Les Raspberry Pi entrent en bourse

Pierre Dandumont |

Depuis les débuts des cartes Raspberry Pi, il y a une quinzaine d'années, le développement est géré par une fondation, qui est à peu près l'équivalent d'une organisation caritative reconnue d'intérêt public en France, avec un but précis. Mais dès 2012, une société commerciale a été créée pour prendre en charge la production, la distribution ou la création des cartes, Raspberry Pi Ltd. Et cette dernière vient d'entrer en bourse à Londres, sur le marché principal (Main Market).

C'est lancé. Image Raspberry Pi.

Comme expliqué sur le blog de la fondation, c'est une structure assez courante au Royaume-Uni (le pays d'origine des cartes) et les profits de la partie commerciale doivent être employés pour soutenir les objectifs de la fondation, qui sont notamment la promotion de l'étude des sciences informatiques.

Le but de l'IPO (Initial Public Offering, soit l'introduction en bourse) est donc de permettre de gagner plus d'argent pour le redistribuer ensuite. Ils indiquent que la société commerciale a donné environ 50 millions de dollars à la fondation, qui avait de son côté aussi obtenu environ 60 millions au fil des années avec des contrats de sponsoring, des dons et des contrats avec les écoles. L'introduction en bourse permet donc de sécuriser une partie des rentrées d'argent pour continuer à financer les objectifs de la fondation. Si le sujet vous intéresse, de nombreuses informations sur l'IPO sont disponibles, tout comme un dossier sur les buts et la stratégie de la fondation pour le futur.

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Tim Cook ne peut pas garantir à 100 % qu’Apple Intelligence ne fera pas de bourdes

Stéphane Moussie |

Apple Intelligence n’échappera pas à un problème qui touche toutes les IA génératives : le système risque d’« halluciner », c’est-à-dire d’inventer un fait et de présenter celui-ci comme vrai. C’est ce qu’a reconnu Tim Cook dans une interview accordée au Washington Post :

  • À quel point êtes-vous convaincu par le fait qu’Apple Intelligence n’hallucinera pas ?
  • Pas à 100 %. Mais je pense que nous avons fait le maximum, y compris réfléchir très sérieusement à l’état de préparation de la technologie dans les domaines où nous l'utilisons. Je suis donc convaincu qu’elle sera de très haute qualité. Mais je dirais en toute honnêteté que ce n'est pas à 100 %. Je ne prétendrais jamais que c'est à 100 %.

Intégré ultérieurement à iOS 18 et macOS Sequoia sur les terminaux compatibles, Apple Intelligence permettra entre autres de générer des réponses toutes faites à des emails, résumer des textes et créer des images. Avant d’exploiter ou de partager ces contenus sortis du cerveau d’Apple, il vaudra donc mieux s’assurer de leur exactitude. Ce serait bête de manger de la colle simplement parce qu’une IA générative le conseille.

Une « réponse intelligente » générée par Apple Intelligence à partir de deux choix. Image Apple.

Les hallucinations sont un problème fondamental des grands modèles de langage qu’aucun scientifique n’a réussi à résoudre pour le moment — une étude affirme même que le problème est inévitable avec les technologies actuelles.

Mais iOS 18 et macOS Sequoia n’auront pas seulement de la matière grise venant de Cupertino, ils pourront aussi donner la parole à ChatGPT, un service opéré par OpenAI. Apple va mettre en place quelques mesures pour que les utilisateurs sachent à quel service ils s’adressent : si Siri n’est pas capable de répondre à une question, il demandera explicitement s’il peut passer le relai à ChatGPT. La fenêtre de ChatGPT comprendra un petit message conseillant de vérifier les infos importantes.

Alors que des employés d’OpenAI ont récemment publié une lettre ouverte pour mettre en garde contre les dangers des IA génératives, des dangers que le CEO Sam Altman ferait passer au second plan, Tim Cook n’apparait pas gêné par ces remous : « Nous avons tout examiné et tout pris en considération, et nous avons conclu que c’était dans le meilleur intérêt de nos utilisateurs de les choisir. »

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L’« identifiant Apple » va devenir un « compte Apple » cet automne

Stéphane Moussie |

Avec la sortie d’iOS 18 et macOS Sequoia cet automne, Apple va procéder à un petit changement sémantique. On n’utilisera plus un « identifiant Apple » (« Apple ID » en anglais) pour se connecter aux services de Cupertino, mais un « compte Apple » (« Apple Account »). Mark Gurman avait, une fois de plus, prédit cette évolution.

Apple justifie ce changement par la volonté de rendre « l’expérience de connexion cohérente à travers les services et appareils Apple ». Le terme « compte » est peut-être mieux compris par la majorité des utilisateurs que celui d’« identifiant ».

Le compte/identifiant Apple permet de se connecter à l’App Store, à iCloud, à iMessage ou encore à Apple Music. Pour gérer les informations personnelles qui s’y rattachent (email, mot de passe, modes de paiement…), il faut se connecter sur le site appleid.apple.com (l’adresse risque de changer avec le changement de nom) ou bien se rendre dans la section dédiée des réglages d’iOS ou macOS.

Apple n’a pas annoncé d’autre changement, pour l’instant, concernant ses comptes utilisateurs. Certains voudraient pouvoir fusionner deux comptes existants (par exemple pour rapatrier sur l’un tous les achats de l’autre), mais après un lointain signe d’intérêt de Tim Cook, cette possibilité ne semble toujours pas au programme.

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Rosetta 2 va être plus efficace avec macOS Sequoia et c'est important pour les jeux

Pierre Dandumont |

Avec macOS Sequoia, Apple a ajouté une fonction à Rosetta 2, comme le note Longhorn sur X. En effet, l'émulateur d'Apple prend en charge les instructions x86 AVX2 et c'est une nouveauté importante pour les joueurs.

Nous n'allons pas vous réexpliquer ce qu'est une extension d'un jeu d'instructions, notre dossier sur le SME et le SVE est là pour ça, mais voici un résumé rapide. L'AVX2 est une extension du x86-64 lancée par Intel en 2013, avec les processeurs de la famille Haswell (Core de 4e génération). Les instructions permettent d'accélérer les traitements sur les vecteurs. L'idée est de placer plusieurs données codées sur 32 bits (par exemple) dans un vecteur de 256 bits, et d'effectuer la même manipulation sur toutes les valeurs en une seule instruction, avec une accélération importante à la clé.

L'AVX2 date de 2013 avec la 4e génération de Core.

Pour le moment, Rosetta 2 ne prend pas en charge l'AVX2, ce qui amène deux possibilités. La première, courante avec les applications macOS, est simple : Rosetta 2 va exécuter une variante de l'application prévue pour les CPU qui ne gèrent pas l'AVX2. Les binaires universels d'Apple le permettent : ils peuvent contenir une version x86-64 classique et une version x86-64 optimisée, x86-64h1. Dans la majorité des cas, Rosetta 2 lancera donc le programme… mais dans une version qui n'est pas forcément optimisée.

Un binaire universel peut contenir du code qui tire spécifiquement parti d'AVX2.

Le second cas est rare sous macOS mais courant dans les jeux sous Windows : la prise en charge de l'AVX2 est la seule voie possible. Actuellement, les programmes compilés uniquement pour les puces compatibles AVX2 ne fonctionnent donc pas avec Rosetta 2. Ce point va changer sous macOS Sequoia et les joueurs vont en profiter : de plus en plus de jeux Windows imposent la présence de l'AVX2. Il devrait donc être possible de lancer des titres Windows plus facilement avec le Game Porting Toolkit, et probablement avec de meilleures performances.

Mac Gaming : le Game Porting Toolkit, un outil pour développeurs qui profite aux joueurs

Mac Gaming : le Game Porting Toolkit, un outil pour développeurs qui profite aux joueurs

Apple a peut-être même ajouté cette fonction uniquement pour cet usage précis. Longhorn indique dans un autre message que le noyau de la première bêta de macOS Sequoia n'est pas encore adapté à cette nouveauté de Rosetta 2.

La dernière inconnue est évidemment la façon dont Rosetta 2 va émuler l'AVX2. Sur les puces déjà disponibles (M1 à M3), Apple va probablement simplement convertir le code AVX2 en code ARM classique, mais sur les futurs Mac équipés d'une puce M4, il sera peut-être possible de passer directement par les instructions SVE, une sorte d'équivalent ARM de l'AVX, avec un possible gros gain de performances à la clé.

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L'Apple M4 est plus qu'une mise à jour mineure, grâce aux instructions SME et SVE


  1. Le h est probablement là pour Haswell.  ↩︎

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Les 5 grandes nouveautés de macOS Sequoia : recopie de l’iPhone sur le Mac, meilleure gestion des fenêtres…

Félix Cattafesta |

Malgré de gros changements pour iOS 18 et des annonces majeure côté IA, Apple n’a pas oublié macOS. Cette nouvelle version baptisée Sequoia est loin d’être une révolution mais apporte tout de même quelques petites nouveautés intéressantes. Voici les nouveautés qu’il ne fallait pas louper.

L'iPhone débarque sur le Mac

La nouveauté principale de macOS Sequoia est la possibilité de recopier l’écran de son iPhone sur son Mac facilement sans avoir à passer par Xcode ou une app tierce. Grâce à Continuité, il sera possible d’interagir avec le téléphone avec sa souris sans avoir à aller le chercher physiquement, ce qui sera pratique pour interagir avec certaines apps iOS. Les notifications de l’iPhone apparaitront au côté de celle du Mac en haut à droite de l’écran.

Image Apple.

Apple a peaufiné sa copie : il ne s’agit pas d’une bête recopie d’écran. Si l’iPhone est en charge avec le mode En veille activé, l’écran continuera d’afficher des infos. Le téléphone restera verrouillé dans tous les cas afin d’éviter qu’un curieux puisse voir ce que l’utilisateur est en train de faire. À terme, il sera possible de facilement transférer les images et fichiers de son iPhone vers son Mac. La fonction n’est pas encore disponible sur les premières bêtas diffusées hier, il faudra donc attendre un peu avant de voir ce que ça vaut.

Image Apple.

Une meilleure gestion des fenêtres

Si vous aviez pris l’habitude de réinstaller Magnet régulièrement, ce ne sera bientôt plus la peine : Apple a ajouté à macOS son propre système d’agencement des fenêtres. Sur Sequoia, glisser une fenêtre dans un coin la réajuste automatiquement, ce qui permet de se créer une petite mosaïque plus pratique pour travailler.

Des fenêtres organisées facilement avec Sequoia

Cet ajustement peut également être fait à l’aide de raccourcis clavier.

Un nouveau lecteur pour Safari

Apple a changé deux trois petites choses sur Safari, qui propose désormais de mettre en valeur certaines informations. On nous promet par exemple des itinéraires ou des liens liés au contenu de la page (personnes, musiques, films…). Malheureusement, ce changement est uniquement proposé en anglais.

Le mode lecteur a eu droit à une refonte avec un nouveau design. Les utilisateurs anglophones pourront également y trouver un résumé des articles long suivi d’une table des matières. Les autres devront se contenter d’une nouvelle option permettant de mettre en avant et en plein écran une vidéo en cours de lecture sur une page.

Safari 18 abandonne le JPEG 2000

Safari 18 abandonne le JPEG 2000

Du neuf pour les visios

Apple apporte quelques améliorations pour les visioconférences. Le système demande désormais à l’utilisateur quelle fenêtre il souhaite partager au moment de diffuser son écran dans FaceTime ou sur Webex. Cela lui permet de voir ce qu’il s’apprête à partager avant de se lancer, évitant d’afficher ce qui ne devrait pas l’être.

L’option de sélection avant le partage sur Facetime.

Autre petite nouveauté : on peut désormais sélectionner des arrières plans dans certaines applications. On y trouve des dégradés de couleurs ou des fonds d’écran du système. Les plus créatifs ont même la possibilité d’ajouter leurs propres photos.

De nouveaux fonds d’écran

Comme d’habitude, cette nouvelle version de macOS inaugure de nouveaux fonds d’écran. Plusieurs jouent sur la fibre nostalgique en faisant référence au premier Macintosh. Les économiseurs d’écrans sont animés pour un effet très sympa.

On pourra ainsi voir des icônes créées par Susan Kare ou encore un citation de Steve Jobs. D’autres fonds d’écran plus classiques sont proposés avec des aplats colorés inspiré des grands arbres du parc national de Sequoia.

macOS Sequoia rend hommage au Macintosh avec un économiseur et un fond d

macOS Sequoia rend hommage au Macintosh avec un économiseur et un fond d'écran 🆕

Quelques petites nouveautés

Apple a profité de sa conférence pour mettre en avant quelques jeux qui arriveront sur macOS, comme Prince of Persia: The Lost Crown, Assassin’s Creed Shadows ou encre deux anciens Resident Evil. Sequoia gagne également la nouvelle application Mots de passe et profite des améliorations pour Messages d’iOS. Calendrier affiche enfin les évènements et les tâches de l’app Rappels. De plus, macOS Sequoia va tirer parti des fonctions Apple Intelligence lorsque celles-ci seront disponibles.

Nous reviendrons plus en détail sur les nouveautés de macOS 15, d’iOS 18 et des autres systèmes dans les jours qui viennent. N’hésitez pas à vous abonner au Club iGen pour accéder à tous nos articles !

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macOS Sequoia prend en charge la virtualisation imbriquée avec les puces M3

Pierre Dandumont |

Dans les nouveautés un peu discrètes de macOS Sequoia, il y a une nouveauté intéressante pour les amateurs de Windows : la prise en charge de la virtualisation imbriquée sur les puces M3. Connue aussi sous le nom de nested virtualization, cette fonction permet d'employer les fonctions de virtualisation dans un système d'exploitation qui est déjà virtualisé.

La fonction n'est pas nouvelle, Apple avait déjà posé les bases dans les puces M2 sans jamais l'activer sous macOS. Visiblement, la version présente dans cette génération (et utilisable sous GNU/Linux) n'était d'ailleurs pas complète : Apple explique dans sa page de support que cette fonction est réservée aux puces M3.

Certaines fonctions des Apple M1 et M2 marchent sous Linux… et pas sous macOS

Certaines fonctions des Apple M1 et M2 marchent sous Linux… et pas sous macOS

Si le concept peut sembler inutile, il ne l'est pas réellement. Certaines fonctions de Windows 11, qui peut être virtualisé sur les Mac, nécessitent la prise en charge de la virtualisation imbriquée. C'était le cas de la compatibilité Android (abandonnée par Microsoft) mais aussi du bac à sable de Windows, qui permet de créer un environnement virtuel temporaire pour tester une application suspecte. De même, le sous-système GNU/Linux de Windows nécessite de pouvoir accéder à la virtualisation.

Windows 11 officiellement compatible M1 et M2 à travers la virtualisation

Windows 11 officiellement compatible M1 et M2 à travers la virtualisation

En parallèle de cette fonction, Longhorn indique sur X que l'accélération matérielle du GIC est de la partie. Le GIC (pour Generic Interrupt Controller) est un composant qui va permettre de mieux prendre en charge les périphériques. Très schématiquement, une interruption est un signal émis par le matériel qui va autoriser l'arrêt du programme en cours pour exécuter une tâche importante. Le vGIC permet de transférer les interruptions directement vers la machine virtuelle pour de meilleures performances et la fonction est présente depuis les puces M1, mais avec des bugs. Visiblement, Apple a corrigé ces derniers et les machines virtuelles peuvent donc en profiter avec macOS Sequoia (et probablement uniquement les puces M3).

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Avec Apple Intelligence, Xcode intègre son propre Copilot

Anthony Nelzin-Santos |

Les développeurs auraient-ils été enthousiasmés par les possibilités des grands modèles de langage sans GitHub Copilot ? Le système de suggestion de code était l’une des premières applications productives de GPT et reste l’une des plus utiles. Trois ans après GitHub, Xcode intègrera son propre Copilot dans quelques mois, grâce à la plateforme Apple Intelligence.

Image Apple/MacGeneration.

Avec son « platforms State of the Union », Apple s’adresse plus particulièrement aux développeurs, après un premier keynote plus généraliste. Ken Orr, senior manager en charge de Xcode et Swift Playgrounds, n’a pas tardé à taper du code pour montrer les possibilités offertes par la plateforme Apple Intelligence. Xcode 16 fera percoler les intelligences artificielles génératives dans vos applications, mais profite lui-même du modèle de fondation entrainé par Apple.

Ce grand modèle générique donne naissance à plusieurs petits modèles spécialisés dans le développement qui intègrent les dernières API, les fonctionnalités du langage Swift, la documentation, ou encore des exemples de code. Avec ces connaissances, l’autocomplétion peut maintenant prédire le code dont vous allez avoir besoin, en utilisant les symboles de votre projet pour personnaliser ses suggestions.

L’autocomplétion prédictive dans Xcode 16. Image Apple/MacGeneration.

Mieux : elle peut utiliser vos commentaires pour suggérer des blocs entiers de code respectant les meilleures pratiques. La prédiction est exécutée sur les machines Apple Silicon avec macOS Sequoia, sans avoir besoin d’une connexion au réseau, mais en requérant 16 Go de mémoire au bas mot. Les modèles seront revus régulièrement, au fil de l’évolution des API et du langage Swift, et Xcode téléchargera automatiquement les nouvelles versions.

Encore faut-il savoir ce que l’on veut coder ! Les développeurs débutants pourront se tourner vers Swift Assist, un « compagnon » de développement qui connait le SDK et les API sur le bout des doigts, et demande cette fois le renfort du très grand modèle de Private Cloud Compute. Tapez une requête dans la boite de Swift Assist, attendez quelques secondes, et Xcode codera littéralement à votre place.

Swift Assist peut être vu comme le chainon manquant entre Swift Playgrounds et Xcode, une manière de transformer une idée en projet avant de maitriser tous les tenants et les aboutissants de la plateforme. Nul doute toutefois que les développeurs plus aguerris s’en serviront pour prototyper plus rapidement. Apple promet qu’elle n’utilisera pas le code généré, de toute manière immédiatement effacé de ses serveurs, pour entrainer ses modèles.

Un exemple de requête formulée à Swift Assist. Image Apple/MacGeneration.

Xcode 16 regorge d’autres nouveautés, comme la prise en charge du format de débogage DWARF 5, l’accélération des aperçus d’interface, l’amélioration du workflow de localisation, un débogueur des vues RealityKit ou encore la diminution de la taille des mises à jour de l’IDE. La première préversion est d’ores et déjà disponible dans le Developer Center. La version finale sera disponible avec macOS Sequoia cet automne.

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