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Le Mac n'est (bientôt) plus un PC comme un autre

Christophe Laporte

Monday 20 November 2017 à 20:30 • 164

Mac

L'iMac Pro devrait être la dernière surprise de cette année. On espère qu'elle sera aussi bonne que les AirPods, arrivés dans les derniers jours de l'année 2016, et qui avaient été une divine surprise. Au vu des révélations de ce week-end, l'arrivée de cette machine pourrait faire date.

À vrai dire, on regrette qu'Apple ne consacre pas un petit keynote à son nouveau monobloc pour le présenter en détail. En tout cas, cela ne semble pas être la tendance au vu des propos de Craig Federighi. Car cet iMac Pro semble incarner une tendance lourde initiée par les MacBook Pro Touch Bar.

iMac Pro : qui joue le rôle de coprocesseur ?

Le Mac est de moins en moins un PC comme un autre. Si le phénomène Hackintosh a pu prendre une certaine ampleur ces dernières années, c'est parce que d'un point de vue matériel, le Mac était un PC comme un autre. Voilà douze ans que cet état de fait dure. Mais depuis quelques années déjà, avec la montée en puissance des systèmes sur puces pour iPhone et iPad, on se dit que l'avenir pourrait s'écrire autrement, qu'Apple pourrait prendre des chemins à la fois plus fermés et plus originaux.

Cette voie, c'est celle que semble prendre lentement mais surement l'iMac Pro. Car contrairement à ce que l'on a tendance à entendre, le coprocesseur, ce n'est pas la puce d'Apple, mais c'est le processeur d'Intel.

C'est la puce A10 Fusion à qui incombe le processus de démarrage, les problématiques toujours plus importantes de sécurité ou encore l'accès au matériel. Pour l'utilisateur, cette puce servira avant tout à faire fonctionner Dis Siri et éventuellement un Face ID ou un Touch ID (s’il y en a un), mais dans les faits, l'A10 Fusion en fera beaucoup plus.

Ces puces sont amenées à jouer un rôle grandissant. Dans ces prochains portables, ce sont elles qui devraient s'occuper de la gestion de l'économie d'énergie (lire : Vers plus d'ARM et moins d'Intel dans les prochains MacBook Pro) . Le rôle du processeur Intel apparait de plus en plus limité. Son job finalement, c'est de faire fonctionner dans son coin les apps macOS, tout en étant soigneusement encadré par la puce de l'iPhone 7. Mais ce n’est plus lui le chef d’orchestre. De là à imaginer que d'autres puces pourraient faire tourner d'autres systèmes et qu'Apple pourrait se lancer dans une transition, il n'y a qu'un pas qu'on se gardera bien de franchir du moins pour le moment.


Reste à voir si ces puces seront appelées à jouer d'autres rôles. Pourrait-on leur confier certaines tâches où les processeurs Ax sont plus performants que les processeurs Intel ? Est-ce qu'Apple pourrait aller encore plus loin en matière d'architecture avec les Mac Pro ? Sachant que les prix de ces machines sont toujours très élevés, Apple peut oser des architectures beaucoup moins standard et plus originales que sur un Mac mini à 500 $.

Back to the Mac version hardware

Ce qui est intéressant à noter, c'est qu'après avoir connu un "Back to the Mac" sur le plan logiciel, Apple est en train d'utiliser cette recette, mais sur le plan matériel. D'un point de vue architecture, l'iMac Pro ou les MacBook Pro Touch Bar commencent à se rapprocher des stations NexT, qui faisaient un grand usage de ces puces spécialisées (lire : Ce que préfigure le co-processeur M7 d'Apple) .

Ce phénomène de balancier chez Apple est assez fascinant. Pendant plus de 20 ans, l'architecture du Mac était très différente des PC, d'abord avec ses processeurs 68x00, puis avec les PowerPC. Elle a d'une certaine manière capitulé en 2005 ou dit autrement fait preuve de pragmatisme, en signant la paix avec Intel. Elle pensait à juste titre que la supériorité de macOS sur Windows lui permettait de faire cette transition, qui s'avérait tout bénéfice, car en plus venait se greffer la carte de la compatibilité. Si à cela, on ajoute son savoir-faire en matière de design, on obtient la recette qui a fait le succès du Mac ces dernières années. Apple écoule aujourd'hui plus de Mac en un trimestre qu'en un an en 2005.

Mais on l'a vu sur le front des smartphones, jouer uniquement la carte du logiciel pour se distinguer ne suffit plus. Si l'iPhone n'a pas trébuché face à la concurrence, c'est parce qu'Apple a renforcé comme jamais sa maitrise et son expertise sur le matériel. Et c'est sans doute la différence entre les deux époques, Apple ne dépend plus d'un partenaire pour ses processeurs, elle a pris son destin entre les mains. Et en l'espace de quelques années, sa division de conception de processeurs est devenue l'une des plus performantes au monde, si ce n'est la plus performante. C'est ce savoir-faire qui peut lui permettre de faire toute la différence, et d'amener le Mac vers de nouveaux horizons.

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