GM n'a pas du tout apprécié travailler avec Apple autour de CarPlay

Nicolas Furno |

Dans un long article, Bloomberg revient sur l’abandon de CarPlay par GM annoncé l’an dernier et entré en vigueur à l’automne dernier aux États-Unis. Les journalistes détaillent les motivations du constructeur américain historique, que l’on connaissait déjà en grande partie : quelques fausses excuses, offrir une meilleure expérience et surtout l’espoir de générer des revenus additionnels liés aux services associés.

Les smartphones sont des bâtons dans les roues des constructeurs automobiles

Les smartphones sont des bâtons dans les roues des constructeurs automobiles

L’article s’intéresse aussi aux relations de travail entre Apple et GM, ou plutôt à l’absence de relation justement et ce, dès le départ. CarPlay a été présenté à plusieurs constructeurs automobiles autour de 2012 et 2013, dont General Motors qui a été invité à Cupertino pour une démonstration de la nouveauté à venir. Mené par Greg Joswiak qui était à l’époque en charge uniquement du marketing de l’iPhone, de l’iPod et d’iOS sous les ordres de Phil Schiller, l’entretien aurait davantage ressemblé à un dialogue de sourds si l’on en croit les sources du site. Greg Joswiak aurait notamment répondu sèchement à un responsable de GM qui voulait expliquer la complexité des développements dans l’industrie automobile, en notant qu’Apple a bien réussi à créer un smartphone en un temps record.

Le tableau de bord de la Blazer EV de Chevrolet, la première voiture du groupe GM à reposer sur le nouveau système d’exploitation maison qui a fermé la porte à CarPlay. Image Chevrolet.

Cette confiance en ses propres produits ne surprendra probablement aucun lecteur ici. Les responsables de GM auraient en revanche été étonnés du manque d’écoute de la part d’Apple et de la méthode de Cupertino, où ses conditions sont imposées sans négociation possible. D’ailleurs, contrairement à Google qui a signé un contrat avec tous les constructeurs automobiles pour apporter Android Auto1, Apple ne voulait même pas signer de contrat. Son idée était de donner une liste d’exigences techniques pour que CarPlay puisse fonctionner dans les voitures, sans intérêt pour une réelle collaboration et persuadée de la supériorité technique de sa solution.

Comme les journalistes de Bloomberg le rappellent bien, ce n’est pas ainsi que les affaires se font traditionnellement dans l’industrie automobile. Surtout pour GM, un géant américain qui avait l’habitude de dicter ses conditions auprès de ses sous-traitants et qui ne pouvait même plus faire de suggestions. Un ancien responsable se souvient d’une fois où l’entreprise voulait suggérer un changement d’interface afin de minimiser la gêne du conducteur sur la route. Un ingénieur d’Apple aurait fermé la porte à toute discussion, en expliquant que leur système était meilleur et que GM n’avait qu’à suivre les consignes sans discuter.

Face à de telles relations, la présentation du nouveau CarPlay qui devait gérer tous les écrans du tableau de bord a fait office de signal d’alarme chez GM. Le constructeur a décidé d’abandonner entièrement CarPlay, non seulement le nouveau, mais aussi l’ancien, pour créer sa propre interface sur le modèle de Tesla ou de Rivian. Même s’il utilise Android Automotive (devenu Google Built-in) sous le capot, c’est un système entièrement géré par GM, sans place pour un acteur tiers.

Les débuts ont beau avoir été difficiles, comme le rappelle d’ailleurs l’article avec quelques exemples concrets, le constructeur américain maintient sa stratégie jusque-là et espère convaincre ses clients que son système peut être meilleur que CarPlay et Android Auto.


  1. Des contrats qui, au passage, essayaient de collecter le plus possible de données sur tout et n’importe quoi, y compris l’activation des essuie-glaces. GM, l’un des plus gros constructeurs aux États-Unis, aurait refusé avec succès de céder ces informations, mais on imagine que d’autres entreprises ont été contraintes de céder face aux exigences de Google.  ↩︎

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En 2019, Microsoft se disait très inquiète des capacités de Google niveau IA

Félix Cattafesta |

L’investissement de plusieurs milliards de dollars de Microsoft dans OpenAI n’est pas sorti de nulle part. Business Insider a fouillé dans les mails d’une récente affaire antitrust concernant Google et révélé que Microsoft se disait « très inquiète » de voir son rival bien en avance dans le domaine en juin 2019. « Nous avons plusieurs années de retard sur la concurrence en termes d'échelle d'apprentissage automatique » écrivait à l’époque Kevin Scott, le CTO de Microsoft dans une conversation avec Bill Gates et Satya Nadella à propos d’OpenAI.

Le CTO y détaillait alors comment il avait fallu 6 mois à Microsoft pour reproduire les performances du modèle linguistique BERT de Google, faute d’infrastructure « à la hauteur de la tâche ». La fonction d’autocomplétion de Gmail est évoquée, décrite par Kevin Scott comme « effroyablement efficace ». Il explique :

Nous avons des spécialistes en ML très intelligents dans Bing, dans l'équipe de vision et dans l'équipe de reconnaissance vocale. Mais les équipes de deep learning au sein de chacune de ces grandes équipes sont très petites, et leurs ambitions ont également été limitées, ce qui signifie que même si nous commençons à leur fournir des ressources, elles doivent encore passer par un processus d'apprentissage pour passer à l'échelle supérieure. Et nous avons plusieurs années de retard sur la concurrence en termes d'échelle de ML.

Si Microsoft s’inquiétait de l’avance de son concurrent en 2019, elle a depuis bien rattrapé son retard. L’entreprise a été la première à proposer un tchatbot IA grand public quand le lancement du Bard de Google quelques mois plus tard a surtout fait parler de lui pour une grosse erreur de communication. L’intégration de l’IA dans Windows et la mise à disposition gratuite de certains services d’OpenAI a bien aidé à donner l’impression qu’elle était en tête dans la course, même si tout cela n’a pas forcément participé à faire décoller Bing. Google est évidemment toujours sur le créneau, ayant récemment lancé ses modèles Gemini.

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Utilitaire : BetterMouse veut vous faire reprendre en main votre souris

Félix Cattafesta |

Les produits Logitech sont sympathiques, mais ils ont un gros défaut : ils impliquent souvent d’installer une myriade d’applications toutes plus lourdes les unes que les autres pour être personnalisés. Récemment, l’entreprise s’est fait remarquer après l’ajout de fonctions d’IA dans Options+ qui en a énervé plus d’un. Heureusement, des alternatives plus légères existent pour configurer votre souris. BetterMouse se présente ainsi comme un équivalent « riche en fonctionnalités, léger, optimisé en termes d'efficacité et, surtout, sûr au niveau confidentialité » aux solutions propriétaires.

L'interface de BetterMouse.

L’app permet de modifier différents aspects, à commencer par le défilement. Plusieurs points peuvent être personnalisés à l’aide de taquets ajustables venant retoucher la fluidité, la vitesse ou encore l’accélération du « scrolling ». Il faudra faire plusieurs essais avant de trouver une configuration optimale, mais le jeu en vaut la chandelle si vous aviez pris l’habitude de vous arracher les doigts pour faire défiler de longues pages.

BetterMouse peut également servir à modifier la vitesse de votre curseur avec précision, mais aussi à réattribuer les différents boutons. De multiples actions sont proposées, allant du simple défilement horizontal au ⌘Clic en passant par un zoom, voire même une mise en pause de la musique ou le lancement d’une app. Les options sont nombreuses, et il est même possible de se créer une liste d’exception pour modifier le comportement de la souris dans certains programmes. On regrettera juste le manque de traduction de l’app, ainsi qu’une interface pas forcément évidente à prendre en main.

BetterMouse mérite un téléchargement si vous avez une souris sur votre Mac et que vous voulez aller plus loin niveau personnalisation. Le programme permet également de se passer du très lourd Logi Options+, ce qui est toujours ça de gagné. BetterMouse offre une période d’essai de 7 jours et est ensuite facturé 8 $ pour une licence couvrant 5 appareils. Il nécessite macOS 11 et d’avoir désinstallé au préalable les différents utilitaires liés aux souris. La commande permettant de passer un coup de balai est présente sur le site du développeur.

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Tesla propose une option pour gérer le délestage dynamique avec le Wall Connector

Nicolas Furno |

Le Wall Connector de Tesla est une borne de charge destinée à tous les véhicules électriques qui présente l’avantage d’être plutôt bon marché avec son tarif affiché de 535 €. Pour ce prix, vous aurez un câble T21 associé au bouton qui permet d’ouvrir la trappe des voitures de Tesla, même si l’appareil peut charger n’importe quel véhicule équipé avec ce connecteur. C’est aussi une borne connectée qui permet de contrôler son fonctionnement depuis l’app mobile de Tesla, mais ce n’est pas une borne qui proposait du délestage dynamique jusque-là.

Le Wall Connector en fonctionnement, ici pour une Model Y américaine. Le modèle européen est fourni avec une prise T2, c’est le même produit par ailleurs. Image Tesla.

Le délestage dynamique est une fonctionnalité bien pratique qui permet de réduire automatiquement la puissance délivrée par une borne en fonction de la consommation du logement. Avec une installation classique monophasée, le Wall Connector peut demander jusqu’à 7,4 kW de puissance pendant la charge et jusque-là, c’est ce que la borne demandait en permanence, quitte à dépasser la limite de votre abonnement si le chauffage, un chauffe-eau et d’autres équipements gourmands tournaient en parallèle. Grâce au délestage, une borne peut réduire sa puissance quand c’est nécessaire et ainsi garantir que l’on reste sous la limite du logement.

En ne proposant pas cette fonction, le Wall Connector obligeait à prendre un gros abonnement et à bricoler. Chez moi, j’ai mis en place un délestage dynamique grâce à Home Assistant, en faisant varier la puissance demandée grâce à une automatisation, comme je l’avais détaillé dans cet article de la série :

Découvrez Home Assistant : les automatisations avancées à travers trois exemples

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Ce bricolage n’est plus nécessaire, même s’il faut ajouter un accessoire vendu sur Amazon, étrangement. Il s’agit d’un compteur à pince ampèremétrique qui surveille la consommation de tout le logement en temps réel et ajuste la puissance délivrée par la borne en se connectant a priori sur sa carte-mère. Ce produit vendu 225 € est indiqué comme fonctionnant exclusivement avec le Wall Connector de Tesla, même s’il a été conçu par l’entreprise canadienne Neurio. Les électriciens qui installent la borne pourront aussi ajouter le compteur si vous souhaitez bénéficier du délestage dynamique.

L’accessoire conçu par Neurio en partenariat avec Tesla, à ajouter à son installation pour bénéficier du délestage dynamique. Image Amazon.

Le Wall Connector avec délestage dynamique revient ainsi à 760 € pour le matériel, sans compter le prix de l’installation qui peut être assez élevé. Cela reste correct pour une borne capable de monter à 22 kW en triphasé, qui est connectée et associée à un câble T2 de 7 mètres et qui gère désormais le délestage.


  1. Attaché à la borne, ce qui est un problème en France, où la norme impose soit un câble détachable, soit un obturateur physique. Pour être dans les clous, le constructeur préconise d’ajouter une prise P17 avec obturateur.  ↩︎

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Refurb : jusqu'à -720 € sur le Mac Studio 2023

Florian Innocente |

Le Mac Studio de l'actuelle génération est de retour sur le refurb où il n'est présent que très occasionnellement. Et c'est une machine qui ne profite pour ainsi dire jamais de promotions chez les revendeurs. Les remises du reconditionné n'en sont que plus intéressantes.

Test du Mac Studio 2023 : le même en M2 ?

Test du Mac Studio 2023 : le même en M2 ?

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Google a payé 20 milliards pour être le moteur de recherche par défaut de Safari en 2022

Nicolas Furno |

Cette fois, ce n’est plus une spéculation : grâce au procès en cours entre le Département de justice américain (DOJ) et Google, on connaît la somme payée par Alphabet à Apple pour faire de son moteur de recherche le choix par défaut dans Safari. En 2022, la Pomme a ainsi été payée 20 milliards de dollars par Google pour conserver ce choix par défaut dans son navigateur web, comme en témoignent des documents rendus publics dans le cadre du procès. C’est Eddy Cue en personne qui a confirmé la somme reçue pour 2022.

Cette place a rapporté 20 milliards de dollars à Apple rien qu’en 2022. Image MacGeneration.

C’est la première fois qu’une somme est officiellement connue, alors qu’il fallait jusque-là s’en tenir à des estimations. Pour 2021, par exemple, on parlait de 15 milliards de dollars pour l’accord secret entre les deux entreprises. Apple comme Google espéraient d’ailleurs garder les sommes secrètes malgré le procès en cours, une demande qui n’a manifestement pas été satisfaite. Il faut dire que le Département de justice américain essaie de prouver que la place de numéro un de Google est la conséquence de décisions illégales et l’accord avec Apple est l’un de ses arguments.

Une phase du procès touche à sa fin cette semaine, puisque l’on attend les conclusions de Google et du DOJ aujourd’hui et demain. La décision est attendue dans le courant de l’année, sans plus de précision à ce stade.

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