Alors que l’Australie a déjà pris les devants en instaurant une interdiction des réseaux sociaux en-dessous de 16 ans, l’Europe semble de plus en plus y réfléchir, et à la pointe de ce mouvement se trouvent la France, l’Espagne et la Grèce, comme l’a remarqué Bloomberg.

Gabriel Attal avait déjà jeté la première pierre début mai indiquant souhaiter, entre autres mesures, l’interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans. Ce n’était, semble-t-il, que l’ouverture des hostilités envers TikTok et consorts.
Durant son interview fleuve de ce mardi, Emmanuel Macron a fait part de son avis concernant les réseaux sociaux et leur influence sur la jeunesse française :
Il faut protéger nos enfants et donc je suis pour ma part favorable – et je pense qu’il faut y aller – à ce que nos enfants, nos adolescents soient protégés, [...] et donc qu’on impose une vérification de l’âge dans les réseaux sociaux. [...] Qu’en dessous de 15 ans, on n’ait pas accès [aux réseaux sociaux].
Si l’avis du président français sur la question est clair, il semble le partager avec au moins l’Espagne et la Grèce, et les trois pays comptent bien faire valoir cette vision auprès de l’Union européenne, qui peut grâce au DSA imposer aux réseaux sociaux une vérification obligatoire de l’âge.
Le premier ministre espagnol Pedro Sanchez a lui aussi fait part de ses inquiétudes durant le World Economic Forum de Davos en février :
Une identité réelle pour chaque utilisateur de réseaux sociaux – c’est le seul moyen d’être sûrs que les mineurs n’accèdent pas à du contenu inapproprié.
Le responsable hispanique ne souhaite pas pour autant la disparition des réseaux sociaux, bien au contraire : selon lui, ils sont « une ressource pour l’humanité, au même titre que les océans » et doivent donc être protégés.
La Commission européenne et quelques membres de celle-ci ont déjà commencé l’étude de programmes pilotes allant dans le sens d’un plus grand contrôle parental et de l’âge d’accès aux réseaux sociaux, mais une unification des règles dans l’UE aurait le mérite de créer un bloc solide pour imposer des limites.
S’ils devaient être entendus par l’Union européenne et qu’une vérification de l’âge était rendue obligatoire pour les citoyens de l’UE, cela n’ira pas sans frictions avec les États-Unis d’Amérique, où les patrons des réseaux sociaux tels Mark Zuckerberg pour Meta ou encore Elon Musk pour X sont très proches du pouvoir en place.