IBM : Ginni Rometty quitte son poste de CEO

Mickaël Bazoge |

Virginia « Ginni » Rometty va laisser son fauteuil de CEO d'IBM à Arvind Krishna, qui est actuellement vice-président de la division Cloud and Cognitive Software au sein du géant des services informatiques. Le passage de flambeau aura lieu le 6 avril. Rometty restera au conseil d'administration jusqu'à la fin de l'année, puis elle prendra sa retraite après une carrière de 40 ans au sein de Big Blue.

Ginni Rometty. Image : Asa Mathat / Fortune Live Media, cc-by-2.0.

Arvind Krishna, 57 ans, a joué un rôle crucial dans l'acquisition par IBM de Red Hat en octobre dernier, pour la coquette somme de 34 milliards de dollars (!). James Whitehurst, le CEO de l'éditeur logiciel et actuel vice-président d'IBM, va d'ailleurs prendre la place de Rometty en tant que président du conseil d'administration.

En poste en tant que CEO depuis 2012, Ginni Rometty a supervisé l'acquisition de 65 entreprises, et elle a développé les technologies d'intelligence artificielle (le fameux Watson), le nuage, la sécurité et les données. En 2014, elle et Tim Cook concluaient un accord pour promouvoir les solutions professionnelles pour l'iPhone et l'iPad. Les boursicoteurs retiendront de leur côté que depuis 2012, l'action IBM a perdu 26% alors que le Nasdaq gagnait 257% !

Quoi qu'il en soit, c'est une personnalité importante du secteur de l'informatique qui va quitter le milieu. Les femmes sont très rares dans les hautes sphères des grandes entreprises des technologies.

Tags
#IBM
avatar MKO | 

Ok l’action a baissé mais combien ibm a gagné d’argent durant ce laps de temps ?
Et 34 millards pour RH pour faire quoi au final ?

avatar occam | 

@MKO

"34 millards pour RH pour faire quoi au final ?"

Pour secouer la boîte, et son cloud.
https://cloudwars.co/ibm-q3-results-red-hat-stakes-enormous/

La double casquette d’Arvind Krishna, Cloud and Cognitive Software, est trompeuse : les structures historiques, les lignes de démarcation internes à l’intérieur d’IBM sont encore trop figées, trop déterminées par l’organigramme, pas assez par les solutions à offrir. Ray Wang posait récemment la bonne question : est-ce qu’il reste suffisamment de « Red » dans Red Hat pour faire bouger Big Blue ?

avatar oomu | 

"Et 34 millards pour RH pour faire quoi au final ?"

comment ça pour quoi ?

et bien pour consolider la maitrise de Linux et de clients industriels par IBM. Redhat est un acteur majeur de solutions serveurs, cloud, etc.

avatar IceWizard | 

@MKO
"Et 34 millards pour RH pour faire quoi au final ?"

Avec 34 milliards, on peut éliminer la faim dans le monde, coloniser Vénus, vaincre la myxomatose du panda ! Encore une entreprise sans aucune conscience sociétale, se concentrant juste sur des futilités consuméristes ..

avatar Ramlec | 

@IceWizard

Je ne sais pas pour la faim dans le monde et la myxomatose mais 34 milliards ça me parait léger pour coloniser Vénus

avatar IceWizard | 

@Ramlec

Jupiter, alors ?

avatar Ramlec | 

@IceWizard

Ça devrait se faire, selon certaine personne Jupiter est située pas loin des Champs Élysées

avatar Phiphi | 

« Ginni Rometty a supervisé l'acquisition de 65 entreprises »

Et le dégraissage de combien de milliers de têtes dans les cheptels d’employés dans le monde ?

avatar Trillot Bernard | 

@Phiphi

Si c'est une accusation c'est que vous avez la réponse, alors donnez-la nous, ça nous intéresse. Merci.

Si c'est juste de la malveillance, alors taisez-vous.

avatar arm07 | 

En mars 2016, 5000 employés. En juin 2019, 1700 employés. Depuis 2012, 20000 employés de plus de 40 ans (ce qui a entrainé une plainte pour discrimination). IBM a plus de 300000 employés donc c'est à mettre en perspective mais il y a définitivement eu des licenciements sous l'ère Rometty.

avatar Trillot Bernard | 

@arm07

Merci

avatar Phiphi | 

@Trillot

Et non je n’avais pas les chiffres en tête. On peut qualifier cela de malveillance si on veut, mais on a quand même affaire à une entreprise coutumière des plans sociaux, délocalisations, et qui considère que statistiquement, il y a toujours le même pourcentage de mauvais dans sa population, d’une année sur l’autre, a écrémer.

avatar Trillot Bernard | 

@Phiphi

La motivation pour une entreprise comme IBM. à supprimer son personnel résulte de l'incroyable disruption qu'elle a subi pour n'avoir pas compris assez vite l'émergence de ma microinformatique. Il ne faut pas oublier que jusque dans les premières années 1980 elle était de très très loin la première entreprise mondiale du secteur. Son bénéfice était plus important que le chiffre d'affaire de son challenger le plus proche.
Le dégonflement de l'entreprise était inéluctable, sinon, l'intégralité de l'entreprise y serait passée.

avatar Phiphi | 

@Trillot

C’est quand même l’entreprise qui a osé lors de la récession de 2008 éditer des plaquettes pour faire savoir à ceux qui allaient bien entendu PROFITER de l’opportunité de DIMINUER LE NOMBRE DE TÊTES (reduce headcount) qu’ils avaient toute l’expertise et les outils permettant de ficher et trier les salariés dans cet objectif.

avatar Trillot Bernard | 

@Phiphi

Vous n'allez tout de même pas imaginer qu'une entreprise va chercher à débaucher les meilleurs de l'équipe!

avatar melaure | 

@Phiphi

Commentaire cynique de la part d’un consommateur de produits de marques qui pratiquent une évasion fiscale massive sur notre continent.

Avant de critiquer les grands patrons (chose facile chez nous, et défouloir de rigueur), regarde déjà ce que tu fais dans ta vie et comment tu gaspilles ton argent ...

avatar Phiphi | 

@melaure

Jugement de valeur que je méprise de la part d’un inconnu.

avatar Dark Phantom | 

Dommage qu’ibm ait abandonné les ordinateurs personnels. J’aimais bien leur côté solide et le petit logo (oui je suis de la génération wargames);
J’espère leur retour maintenant

avatar occam | 

@Dark Phantom

"J’espère leur retour maintenant"

En 1985 IBM était l’entreprise la plus profitable au monde, réalisant un bénéfice trimestriel de l’ordre de 6.6 milliards USD.
En 1993 IBM perdait 8 milliards USD par trimestre.
Les prix des mainframes, à l’époque encore son core business, avaient chuté de 90%. Les coûts de production de ses PC dépassaient ceux de pratiquement tous ses concurrents.

Il a fallu une série de cures draconiennes pour remettre sur pied IBM, cures dont la vente de la division PC à Lenovo fut la plus notoire, mais point la plus spectaculaire.

Plus jamais IBM ne se laissera embourber dans un domaine où les coûts externes sont déterminants, mais où IBM n’a pas les moyens de les dicter. Microsoft et Intel se sont engraissés sur le dos d’IBM, tandis que Big Blue servait uniquement de caution pour établir le label « PC ».
On ne l’a pas oublié, chez IBM, comme on n’a pas oublié la leçon d’Apple : la maîtrise du hard comme du soft pour assurer sa souveraineté. Même quand on joue la carte Open, il faut être en position de définir ce qu’est l’Open.

D’où l’acquisition de Red Hat.
D’où l’improbabilité absolue d’un retour sur le marché PC.

avatar Dark Phantom | 

@occam

Oui, bon, c’est toi qui le dis.
On pourrait aussi penser les choses radicalement autrement. Et un grand nombre d’entreprises moins puissantes qu’IBM proposent des PC de grande qualité. Microsoft et Windows ne sont pas là non plus pour l’éternité. Les choses peuvent changer assez vite : tu viens de le rappeler, dans un sens comme dans l’autre.

avatar occam | 

@Dark Phantom

"Les choses peuvent changer assez vite"

Oui, mais une infrastructure industrielle, a fortiori informatique, ne s’improvise pas. IBM, qui l’a créée, le sait mieux que quiconque.

Quant à Microsoft et Windows : que Windows ne soit pas là pour l’éternité, amen. Je l’espère. Il a fallu un quart de siècle pour que ce système devienne décent, et que ses inconvénients n’oblitèrent plus ses atouts. MS le sait. Ils font tout pour ne plus en dépendre. En interne, ils comptent les heures jusqu’au jour où ils pourront faire une croix dessus.

Mais alors, quel OS proposerait IBM ? Sur quelle architecture ? Pour faire tourner quoi ?

Répondez à ces questions, et évaluez ensuite l’intérêt objectif d’IBM de revenir sur le marché de la quincaille par tronche.
Autrement dit, du Personal Computer.

Vos réponses auront toute mon attention.

avatar Dark Phantom | 

@occam

Google avec Android a pris une place non négligeable dans le logiciel et le Personal computer encore plus personal que le pc : le smartphone. Qui connaît « l’ordinateur personnel » de demain ? On est passé de Windows + Mac à android + ios
La réalité virtuelle peut demain placer facebook et Apple en bonnes places etc
La roue tourne

avatar PierreBondurant | 

“depuis 2012, l'action IBM a perdu 26% alors que le Nasdaq gagnait 257% !

Les femmes sont très rares dans les hautes sphères des grandes entreprises des technologies.”

Simple coïncidence j’imagine!

avatar Trillot Bernard | 

@PierreBondurant

Il faut beaucoup de talent pour diriger une entreprise dans un marché qui lui est défavorable.

avatar PierreBondurant | 

@Trillot

Le Nasdaq qui gagne 257%, ça fait pas trop “marché défavorable”

avatar Yeux | 

Depuis qu'IBM c'est tourné principalement vers le service, c'est une longue chute vers le néant...

https://www.journaldunet.com/solutions/cloud-computing/1182110-ibm-annonce-un-17e-trimestre-d-affile-de-baisse-de-son-chiffre-d-affaires/

Et Apple semble prendre le même chemin...

avatar occam | 

@Yeux

"Apple semble prendre le même chemin"

« You're right, I did lose a million dollars last year. I expect to lose a million dollars this year. I expect to lose a million dollars next year. You know, Mr. Thatcher, at the rate of a million dollars a year, I'll have to close this place in... 60 years. »
——Orson Welles, Citizen Kane

À ce jeu, le déclin d’Apple risque d’être très, très, très long...

avatar Trillot Bernard | 

@Yeux

Ce n'est pas parce que IBM s'est tournée vers les services qu'elle périclite, c'est parce qu'elle s'est fait chassée du marché des machines qui est passé des gros ordinateurs à celui des microordinateurs, qu'elle a perdu pied dans le matériel et s'est retrouvée de fait à ne pouvoir plus qu'agir dans le domaine des services. Ça n'a pas été un vrai choix; la cécité de ses dirigeant des années 1980 a condamnée IBM.

Quant à Apple rien ne semble la condamner à ce jour. Elle choisit les services parmi d'autres activités matérielles très profitables, et son CA et ses bénéfices continuent de croître.

avatar TrollMan06 | 

C’est pas trop tôt bon débarra

CONNEXION UTILISATEUR