Ça sentait mauvais depuis quasiment le tout début de cette rocambolesque aventure : l'acquisition de Twitter par Elon Musk a fini par capoter ce soir. Dans un courrier envoyé par un avocat de l'homme d'affaires au directeur juridique de Twitter, le représentant d'Elon Musk explique que le réseau social « n'a pas respecté ses obligations contractuelles ».
Elon Musk résilie l'accord car Twitter serait en « infraction substantielle » de plusieurs dispositions de ce fameux accord, peut-on lire dans le courrier publié par la SEC, le gendarme américain de la Bourse.
La saga a débuté mi-avril, lorsque le directeur général de Tesla a dévoilé son jeu après avoir tourné autour du pot : il proposait 43 milliards de dollars pour acheter l'intégralité du capital de Twitter. Son ambition ? Sortir l'entreprise de la cotation et « libérer le potentiel extraordinaire » de Twitter qui ne remplirait pas « sa mission sociale de liberté d'expression dans sa forme actuelle ».
Sauf que depuis, le cours du titre s'est effondré en même temps que le reste des valeurs technologiques. De 52,40 $ l'action, un prix sur lequel Elon Musk s'était engagé, le titre en vaut moins de 37 $ après la fermeture de Wall Street. L'homme le plus riche de la planète a reproché à Twitter de cacher le nombre de faux comptes, l'amenant à suspendre l'opération mi-mai.
Elon Musk cherchait-il une échappatoire ? Après avoir rechigné, l'entreprise a fini par donner à son prétendant l'accès aux informations qui devait lui permettre de mesurer la réalité des faux comptes frayant sur le réseau social. Malgré tout, il est reproché à Twitter d'avoir « parfois ignoré les demandes d'Elon Musk, parfois de les avoir rejetées pour des raisons injustifiées, et parfois Twitter a prétendu se conformer en donnant des informations incomplètes ou inutilisables ».
Même si le fantasque milliardaire se retire de la transaction, l'affaire est très loin d'être terminée. Le conseil d'administration de Twitter va tout faire pour forcer Elon Musk à signer le chèque promis, en portant le dossier en justice si nécessaire. L'accord initial prévoyait une provision en cas d'échec de l'acquisition, pour laquelle Elon Musk s'est engagé à verser un milliard de dollars. Un moindre mal ?