Tim Cook prend l'Amérique à témoin sur le chiffrement

Stéphane Moussie |

L'heure est grave. Tim Cook adresse aujourd'hui « un message important à [ses] clients » dans lequel il explique que le gouvernement américain a pris une mesure sans précédent qui menace leur sécurité.

Sur ordre d'un tribunal, Apple doit aider le FBI à récupérer les données de l'iPhone du tueur de San Bernardino. Pour Tim Cook, cet ordre « aura des répercussions qui vont bien au-delà de l'affaire juridique ici présente. »

«  La nécessité du chiffrement »

Il faut d'abord noter que les CEO d'Apple utilisent rarement des lettres ouvertes pour s'exprimer sur un sujet. Il y a eu celles de Steve Jobs sur l'écologie et sur Flash, et celle de Tim Cook sur Plans.

Cette nouvelle lettre ouverte, qui est signalée dans un carré sur la page d'accueil du site américain d'Apple, contient quatre parties. Dans la première, intitulée «  La nécessité du chiffrement », Tim Cook rappelle que les smartphones contiennent aujourd'hui « un nombre incroyable d'informations personnelles » : photos, musique, calendriers, contacts, données médicales... Ces informations personnelles doivent être protégées des hackers et des criminels, soutient-il.

Compromettre la sécurité de nos informations personnelles peut conduire à mettre notre sécurité personnelle en péril au bout du compte. C'est pourquoi le chiffrement est devenu si important pour nous tous.

« L'affaire San Bernardino »

Le dirigeant passe ensuite au cœur de l'affaire, l'enquête en cours sur la tuerie de San Bernardino, qui a fait 14 morts et 22 blessés en décembre dernier. « Nous avons encore un téléphone d’un des tueurs que nous n’avons pas encore réussi à "ouvrir" », avait récemment indiqué James Comey, le directeur du FBI.

Tim Cook, qui est profondément « choqué et indigné » par cette tragédie, indique qu'Apple a déjà apporté son aide au FBI. L'entreprise a fourni les données qui lui ont été demandées dans le cadre de mandats de perquisition valides. Elle a également dépêché plusieurs de ses ingénieurs pour conseiller le service fédéral sur les pistes d'enquête à étudier.

« Jusqu'à maintenant, nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir et dans le cadre légal pour aider le FBI, déclare Tim Cook. Mais maintenant le gouvernement nous demande quelque chose que nous n'avons tout simplement pas, et que nous considérons comme dangereux de créer. Ils nous demandent de créer une porte dérobée dans l'iPhone. »

Depuis des mois, le FBI réclame à cor et à cri qu'Apple affaiblisse la sécurité de ses appareils pour pouvoir accéder à leurs données. Un tournant a été marqué avec iOS 8 : cette version a introduit de nouveaux dispositifs qui font que même Apple ne peut pas déverrouiller un iPhone protégé par un mot de passe ou un code à quatre ou six chiffres.

La suite de la lettre de Tim Cook est particulièrement intéressante, puisqu'elle détaille ce que le FBI veut obtenir d'Apple, ce qui n'était pas connu jusqu'à maintenant :

Plus précisément, le FBI veut que nous réalisions une nouvelle version du système d'exploitation de l'iPhone qui contournerait plusieurs mesures de sécurité importantes et qui serait installée sur un iPhone faisant partie des pièces d'une enquête. Dans de mauvaises mains, ce logiciel — qui n'existe pas aujourd'hui — permettrait de déverrouiller n'importe quel iPhone avec un accès physique.

Le FBI peut utiliser des mots différents pour décrire cet outil, mais ne vous y trompez pas : créer une version qui contournerait la sécurité de cette manière reviendrait indéniablement à créer une porte dérobée. Et bien que le gouvernement puisse faire valoir que son utilisation serait limitée à ce cas, il n'y a aucun moyen de garantir un tel contrôle.

« La menace de la sécurité des données »

Tim Cook poursuit son argumentaire en assurant que si une telle variante d'iOS était créée, elle ne pourrait pas servir qu'une seule fois et sur un seul iPhone, contrairement à ce que dit le gouvernement. « Dans le monde physique, ce serait l'équivalent d'une clé maître, capable d'ouvrir des centaines de millions de serrures », illustre-t-il.

Et de protester avec véhémence : « Le gouvernement demande à Apple de hacker ses propres utilisateurs et de saper des décennies de progrès en sécurité qui protègent nos clients. »

Il répète ensuite que depuis des années les spécialistes de la sécurité informatique s'accordent à dire qu'il ne faut pas affaiblir les technologies de chiffrement. Au bout du compte, ce seraient les citoyens respectueux de la loi qui en pâtiraient ; leurs données ne seraient plus efficacement protégées, tandis que les criminels continueraient de leur côté à chiffrer leurs activités avec des outils déjà disponibles.

« Un précédent dangereux »

Enfin, Tim Cook juge que l'ordre juridique qui oblige Apple à aider le FBI à déverrouiller l'iPhone pourrait créer un précédent gravissime : « Si le gouvernement peut utiliser le All Writs Act [une loi de 1789 qui oblige une personne physique ou morale à fournir son expertise afin de faire avancer une affaire, ndr] pour faciliter le déblocage d'un iPhone, il obtiendrait le pouvoir d'entrer dans n'importe quel appareil pour s'emparer de ses données. »

Et Tim Cook conclut sa lettre ouverte de manière solennelle :

Nous opposer à cet ordre n'est pas quelque chose que nous prenons à la légère. Nous pensons que nous devons prendre la parole face à ce que nous considérons comme un excès de zèle du gouvernement américain. Nous contestons les demandes du FBI avec le plus profond respect pour la démocratie américaine et l'amour de notre pays. [...] Bien que nous pensons que les intentions du FBI soient bonnes, le gouvernement commettrait une erreur en nous forçant à créer une porte dérobée dans nos produits. En définitive, nous craignons que cette demande porte atteinte aux libertés que notre gouvernement est censé protéger.

Une problématique qui n'est pas technique, mais politique

De nombreux spécialistes de la sécurité ont d'ores et déjà commenté la lettre ouverte de Tim Cook. Pour Dan Guido de Trail of Bits, « Apple peut se conformer à l'ordonnance juridique du FBI ».

Dans son analyse, il explique qu'il est techniquement possible qu'Apple charge une version d'iOS modifiée sur un iPhone auquel elle aurait un accès physique. Il faut pour cela que l'iPhone soit placé en mode de récupération (DFU). Si le FBI ne peut pas faire cette opération par lui-même, c'est parce qu'avant que le nouveau firmware soit chargé, l'iPhone vérifie s'il a une signature validée par Apple. Avec cette version d'iOS affaiblie, le FBI pourrait réaliser une attaque par force brute — ce qui n'est pas possible actuellement — pour deviner le code de déverrouillage.

Mais ce n'est pas le seul dispositif de sécurité que l'iPhone possède. Il a aussi une enclave sécurisée (là où sont stockées les empreintes digitales et les mots de passe) qui est indépendante du reste. Selon Dan Guido, une version d'iOS modifiée ne permettrait pas d'accéder à cette enclave et mettre à jour le firmware de l'enclave conduirait à effacer les données qu'elle contient. Là-dessus, les avis divergent. D'après un autre chercheur, John Kelley, Apple aurait la possibilité de mettre à jour le firmware de l'enclave (et donc de la déverrouiller) sans effacer son contenu.

Quoi qu'il en soit, ce point n'est pas crucial dans l'enquête sur la tuerie de San Bernardino, puisque l'iPhone que le FBI veut « ouvrir » est un iPhone 5c, un appareil qui n'a pas d'enclave sécurisée (seuls les terminaux avec un capteur Touch ID en ont une). Au bout du compte, Dan Guido affirme qu'« il est techniquement possible pour Apple de se conformer à toutes les demandes du FBI dans cette affaire »...

Et Tim Cook ne dit pas le contraire. Dans sa lettre ouverte, le CEO ne remet pas en cause la faisabilité technique de l'ordre du FBI. Le problème, selon lui, ce sont les conséquences que pourraient avoir un tel logiciel. Si cette version d'iOS moins sûre venait à sortir d'une quelconque manière des bureaux de Cupertino ou du FBI, la protection de tous les iPhone dans la nature ne serait plus assurée.

Reste maintenant à voir comment le gouvernement américain va réagir à cette prise de position publique sans précédent.

avatar MacGruber | 

@Rapsodan2 :

Merci ! ;)

Ma bonne résolution 2016 fut de lever le pied sur mes activités numériques. Me recentrer la vie réelle.

Et ça fait un bien fou !

avatar reborn | 

Si ils n'avaient pas abusé de cela avant, il n'y aurait pas eu de Snowden et ils auraient pu continuer à faire ça http://korben.info/cia-apple-le-ver-serait-il-aussi-dans-la-pomme.html sans le moindre soucis.

avatar adixya | 

Si il en est à la lettre ouverte c'est qu'à moins d'un soulèvement populaire immense, c'est mort de chez mort...

Son combat m'a toujours paru un peu désespéré, car les gens ne manifesteront pas pour ça et les gouvernements bavent littéralement a l'idée de pouvoir avoir des backdoors dans les téléphones des gens, c'est un idéal du pouvoir en passe de se réaliser au cours de la prochaine décennie ou même pas.

avatar MacGruber | 

@adixya :

Je crains hélas que tu aies raison.

Vive la quadrature du net !

avatar occam | 

Il est toujours plus simple de s'occuper de gadgets que d'attaquer le mal à la racine.

« The drive toward complex technical achievement offers a clue to why the US is good at space gadgetry and bad at slum problems. »
— John Kenneth Galbraith, Saturday Evening Post, 1968

avatar larkhon | 

Donc ma lecture du truc : on veut pas faire de backdoor parce qu'on pense que quelqu'un de mal intentionné pourrait se la procurer et exploiter vos données personnelles qui, contrairement aux autres téléphones (Android??), sont protégées avec nous.

J'aimerais juste savoir ; les facteurs ont des passes pour ouvrir toutes nos boites aux lettres. Les serruriers ont leurs passes, ou du moins ont les moyens de vous faire rentrer chez vous si vous n'avez pas la clé. Mais on ne ferait pas confiance à Apple, ou celui-ci n'aurait pas les moyens de protéger l'accès à un tel passe?

avatar House M.D. | 

@larkhon :
La grosse différence avec ce que vous mentionnez (et qui est juste en effet), c'est que l'informatique ne laisse pas de traces d'intrusion ou d'une manière impossible à vérifier par un non initié, alors qu'une ouverture de votre courrier ou de la porte de votre appartement non seulement laisse des traces, mais en plus ne peut pas se faire à distance.

avatar larkhon | 

l'article précise bien qu'avec une telle backdoor on pourrait déverrouiller un iphone auquel on a un accès physique et non à distance. Pour le reste, dans le cadre d'une enquête et qui plus est pour des meurtriers déjà morts, je pense que le but n'est pas de laisser, ou non, des traces.

avatar XiliX | 

@larkhon

Donc si un tel logiciel fuite dans le "dark net", n'importe qui peu le télécharger.
Tu peux être sûr que c'est toujours FBI qui vient de pirater tes données ?

avatar Orpioo | 

Et des milliers de personnes chaque année se font dépouiller via ces mêmes passes. C'était sensé être un argument en faveur du prompt et vertueux FBI?
Si une version modifiée est faite par Apple, alors tout ceux qui voudront se la procurer y parviendront. C'est la boîte de Pandore cette porte dérobée.

avatar larkhon | 

malgré les abus on ne se rebelle pas contre les facteurs et les serruriers (sauf quand ils nous facturent 200 euros), on ne va pas voter une loi pour les empêcher d'avoir ces passes. Pour ce qui est du FBI, je ne vais prendre leur défense...

"Si une version modifiée est faite par Apple, alors tout ceux qui voudront se la procurer y parviendront. "

C'est donc le problème d'Apple. Vous voulez me dire qu'ils arrivent à garder le secret sur les infos de lancement des produits et ils arriveraient pas à garder un passe en sécurité?

avatar joneskind | 

@larkhon

T'as une idée du prix d'un tel dispositif sur le marché noir ? Rien à voir avec des données accessibles au premier ouvrier chinois.

Et si la clé se retrouve dans la nature ?

Les gens comme toi sont dangereux, et se laissent visiblement facilement manipuler par les discours culpabilisateurs des politiques.

Moi je préfèrerai toujours avoir 10 coupables en liberté qu'un seul innocent en prison.

À t'entendre, on dirait que l'issue de l'enquête se résume aux données contenues dans un pauvre téléphone. C'est grotesque. Cette histoire n'est qu'une manipulation de masse.

avatar larkhon | 

D'accord mais qu'en est-il alors des données des autres téléphones qu'Apple, sans Touch ID ou équivalent ? on a des millions de personnes qui se font voler leur précieuse vie ?

Je ne sais pas si je préfère me faire manipuler par un industriel ou un gouvernement. Dans l'absolu je suis pour avoir des espaces réellement privés, mais je prends quand même du recul et je ne positionne pas toute ma réflexion autour de cet axe.

C'est un peu convenu pour le FBI de prendre à parti Apple sur cette affaire mais la question restait en suspens. A qui de décider ce qui doit être révélé aux autorités ? aux services de renseignements qui veulent tout savoir et contrôler ? à Apple ? aux citoyens ?
Pour moi, il y a quand même un rapport de force ; Apple prend à parti les utilisateurs en leur disant "si on ouvre la porte on la referme plus" et les autorités "si on ne peut pas faire notre boulot, des gens vont crever".

Naïvement si je me fie à mon expérience professionnelle, dans les systèmes informatiques, ce n'est jamais open bar ou porte fermée, mais une segmentation de droits. Ce n'est pas parce qu'on est admin qu'on a accès à toutes les données, et il y a un role qui gère la sécurité. Pourquoi ne pas mettre en place un système analogue dans un iPhone ? le FBI demande à avoir l'accès aux derniers nos composés, ils ne reçoivent que cet accès précis pour 15 jours, le juge valide ou non, et Apple fournit cet accès.
Evidemment ça n'intéresse personne, parce que le FBI veut les pleins pouvoirs, et Apple ne sait peut-être pas faire, et doit prendre la responsabilité d'assurer cette sécurité.

avatar Sokö | 

@joneskind :
« Moi je préfèrerai toujours avoir 10 coupables en liberté qu'un seul innocent en prison. »

C'est vous qui voyez !

avatar CBi | 

@Sokö :
C'est effectivement ce qu'on peut dire... tant on n'est pas l'innocent qui est en prison. cf. le célèbre texte de Martin Niemöller : "lorsqu'ils sont venus me chercher, il n'y avait plus personne pour protester."

avatar larkhon | 

oui, enfin, faire le parallèle avec aller en prison direct parce que le FBI a regardé ce qu'il se trouvait sur son iphone, c'est un raccourci.

S'ils veulent des preuves bidon faut-il vraiment regarder l'iPhone ou ne peut-on pas simplement expliquer qu'on était un marginal, en voyage 3 fois en Turquie ces 5 dernières années et qu'on a publiquement déclaré sa haine de la France sur Facebook ?

avatar fluxus | 

"en voyage 3 fois en Turquie ces 5 dernières années" Euh.. La Turquie étant une destination touristique majeure, ça fait beaucoup de suspects...

avatar Vanton | 

@fluxus :
Oui ben ça c'est un peu le problème du moment justement...

avatar joneskind | 

@larkhon

La Turquie est un pays laïque et fier de l'être... Tu fais de la stigmatisation islamophobe de merde là...

Et je fais ce parallèle parce que le FBI voudrait avoir le droit de faire comme si nous étions tous coupables. C'est inadmissible.

Pour finir, il n'y aucun bénéfice au long terme d'installer une backdoor sur nos appareils électroniques. Les terroristes s'organisent sur de très longues périodes parfaitement compatibles avec les services postaux et l'écriture sympathique. J'ajouterais que les solutions de chiffrement indépendantes existent déjà. Une telle mesure ne va pas mettre en danger les terroristes, mais seulement les honnêtes citoyens.

avatar larkhon | 

hmm... je vois pas le rapport avec l'islamophobie, merci de retenir tes insultes. Les gens qui vont se "former" volent souvent vers la Turquie pour atteindre leur destination par d'autres moyens. De ce fait, c'est une destination plus surveillée que d'autres destinations touristiques. Après, la Turquie pays laïque et fier de l'être, on aurait tout un autre débat selon qu'on parle des gens ou de son gouvernement, mais c'est pas le propos.

Donc ce que je retiens c'est que les terroristes sont moins cons que les citoyens quant à déjouer la surveillance des autorités. Plus sérieusement, celui qui n'a pas d'iPhone super sécurisé va donc être surveillé et peut potentiellement être plus susceptible d'être coupable que celui qui en a un ? je comprends tout à fait qu'on puisse avoir peur qu'une personne mal intentionnée vole un téléphone et que nos données se trouvent exploitées, mais je comprends moins l'illusion de se dire qu'on serait pas surveillé avec un iPhone ; pour moi c'est comme dire qu'une ombrelle en papier nous protégera de la pluie du soleil et des satellites...

avatar XiliX | 

@larkhon

"C'est donc le problème d'Apple"

Pas seulement... tu crois que le FBI lui même ne peut se faire pirater ?

http://thehackernews.com/2015/11/fbi-cia-director-hack.html

avatar larkhon | 

oui, dans ce sens vous avez raison. Mais on comprend tout de même l'enjeu pour Apple ; garantir la confidentialité des données sur l'iPhone veut dire que celui-ci devient incontournable pour tous les services autour de nos données personnelles, et l'utilisation de l'iPhone lui-même. En assouplissant cette sécurité, la confiance serait perdue, et on réfléchirait à deux fois avant de mettre nos données financières, notre santé, etc... sur notre iPhone, et ça c'est pas bon pour le business...

avatar XiliX | 

@larkhon

Il doit effectivement y avoir quelque chose comme ça...
Mais, je pense que l'impact commercial est faible, car de toute façon ça va concerner tous les fabricants. A priori ça ne va rien changer pour Apple... enfin ce n'est que mon avis

PS: je déteste que l'on me vouvoie :p ;) :D

avatar larkhon | 

d'accord, tu ouvres effectivement une porte intéressante : que vont faire les autres constructeurs ?

avatar MacGruber | 

@larkhon :

Les facteurs communiquent désormais certaines de tes données personnelles à des tiers (cf Cash investigation)

avatar larkhon | 

et toutes les données qui sont publiquement affichées en mairie quand vous obtenez un permis de construire... ça fait six mois qu'on reçoit des coups de fil et des prospectus à tout va !

Pour moi, c'est une tempête dans un verre d'eau, un bras de fer symbolique. Endiguer la fuite de nos informations personnelles sur notre iPhone alors qu'elles se barrent de partout... Peut-être en premier lieu faudrait-il sélectionner ce qu'on choisit de laisser trainer sur nos téléphones...

avatar Hideyasu | 

Les USA feraient mieux d'interdire la vente d'armes pour limiter ce genre de tueries que d'enquêter après coup sur le pourquoi du comment.

Les gouvernements n'ont que ce qu'ils méritent. À force d'espionner tout le monde en toute impunité, le sort ce retourne contre eux. Pour le coup je soutiens TC, j'espère que Apple ne sera pas contraint à laisser des backdoors. Si tel est le cas, combien de temps avant qu'un hackeur arrive à les exploiter à distance ? Ou meme avec un accès physique ?

avatar occam | 

Limiter les ventes d'armes ? Ce serait la solution de raison. Logique, élémentaire.
Donc, politiquement, impossible.

« We now in the United States have more security guards for the rich than we have police services for the poor districts. If you're looking for personal security, far better to move to the suburbs than to pay taxes in New York. »
— John Kenneth Galbraith, interview dans The Guardian, 1992.

avatar Ginger bread | 

Soutien à Tim Cook au nom de notre liberté.

avatar rikki finefleur | 

surtout celle des criminels..agresseurs et cie.. tranquille pour eux.
Pour les autres cela ne change strictement rien.

avatar joneskind | 

@rikki finefleur

Propos aussi irresponsables qu'imbéciles.

Vas faire un tour en Corée du Nord et on en reparle...

Les vrais méchants se servent déjà d'autres systèmes de chiffrement privés pour communiquer. Cette mesure n'aura aucun impact sur le long terme pour les vilains. Mais pour les citoyens ce sera le début de la terreur.

avatar larkhon | 

offrons donc un iPhone à tout le monde puisque celui-ci défend notre liberté, autrement on aura plein de gens qui vont en être privé et qui vont être surveillés.

avatar reborn | 

et c'est les mêmes après qui vont se plaindre du manque de sécurité blablabla le gouvernement va trop loin blablabla, qu'on est plus en démocratie...

avatar MiRouF | 

D’un côté je suis à fond du côté de Cook et d’Apple sur le principe, mais je ne peux m’empêcher de chercher la raison financière derrière cette prise de position. Car il faut être clair, Apple est une entreprise, Cook un CEO. Il y a donc forcément un interêt financier dans cette prise de position. Sinon ils auraient publiquement soutenu Snowden, Assange, Manning etc, ce qu’ils n’ont pas fait.
Donc pas d’évangélisme, Cook n’est pas un chevalier blanc qui veut à tout prix préserver nos données. S’ils ont écrit cette lettre, c’est qu’ils ont peur de perdre la confiance de leurs clients, donc de potentiels acheteurs des iPhones futurs.
Après je n’ai rien contre un business basé sur la sécurité des données, mais il faut que ce soit clair : c’est bel et bien un business et non pas un combat idéaliste.

avatar denisdp | 

La sécurité d'un OS est certes un argument de vente mais c'est, pour le coup, un point positif pour les deux partis, le fabricant comme le client. En plus, je pense que 80% des utilisateur d'iOS ne sont même pas au courant de ces fonctions de chiffrement et ce n'est pas un argument clairement mis en avant par Apple.
Donc pour moi cette prise de position relève avant tout d'un combat idéologique plutôt que d'une logique purement business.
En plus de ça, business et combat pour des idées ne sont pas incompatibles, loin de là.

avatar _Teo_ (non vérifié) | 

@MiRouF :
Je pense que tout le monde sait qu'Apple est une entreprise pas une œuvre caritative...

avatar Vanton | 

@MiRouF :
La Russie et la Chine, entre autre... Voilà les raisons économiques de ce refus.

Et peut-être des raisons personnelles aussi... En tant qu'homosexuel d'un certain âge, Cook doit très bien savoir ce qu'est la répression, et l'importance de protéger sa vie privée... Quand on a grandi dans la peur de sa police, de sa justice, de ses hôpitaux psychiatriques, on est plus méfiant que la normale...

avatar iPoivre | 

C'est un argument de vente génial, même si je suis persuadé que c'est aussi une idéologie de l'entreprise et du CEO.

Tim Cook s'en est déjà servi dans un discours anti-Google (du genre: Apple n'a pas accès à vos données car son business-model n'est pas la vente d'informations personnelles, contrairement à Google).

avatar reborn | 

Arretez avec Cook, Jobs avait les mêmes convictions
https://www.youtube.com/watch?v=39iKLwlUqBo

avatar steph0678 | 

Quand je lis la majorité des commentaires ici, je suis consterné par autant de bêtise...

En quoi une porte dérobée sur un iPhone va t'elle empêcher des tueries ? En quoi Apple devrait s'excuser d'un crime qu'elle n'a en rien commis. Les plus gros truands ou les terroristes trouveront toujours moyens de dissimuler leurs activités et leurs crimes. En revanche, le commun des mortels aura un appareil dont la sécurité n'est plus assurée (je dois vous rappeler qu'on arrive à falsifier les clés électroniques de voitures de luxe). Cela profitera aux truands bien plus que l'inverse.

Apple n'a justement aucun moyen d'accéder au contenu d'un iPhone puisque la sécurité et réalisée de telle sorte que seul le propriétaire puisse accéder à son contenu.

Donc arrêtez un peu vos jugements à l'emporte-pièce et vos critiques envers l'un des seuls CEO qui défends encore (sans aucun intérêt financier) la sécurité des données de ses utilisateurs. Même E. Snowden le félicite pour son engagement !

avatar occam | 

Votre commentaire, que je salue, me rappelle deux citations de l'économiste américain John Kenneth Galbraith.

À propos de l'hystérie écervelée :
« It is a far, far better thing to have a firm anchor in nonsense than to put out on the troubled seas of thought. …
The conventional view serves to protect us from the painful job of thinking. »
— John Kenneth Galbraith, 1954 : The Great Crash of 1929

Au sujet de Tim Cook :
« All of the great leaders have had one characteristic in common: it was the willingness to confront unequivocally the major anxiety of their people in their time. This, and not much else, is the essence of leadership. »
— John Kenneth Galbraith, 1977 : The Age of Uncertainty

avatar iRobot 5S | 

Question : quel candidat à la présidentielle américaine partage la position d'Apple ?

avatar MacGruber | 

@iRobot 5S :

Aucun je crains hélas.

avatar reborn | 

Vu ce que je lis dans les commentaires, macg devrait faire un sondage "pour ou contre un système à la minority report"...

Qu'ils commencent déjà par controler les armes en circulation, il y aura moins de morts.

avatar Eurylaime | 

Sécurité intérieure vs Tim Cook, ça peut devenir très difficile pour ce dernier.

avatar Vanton | 

@Eurylaime :
Ne sous estimons pas l'anti système qui sommeille en beaucoup d'entre nous...

avatar flo3183 | 

@steph0678 :
Mieux vaut offrir un moyen de communication entièrement crypté à des milliards de personne, dont des truands, ou offrir un moyen de communications partiellement sécurisé à des milliards de personnes ?
Il est là le débat. Et comme d'habitude, 2 camps s'affrontent : ceux qui estiment qu'ils sont en sécurité et les autres..

avatar robrob | 

Mouais Apple pourrait tres bien creer cette version et la garder dans ses locaux pour aider sur demande de la justice uniquement.
S'ils pensent qu'une version cree dans leur locaux peut fuiter, alors on peut imaginer que leurs cles privees pourraient tout aussi bien fuiter, ce qui serait encore plus grave.

Ca ressemble plus a un coup de com qu'autre chose.

avatar denisdp | 

Ils sont incapables de déchiffrer du contenu chiffré avec une clé créée par un utilisateur, donc rien ne peut fuiter de chez eux si ce n'est du contenu illisible sans cette clé utilisateur. Ce que demande le FBI c'est justement de pouvoir déchiffrer ce contenu avec une version spéciale d'iOS. Vu l'historique du FBI et de leurs petits copains, une telle version d'iOS, ils vont vite s'empresser de la mettre bien au chaud pour s'en servir à l'envie.

avatar robrob | 

@denisdp
Ils n'ont pas besoin de dechiffrer, juste de faire un firmware qui permet de faire un brute force sur le passcode.
Ce firmware pourrait a priori etre conserve par Apple chez Apple. Du coup si ca se limite a ca je vois pas vraiment le probleme.

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