Cet automne, Apple nous a un peu pris par surprise : le premier Mac équipé d'une puce M5 n'est ni le très populaire MacBook Air ni le Mac mini ou l'iMac, mais bien le MacBook Pro 14 pouces de base. C’est étonnant, car depuis son arrivée en 2023, c'est un ordinateur portable qui ne semble pas vraiment trouver sa place dans la gamme. S’il n’a pas de puce Pro ou Max surpuissante comme les autres MacBook Pro, il reprend néanmoins leur écran mini-LED d'excellente qualité et leur refroidissement actif. La nouvelle version M5 bouge un peu les lignes : il est (logiquement) plus rapide que son prédécesseur, mais il devrait aussi creuser l'écart avec le futur MacBook Air M5. Tous les détails dans notre test du MacBook Pro M5.

Un ordinateur presque ennuyeux, qui ne change pas physiquement
Le MacBook Pro M5 reprend l'esthétique introduite par le MacBook Pro M1 Pro de 14 pouces, sorti en 2021. Il a les mêmes dimensions que les autres modèles depuis, avec 1,55 cm d'épaisseur et un design industriel assez massif qui donne toujours cette impression bizarre d'avoir un ordinateur plus lourd et plus épais que ce qu'il est réellement. C'est uniquement une impression, mais le simple fait de prendre en main un MacBook Pro de 2017 suffit à la raviver : les lignes droites et presque anguleuses des générations récentes ne luttent pas face aux courbes des anciens Mac.

La structure interne de ce MacBook Pro le rend un peu plus léger que les variantes Pro et Max : 1,55 kg contre 1,6 et 1,62 kg. Une différence essentiellement due au système de refroidissement plus simple, composé d’un seul ventilateur. La connectique, elle, ne bouge pas : une prise MagSafe 3, deux prises Thunderbolt 4 et une prise jack analogique à gauche ; une sortie HDMI, une troisième prise Thunderbolt 4 et un lecteur de cartes SD à droite. C'est un compromis qu'Apple a choisi depuis plusieurs générations et qui est suffisant pour la majorité des usages, même si vous devrez peut-être encore brancher un adaptateur USB-C vers USB-A en 2025. Certains constructeurs d'accessoires proposent en effet toujours des prises USB-A, généralement pour des raisons de coûts.


Le clavier est toujours aussi efficace, très stable et avec des touches de bonne taille, même pour les touches des fonctions. L'ordinateur reste évidemment équipé d'un capteur Touch ID et le rétroéclairage est précis. Ce MacBook Pro M5 ne change rien à une équipe qui gagne et les problèmes liés aux claviers papillons des modèles des années 2010 font définitivement partie du passé. Le trackpad ne bouge pas, et c'est une bonne nouvelle : le pavé tactile avec un retour haptique demeure excellent, suffisamment grand pour les gestes proposés par macOS et réagit extrêmement bien. C'est un des avantages évidents des Mac depuis de nombreuses années face aux PC, dont la qualité des trackpads est variable. Il est aussi parfaitement délimité : Apple n'a pas suivi Dell, qui a décidé de cacher entièrement la zone tactile sur certains modèles.

Pour Apple, les professionnels n'aiment manifestement pas les couleurs : le MacBook Pro M5 n'est disponible qu'en gris clair (argent) ou en gris foncé (noir sidéral). C'est un peu dommage face aux couleurs des iMac ou même à celles (pas très voyantes) des MacBook Air. Nous avons testé le modèle noir, et il a un défaut assez récurrent chez Apple : les traces de doigts sont visibles sur l'aluminium. Ce n'est pas aussi important que sur le MacBook Air M2 minuit, qui avait tendance à marquer rien qu'en le regardant, mais les traces restent observables et vous aurez peut-être besoin d'une chiffonnette pour le nettoyer régulièrement.

Sur le plan matériel, ce MacBook Pro M5 est donc presque ennuyeux : un peu trop sobre, un peu trop massif visuellement, et identique aux modèles des quatre dernières années. Ce n'est pas nécessairement un reproche : tout le monde n'attend pas un ordinateur coloré, original et qui change à chaque itération, avec les problèmes éventuels que les évolutions peuvent amener. Le design d'Apple est réfléchi, abouti et efficace. Il est probablement insipide, dans un sens, mais ce n'est pas péjoratif dans l'absolu : il s'agit d'un outil de travail.
Toujours une encoche… et toujours pas de Face ID
Avant de passer à la puce M5, parlons de l'écran. Il est parfaitement calibré, offre une définition suffisante (3 024 x 1 964 pixels, configuré en @2x par défaut, soit 1 512 x 982 px) et est compatible ProMotion. Par défaut, il propose un rafraîchissement variable qui peut atteindre 120 Hz, mais il peut aussi être fixé sur des valeurs standards (notamment 48 Hz pour les films, 50 Hz et 60 Hz). Nous avons mesuré un deltaE moyen de 1,4 avec notre sonde Spyder X2 Elite (si la valeur est sous 3, les couleurs semblent justes), une luminosité maximale de 600 nits en usage courant (l'écran peut monter à 1 000 nits en cas de besoin, 1 600 nits en HDR) et un point blanc à 6 500 K. En clair, la dalle est de très bonne facture, comme souvent.











