La pression s'accentue un peu plus sur Apple et sur la gestion des ressources humaines de l'entreprise. Depuis plusieurs semaines, un certain nombre de salariés se plaignent publiquement de pratiques qu'on attribue davantage à des entreprises n'entretenant pas le même discours sociétal et d'égalité que le constructeur informatique. Il faut croire qu'Apple est une entreprise comme une autre, finalement.
Un groupe de salariés a décidé de se prendre en main en créant AppleToo, un mouvement visant à dénoncer « les pratiques de racisme, de sexisme, d'iniquité, de discrimination, de répression, de coercition, d'abus, de punitions et de privilèges injustes » qui auraient lieu au sein d'Apple. L'initiative a recueilli plus de 500 témoignages. En fin de semaine dernière, ces employés ont publié une lettre ouverte à destination de Tim Cook et à l'équipe de direction.
Un groupe de salariés veut déchirer la culture du secret entourant le travail chez Apple
Une lettre ouverte qui peut être signée par des salariés d'Apple US, mais aussi par leurs homologues européens. Un petit oiseau nous a d'ailleurs indiqué que les signatures EMEA sont de plus en plus nombreuses. Les membres d'#AppleToo y expliquent que le traitement des ressources humaines d'Apple pour résoudre les problèmes de harcèlement et de discrimination « a laissé beaucoup d'entre nous vulnérables ».
Les salariés du groupe réclament notamment une plus grande séparation entre vie professionnelle et vie privée — ils sont souvent amenés à synchroniser leurs comptes iCloud personnels avec les machines du bureau, ce qui peut permettre à Apple de fouiller dans leurs données personnelles. Ils veulent aussi qu'Apple fournisse une rémunération « transparente, équitable, et juste » à tous ses employés, et enfin que l'entreprise lance un audit de toutes les relations avec les partenaires tiers.
Cette dernière demande recouvre plusieurs choses. Les employés souffrant de handicap ou d'une maladie de longue durée ne veulent pas être forcés de révéler leurs problèmes de santé auprès de la direction. #AppleToo exige aussi qu'Apple cesse de traiter les travailleurs contractuels comme des « citoyens de seconde classe » ; ils devraient bénéficier des mêmes protections que les salariés à plein temps.
Dans une vidéo interne interceptée par MacRumors, Deirdre O'Brien la vice-présidente en charge des boutiques d'Apple et des ressources humaines, rappelle que ceux qui ont un problème avec leur paie peuvent en parler à leurs managers ou aux RH. Idem pour ceux qui ont des soucis avec leur environnement de travail. « Sachez que nous avons un processus de confidentialité pour enquêter de manière approfondie qui traite tout le monde avec respect et dignité », ajoute-t-elle.
Concernant l'équité dans les rémunérations, elle précise que l'entreprise fait appel à un cabinet indépendant pour « analyser les compensations chaque année, et s'il identifie une lacune, nous la comblons ». Une approche considérée comme « la meilleure de sa catégorie » selon la patronne des RH. O'Brien ne cite pas nommément #AppleToo, mais elle est au courant du mouvement qui s'est soulevé récemment contre les pratiques managériales d'Apple.