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Test du MacBook Pro 14" M3 : une puce entre deux chaises

Florian Innocente

Thursday 28 December 2023 à 14:38 • 36

Ordinateur Apple

Le MacBook Pro 14" M3 modernise enfin l'entrée de gamme des portables professionnels d'Apple. Il reprend de nombreux attributs du 14" à puce Mx Pro, mais quelques choix opérés brouillent le positionnement de cette machine. Ce qui fait que choisir le MacBook Pro M3 qui correspond à vos besoins, peut paraitre plus difficile que par le passé, mais notre test devrait vous aider à y voir plus clair !

L'arrivée du MacBook Pro 14" M3 fut l'une des deux surprises de l'événement Apple d'octobre, l'autre étant que les M3 Pro et M3 Max ont remplacé leurs prédécesseurs avant même qu'ils fêtent leur premier anniversaire. On aurait presque parié sur un très classique MacBook Pro 13" M3, après le M1 puis le M2, tant ce modèle, rescapé des générations de portables avec Touch Bar, faisait à chaque fois mentir les sombres pronostics à son sujet. Après ce départ en retraite, le MacBook Air M1 devient l'ultime portable, encore au catalogue, descendant de l'ère Intel.

À l'arrière un MacBook Pro 13" Intel dont les Pro 13" M1 et M2 étaient les descendants, à l'avant le MacBook Pro 14" M3 qui prend le relais.

Nouvelle gamme et prix

Le Pro 13" M2 s'en est allé, le Pro 14" M3 est arrivé, mais le second ne se contente pas de s'assoir à la place du premier. Cet espace assez central dans la gamme des portables Apple est complètement réaménagé. Il part du premier MacBook Air 15" M2 et s'étire jusqu'au premier MacBook Pro 14" avec M3 Pro. Ou, pour le présenter autrement, cet ensemble regroupe des machines de milieu de gamme comprises dans une fourchette de 1 600 € à 2 500 €.

Précédemment, le Air 15" et le Pro 13" se marchaient dessus : leurs designs et équipements étaient différents, mais ils avaient le même processeur, les mêmes dotations en RAM/SSD et des prix identiques. En supprimant le Pro 13", la grille devient plus lisible. Le MacBook Air 15" M2 est maintenant suivi par le MacBook Pro 14" M3 qui précède les 14" M3 Pro/Max.

Cette nouvelle distribution se traduit par une révision des prix. Auparavant on entrait dans la gamme des MacBook Pro avec 1 599 €. Dorénavant le ticket est à 1 999 € pour ce 14" M3, soit 400 € de plus. On a cependant 512 Go de SSD de base contre 256 jusque-là. Ouf. Pourtant, là aussi, il y a une hausse de 170 € puisque le Pro 13" de 512 Go valait 1 829 €. Bien entendu, le 14" apporte beaucoup d'autres améliorations, mais le fait est qu'elles réclament un budget immédiatement plus conséquent.

Et dans un cas comme dans l'autre, la RAM demeure aussi précieuse que l'or chez Apple. Celle-ci ne met toujours que 8 Go de base sur cette première machine « Pro ». Même le second 14" M3 standard, avec 1 To de SSD, campe sur ces 8 Go par défaut.

Les mathématiciens du marketing d'Apple ont beau prétendre que 8 Go sur Mac équivalent à 16 Go sur PC, avec une mémoire impossible à faire évoluer sur la durée, on se sent presque tenu d'ajouter les 230 € supplémentaires pour passer sur 16 Go (460 € pour le maximum de 24 Go), par sécurité.

Non Apple, 8 Go dans un Mac ne correspondent pas à 16 Go dans un PC

Non Apple, 8 Go dans un Mac ne correspondent pas à 16 Go dans un PC

8 Go de RAM dans un MacBook Pro ne suffisent pas : la preuve en vidéo

8 Go de RAM dans un MacBook Pro ne suffisent pas : la preuve en vidéo

Pour qui voudrait muscler sa machine, on passera à 1 To moyennant 230 € de plus et à 2 To avec 690 €. Une configuration en 16/512 Go — qui nous paraît équilibrée — revient ainsi à 2 229 €. C'est déjà une très belle somme et on n'est même pas sur un processeur supposément « Pro ». On pourra alourdir encore l'étiquette avec 24 Go de RAM (+ 460 €). Le top du MacBook Pro M3, avec 24/2 To et l'adaptateur 96 W au lieu de 70W, revient alors à 3 169 €.

C'est toute l'ambiguïté de ce MacBook Pro, avant qu'il puisse faire valoir ses performances, il ne diffère pas tellement de son prédécesseur qui était bancal aussi à sa manière. Il fait le grand écart entre des modèles plus puissants dont il reprend des points forts bien visibles (le design, l'écran, la connectique) et des modèles inférieurs pour des éléments plus techniques et moins apparents aux non initiés (le processeur et cette RAM). On se sent comme un « pro » en allant vers cette machine, mais on ne fera pas tout ce que fait un « pro » ou pas dans les mêmes conditions. C'est un SUV qui procure l'illusion de pouvoir s'enfoncer en forêt alors qu'il est plutôt prévu pour enjamber des trottoirs.

Caractéristiques : ce qui reste

On ne s'attardera pas sur le design qui est un (heureux) copier-coller des deux précédentes gammes 14"/16" avec leurs lignes plus droites, un clavier extrêmement agréable à la frappe (et fiable), un trackpad toujours excellent et une encoche dans l'écran qui se fait oublier, mais dont on aimerait tout de même qu'elle s'efface un jour.

L'écran de 14,2" laisse penser qu'on y perd face au 15,3" du MacBook Air, mais ce dernier n'est plus grand que par son gabarit. Le 14" étale une résolution de 3 024 x 1 964 pixels et le 15" de 2 880 x 1 864 pixels. La dalle du 14" est plus lumineuse aussi, avec 600 nits au minimum (500 sur l'Air) et des pointes à 1 000 ou 1 600 Nits sur des contenus HDR. On n'oubliera pas ProMotion, avec un taux de rafraîchissement poussant jusqu'à 120 Hz pour lisser les défilements de pages et de photos. L'écran 15" du MacBook Air est bon, mais celui du 14" lui est meilleur en tout.

Dans l'encoche de l'écran, on retrouve la même caméra 1080p (pas de fonction Cadre centré comme les iPad ou le Studio Display) et autour du clavier les six haut-parleurs sont compatibles avec l'audio spatial. La qualité sonore est suffisamment bonne pour écouter sa musique en travaillant et pallier un oubli de ses écouteurs ou de son casque.

Le noir sidéral (à droite) n'est proposé que sur les modèles avec M3 Pro ou M3 Max. Il remplace le gris sidéral qui reste sur le 14" M3.

Le seul regret à ce stade, c’est l'absence sur ce MacBook Pro d'entrée de gamme de la nouvelle couleur noir sidéral. Elle est du plus bel effet sur les 14"/16" M3 Pro et M3 Max. Le M3 donne toujours à choisir entre les habituels argent et gris sidéral. C'est une autre manière de tenir ce 14" M3 un peu à l'écart des autres Pro, les vrais, ceux que l'on pourra reconnaître rien qu'à la couleur du châssis.

Aperçu du coloris noir sidéral des MacBook Pro M3 Pro/Max : une heureuse finition obscure

Aperçu du coloris noir sidéral des MacBook Pro M3 Pro/Max : une heureuse finition obscure

Caractéristiques : ce qui change

Comparé aux autres modèles Pro, le 14" M3 perd un port Thunderbolt/USB 4. Il en a deux, placés à gauche et logés entre la prise d'alimentation MagSafe et la prise casque 3,5 mm. Côté droit, il subsiste le logement pour une carte SDXC et la prise HDMI. C'est varié et gageons que cela sera suffisant pour le plus grand nombre.

Par rapport au modèle équipé d'une puce M3 Pro, le MacBook Pro avec une puce M3 perd aussi un écran externe : on ne branchera qu'un seul écran externe à la fois, soit en le connectant au port Thunderbolt et alors on ira jusqu'à 6K à 60 Hz (il y a plus de latitude sur les deux autres configurations M3 Pro/Max), soit en le branchant en HDMI, qui accepte jusqu'à un écran 4K à 120 Hz.

En standard, on ne branchera qu'un seul écran externe sur cette machine.

Si l'on veut au moins deux écrans externes en plus de l'intégré, il faut utiliser un adaptateur DisplayLink et faire face à plusieurs contraintes. Sur ce point des écrans externes, c'est encore un distinguo qui est opéré entre les MacBook Pro. On pourrait croire le premier d'entre eux est au moins aussi flexible que les autres, mais il n'en est rien.

Le Pro 13" disparu était plus pauvre en comparaison avec ses deux ports Thunderbolt/USB 4 et sa prise casque, mais il avait la Touch Bar, appréciée par certains, ignorée par d'autres. Apple l'a enterrée depuis la refonte des MacBook Pro en 2021, le débat est clos à son sujet.

Adieu Touch Bar, je ne te regretterai pas

Adieu Touch Bar, je ne te regretterai pas

Au M2 succède donc un M3 qu'Apple a immédiatement décliné en M3 Pro et M3 Max, en attendant probablement un M3 Ultra pour les Mac Studio et Mac Pro 2024. Si l'on devait faire une comparaison avec avant, le M3 serait à la gamme des puces Apple ce que les Core i5 étaient à celles d'Intel. Des processeurs suffisamment aptes à tout faire, mais pas optimum pour tout.

Le M3 reprend la construction du M2 avec un CPU à 8 cœurs (4 performants, 4 économes) et un GPU à 10 cœurs. Le tout est gravé en 3 nm, une étape supplémentaire dans la finesse afin de caser plus de transistors. Apple a inauguré ce procédé chez TSMC avec l'A17 Pro des iPhone 15 Pro. C'est la première fois en outre que la fréquence du CPU atteint et dépasse les 4 GHz (4,1) sur un seul cœur (contre 3,6 GHz en multi cœur).

Comme ses frères plus costauds, le GPU du M3 utilise la fonction de Dynamic Caching et l'accélération matérielle pour les tâches de ray-tracing et de Mesh Shading en 3D (lire aussi notre test de l'iMac M3 pour plus de détails). Le M3 est également capable de décoder des flux vidéos AV1 de façon matérielle, ce n'était pas le cas il y a encore peu de temps.

Apple travaille depuis des années sur le Dynamic Caching des puces M3

Apple travaille depuis des années sur le Dynamic Caching des puces M3

Performances

Les quelques tests de performance réalisés avec ce M3 confirment ce à quoi on pouvait s'attendre. Il fait logiquement mieux que le M2, il creuse l'écart avec les M1 et laisse loin vers l'horizon les anciens 13" Intel Core i5 et i7. Le M3 s'en tire même pas mal face aux M2 Pro et M1 Pro… lorsqu'on s'en tient aux épreuves sur un seul cœur. Dès que plusieurs cœurs sont sollicités de front ou dès que l'on tire sur le GPU, les précédents Mx Pro reprennent naturellement l'avantage. Ils peuvent compter en outre sur des configurations mieux dotées en mémoire.

CPU à 8 cœurs

Dans les tests CPU de Geekbench 6, le M3 est 20 % plus rapide en simple cœur et 24 % en multicœur. C'est une bonne progression qui fait tutoyer le M3 avec le M2 Pro. Si vous êtes toujours sur Intel, on change complètement de dimension. Ce M3 est presque 150 % plus rapide sur le CPU et 200 % plus véloce sur le GPU face au solide Core i7 Quad 2,7 GHz du MacBook Pro 13" de 2018.

GPU à 10 cœurs

Lors du test de la partie graphique du M3 (avec ses 10 cœurs), celui s'est avéré 9 % plus rapide que notre M2 de comparaison (10 cœurs aussi de GPU), mais 50 % plus véloce que le GPU à 8 cœurs du M1. Le gain est plus modeste d'une génération à l'autre.

Avec les tests graphiques de GFX Bench Metal, le M3 se montre entre 8 et 16 % plus rapide que le M2 et entre 50 et 60 % plus véloce que le M1. Quant à un Core i5 Quad de 2 GHz passé par le même test, le M3 lui assène un score 400 % supérieur.

Après un tour dans l'épreuve de test automatique de Shadow of the Tomb Raider, on obtient une moyenne de 38 images par seconde en 1080p avec les réglages graphiques sur Haut. C'est une mince progression sur les M2 et M1 qui affichent respectivement 34 et 33 i/s. Là encore, le premier MacBook Pro 14" M3 Pro se détache clairement du lot, avec 55 i/s. Enfin, impossible de réaliser le test GPU dans Cinebench 2024. L'outil a bien été adapté aux nouveaux processeurs d'Apple et aux calculs de ray-tracing accélérés par le matériel, mais la dotation en RAM est jugée d'emblée insuffisante pour charger le fichier de test.

Applications

Dans son argumentaire, Apple destine les portables à base de M3, M3 Pro et M3 Max aux « futurs professionnels, étudiants, entrepreneurs, codeurs, artistes 3D, pros de la vidéo et créateurs de toutes sortes ». Pas besoin d'être devin pour se douter que les choses sont plus nuancées que ce bloc compact. Si vous n'êtes plus étudiant et déjà professionnel, que vous gagnez votre vie avec votre Mac, que vous enchaînez les commandes, la variable du temps d'exécution a une toute autre valeur.

Pour reprendre le cas de la RAM avec Final Cut Pro, un export 8K d'une séquence prend un peu plus de 6 min sur ce M3 à 8 Go… contre 28 secondes sur le M3 Pro avec ses 18 Go de base. La compilation du moteur WebKit avec Xcode s'effectue en un peu plus de 30 minutes sur ce M3, là où le premier M3 Pro achève l'opération en 19 minutes. Dans GFX Bench Metal, le M3 Pro est entre 40 et 50 % plus rapide en nombre d'images par seconde que le M3.

« Aspirant professionnel », ce pourrait être le surnom de ce portable. Ses performances progressent joliment depuis le M2 et sont plus substantielles face au M1. De là à le mettre dans le même sac que les autres MacBook Pro sortis avec lui, comme le fait Apple, il y a un pas.

SSD de 512 Go

Sur la partie stockage, le SSD de 512 Go a donné de bons résultats de vitesse : avec 2,7 à 2,9 Go/s en lecture et 2,8 à plus de 3 Go/s en écriture. C'est ce que l'on avait constaté avec les MacBook Pro M2 Pro et c'est similaire au SSD de 512 Go du MacBook Air 15" M2 testé cette année. On rappellera tout de même que la génération des M1 Pro faisait mieux, avec 4,3 Go/s en écriture et 3,2 Go/s en lecture. Il faut aller sur le 14" M3 Pro (dès le modèle de 512 Go) pour retrouver ces valeurs et les dépasser. Le 14" M3 est aussi en retrait sur cet aspect.

Enfin, lors des tests de performance, la machine s'est révélée globalement silencieuse. Son unique ventilateur, contre deux sur les M3 Pro/Max, s'est surtout manifesté durant la compilation Xcode. Tantôt il fallait se pencher sur le clavier pour l'entendre, tantôt c'était plus perceptible. S'il y a un ventilateur, c'est l'assurance que vous aurez à l'entendre parfois alors que deux auraient assuré un refroidissement probablement plus efficace et plus discret. Ce ventilateur permet néanmoins d'avoir des performances qui tiennent sur la durée au lieu de s'essouffler comme cela peut arriver sur les MacBook Air et leur refroidissement passif.

En résumé, ce portable sur M3 saura affronter n'importe quelle tâche plus corsée que la moyenne. Mais ce n'est pas parce qu'il peut le faire, qu'il le fera bien. Si vous dépendez d'applications exigeantes comme celles mises en exergue par Apple (Final Cut Pro, Premiere Pro, Photoshop, Matlab, Horos MD, Redshift, etc), aller vers un Mac à base de M3 Pro minimum sonne comme une évidence. Au moins ce premier portable à puce M3 donne-t-il un aperçu de ce que l'on peut espérer avec les futurs MacBook Air 2024 lorsqu'ils abandonneront leur M2.

Autonomie

Il n'y a que du bon à dire sur l'autonomie qui s'inscrit dans la droite ligne des précédentes et de la génération Apple Silicon de manière générale. Apple annonce jusqu'à 15h en navigation web et 22h en lecture vidéo avec l'app TV. Par rapport au précédent 14" M2 Pro c'est respectivement 3h et 4h de mieux. Face au 13" M2 c'est 2h de moins pour le web, mais 2h de plus pour la vidéo.

19h avec De Niro.

De mon côté, en travaillant avec mes applications habituelles (Safari, Mail, Twitter, iA Writer, Photos, Spotify, Messages, Numbers.) ainsi qu'une connexion Wi-Fi sollicitée en permanence, j'ai tenu 13h45. Et sur cette durée j'ai consacré 2h à YouTube. L'écran était à 50 %, réglé en résolution maximale. Le MacBook Pro 13" M2 avait résisté 14h30, c'était un record ! Autant dire que ce portable excelle. Mon activité n'est pas de nature à épuiser trop vite la batterie, mais c'est une indication de ce que l'on peut espérer avec des applications que l'on englobe traditionnellement dans la catégorie de la bureautique/internet.

Pour notre test avec Netflix, où l'on fait jouer un film jusqu'à épuisement (de la batterie) avec la luminosité et le son à 50 % chacun, le portable a lâché prise au bout de 19h. On peut regarder presque 6 fois The Irishman de Scorsese (il dure 3h30) qui nous sert pour ce test ! Le MacBook Pro M2 avait fait une demi-heure de mieux. Un peu plus ou un peu moins… lorsqu'on arrive sur ces durées, les différences sont superflues, elles ne correspondent plus à aucune réalité d'usage.

Le MacBook Pro 14" M3 face aux autres portables Mx

Avec cette position centrale dans la gamme, le MacBook Pro M3 est en compétition avec les modèles au-dessus et en dessous de lui. On l'a dit plus haut, les M3 Pro et M3 Max sont des choix évidents pour les catégories d'utilisateurs qui ont besoin d'aller vite, pour qui le temps gagné est de l'argent gagné. Point. Pour les autres clients, il y a matière à étudier l'offre du MacBook Air et le 15" en premier lieu.

En 8/512 Go, le MacBook Air 15" coute 179 € de moins que le 14" M3. Au vu de cet écart, il est difficile de ne pas être tenté par le MacBook Pro : allure cossue, connectique plus importante, écran supérieur et processeur de la dernière génération.

Tant que les MacBook Air ne sont pas passés sur M3, ils partent avec ce désavantage. Mais ils ont pour eux de bonnes performances aussi et une autonomie tout aussi formidable. On peut alors faire un autre calcul et préférer descendre en gamme, mais prendre quand même une ou deux options de confort.

Un MacBook Air 13" M2 gonflé en 16/1 To vaudra 2 109 € et le 15" avec 16/512 Go coutera 2 059 €. En face d'eux, le Pro 14" M3 et ses 8/512 Go démarrent à 1 999 € et passent à 2 229 € en configurations 16/512 Go ou 8/1 To. Peut-être est-il pertinent de prendre moins puissant et un écran moins grand, mais plus de stockage et de mémoire vive (en outre, avez-vous besoin d'une prise HDMI et d'un lecteur de cartes d'appareil photo ?)… Ou tout simplement de prendre son mal en patience et d'attendre les MacBook Air M3.

Le MacBook Pro 13" face aux portables Intel

Dès l'arrivée des premiers portables M1, leurs prédécesseurs sur Intel ont été mis à terre par KO. Sur les performances comme sur l'autonomie c'était du jamais vu. Les M2 et M3 n'ont pas surpris à ce point, mais ils continuent de transformer l'essai. Tout a changé pour le meilleur sur les portables Apple depuis cette bascule (clavier et connectique notamment).

MacBook Pro 13" Touch Bar et MacBook Pro 14"

D'aucuns diront que leur portable Intel fonctionne très bien et qu'il leur suffit encore. C'est un discours que l'on entend régulièrement et pas que pour les portables. Et pourquoi pas après tout ? J'utilise un MacBook Pro 13" Touch Bar de 2018. Il tourne rond, la batterie est en bonne santé (il est plutôt sédentaire) et Sonoma y est installé.

Il y a toutefois des choses qui grincent : l'écran Dell 4K qui y est branché fait souffrir la puce graphique (oubliez Stage Manager, par exemple). Ouvrez plein d'onglets ou mettez YouTube en plein écran et l'agrandissement de la fenêtre saccade et le passage d'une page web à l'autre manque de punch. Dans le même temps mes collègues se plaindront des emballements du ventilateur.

Et puis il y a ces fonctions qui tirent tout le jus de quelques facettes des puces Apple Silicon, comme le Neural Engine. Prenez simplement Pixelmator Pro et sa fonction Super resolution qui affine le rendu des images. Elle va prendre 9s pour traiter une photo de taille moyenne avec le M3 contre quasiment 1mn 40s sur mon Core i5…

Enfin, chaque version de macOS contient toujours de petites améliorations réservées aux Mac Apple Silicon. Plus le temps passe, plus il faut s'attendre à ce que des fonctions d'intelligence artificielle exigent des architectures Apple Silicon. Le prochain macOS 15 enverra certainement à la retraite une nouvelle série de Mac Intel (parions sur la génération 2018, la plus ancienne encore prise en charge aujourd'hui).

MacBook Pro 13" Touch Bar et MacBook Pro 14"

L'insistance d'Apple, encore aujourd'hui, à comparer ses nouveaux Mac M3 aux anciens sur Intel montre deux choses. La première est que la progression entre M1, M2 et M3, si elle est réelle, n'est pas faramineuse. La seconde c'est qu'il y a encore beaucoup de monde qui n'a pas fait le saut sur Apple Silicon, parce que le besoin n'est pas encore manifeste, parce que le budget est trop important (et puis il faut aussi remplacer les iPhone ou iPad). C'est au moins la preuve que bien que dépassée techniquement, la génération Intel fait preuve d'une bonne résilience.

La question en définitive est de savoir si ces ralentissements et privations induites par les puces Intel restent négligeables pour vous, si elles sont encore supportables ou si elles deviennent désormais contraignantes au quotidien.

Conclusion

Comme son prédécesseur le 13", ce MacBook Pro 14" donne le sentiment d'être là pour occuper une case, pour remplir un blanc entre les familles Air et Pro, empruntant beaucoup à la seconde et picorant dans la première sur des points clefs. On aurait aimé qu'à l'occasion de cette refonte de gamme, on ne se retrouve pas, une nouvelle fois, face à une machine dont on ne sait pas trop à qui elle s'adresse en priorité.

C'est le genre de portable que l'on imagine très bien acheté en entreprise, parce qu'il a l'estampille « Pro » plus valorisante et parce qu'il est le moins cher de sa famille. Mais il est plus compliqué à conseiller qu'un Air ou qu'un MacBook Pro M3 Pro, deux opposés aux profils mieux définis et sans ambiguïté.

Un portable coincé entre un MacBook Air M2 à sa gauche et un MacBook Pro M3 Pro à sa droite.

C'est un MacBook Pro « oui, mais… ». S'il a votre préférence, on ne peut que suggérer de lui ajouter un supplément de RAM pour ne pas insulter l'avenir. Vous trouverez aussi facilement des gens qui se satisfont aujourd'hui de leurs 8 Go que d’autres qui n’envisagent pas d’avoir moins de 16 Go. Il n’y a pas un groupe qui a tort et un autre qui détient la vérité, juste deux groupes qui utilisent leurs machines de manière très différente.

Le problème est qu’en qualifiant cette machine de « Pro », Apple induit qu’elle a des capacités particulières et il en découlera des attentes plus élevées. C’est là que ça risque de coincer. Si vous passez votre temps dans Safari, Microsoft 365 et Photos, la version de base ira très bien. Mais elle n'a pas les épaules des autres modèles dès que l'on veut monter en charge et travailler sur du plus lourd. Mais c'est un grand classique d'Apple : une configuration d'entrée de gamme est toujours taillée pour vous inciter à prendre le modèle juste après, qui a plus de ceci ou plus de cela.

Quand bien même ces 8 Go peuvent suffire aujourd’hui à pas mal de gens, c'est pingre pour 2 000 € et l’excellente longévité des Mac fait qu’on sera amené à installer plusieurs nouveaux macOS, des applications aux fonctions plus sophistiquées et que leurs besoins iront en augmentant. Pour le résumer d'une manière plus commerciale : il faut acheter en pensant à la revente.

Mise à jour le 14 novembre : correction, dans les graphiques, du nombre de cœurs indiqué pour le GPU du MBP 13" M2 (10 et non pas 8).

Prix :

A partir de 1 999 €

Note :

Les plus

  • Les bonnes performances
  • L'excellente autonomie
  • La connectique variée
  • Le bel écran

Les moins

  • Les 8 Go de RAM de base
  • Un seul écran externe géré
  • Un prix élevé

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