Cet article appartient à une série sur mon expérience avec les hackintosh. Si vous avez raté le début, vous pouvez retrouver les premiers épisodes à cette adresse.
Le temps passe vite : cela fait maintenant plus de cinq mois que j’utilise un hackintosh au quotidien pour travailler ! Depuis le 22 août 2016, l’ordinateur tourne en continu quand je suis au travail. J’ai désormais suffisamment de recul pour tirer un premier bilan de cette expérience.
Qu’est-ce qui fonctionne ou ne fonctionne pas comme sur un Mac ? Qu’est-ce que je changerais si je me lançais dans l’aventure aujourd'hui ? Est-ce que je regrette mon choix ? Je vous dis tout !
Mes objectifs ont-ils été remplis ?
Quand j’ai commencé à réfléchir sérieusement à l’idée de monter un hackintosh, j’avais établi quelques objectifs que l’ordinateur devait remplir. Pour mémoire, voici ma liste :
- Autour de 1000 € sans périphériques ;
- un boîtier de taille moyenne tour ;
- aussi silencieux que possible ;
- suffisamment de puissance, mais surtout de l’endurance pour les tâches les plus lourdes ;
- un SSD pour le système et les données, un disque dur pour la sauvegarde ;
- au moins 16 Go de RAM et de la place pour en ajouter ;
- une carte graphique suffisante pour de la bureautique sur un écran 4K ;
- de l’Ethernet pour se connecter à internet ;
- une carte Wi-Fi Apple pour conserver les fonctions de Continuité ;
- les ports importants en façade.
Pour commencer ce bilan, revenons rapidement point par point sur ces objectifs. Le premier n’a pas vraiment été rempli, essentiellement parce que je m’étais documenté à l’origine avec des prix en dollars, sans prendre en compte la conversion en euros qui n’était pas en notre faveur. Par ailleurs, de nombreux composants sont plus chers en Europe qu’aux États-Unis, Apple n’a pas le monopole de cette situation.
À l’arrivée, ma configuration tournait plutôt autour de 1300 € lors de la commande, en juillet dernier. Un tarif sans aucun accessoire puisque j’avais déjà les écrans et autres accessoires de saisie indispensables. Ajoutons que les prix de certains composants, en particulier la mémoire vive, ont nettement augmenté depuis l’été, si bien que la même configuration tourne actuellement autour de 1550 €.
Je voulais aussi un boîtier de taille moyenne au format tour, celui que j’ai choisi correspond parfaitement à ce critère. Je n’ai pas grand-chose à dire sur ce point, il est rangé sous le bureau et il offre bien des ports USB et une sortie jack en façade, l’un de mes autres objectifs.
Le silence m’inquiétait beaucoup quand j’ai commencé ce projet, mais je sais maintenant que c’était une peur inutile, provenant de vieux souvenirs qui ne sont plus vraiment d'actualité aujourd'hui. Je n’avais pas suivi l’actualité des PC personnalisés et il s’avère que les constructeurs ont fait de nets progrès dans ce domaine. J’ai choisi exprès des composants silencieux et le résultat est indéniablement impressionnant : je n’entends que les disques durs, jamais les ventilateurs. Même en poussant le Hackintosh au maximum de ses capacités pendant une demi-heure voire une heure, il reste parfaitement silencieux.
Rétrospectivement, j’aurais certainement pu économiser sur ce point pour favoriser un autre composant, mais je reviendrai plus loin sur les changements que j’apporterais si je construisais l’ordinateur aujourd'hui. En attendant, je peux dire que le silence du hackintosh est impressionnant et c’est un gain net par rapport à mon MacBook Pro 15 pouces Retina 2012 et ses deux ventilateurs qui deviennent parfaitement audibles dès qu’ils s’activent.
Les critères de puissance et surtout d'endurance sont parfaitement remplis, avec un bémol que j’évoquerai plus loin. À l’usage, le hackintosh est plus rapide que mon Mac de 2012, même si les benchmarks ne le montrent pas toujours. Je n’ai plus jamais de brefs blocages de l’interface comme je pouvais en avoir et la fluidité reste assurée à tout moment, sauf naturellement en cas d’un bug de macOS (cela reste rare, fort heureusement). La différence est sensible dans Final Cut Pro : le logiciel de montage vidéo est toujours fluide, même en 4K.
J’ai installé macOS sur un SSD de 750 Go, une capacité largement confortable au quotidien, mais qui ne permet pas de sauvegarder beaucoup de données. Qu’à cela ne tienne, j’ai aussi installé un disque dur de 4 To. Certes, il augmente assez nettement le bruit généré par l’ordinateur, mais il me sert autant de sauvegarde Time Machine que d’espace de stockage pour mes projets Final Cut Pro, pour les vidéos des keynote Apple ou bien encore pour ma musique complète. Et j’ai encore de la marge, environ 1,5 To de libre à l’heure actuelle… sans compter qu’ajouter un autre disque dur ou remplacer l’actuel sera très facile si je le souhaite.
J’ai installé 16 Go de RAM et il me reste encore deux emplacements si je veux augmenter la quantité de mémoire vive. Pour le moment, je n’en ressens vraiment pas le besoin et je pense que cette capacité me suffira encore longtemps.
La carte graphique que j’ai choisie, la MSI GTX960 GAMING 2G, est largement assez puissante pour mes besoins. Je dirais même qu’elle est « trop » puissante, non pas que ce soit un problème à l’usage, mais disons que je ne l’utilise jamais vraiment. C’est en partie à cause des choix d’Apple, on y reviendra, mais c’est aussi que je ne joue jamais et que mes besoins en graphisme sont limités.
Cela dit, l’objectif est rempli et j’ai utilisé un écran 4K pendant deux mois sans aucun souci avec le hackintosh. L’interface était tout aussi fluide et je pourrais probablement brancher deux ou trois écrans 4K sans problème. Je voulais essayer la 5K, mais cette définition n’intéresse plus vraiment qu’Apple et je n’ai pas trouvé de moniteur à tester.
Pour finir ce tour des objectifs, la connexion Ethernet Gigabit fournie par la carte-mère est aussi rapide que celle d’un Mac et fonctionne de manière aussi fiable. La carte AirPort Apple montée sur PCI que j’avais choisie s’est avérée une excellente idée. Le Wi-Fi a toujours fonctionné parfaitement, le Bluetooth a nécessité un petit peu plus de travail en amont pour identifier le port USB interne qui était utilisé (les détails dans l’article dédié).
Une fois ce travail préparatoire effectué, la connexion sans fil du hackintosh n’a jamais failli. Je n’utilise pas le Wi-Fi pour l’internet, mais pour les fonctions de Continuité comme AirDrop, Handoff ou encore le déverrouillage avec l’Apple Watch de macOS Sierra. Toutes ces fonctions sont bien au rendez-vous sans effort de ma part, de ce côté c’est un sans-faute.
Sur le papier, tous mes objectifs de départ ont bien été remplis. Il est grand temps de se pencher sur le bilan concret : à l’usage, que vaut un/ce hackintosh ?
Une utilisation quasiment transparente
À quoi ressemble l’utilisation d’un hackintosh au jour le jour ? C’était la plus grande inconnue pour moi et une inquiétude également : si je devais me « battre » régulièrement pour travailler, l’expérience poserait vite problème. Après quelques mois sans problème majeur, je peux le dire : ces craintes n’avaient pas lieu d’être.
À l’usage, mon utilisation est quasiment transparente. Ce que je veux dire, c’est que je ne me rends même pas compte que je n’utilise pas un Mac officiel vendu par Apple. Vous allez me dire que le gros boîtier noir n'a rien à voir esthétiquement avec un Mac, et vous avez parfaitement raison, mais je ne regarde pas mon ordinateur quand je l’utilise. Le boîtier est situé sous le bureau et je n’ai aucune interaction avec lui en temps normal. Le clavier et le trackpad sont toujours conçus par Apple, pas les deux écrans certes, mais ce serait tout à fait possible.
Par rapport à mon ancienne installation qui combinait MacBook Pro 15 pouces Retina et Cinema Display, j’ai ajouté une paire d’enceintes et il me manque une webcam. Je n’en ai jamais besoin et si c’était le cas, n’importe quel modèle USB compatible avec macOS ferait l’affaire. Si je l’avais voulu, j’aurais pu conserver un Cinema Display et j’aurais bénéficié de toutes ses fonctions, y compris ses enceintes et sa caméra, ainsi que le contrôle de la luminosité depuis macOS.
Garder son ordinateur au niveau du sol permet de dégager son bureau. En contrepartie, connecter ou déconnecter quelque chose est beaucoup plus pénible, il faut faire des acrobaties et souvent passer sous la table. Je donne peut-être l’impression d’avoir redécouvert l’eau chaude, mais c’est quelque chose que l’on oublie quand on a l’habitude des ordinateurs portables ou bien des ordinateurs de bureau d’Apple. Même le Mac Pro est pensé pour rester sur le bureau et il est vrai que cela a des avantages.
Cet inconvénient est vite relativisé à l’usage. Une fois les premières connexions effectuées, je n’ai pas besoin de connecter ou déconnecter quelque chose sans arrêt. Et si j’ai à brancher en quelque chose, c’est souvent en USB, auquel cas les trois ports en haut de la tour sont faciles d’accès.
Par bien des aspects, mon confort a augmenté depuis le passage au hackintosh. En retirant l’ordinateur, j’ai gagné en place sur le bureau (les mauvaises langues diront que j’ai pu augmenter la place disponible pour mon bazar) et j’ai remplacé une installation avec deux écrans dont un 15 pouces par une installation avec deux écrans plus grands. Si je le voulais, je pourrais ajouter un troisième écran sans trop de difficulté, ce qui n’était pas possible avant.
J’ai aussi gagné sur le plan du silence. Mon MacBook Pro n’était pas bruyant, mais ses ventilateurs étaient parfaitement audibles lorsqu’il était activé au maximum de sa capacité. En comparaison, le silence du hackintosh est remarquable et presque troublant. Si j’avais choisi de n’utiliser aucun disque dur, je ne l’entendrais pour ainsi dire jamais, même en charge. En fait, en poussant le processeur et la carte graphique au maximum, on finit par distinguer un souffle plus marqué, mais il reste lointain et il suffit d’ouvrir la fenêtre pour couvrir ce bruit.
Ce n’est pas cet ordinateur en particulier qui fait des miracles, c’est un banal problème de physique. Un boîtier au format tour comme celui que j’ai choisi est équipé de larges ventilateurs qui brassent un gros volume d’air sans tourner trop rapidement. Ajoutez à cela un espace intérieur conséquent et vous obtenez un ordinateur qui ne surchauffe jamais et qui parvient à maintenir sa température intérieure, même quand le processeur et/ou la carte graphique fonctionnent à plein. Il faudra vérifier si c’est pareil au cœur de l’été, mais mon hackintosh a nettement moins chauffé au cours des derniers mois que mon MacBook Pro.
Un mot pour finir sur le matériel avec la consommation électrique du hackintosh. En usage courant (Safari, Mail, Tweeter et Reeder ouverts, iA Writer souvent en action, iTunes en tâche de fond), il tourne entre 45 et 50 W. Lors d’une tâche lourde, comme l’export d’une vidéo avec Final Cut Pro, c’est le double avec des pointes à 110 W. Pour avoir un rapport complet de la consommation, il faudrait comptabiliser les écrans associés, mais ce n’est plus du ressort de l’ordinateur.
À titre de comparaison, un Mac Pro de dernière génération consomme environ 40 W au minimum, c'est-à-dire sans aucune application ouverte. Disons que c’est à peu près équivalent à mon installation. Un Mac mini est largement en dessous de ces chiffres : autour de 15 à 20 W en usage modéré, entre 35 à 40 W au maximum pendant une tâche lourde. Ces deux machines ne sont pas des tours directement comparables au hackintosh toutefois.
Remontons un petit peu dans le temps : le Mac Pro de 2010, le dernier qui prenait la forme d’une tour en aluminium avant la grosse mise à jour de 2013, consommait au minimum quasiment 140 W. Là encore, on ne parle même pas d’une utilisation poussée, uniquement en allumant l’ordinateur et sans lancer d’application. Cela montre bien les progrès effectués en la matière ces dernières années et au passage, j’aurais pu choisir des composants encore moins énergivores si c’était un objectif plus important.
L’essentiel de mon temps, je le passe à taper sur un clavier et à regarder mes écrans. Et là, je dois dire que je peux totalement oublier que macOS est installé sur un ordinateur monté par mes soins. Tous les logiciels nécessaires au bon fonctionnement du hackintosh sont invisibles sauf en cas de problèmes et j’ai un système aussi stable et complet que sur n’importe quel Mac.
« Sauf en cas de problèmes »… car oui, il y en a aussi…
Quelques défauts mineurs persistent
Venons-en aux défauts que j’ai relevés jusque-là. Certains pourraient sans doute être corrigés d’une manière ou d’une autre et peut-être que je trouverai une solution à l’avenir. Le cas échéant, je ne manquerai pas d’en faire part avec un nouvel article. Ces défauts sont toutefois suffisamment mineurs pour ne pas avoir envie de leur consacrer du temps.
Pour commencer, j’ai un bug pénible qui survient de temps en temps, sans que je sache trop pourquoi, qui fait que l’heure du hackintosh est déréglée quand je le sors de veille le matin, ou quand je l’allume en début de semaine. Quand cela arrive, macOS reste bloqué à une heure différente, en général quelques heures de moins que la vérité, comme s’il était resté bloqué dans la nuit.
Ce n’est pas systématique et le problème est assez facile à régler, même si c’est pénible : j’ouvre les Préférences Système, puis le panneau Date et heure et je déverrouille le panneau avec le cadenas en bas à gauche. Dès que j’ai saisi le mot de passe de ma session, l’heure se règle d’elle-même. J’ai essayé de changer le serveur utilisé pour le réglage automatique, sans effet. Et je n’ai, jusque-là, trouvé aucune explication logique qui me servirait de base pour corriger le problème (si quelqu’un a une idée, qu’il n’hésite pas !).
Autre bug intermittent un petit peu pénible, mais pas au point de lui consacrer du temps : il m’arrive d’avoir des soucis en sortie de veille. C’est assez rare, mais l’ordinateur refuse parfois de sortir de veille et je dois alors forcer son redémarrage. Parfois aussi, le hackintosh se rallume tout seul pendant le week-end.
J’ai essayé de changer mes sauvegardes automatiques réalisées au départ tous les soirs à minuit. Je les effectue désormais à midi en semaine, mais ce n’était pas la source du problème, puisqu’il survient toujours. Le système étant très rapide à (re)démarrer, ce n’est pas un problème qui me gêne particulièrement et je sais qu’il y a des pistes à envisager pour le corriger, notamment dans la configuration de la carte-mère. Le sujet des forums que j’ai lancé au début de mon aventure contient de nombreuses idées à expérimenter dès que j’aurai le temps.
Un autre problème est plus gênant et n’a trouvé aucune solution pour le moment : les ports USB ne fournissent pas suffisamment d’énergie. Les Mac sont capables de recharger un iPad sans problème, mais pas le hackintosh qui se limite à une sortie standard en 5V. C’est suffisant pour un iPhone, mais pas pour une tablette qui indique alors « Aucune recharge en cours » et qui peut même se vider si on l’utilise. Dans un autre domaine, je ne peux pas utiliser les deux ports USB de mon clavier Apple filaire. macOS affiche un message d’erreur à ce sujet.
En attendant de trouver une meilleure solution, je me suis résigné à brancher un chargeur d’iPad au secteur et je l’utilise quand j’ai besoin de charger mes appareils. Il me faut un autre câble Lightning, cette fois relié à l’ordinateur, pour les données… c’est un petit peu pénible.
J’ai eu d’autres problèmes avec l’USB. Par exemple, le Snowball ICE de Blue Microphone n’a jamais fonctionné sur le hackintosh, sans que je sache pourquoi. Ce micro USB était bien alimenté par les ports USB, mais pas reconnu par macOS et je n’ai jamais réussi à trouver comment corriger ce problème.
Pour finir sur le chapitre de l’USB, ma carte-mère dispose d’un port USB-C au dos, mais la prise en charge de l’USB 3.1 pose encore problème. C’est pire pour le Thunderbolt 3, tout comme les normes précédentes d’ailleurs : même avec le bon matériel et la bonne configuration, il faut connecter les accessoires Thunderbolt avant de démarrer la machine. Je n’ai pas vraiment besoin de cette norme pour le moment, donc je n’ai même pas essayé de l’activer.
Cette situation n’est guère pérenne toutefois. Apple l’a dit clairement, l'USB-C est le connecteur d’avenir pour les Mac et on peut facilement imaginer que l’entreprise ne sortira désormais que des modèles équipés de ce connecteur uniquement. Les accessoires vont aussi rapidement se généraliser et il va arriver un moment où j’aurai besoin de ce connecteur.
Au rayon des petits désagréments, je peux également signaler une séquence de démarrage qui ne ressemble pas vraiment à celle des Mac. Ce n’est vraiment pas gênant à l’usage, mais il est vrai que le démarrage commence uniquement sur un seul écran et avec une image pixelisée et déformée. Cela n’a aucune incidence à l’usage, mais ce n’est pas aussi élégant que sur un Mac et il n’y a pas vraiment de solution pour améliorer ce point.
Qu’est-ce que je changerais si je montais le hackintosh aujourd'hui ?
Avant de conclure ce premier bilan, qu’est-ce que je changerais si je devais monter un nouveau hackintosh ? Dans les grandes lignes, l’ordinateur que j’ai assemblé l’été dernier me convient très bien et je n’ai pas vraiment de regret. Le format est bon, j’ai tout le stockage que je voulais en interne, il est puissant et silencieux même en pleine charge… bref, je n’ai pas de véritable défaut à souligner.
Si je recommençais néanmoins, je privilégierais le processeur au détriment de la carte graphique. Pour rester dans le budget, j’ai choisi un Core i5 Skylake haut de gamme et une carte graphique GTX 960 également plutôt dans le haut de la gamme. À l’usage, je me suis aperçu que j'utilisais rarement la carte graphique. En bureautique, elle n’est pas exploitée du tout par macOS et c’est l’essentiel de mon activité.
Le seul moment où j’ai besoin de puissance graphique, c’est quand je monte des vidéos avec Final Cut Pro. Mais là, ma carte graphique est sous-exploitée, parce que le logiciel d’Apple exploite OpenCL favorisé par AMD et non CUDA, une technologie concurrente portée par Nvidia. Et puisque je ne joue jamais, la carte reste silencieuse et inactive la majorité du temps, peut-être même en permanence.
C’est pourquoi je pense que je prendrais un modèle d’entrée de gamme si je choisissais les composants aujourd'hui. Sans doute un modèle de la gamme 950 qui coûte nettement moins cher. Et avec l’argent économisé, j’opterais pour un processeur plus puissant, probablement un Core i7 milieu de gamme. Je pense que je verrais un gain direct lors de l’export des vidéos avec Final Cut Pro, cette étape étant un petit peu lente sur ma machine.
Les autres composants choisis correspondent bien à mes besoins et restent pertinents avec le recul. Je pense que j’aurais pu économiser sur le boîtier, l’alimentation ou encore le ventilateur du processeur : j’ai choisi des composants haut de gamme pour assurer une installation silencieuse et ce n’était sans doute pas toujours utile. Je pense que des éléments moins chers auraient été tout autant silencieux, surtout pour mon usage.
Pour conclure : une bonne idée, mais a-t-elle un avenir ?
Installé sous El Capitan, passé sous Sierra avec un petit peu de retard, mais sans difficulté majeure, ce hackintosh a rempli son objectif principal. Ce Mac monté par mes soins m’a permis de travailler régulièrement sans me poser de problème. Au pire, il ne m’a jamais bloqué plus de quelques dizaines de minutes et toujours par ma faute, en général parce que je n’avais pas suffisamment attendu pour le mettre à jour.
Entre deux mises à jour du système néanmoins, ce hackintosh se comporte presque comme un vrai Mac. Presque, car il reste quelques petits défauts que j'ai évoqué plus haut, mais encore une fois, ils ne sont pas gênants au point de me faire regretter l’expérience. Le plus difficile à été la première installation et configuration, la suite a été beaucoup plus agréable à l’usage.
Je ne recommanderais pas à n’importe qui de créer un hackintosh. Néanmoins, si vous n’avez pas peur de mettre les mains dans le cambouis, autant pour le montage que pour la première installation, et si vous avez besoin d’un équivalent des anciens Mac Pro, vous devriez considérer sérieusement cette option. Peut-être qu’Apple sortira un nouvel ordinateur de bureau cette année, mais même alors, le prix reste un argument de poids.
Un hackintosh reste un investissement et pour l’amortir, il faut l’assurance que l’ordinateur a un avenir. C’est sans doute le point qui pose le plus de problèmes. Sans même parler d’un passage complet à ARM pour la plateforme — ce qui, si cela arrivait, reviendrait probablement à bloquer tous les hackintosh —, il y a de nombreuses raisons de douter.
Pour prendre un exemple qui pose déjà problème, Nvidia n’a toujours pas sorti de pilotes Mac pour ses cartes graphiques de dernière génération. Ce qui est logique après tout, Apple n’utilisant plus que des produits AMD dans ses Mac et le marché du hackintosh n’est pas viable seul. Est-ce que cela veut dire que l’on sera bloqué avec les cartes actuelles ? Ce serait un problème, car elles sont déjà plus difficiles à trouver.
Ma carte-mère est équipée d’un port USB-C 3.1, mais pas de Thunderbolt 3. En théorie, je pourrais en ajouter un et il existe des cartes d’extension, mais rien ne dit que macOS les prendra en charge. De manière plus générale, faire évoluer mon hackintosh sera sans doute plus difficile que je ne le pensais. Il ne sera pas possible de changer le processeur sans changer aussi de carte-mère et probablement de RAM. C’est quasiment un tout nouvel ordinateur que je devrais monter, si je décide un jour de le mettre à jour.
Malgré ces réserves, ce hackintosh correspond en tout point à mes besoins et j’en suis ravi. Si vous avez des questions sur mon expérience ou si vous voulez apporter votre propre témoignage, n’hésitez pas à participer à la discussion consacrée dans nos forums !