La guerre aux débauchages des experts en IA est déclarée dans la Silicon Valley. Meta est un expert de la pratique, ayant par exemple dégainé 200 millions de dollars pour récupérer le chef des modèles d’IA d’Apple. En face, les entreprises doivent s’assurer de cajoler leurs employés. Pour ce faire, OpenAI a lancé une prime « spéciale » de plusieurs millions de dollars la veille du lancement du tout frais GPT-5.

« Comme nous l'avons mentionné il y a quelques semaines, nous avons examiné la rémunération de nos équipes techniques compte tenu de l'évolution du marché », a écrit Sam Altman dans un message envoyé aux employés d’OpenAI. Il y a ensuite annoncé une « prime spéciale unique » qui sera attribuée à différents chercheurs et ingénieurs logiciels travaillant dans les domaines de l'ingénierie appliquée ou de la sécurité. « Nous avons bien l'intention de continuer à augmenter les rémunérations à mesure que notre entreprise continue de progresser », ajoute-t-il.
Selon The Verge, environ 1 000 employés (soit à peu près un tiers du personnel d'OpenAI) sont éligibles. Les bonus varient selon l’ancienneté et les rôles occupés : les chercheurs les plus convoités auront droit à plusieurs millions de dollars, là où les ingénieurs en recevront quelques centaines de milliers. Ces primes seront versées chaque trimestre au cours des deux prochaines années, avec la possibilité de toucher l'argent sous forme d'actions OpenAI, en espèces ou sous une forme mixte. OpenAI se prépare aussi à laisser davantage d’employés revendre leurs parts, ce qui devrait leur permettre d’empocher un joli pactole.
Ces annonces tombent alors qu’OpenAI peine à garder ses employés. Shengjia Zhao, l’un des créateurs de ChatGPT, est récemment passé chez Meta pour y devenir directeur scientifique. L’entreprise aurait contacté une centaine d’employés d’OpenAI et réussi à en débaucher au moins 10. Mark Zuckerberg aurait également tenté de racheter la startup de l’ex-CTO d’OpenAI Mira Murati, nommé Thinking Machines. Face à son refus, il aurait alors lancé une large offensive pour débaucher les meilleurs profils… sans succès.
Selon le Wall Street Journal, Meta a proposé un package pouvant atteindre 1,5 milliard de dollars sur six ans à Andrew Tulloch. Le cofondateur de Thinking Machines déjà passé chez Meta aurait refusé l’offre, tout comme ses collègues. Plusieurs raisons expliquent ces refus : certains préfèrent travailler pour des entreprises plus petites, quand d’autres pensent qu’ils feront progresser la technologie plus vite là où ils sont. D’autres restent par loyauté envers leur équipe et désapprouvent l’idéologie de Meta, dont la rentabilité est liée au business de la publicité.
Chez Apple, la situation semble être compliquée. Meta a réussi à débaucher Ruoming Pang, chef des modèles d’IA d’Apple. Deux personnes travaillant sous ses ordres ont également plié bagages pour un total d’une douzaine de départs. L’équipe chargée des modèles fondamentaux d'Apple serait relativement petite, comptant environ 50 à 60 personnes.