Au tour de Flume de quitter le Mac App Store

Mickaël Bazoge |

Après Sketch, Coda, BBEdit, Displays, Piezo, Dash ou encore tout récemment Sip, un énième logiciel se voit contraint de quitter les rayons du Mac App Store pour reprendre sa liberté. Il s’agit de Flume, un client Instagram qui permet de poster photos et vidéos sur le réseau social depuis son Mac. La version 2.0 de cette application était apparue en juin dernier sur la boutique d’Apple, basculant le logiciel dans la gratuité avec des fonctions Pro en achat intégré.

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Mais voilà, c’en est terminé de la distribution de Flume sur le Mac App Store. L’application a été retirée il y a quelques jours suite à l’infraction par le logiciel de la règle 5.2.2 des lignes de conduite édictées par Apple : « Votre application contient du contenu ou des fonctions qui peuvent enfreindre les droits d’une ou plusieurs tierces parties », écrit l’App Store. « Plus spécifiquement, votre app permet de [modifier du contenu] sur des réseaux sociaux sans autorisation des tierces parties concernées ».

L’honnêteté oblige à dire qu’Apple est dans le vrai. Instagram a fermé le robinet de ses fonctions aux clients tiers en novembre 2015, et Flume en convient : l’application « n’est pas explicitement autorisée par Instagram ». C’est d’ailleurs inscrit, assez vaguement, dans les conditions d’utilisation du logiciel.

Apple a procédé à un examen surprise de Flume, peu de temps avant que les développeurs n’en proposent la version 2.5. Ces derniers avaient une semaine pour intégrer de lourds changements dans le logiciel, ou subir un retrait de la boutique. Au vu du modèle de Flume, retirer l’accès à Instagram et la possibilité de téléverser des photos et des vidéos est inconcevable. Ce que regrettent les deux développeurs, c’est de n’avoir reçu aucune réponse de la part de l’App Store à leurs demandes de clarification.

Ironiquement, il reste sur le Mac App Store une quarantaine de clients Instagram, dont 13 qui fournissent toujours une fonction de partage sur le réseau social. « Nous ne discuterons pas pour savoir si Apple a fait fausse route sur la raison » pour laquelle Flume a été supprimé de la boutique. Mais « nous nous posons des questions sur la communication [d’Apple] et sur sa compréhension des problèmes ».

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Pris de court, les développeurs ont bricolé une version 2.6 ainsi qu’un système de migration pour les utilisateurs de la version Pro du Mac App Store. Ne supprimez surtout pas le logiciel téléchargé de la boutique, récupérez la nouvelle version disponible sur le site de l’éditeur, puis migrez depuis le menu spécial mis en place pour l’occasion.

En cas de perte du logiciel téléchargé depuis le Mac App Store, il faut prendre contact avec l’éditeur et fournir une preuve d’achat. Un bon de réduction de 70% est proposé à tous ceux qui utilisent la version Mac App Store gratuite (et désormais défunte) de Flume.

avatar oomu | 

police privée.

avatar sebasto72 | 

@oomu

Ouaip.
Même pas efficace en plus, vu qu'il reste des logiciels aux fonctions similaires sur le store.

avatar C1rc3@0rc | 

@ sebasto72

Oui ou alors c'est Instagram qui a demandé le retrait de cette application.

Car il est étonnant de voir que ce genre d'application existe encore alors que l'interdiction date de 2015 et que son application aux soft existants laissait un repit jusqu'en juin...2016!

Et il serait étonnant de penser que c'est Apple, de sa propre initiative, qui s'est reveillé et se lance dans cette chasse alors que, si ce qui est ecrit est exact, ce serait a Instagram de faire cette chasse et d'exiger le retrait directement aux éditeurs et aux plateformes.

avatar byte_order | 

Instagram n'a pas fermer totalement "le robinet" de son API comme le clame cet article, mais n'autorise plus les clients utilisant uniquement l'API de consultation. En gros, ils rejettent les clients qui n'aident pas à "produire" du contenu sur Instagram mais se contentent de le consommer seulement.

Et justement, Flume depuis la 2.0 rentrait dans la catégorie toujours autorisée par Instagram.
Alors soit ce dernier à changer d'avis soit Apple a pris son initiative habituelle pour être juge (sans recours) et partie (ils touchent une commission sur les clients Instagram dès lors qu'ils sont payants - ce que n'était plus flume depuis près d'un an).

avatar Domsware | 

En fait le logiciel s'est fait virer. Le titre est trompeur.

avatar NestorK | 

Ce que l'article précise très clairement pourtant avec une photo à l'appui.

Ce qu'il faut en revanche lire entre les lignes, c'est que le Mac App Store et sa bureaucratie kafkaïenne semble effectivement être au coeur de ces départs répétés.

D'où un titre peut être moins à charge que tu l'aurais voulu.

avatar LeGrosJeanLou | 

@NestorK

Qu'Apple soit sévère avec les développeurs qui souhaitent figurer dans ses boutiques n'est pas une nouveauté.

Par contre je trouve que les derniers articles de Macgé tendent à montrer que c'est l'hémorragie au sein du MAS et il faut bien dire que ce titre est plus que trompeur, il est carrément mensonger:

"Au tour de" signifie une continuité dans une suite d'évènements et "quitter" est un verbe d'action qui ne laisse aucun doute sur la responsabilité de son sujet.

Flume s'est fait virer du MAS c'est ça l'information et ça n'a pas du tout les mêmes implications. D'un côté Apple est victime de la fuite des développeurs (et c'est ce que MacGé cherche à faire passer comme message) de l'autre Apple peut bien se passer d'un développeur qui ne respecte pas les règles.

C'est pourtant bien toi qui parle de lire entre les lignes !

avatar machin44 | 

@LeGrosJeanLou

[...] et "quitter" est un verbe d'action qui ne laisse aucun doute sur la responsabilité de son sujet. [...]

NON

Exemple : "Monsieur Trucmuche vient de se faire licencier, il quitte donc son poste de travail."

La mise en contexte est obligatoire, car contrairement à ce que tu dis, l'utilisation de ce verbe peut nécessiter une précision concernant le sujet.
Si je demande à mon pote Bidule de passer m'acheter des chewing-gums à la boulangerie, on peut dire que Bidule va à la boulangerie. Effectivement, il y va, mais parce que je suis esclavagiste...

avatar debione | 

Je comprends bien ce que tu veux dire, mais ton exemple est on ne peut plus faux... dans ce contexte précis...
Ta phrase est juste, mais maintenant est-ce que tu vas titrer: "Monsieur Trucmuche quitte son poste de travail"? Ben en tout cas pas si il s'est fait licencier... Tu titreras au plus proche: "Monsieur Trucmuche CONTRAINT de quitter son poste de travail"...

Le truc ici c'est de ne lire que le titre, et si on ne lit que le titre alors il s'oppose à ce que dit l'article. Bref, détail, mais pas tant que ça, car il peut faire lire, ou non l'article.

avatar r e m y | 

@LeGrosJeanLou

Mais c'est quoi cette polémique, Victor?
Ok le titre peut être trompeur, mais la première phrase est assez claire, non? "...un énième logiciel se voit contraint de quitter les rayons du Mac App Store ..."

Le fait qu'il quitte l'appstore sous la contrainte et non de son plein gré est assez explicite, il me semble.

avatar marc_os | 

Et que peut bien vouloir dire « pour reprendre sa liberté » ???
Ce petit bout de phrase est lui aussi MENSONGER.
Car il laisse supposer en conclusion qu'ils seraient partis d'eux même, malgré le début correct (ou corrigé ?) : « se voit contraint de quitter »...

avatar byte_order | 

@marc_os
> Et que peut bien vouloir dire « pour reprendre sa liberté » ???

D'être installable sur toute machine fonctionnant sous macOS.
D'être diffusée.
L'interdit du MAS est la liberté que cet éditeur a dû reprendre.

Par ailleurs, l'expression "reprendre sa liberté" a, historiquement, rarement été dé-corrélable de la contrainte de devoir le faire. La liberté n'est pas un choix mais un combat qu'on mène plus ou moins consciemment contre les interdits.

Ils ne sont pas parti du MAS d'eux même, mais ils ont bel et bien repris leur liberté de proposer et diffuser leur application flume pour toute plateforme macOS.

Enfin, tant que cette plateforme autorise encore l'installation d'applications ne provenant pas du MAS, ce qui n'est déjà plus l'option par défaut...

Ils auraient pu baisser les bras et ne plus chercher à diffuser leur application pour macOS.
En partant vers d'autres plateformes moins coercitives, par exemple

avatar C1rc3@0rc | 

@LeGrosJeanLou

On est d'accord que la formulation est ambiguë et pourrait tenter d'associer 2 faits disctincts qui ne seraient pas liés ici:
- exclusion d'un soft qui viole clairement les regles (contrat) d'Instagram.
- exode des développeurs qui quittent le MAS, a cause des contraintes et lourdeurs administratives.

Il est nécessaire aussi de se poser les bonnes questions sur les critiques du MAS.

De mon point de vue il y a une minorité de choses légitimes (visibilité, système de recherche archaïque, suivi de client, ), et d'autres beaucoup moins (SIP, temps de validation, limitation des modèles commerciaux, pas de mise a jour payante, pas de version demo activable,...).
Bon y a quand même aussi des bizarreries a relever dans les acceptations et rejets dans certains cas, ou l'on peut se dire qu'il y a une partialité et des raisons occultes pas a l'honneur d'Apple...

Mais j'ai aussi l'impression qu'il y a une campagne de la part des gros éditeurs contre le MAS, car en offrant un accès direct entre le développeur et le client, il entraîne une concurrence et empêche les éditeurs de contrôler le marché comme avant.

avatar byte_order | 

Depuis quand le MAS "offre" un accès direct entre le développeur et le client ?
Alors que justement via le MAS Apple garde la totalité de l'accès aux données dudit client ?

Et quand le développeur est également l'éditeur, comme ici d'ailleurs, en quoi se voir priver de la gestion commerciale de ses clients pour devenir un fournisseur d'un magasin qui va chercher a capter pour lui votre clientèle est un gage de bonne concurrence dans l'intérêt du client final ?

avatar LeGrosJeanLou | 

@machin44

Le contexte est pourtant parfaitement clair dans le titre, notamment grâce au "Au tour de" qui laisse à penser que le contexte du départ de Flume est le même que celui de Sip. Or c'est parfaitement faux.

Et si t'étais esclavagiste tu demanderais pas, tu ordonnerais.

Mais à la limite qu'un quidam comme toi ou moi fasse une erreur ou une approximation dans l'expression d'un évènement ça passe parce qu'on est pas tenu à une responsabilité professionnelle de précision et de vérité.

Mais ici il est question d'un titre de presse, au mieux approximatif, au pire malhonnête.

Et histoire d'en rajouter une louche, l'article commence par l'énumération des cas précédents... Si c'est pas de l'enfumage ça...

avatar machin44 | 

@LeGrosJeanLou

"Après une vague de licenciements, c'est au tour de René la Taupe de quitter son emploi"

Je ne vois toujours pas le problème.

avatar debione | 

Et tu titreras demain en première:

René la Taupe quitte son emploi? Ou alors René la Taupe contrait de quitter son emploi?

C'est bien de mettre le contexte, car justement il permet de clarifier... Car si je dis juste "je quitte mon domicile" LA compréhension première est que c'est une action volontaire, pas que je viens de me faire mettre à la porte par Madame...

On est d'accord que l'on pinaille, et que l'on s'en fout un peu, mais pour qui ne lit que le titre, il a assurément une fausse information en tête...

avatar Domsware | 

Le truc du moment c'est quitter l'App Store pour faire le buzz et gagner un peu de visibilité.

avatar byte_order | 

Oui.
Et ?

Quitter (ou se faire virer et du coup reprendre son autonomie sans maitriser le calendrier de cette démarche) le MAS et en tirer un peu de visibilité, n'est-ce pas assez paradoxal alors qu'à priori l'intérêt principal pour le MAS c'est justement de proposer une vitrine unique !?

avatar alan1bangkok | 

Je n'utilise jamais le store
La liberté est trop précieuse ....

avatar grigby | 

J'ai jamais vraiment utilisé ce store très peu convaincant aux tarifs prohibitifs ...

avatar anotherbitethedust | 

"l' app permet de [modifier du contenu] sur des réseaux sociaux sans autorisation des tierces parties concernées"

Mais personne n'explique ou donne un cas d'exemple de ce qui est litigieux ou pas très "honnête" de l'application pour qu'ils se fassent virer ?

avatar byte_order | 

D'autant que toute application permettant d'uploader sur un réseau social du contenu tombe elle aussi sous le coup de cette clause : il suffit que l'utilisateur publie, via cette fonction quasi universelle dans ce domaine, du contenu dont il n'a pas les droits. Une photo, une musique, une vidéo, etc...

Si toutes les applications qui permettent de modifier du contenu sur des réseaux sociaux sans autorisation des tieres parties concernées devaient être virées du MAS, c'est bien simple, elles le seraient toutes.

On attend donc que les 39 et quelques autres apps macOS de type "clients pour Instagram", toutes dans la même "infraction" que Flume, soit également virée... Pareil pour Twitter, Facebook, Flickr, etc.

Je parie que celles payantes ne le seront pas, pourtant.

A noter que "l'infraction" est totalement ridicule vu que Instagram est parfaitement en mesure d'interdire à tout client n'utilisant uniquement que ses API de consultations leurs accès, c'est d'ailleurs ce qu'ils ont mis en place depuis juin 2016. Et visiblement, suite a la v2.0 de flume, celle-ci permettant de produire également du contenu, Instagram ne l'avait pas bloqué.

Après, passer un pacte avec le diable, toussa, hein...

avatar Benitochoco | 

C'est un client Instagram, oh mon dieu le AppStore est vide ! Franchement, c'est un peu une marotte cette fausse fuite du Store ?

avatar byte_order | 

C'est qu'un droit, oh mon dieu le pays est devenu sans aucun droit !
Franchement, c'est un peu une marotte cette fausse suppression des droits dans ce pays...

Vous savez comment bouillir une grenouille vivante ?
Voilà.

C'est pas l'ampleur de chaque changement qui est toujours important, la tendance peut l'être encore plus.

avatar Benitochoco | 

Chapeau, des analogies un peu extrêmes. Heureusement, vous pourrez vous soulager dimanche !

avatar byte_order | 

Une analogie est souvent extrême, c'est son intérêt et son ressort rhétorique.

Il reste que vous semblez trouver normal de ne rien dire face à des petites atteintes lentes, minuscules voire, si on prend au mot votre commentaire, fausses, à certaines pratiques jusqu'ici assez libres mais repris sous contrôle par quelque uns pour leur intérêt particulier à eux et, que vous le vouliez ou non, c'est cette indifférence (ou ce renoncement à ne pas y être indifférent) qui amène certains changements radicaux, goutte après goutte, que l'on découvre dans leur ensemble que quand il est trop tard pour avoir encore le droit de s'en indigner (qui est aussi un droit qui ne va pas de soit, mais s'obtient que si on se donne les moyens de l'avoir).

Regardez l'évolution du pouvoir en Turquie, tiens, plutôt que me regardez, moi.

avatar debione | 

Ah! LA fameuse politique des petits pas... Ca marche toujours...

On récolte vos données, c'est pas grave on ne va pas les partager (et plop apparaisse des assurances qui conditionne au nombre de mètre parcourus à pied par jour les primes)

On à vos empreintes? Pas grave, on se bat pour la protection des données (quoi? tout système est hackable? Pas grave les gars, vous aurez qu'à vous passer les doigts à la soude, et hop, vous aurez de nouvelles empreintes...

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