C’était une vieille promesse d’Elon Musk, c’est désormais chose faite : Tesla propose depuis vendredi dernier une assurance pour ses propres véhicules en basant son tarif sur les habitudes de conduite du souscripteur. À ce stade, il s’agit d’une expérimentation limitée au seul État américain du Texas, mais tous les États-Unis devraient en bénéficier à terme. Et si tout fonctionne aussi bien que prévu, cette assurance pourrait bien traverser l’Océan Atlantique à l’avenir.

Cette assurance est une réponse face aux offres traditionnelles qui sont coûteuses, surtout pour les véhicules construits par Tesla. C’est aussi un petit peu le cas en France, d’ailleurs, mais la situation est apparemment bien pire dans le pays du constructeur. Une offre d’assurance est proposée depuis plusieurs années en Californie, mais c’est une offre traditionnelle avec des prix finalement assez proches de la concurrence. La nouvelle offre texane est bien plus ambitieuse, car elle est facturée en fonction du comportement du conducteur.

L’idée est de faire varier le prix pour récompenser les « bons » conducteurs, ceux qui roulent en toute sécurité et sans se mettre en danger, et sanctionner au contraire ceux qui ont un comportement jugé dangereux. Ce principe n’est pas nouveau et plusieurs offres d’assurance reposent sur ce même concept, qui passe par l’installation d’un boîtier dans le véhicule. Rien de tel avec les Tesla, puisque les voitures sont connectées et peuvent transmettre en permanence des données.

Ainsi, l’assurance Tesla reprend le score de conduite que l’on a découvert fin septembre dans un autre contexte. C’est aussi lui qui est utilisé pour déterminer qui peut avoir accès à la bêta de la conduite entièrement autonome (FSD) de nouvelle génération, aux États-Unis toujours. À l’époque, le patron de Tesla avait bien précisé que le score devait servir à l’assurance en préparation.

Tesla évalue les conducteurs avant de donner accès à sa conduite autonome en bêta 🆕

Pour rappel, le principe est de déterminer un score sur cent points en combinant cinq critères différents, dont le nombre de freinages brutaux et de virages pris rapidement, ou encore le respect des distances de sécurité avec les voitures devant. Tesla utilise tous les capteurs intégrés à ses véhicules et leur connexion permanente pour pouvoir déterminer ce score. Tous les modèles sont compatibles, même les anciennes Model S et Model X qui n’ont pas tous les composants modernes.

L’assurance de Tesla considère que le score de conduite de ses nouveaux clients est de 90 et le prix affiché à la commande est déduit de ce score. Après les deux premiers mois, le prix sera réajusté tous les mois en fonction du vrai score mesuré lors de la conduite, à la baisse si le score est plus proche de 100, mais aussi à la hausse si le score est inférieur à 90. Pour les meilleurs conducteurs, la différence peut être significative, pas moins de 40 % de réduction pour ce client avec un score de 100 par exemple. Le prix peut aussi augmenter, c’est logique et varier de façon sensible, de plus de 50 % en six mois sur cet exemple fourni par Tesla.

Comme toutes les assurances, celle de Tesla se base également sur d’autres critères pour déterminer ses tarifs, comme l’adresse d’habitation, le type de véhicule ou encore la distance parcourue. Pour ce dernier point, l’entreprise se distingue aussi en utilisant directement l’odomètre du véhicule, transmis à ses serveurs automatiquement. Sur ce point, le prix sera mis à jour tous les six mois, en se basant sur le kilométrage effectué les six mois qui précèdent.

Tout le monde n’appréciera pas l’idée que son style de conduite peut influencer le prix de l’assurance, mais Tesla offre une nouvelle option, basée sur une nouvelle philosophie. Son principe est de faire payer en fonction de la conduite actuelle de ses clients, ce qui veut dire que l’entreprise n’utilise pas l’historique d’assurance ou le score de crédit pour ses tarifs. Pour ceux qui ont eu des accidents ou prises en charge par le passé, cela peut faire une grosse différence. Au passage, ni le sexe et surtout ni l’âge du conducteur n’entrent en ligne de compte, ce qui devrait faire plaisir aux jeunes conducteurs souvent surtaxés par les assurances traditionnelles.

Le score de conduite est encore en bêta et Tesla se réserve le droit de le faire évoluer au fil du temps. De la même manière, le Texas permettra de tester en conditions réelles et à grande échelle ce nouveau mécanisme d’assurance et évaluer son intérêt, pour les conducteurs évidemment, mais aussi pour la rentabilité de l’offre du point de vue de l’entreprise.