Une carte à la crème : pourquoi le Raspberry Pi 5 consomme-t-il plus ?

Pierre Dandumont |

Le Raspberry Pi 5 reste très attachant, malgré quelques défauts… dont sa consommation électrique. Alors que les premières générations pouvaient se contenter de l’adaptateur secteur d’un smartphone ou d’une prise USB d’un PC, le nouveau modèle nécessite une alimentation nettement plus puissante. Le Raspberry Pi demande au moins 15 W (5 V à 3 A), idéalement 24 W (5 V à 5 A) en USB-C. Comment expliquer cette décision qui complique légèrement la mise en œuvre de cette petite machine ?

L’alimentation officielle. Image MacGeneration.

Le problème du choix de l’USB-C

Comme nous l’avons déjà expliqué, la fondation Raspberry Pi a décidé de passer par une solution atypique qui, sans être propriétaire, oblige de facto les utilisateurs à acheter l’alimentation officielle (19,95 €) pour éviter les problèmes. Si vous connectez un bloc USB-C standard comme ceux d’Apple, la carte sera restreinte au niveau de l’énergie fournie aux ports USB. La raison est très simple : l’énorme majorité des alimentations USB-C du marché se limite à 15 W (5 V à 3 A).

C’est un choix pragmatique : il est beaucoup plus simple et économique de récupérer une tension de 5 V au niveau de l’alimentation que de passer à une tension de 9 V (par exemple) qui devra être redescendue à 5 V pour approvisionner les périphériques USB. Le problème se pose aussi si vous décidez d’employer du PoE (Power over Ethernet) ou si vous alimentez la carte à travers les broches GPIO : votre source de courant doit dans l’absolu être capable de fournir 25 W, ce qui n’est pas le cas avec un switch PoE standard et explique le passage au PoE+.

S’il est envisageable de travailler avec une alimentation limitée à 15 W — nous l’avons fait en partie pour les tests, avec le bloc officiel du Raspberry Pi 4 et un chargeur de MacBook Pro —, ce choix amène deux restrictions importantes. Premièrement, l’énergie disponible pour les ports USB (au nombre de quatre) est réduite à 600 mA. C’est une valeur assez faible : en théorie, il est possible que les périphériques branchés demandent 2,8 A au total (2×500 mA en USB 2.0, 2×900 mA en USB 3.0).

avatar ZeSly | 

Je viens de recevoir le mien, et en comparant avec un Pi4 je trouve que le 5 est bien plus efficace.
Sans interface graphique, sous RaspianOs j'obtiens 2.8W avec 3/4 containers docker qui tournent. (adguard, uptime kuma, teslamate,etc)
La même configuration me donne 5W avec le Raspi4. Alors certes c'est pas un usage qui va tirer bcp sur le proc, mais je trouve que la conso en idle est une bonne performance par rapport à la génération précédente.

avatar 9 | 

Quid de l'impact sur la porté du Wi-Fi de l'ensemble dissipateur/ventilateur ?

avatar fylg | 

Il faut voir les usages bien sur mais pour les bidouilles plus modestes (homebridge, shareplay2,…) le pi zéro 2w est de nouveau régulièrement en stock et peu cher. Ce rasp 5 à l’air parfait pour le desktop, ou pour kodi. Impatient de voir la suite du test, mais aussi un peu refroidi par le fait qu’il faut rajouter au prix: un hat pour m.2, un ventil, une alim spécifique, un boîtier…

avatar benspx | 

@fylg

« Pour Kodi » -> sur ce point précis, l’abandon du décodage matériel du H264 est vraiment dommage. Le décodage matériel du H265 (Raspi 5) associé au décodage matériel H264 du Raspi 4 aurait été un combo des plus appréciables pour un usage Media Center.

avatar ZeSly | 

Oui c'est un problème tout ca.... Me suis aussi apercu que l'alignement des ports USB3 sont légèrement différents, donc mon support Msata geekworm Raspi4 ne s'adapte pas. Sans parler de ceux qui utilisent un boitier : le port ethernet a changé de place également.

avatar Gosseyn | 

Une machine qui augmente sérieusement ses prix sur la version 5, par rapport à la version 4, avec une augmentation réelle des performances, mais aussi de la consommation d'énergie et de la dissipation de chaleur. Déjà, je trouvais que sur la v4, ça chauffait quand même pas mal alors que la machine ne faisait strictement rien, en tout cas avec la version Pi de Linux. Pas encore testé l'installation d'une Debian dessus, mais je vais m'y mettre. Mais bon, c'est vrai qu'on sent que la machine n'est pas optimisée niveau gestion de l'énergie. En tout cas on est bien loin de l'ARM implémenté par Apple, niveau consommation électrique. On peut aussi regretter l'absence de l'USB-C autre que pour alimenter le bazar. Que de l'USB 3. C'est bien, mais peut mieux faire. Ça viendra, mais à quel prix ?

avatar Gosseyn | 

Je viens de remplacer le système Pi OS par un Linux Debian ARM édition serveur 64 bits en mode console (pas d'interface graphique), ce qui est parfait pour se monter un petit serveur à la maison (avec une carte SD 128 Go, y'a de quoi faire niveau stockage) et rien qu'au toucher du boitier, je peux dire que la machine chauffe beaucoup moins. Un bon point pour le Pi 4.

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