General Motors fait parler de lui depuis quelques semaines, car le géant américain a décidé d’abandonner CarPlay et Android Auto qu’il prenait pourtant en charge dans ses voitures depuis des années. Celui qui a longtemps été le plus gros constructeur de voitures aux États-Unis et même dans le monde était l’un des premiers partenaires d’Apple pour le lancement de la nouveauté en 2014. Un an plus tard, GM faisait même figure d’exemple : il proposait le plus grand nombre de véhicules avec la fonction, l’entreprise américaine se félicitait de son choix et annonçait généraliser CarPlay à toute sa production.
Près de dix ans plus tard, l’ambiance est bien différente. Alors que le groupe américain compte effectuer son retour en Europe avec sa gamme entièrement électrique, il a annoncé son intention de ne plus proposer CarPlay et Android Auto à partir de 2024 dans ses véhicules électriques. Cela commencera avec la Chevrolet Blazer EV, un SUV électrique qui concurrencera la Model Y de Tesla ou encore la Mach-E de Ford. Son habitacle accueille deux écrans, l’un de 11 pouces derrière le volant et l’autre de pas moins de 17,7 pouces au milieu du tableau de bord, et ils afficheront exclusivement le système d’exploitation conçu par GM.
L’entreprise ne part pas de zéro, puisqu’elle fait partie des nombreux constructeurs automobiles à avoir fait confiance à Google. Android Automotive servira en effet de base à GM pour concevoir l’interface destinée aux écrans de ses véhicules. Il s’agit d’un système d’exploitation complet basé sur Android, à ne pas confondre avec Android Auto qui se contente de projeter l’écran d’un smartphone Android, comme pour CarPlay avec celui d’un iPhone.
Android Automotive : Google bien parti pour remporter la bataille des OS de voiture
À l’inverse, Android Automotive est installé dans l’ordinateur de bord du véhicule et il gère l’ensemble des écrans intégrés au tableau de bord. Il sert à l’infodivertissement, à gérer la climatisation et le chauffage de l’habitacle ou des sièges, à fournir les itinéraires en tenant compte des charges ou encore à ajuster les réglages de la voiture. Grâce à cette base, le constructeur américain n’a pas besoin de partir d’une feuille vierge pour créer son propre système d’exploitation. Il pourra néanmoins le modifier à sa sauce, c’est un des points forts du système fourni par Google. Ce qui permettra à GM de désactiver la possibilité de projeter l’interface générée par un smartphone.
Google ne bloque ni Android Auto — on pouvait s’en douter — ni CarPlay par défaut. Les constructeurs qui ont adopté Android Automotive permettent jusque-là à leurs clients de projeter l’écran de leur smartphone. C’est le cas chez Renault dans la Megane E-Tech tout comme dans les Volvo et Polestar du groupe Geely, pour donner quelques exemples. Mais puisque les constructeurs peuvent modifier le système comme cela les arrange, ils peuvent aussi choisir de bloquer cette fonctionnalité et c’est ce que GM compte faire.