"Haunted Empire : Apple after Steve Jobs" arrive dans les librairies

Florian Innocente |

Haunted Empire : Apple after Steve Jobs sort demain dans les librairies américaines et en ligne. Cet ouvrage sur l'Apple de l'après Steve Jobs est écrit par Yukari Iwatani Kane, ancienne du Wall Street Journal où elle couvrait notamment l'actualité de cette entreprise. L'auteure, qui dit s'être appuyée sur 200 entretiens avec des gens chez ou hors d'Apple, décrit les challenges auxquels doit faire face Tim Cook, successeur d'une figure légendaire qui hanterait encore les couloirs.

Quelques extraits de ce livre sont déjà sortis (lire Tim Cook et le fantôme de Steve Jobs et Le "non" de Steve Jobs à une TV Apple). Le Guardian qui en a obtenu une copie en avance en a fait la critique détaillée il y a quelques jours et il étrille l'ouvrage. Il faut dire que les tout premiers extraits parus avaient déjà de quoi surprendre (lire Une ancienne du Wall Street Journal très pessimiste sur l'Apple de Cook).

Charles Arthur résume son sentiment sur l'ouvrage par un « Super titre, honte sur le contenu ». Le journaliste détaille longuement les griefs adressés à sa confrère. Il rappelle toutefois qu'il est extrêmement difficile d'enquêter sur Apple et d'apporter des éléments inédits, qui in fine manquent justement à l'issue de la lecture du livre.

Alors que l'on espère en savoir plus sur Cook, le livre n'offre qu'une biographie transparente du PDG « on n'en retire quasiment rien, à part le fait qu'il pense [Cook] que l'on ne peut progresser qu'au prix de beaucoup d'efforts (je suppose qu'au moins 10 interviews ont permis de dresser ce constat) ». Arthur s'étonne aussi de voir presque le tiers de l'ouvrage consacré à Apple avec Jobs à sa tête et même sans lui durant les années 1990, alors que la promesse est justement de donner des clefs sur Apple après la mort de son cofondateur.

Siri, Foxconn, Jonathan Ive fait Chevalier à Buckingham Palace, le procès avec Samsung… les thématiques s'enchaînent, sans logique apparente, observe le Guardian, et sans apporter d'éléments vraiment nouveaux ni répondre à quelques questions évidentes.

Arthur pointe aussi des contradictions. Le lancement de l'iPhone 5 aurait montré une Apple sur la défensive, alors que les résultats des ventes du téléphone ont plutôt montré que la magie opère toujours. L'auteur, explique aussi le Guardian, a tendance à toujours dépeindre favorablement ce qu'a fait Jobs, en oubliant que le patron d'Apple s'est plusieurs fois trompé ou qu'il a laissé derrière lui quelques mines (par exemple ses courriers utilisés pour attaquer Apple sur le prix des livres dans l'iBookstore).

Après l'escarmouche sur l'iPhone 5 vient la catastrophe du lancement de Plans. Mais là encore, il n'y a rien sur les manoeuvres vicieuses entre Apple et Google qui ont conduit Apple à éjecter Google hors de l'iPhone 5 pour YouTube et les cartes. Un énorme défaut de ce livre est qu'il met uniquement l'accent sur Apple. Vous ne pouvez pas écrire sur ce que fait Apple sans parler aussi de Google et de Microsoft et de leurs ambitions. Leurs stratégies sont tellement imbriquées, chacun essayant de feinter l'autre pour arriver le premier à l'endroit que tous convoitent, que toute analyse isolée revient à lire une carte sans repères. Il n'y a pas non plus ce qu'ont pensé les gens, au sein d'Apple, de la débâcle sur Plans. Est-ce que « cela ne serait jamais arrivé avec Steve Jobs » Ou est-ce que cela découle de sa détestation des manières de Google ? (Ni l'un ni l'autre en fait. Jobs aurait fait que ce Cook a fait : donner le feu vert, s'excuser pour le bordel et virer et engueuler des gens en interne. C'est exactement ce que Jobs a fait pour d'autres ratés).

En conclusion, écrit Charles Arthur, le titre est excellent, mais le contenu ne répond pas aux questions que l'on peut se poser sur ce qui se passe vraiment chez Apple et sur l'humeur des troupes depuis la mort de Jobs. Sur ce qui devait être le muscle de cet ouvrage, on n'a que des os.

- lire aussi Tim Cook réagit face au dernier livre sur Apple

Haunted Empire est en précommande à la Fnac (13,76€) et chez Amazon (13,68€). Le livre est en anglais, aucune version française n'a encore été annoncée.

avatar Silverscreen | 

Le livre serait un site ou un article de blog, il aurait été qualifié de click-bait (littéralement appât à clics). Du journalisme sensationnaliste brodé à partir de supputations personnelles sans matière première nouvelle...

avatar lamiel | 

On ne dit pas sa confrère
Mais sa consœur
Merci beaucoup

avatar Chromatic Bird | 

@lamiel

On ne dit "consœur" qu'entre des femmes : une femme est la consœur d'une autre. À partir du moment où il y a un homme dans l'histoire, on parle de confrère, même si ça paraît bizarre :-)
C'est que le préfixe "con" concerne les deux parties, or un homme et une femme ne peuvent être définis comme "sœurs".

Les définitions exactes :
Consœur : Femme qui appartient au même corps professionnel qu'une autre.
Confrère : Personne qui appartient au même corps professionnel qu'une autre.

avatar samshit | 

J'ai l'impression que les journaleux voient toujours Apple comme une start-up de 3 personne qui vont dans le même sens et qui aiment leur bébé plus que tout.
Or Apple est une multi-national avec tout ceux qui en decoulent, opinion divergente, des responsables multiples qui ont chacun leur vision des choses, des dirigeants qui s'en contre fiche et qui veulent juste l'argent, etc...
Cet entreprise ne baigne plus dans l'Aura du Saint-Steve depuis bien longtemps, très longtemps même..

avatar fosterj | 

Tiens j'ai plus envi de le lire #bizarre

avatar larkhon | 

en même temps on peut que faire des extrapolations à partir du passé, et à partir des éléments qui filtrent en provenance d'Apple. On peut lui reprocher un titre racoleur, c'est certain...

ceci dit, là on n'a qu'une seule critique, faudrait attendre de pouvoir recouper les différentes critiques avant de se faire une idée...

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