autres se mesurant en années, la disponibilité limitée de l’électricité ne finira-t-elle pas par être la limite physique du développement de l’intelligence artificielle ?