Tim Cook : apprendre à programmer très jeune, oui, aller sur les réseaux sociaux, non

Florian Innocente |

Apprendre à programmer lorsqu'on est très jeune, oui mille fois oui, mais fréquenter les réseaux sociaux, non. C'est en substance le message de Tim Cook la semaine dernière, alors qu'Apple annonçait l'élargissement à l'Europe (et à la France) de son programme « Tout le monde peut coder », pour maîtriser les fondements du langage Swift dès le plus jeune âge, avec le concours d'établissements scolaires.

Crédit : Apple Cliquer pour agrandir

The Guardian a rapporté quelques-uns des propos du patron d'Apple, en déplacement dans un établissement scolaire près de Londres. « Je ne crois pas en une utilisation exagérée de la technologie. Je ne suis pas de ceux qui estiment que l'on a réussi dès lors qu'on l'utilise en permanence. Je n'adhère pas du tout à cette façon de voir les choses » a expliqué Tim Cook.

Même dans certains domaines, comme la création graphique, où l'informatique est devenue un outil incontournable, elle ne doit pas s'imposer en permanence : « Il y a toujours des concepts dont il est nécessaire de débattre et qu'il faut comprendre. En cours de littérature, est-ce qu'il me semble nécessaire de beaucoup utiliser la technologie ? Probablement pas ».

La pratique de la programmation informatique dès le plus jeune âge est à l'inverse une nécessité de son point de vue. Plus importante même, dans certaines circonstances, que d'apprendre une autre langue. Un sujet sur lequel il admet volontiers ne pas être au diapason de tout le monde :

« Je pense que si vous deviez faire un choix, il est plus important d'apprendre à programmer que d'apprendre une autre langue. Je sais que des gens sont en désaccord avec moi sur ce point. Mais la programmation est un langage global ; c'est par ce biais que vous pouvez discuter avec 7 milliards d'individus ».

Une position qui n'est pas nouvelle et qu'il faut interpréter à l'aune de l'explosion des apps mobiles. Lors de ses conférences développeurs annuelles, Apple insiste toujours sur la capacité des apps à s'insérer dans la vie courante d'un innombrable public à travers le monde. Ces apps font aujourd'hui partie de notre routine quotidienne. D'une certaine manière, et c'est probablement ce que veut dire Cook : apprendre à les concevoir c'est aussi établir une forme de dialogue avec leurs utilisateurs. Plaidant pour une plus grande égalité hommes/femmes, il ajoute :

Instaurer la programmation à un âge toujours plus bas aidera aussi à améliorer la représentation entre les sexes. Lorsqu'on regarde aujourd'hui l'état de cette diversité dans de nombreuses universités enseignant l'informatique, elle n'est pas satisfaisante<».

Faut-il pour autant mettre sur un même pied d'égalité et, partant de là, de comparaison, un langage informatique avec des langues étrangères ? Le débat est ouvert.

Apprendre à coder très tôt, oui, mais l'usage des smartphones et tablettes doit être sérieusement encadré dès lors qu'il s'agit des réseaux sociaux. Tim Cook n'a pas d'enfants mais il a un neveu dont il racontait il y a deux ans qu'il allait financer ses études supérieures (le garçon doit avoir 12 ans actuellement) :

Je n'ai pas d'enfant mais j'ai un neveu à qui j'impose des limites. Il y a certaines choses que je ne permettrai pas ; je ne veux pas qu'ils aillent sur les réseaux sociaux.

Ce n'est pas foncièrement étonnant de la part d'un patron d'entreprise high-tech. Steve Jobs avait raconté à un journaliste du New York Times que l'utilisation des objets technologiques était très encadrée chez lui. Plusieurs mois après la sortie du premier iPad, en 2010, le cofondateur d'Apple disait même que ses enfants n'utilisaient pas la tablette.

Tim Cook a par contre éludé les questions autour des "Paradise Papers" (le Guardian faisait partie des journaux qui ont détaillé cette fuite de documents décrivant les activités offshore de particuliers et de multinationales, lire Paradise Papers : les milliards d'Apple sur l'île de Jersey ) : « Je n'ai probablement pas lu tout ce qui a été écrit, je me garderai d'émettre un jugement. ». Il s'en est tenu à plaider de nouveau pour une approche globale sur la définition des taxes et impôts qui touchent les grandes entreprises :

La bonne façon de s'attaquer aux taxes des multinationales c'est de le faire à un niveau mondial, si on ne le fait pas, ça devient une course à l'échalote entre les pays qui disent : "je veux ceci, je veux cela".

Taiseux sur le sujet d'Apple et de ses activités offshores, Cook s'est présenté comme un supporter inconditionnel de la liberté de la presse : « La presse est indispensable au bon fonctionnement d'une démocratie. J'en suis un fervent supporter ».

avatar Giloup92 | 

« En cours de littérature, est-ce qu'il me semble nécessaire de beaucoup utiliser la technologie ? Probablement pas ». Si, grâce à Amazon et Google Livres nous avons accès à des milliers de livres inaccessibles avant.

avatar C1rc3@0rc | 

Vaste sujet que celui-ci... Il est clair que la technologie a un role majeur dans la diffusion et l'acces a la litterature, ne serait que pour une question de media: les bouquins prennent de la place, ils constituent des stock qui coutent cher en espace et en assurances (ca brule le papier), et surtout ils dependent de la volonté unilaterale d'un editeur de les imprimer... et a un censeurs de les laisser etre imprimés!

Donc oui, mille fois oui la technologie est necessaire et meme vitale pour la litterature, sans meme parler de l'autopublication a travers le Web.

Apres il est intéressant de relever 2 choses:
- Cook parle de social network et pas de social media. Le terme normal aux USA est "social media" qui est plus proche de la réalité de ce qu'ils sont que le terme "reseaux sociaux" qui lui peut autant définir l'Internet que son anti-these (Facebook).

- Apprendre a programmer est préférable a l'apprentissage d'une autre langue.

Il y a dans cette derniere proposition, une dimension commerciales évidente (les app rapportent de plus en plus a Apple) et il est évident que le carburant de l'informatique commerciale c'est le logiciel...

Mais cela pose aussi un probleme de position pour un personnage construit sur la question socio-politique et particulièrement sur la question de l'identite: une langue reflete et contient l'identite culturelle profonde d'une population.

On trouve dans les mots et la grammaire a la fois l'heritage sociétale historique, émotionnel et politique mais aussi les leviers et les limites de la pensée.
Certains termes japonais ou bresiliens n'existent pas en anglais alors qu'ils reflètent une dimension émotionnelle ou même physiologique, tout simplement parce que l'anglais normatif de l’époque victorienne interdisait l’expression de ces émotions qui devaient etre refoulé.
La question du temps (verbe) est aussi très intéressante dans des langues comme le français ou l'italien alors que dans les langues comme le vietnamien c'est le contexte qui va permettre de préciser la dimension temporelle.

Un langage de programmation ne permet lui d'explorer, ou plutot de decrire, qu'une toute petite partie de la pensée, et cela dans une processus immédiat et formel. Ça a son utilité, mais même face a la langue mathématique c'est tres restreint.
De plus les langages informatiques sont amenés a tres fortement evoluer, car leurs utilités va se tranformer avec l'application de l'IA et des big data: le programmeur d'aujourd'hui est déjà obsolète, comme l’était l’opérateur de saisie au milieu des années 70...

Et que dire de la necessité d'apprendre plusieurs famille de langages de programmation afin de s'ouvrir l'esprit et ne pas rester enfermer dans un normalisme reducteur. Alors si le langage de programmation, deja, reduit le champ d'expression creatif, que penser de se limiter a une seule langue.

L'autre probleme c'est aussi de savoir quelle langue apprendre. Certes aujourd'hui le "globish" (un sous ensemble de l’américain, integrant de plus en plus de termes et formes empruntés a d'autres langues) est le langage "international", mais demain ce pourrait etre l'espagnol (qui sera majoritaire en ameriques d'ici quelques dizaines d'annees au plus), le français qui monte en puissance progressivement et plus certainement encore le chinois qui beneficie d'une population majoritaire et qui émigre et se déplace de plus en plus...

Bref Cook a ses idees, défend le bifteck du business d'Apple, mais s'il pouvait s'occuper de reformer Apple pour lui redonner les valeurs que Jobs y a mis et plutôt que produire des machines ephemeres et hors de prix qui relevent de plus en plus du gadget, s'il s'attelait a faire concevoir des machines qui libèrent le potentiel créatif des gens et soient accessibles, ce serait plus urgent...

avatar frankm | 

Tim: "I am so sorry, I didn't understand"
Le code c'est sympa, mais c'est un boulot, les langues c'est vivant...
Une petite pensée pour mon cousin qui parle 7 ou 8 langues (il ne les compte plus) dont 4 à la perfection absolue (les natifs ne savent qu'il est français). D'ailleurs il ne code pas !

avatar Claude Pelletier | 

Langage. Voilà un mot avec beaucoup ou trop de sens.
La communication qu'autorise surtout le codage fait se rencontrer un homme et une machine ! Un langage bien spécieux. Effectivement, le codeur emploie un langage mais bon !
.
J.imagine un film dont le titre serait COUP DE FOUDRE DANS LA SILICON VALLEY. Ce serait la romance entre un geek en surpoids et sa machine.

avatar vince29 | 

> « En cours de littérature, est-ce qu'il me semble nécessaire de beaucoup utiliser la technologie ? Probablement pas ». Si, grâce à Amazon et Google Livres nous avons accès à des milliers de livres inaccessibles avant.

Et qui resteront tout aussi inaccessibles dans le sens ou personne ne les lira.
Ou s'ils sont lus ce ne sera pas lors d'un "cours" de littérature mais plus lors de la rédaction d'une thèse.

avatar afievet | 

>"Je pense que si vous deviez faire un choix, il est plus important d'apprendre à programmer que >d'apprendre une autre langue. Je sais que des gens sont en désaccord avec moi sur ce point.[...]"

il faut replacer cette phrase dans le contexte d'un anglophone, qui plus est américain.

avatar pommecroquee | 

@afievet

Ta remarque est pertinente, je n’y avais pas pensé pour le coup.

Après il est CEO d’une entreprise qui vend ses produits dans le monde entier, et même si connaître toutes les cultures et spécificités de tous les pays semble difficile, ça serait quand même bien qu’il pense aux autres pays quand il faut ce genre de déclarations.

avatar Issou la chancla | 

"Je pense que si vous deviez faire un choix, il est plus important d'apprendre à programmer que d'apprendre une autre langue."

J'ai arrêté de lire à ce passage.

avatar sebasto72 | 

@Issou la chancla

Comme le fait remarquer @afievet, la langue maternelle de Tim Cook est déjà parlée dans le monde entier !

J’ajouterai que le premier langage universel appris par tous les enfants scolarisée de la planète sont les mathématiques, dont l’informatique est une dérivée...

avatar byte_order | 

@sebasto72
> Comme le fait remarquer @afievet, la langue maternelle de Tim Cook est déjà parlée
> dans le monde entier !

Même pas. C'est la langue la plus partagée au monde, mais la totalité des humains ne la parlent pas pour autant, loin de là.
Effectivement, comme tout bon américain, parce que le reste du monde fait l'effort d'apprendre *sa* langue maternelle, il considère que le problème du langage de communication commun à tous les humains est déjà résolu. Alors que factuellement il y a probablement plus d'un milliard voir plus d'humain qui ne le parle pas quand même et avec qui un Tim Cook ou n'importe qui d'autre maitrisant l'anglais ou même l'espagnol n'arrivera pas à communiquer sans un interprète et donc une distorsion inévitable du message.

> J’ajouterai que le premier langage universel appris par tous les enfants scolarisée
> de la planète sont les mathématiques, dont l’informatique est une dérivée...

Tout à fait.
Mais le lexique est limité et ne permet pas tout le spectre de capacité de communication nécessaire entre des humains.
Pour parler à des machines, par contre, c'est très utile.

Y'a un prisme - pour ne pas dire un biais - dans cette position à considérer que tout le monde devrait savoir programmer. Alors que dans le même temps Apple ferme tout possibilité individuelle pour programmer soit même sur son propre équipement acheté à la marque, il n'hésite pas à appeler à une vague de futurs développeurs-ouvriers pour produire les applications sans quoi les appareils d'Apple sont extrêment limités (et sur lesquels ils n'hésiteront pas à prélever 30% des revenus).

Pour moi il prêche surtout pour pousser Swift dans les classes afin d'installer un levier de croissance à long terme, tout comme en son temps Microsoft avec Word, Excel etc à su le faire en poussant une suite bureautique devenu si ce n'est le langage en tout cas l'outil universel "parlé" dans toutes les entreprises du monde.

Rendre la programmation accessible à tous, oui, former une génération pour devenir les ouvriers numériques de demain - et qui dit beaucoup de monde offrant ces compétences dit baisse des salaires moyens, je vois pas au nom de quoi.

Par ailleurs, il n'est pas exclu que la programmation "à la main" d'ici 10 ou 20 ans soit remplacée par de la conception de modèles pour des IA capables ensuite de produire des applications.
Et concevoir des modèles pour IA, c'est pas franchement le même métier que la programmation...

avatar sebasto72 | 

@byte_order
« 
Même pas. C'est la langue la plus partagée au monde, mais la totalité des humains ne la parlent pas pour autant, loin de là. »

Ça commence bien !
Je n’ai pas dit parlée par tout le monde, mais parlée partout :)

« Effectivement, comme tout bon américain, parce que le reste du monde fait l'effort d'apprendre *sa* langue maternelle, il considère que le problème du langage de communication commun à tous les humains est déjà résolu. »

Je ne pense pas que Tim Cook soit représentatif de l’américain moyen. Il a ses biais, comme tout le monde, bien sûr, puisque jusqu’à preuve du contraire, c’est un être humain :)

Si le reste du monde « fait l’effort » d’apprendre l’anglais, c’est parce qu’il a remplacé le français il y a maintenant quelques siècles. La domination du UK puis des USA n’y sont pas pour rien. L’anglais sera peut-être remplacé par l’espagnol ou le chinois, ou par un espéranto extra-terrestre, bref. Vouloir être citoyen du monde implique aujourd’hui de parler au moins l’anglais. Après c’est encore mieux si on parle aussi chinois, espagnol, arabe, indien et bien sûr breton !

« 
Y'a un prisme - pour ne pas dire un biais - dans cette position à considérer que tout le monde devrait savoir programmer. Alors que dans le même temps Apple ferme tout possibilité individuelle pour programmer soit même sur son propre équipement acheté à la marque, »

Oui il a des biais, évidemment.
Apple considère que iOS est une plateforme d’exécution. Si tu prends OSX, tu peux utiliser n’importe quoi dessus. Donc je ne suis pas d’accord avec ton affirmation trop générale sur « le matériel Apple », c’est un de tes biais ;)

« il n'hésite pas à appeler à une vague de futurs développeurs-ouvriers pour produire les applications sans quoi les appareils d'Apple sont extrêment limités (et sur lesquels ils n'hésiteront pas à prélever 30% des revenus). »

N’importe quel matériel est limité sans partie logicielle.
Le terme développeur-ouvrier trahit un autre biais. On pourrait aussi parler de développeur-artisan ?
Tous les boulangers ne travaillent pas chez Carrefour...

« 
Pour moi il prêche surtout pour pousser Swift dans les classes afin d'installer un levier de croissance à long terme, tout comme en son temps Microsoft avec Word, Excel etc à su le faire en poussant une suite bureautique devenu si ce n'est le langage en tout cas l'outil universel "parlé" dans toutes les entreprises du monde. »

Turbo Pascal n’a pas fait de Borland un géant indestructible.

« Rendre la programmation accessible à tous, oui, »

Oui ! On commence à maltraiter les maths, sauvons l’algorithmie !

« former une génération pour devenir les ouvriers numériques de demain - et qui dit beaucoup de monde offrant ces compétences dit baisse des salaires moyens, je vois pas au nom de quoi. »

Même biais que plus haut. L’école doit permettre d’acquérir un socle de connaissance commun adapté à son temps. On n’apprend plus la couture, mais on n’apprend pas encore la programmation, il faut s’y mettre...

« Par ailleurs, il n'est pas exclu que la programmation "à la main" d'ici 10 ou 20 ans soit remplacé par de la conception de modèles pour des IA capables ensuite de produire des applications.
Et concevoir des modèles pour IA, c'est pas franchement le même métier que la programmation... »

On parle du primaire... la palette de métiers de l’IT est déjà bien plus large que « le développeur » :)

Pour finir, on est presque d’accord, c’est juste une question d’équilibre entre un socle commun et une formation orientée pour un seul acteur industriel. SWIFT est tout de même moins orienté que la suite office à l’époque.

avatar byte_order | 

@sebasto72
> Je n’ai pas dit parlée par tout le monde, mais parlée partout :)

Affirmer que l'anglais est parlée partout *implique* qu'il est parlé par tout le monde. Ce ne sont pas toutes les zones géographiques qui parlent, mais leurs habitants. Toute zone implique donc tout habitant sur n'importe quelle zone géographique.

Pour démontrer que votre affirmation est fausse, il me suffit que je trouve un endroit dans le monde où je ne trouverais pas quelqu'un parlant l'anglais. Ce qui est parfaitement démontrable.
Même en restant en France, d'ailleurs.

> Vouloir être citoyen du monde implique aujourd’hui de parler au moins l’anglais.

Oui.
Mais comme le concept de citoyen du monde reste flou juridiquement et, surtout, une grosse majorité de l'espèce humaine n'a pas une aussi grande mobilité que ça, sa citoyenneté reste très ancrée localement encore aujourd'hui.

> Si tu prends OSX, tu peux utiliser n’importe quoi dessus.

Plus par défaut, non. Désormais, par défaut, seuls les applications sanctifiées par Apple du Mac App Store sont utilisables par un utilisateur lambda. Genre un jeune qui débute, le public que Tim incite à se mettre à la programmation. Et si on veut débuter avec autre chose que le XCode et Swift sanctifié, on fait comment ? On trouve Go ou Rust sur le MAS par exemple ?

Je reconnais toutefois que dire "ferme tout" sur MacOS X, car même si la tendance semble clair, le "tout" n'est pas encore factuel comme il peut l'être sur iOS.

> Le terme développeur-ouvrier trahit un autre biais.
> On pourrait aussi parler de développeur-artisan ?
> Tous les boulangers ne travaillent pas chez Carrefour...

Intéressant parallèle. Demandez aux artisans boulangers comment leurs revenus ont évolués avec l'arrivée de la vente de pains produits directement dans les supermarchés.
Pas sûr qu'ils aient trouvé ça génial.
Imaginez maintenant que seuls les supermarchés soient légalement autorisés à vendre des pains. Vous pensez vraiment que les ex-artisans-boulangers auraient une situation enviables ?
Regardez les producteurs de laits face à Lactalis et voyez ce qui gagne quand y'a un monopole de distribution face à une armée de producteurs...

Vous appelez ça un biais, moi j'appelle ça du réalisme.

> Turbo Pascal n’a pas fait de Borland un géant indestructible.

Non. Mais Borland n'avait aucun monopole. Ni sur la distribution des applications écrites avec son Turbo Pascal, ni sur les machines capables de faire tourner des applications écrites avec Turbo Pascal.

Apple, elle, en a., la distribution d'application *et* des machines capables d'executer des applications. Microsoft en a/avait 2 : la suite bureautique omnipotente et la plateforme Windows ultramajoritaire dans le monde.

Borland n'avait aucun levier. Microsoft et Apple en ont. Ces deux entreprises ont d'ailleurs dès le départ, en même temps, tout fait pour toujours maintenir ces leviers, l'un avec DOS chez IBM puis Windows chez les OEMs, l'autre en liant OS et matériel, et désormais distribution d'apps et de contenus.

> L’école doit permettre d’acquérir un socle de connaissance commun adapté à son temps.
> On n’apprend plus la couture,

Alors que tout le monde n'a pas eu besoin de savoir coudre pour autant...

> mais on n’apprend pas encore la programmation, il faut s’y mettre...

Tout le monde n'a et n'aura pas à savoir "programmer", faut arrêter avec cette illusion.
Dans un monde ou un humain sur 3 possède ou utilise un véhicule à moteur thermique, on a pas besoin que chacun sache faire de la mécanique pour autant.
Initier à l'algorithmie, oui, former en masse à savoir programmer (un savoir qui vieillit vite dans ce domaine), c'est idiot.
Ou avec des arrières pensées.

Quand vous etes un distributeur de produits, vous avez besoin d'une plus grande concurrence entre les producteurs. Pour avoir plus de produits différents pour garnir vos rayons *et* pour faire chuter les prix à l'achat, et donc grimper la marge.

Apple est un distributeur de contenus, en particulier d'applications... Je vous laisse deviner quel est son intérêt et l'impact sur les revenus des producteurs d'applications. Suivez l'évolution sur les recettes moyennes par application iOS (ou Android, où c'est pire encore).

> On parle du primaire... la palette de métiers de l’IT est déjà bien plus large que
> « le développeur » :)

Précisément. Pourquoi former des jeunes à juste cet aspect là, alors que très probablement le vivier des métiers de l'IT dans 20/30 ans est ailleurs, dans l'analyse statistiques appliqués au big data, l'architecture des systèmes complexes, les IA...

> SWIFT est tout de même moins orienté que la suite office à l’époque.

Oui. Mais on a dit la même chose avec le Java de SUN, et on a vu ce que Oracle à fait à Java ensuite. L'écosystème Swift, certes open source, n'a pas coupé le cordon ombilical avec Apple, et tant qu'il est là, y'a un risque d'abus de contrôle par un seul acteur industriel.

Chat échaudé craint l'eau froide.

avatar Bigdidou | 

@byte_order

« Tout le monde n'a et n'aura pas à savoir "programmer", faut arrêter avec cette illusion. »

Merci.
Et n’a pas nécessairement les compétence pour le faire bien.
J’ai entendu dire que le doctorat total, ça ne se finissait pas toujours bien.
Ceci,étant, qu’on propose des modules en option au gamins au collège ou au lycée, pourquoi pas ?
Il y a des options moins pertinentes.
Ça pourrait aussi ouvrir des postes à des gens formés, qui ont également un pied dans le monde pro et donner très tôt une vision de comment ça s’y passe aux ados, comme ce qui existe dans les filières artistiques, par exemple.

avatar fte | 

@byte_order

"Et concevoir des modèles pour IA, c'est pas franchement le même métier que la programmation..."

Les deux ne réalisent pas la même fonction.

La programmation ´classique´ est précise et ses résultats déterministes, au prix du développement d’un algorithme ou programme pour chaque situation.

La programmation ´IA´ utilise le même algorithme (pour simplifier) configurable et configuré différemment pour approximer au mieux le résultat recherché.

La seconde ne saurait remplacer la première. Elle permet par contre de résoudre approximativement des cas trop complexes pour la première. Les deux sont complémentaires.

avatar byte_order | 

Je pense qu'il va y avoir une convergence entre la programmation génétique et les technos d'IA, et que cela produira des modèles d'IA de type "framework polymorphe d'application".

Quel temps cela prendra, personne peut le dire. Mais après avoir attendu pendant 20-30 ans l'explosition des technos IA, l'accélération actuelle risque de bousculer les frontières habituelles plus rapidement qu'on pourrait le penser initialement.

avatar IceWizard | 

@sebasto72

"J’ajouterai que le premier langage universel appris par tous les enfants scolarisée de la planète sont les mathématiques, dont l’informatique est une dérivée... »

Oui, j’ai pu remarquer à Londres comment il est pratique d’utiliser une équation du second degré, pour commander un Perrier Citron dans un café.

avatar byte_order | 

Dire "Un perrier citron s'il vous plait" à Londres est plus efficace. Vu le nombre de français installés là-bas. Enfin, pour l'instant.

avatar IceWizard | 

@byte_order
Mais pas à Caracas, Moscou, Rio, Tokyo, Babylone et dans les petites villes du Texas profond.

avatar sebasto72 | 

@IceWizard

Blague à part, on parle de compétences pour les très jeunes.

Quelque soit la boisson et la devise, on calcule la monnaie de la même façon.

CQFD.

avatar IceWizard | 

@senasto72

"@IceWizard

Blague à part, on parle de compétences pour les très jeunes.

Quelque soit la boisson et la devise, on calcule la monnaie de la même façon.

CQFD. »

J’avoue que le CQFD péremptoire me fait bien rire. Tu ne prouves rien, ne démontre rien, mais explique que t’as raison. Un grand classique sur les forums !

L’autre classique c’est de détourner les mots pour paraitre avoir raison. Effectivement on calcule la monnaie de la même manière, quelque que soit la boisson et la devise. Mais cela n’a absolument rien à voir avec la communication d’une information entre deux personnes, ce qui est le propre du langage. Il n’y a pas d’équation pour dire « cet arbre est beau » ou « j’aime les brochettes de poulet ».

Les mathématiques sont un outil permettant d’étudier les relations entre les objets et de prédire (partiellement) leurs comportements. J’ai deux pommes, j’en ajoute une autre, j’en ai trois au final. Addition, soustraction, multiplication, division, élévation à la puissance, statistiques, nombres complexes, intégrales, etc .. de simples outils. L’universalité des mathématiques tient au fait que les équations fonctionnent aussi bien avec des pommes, des cailloux, des saucisses, des blocs de bétons ou des pièces de monnaie.

Même le meilleur mathématicien du monde n’aura pas d'équations pour dire à un chinois « j’aime bien votre maison », « les frênes sont mes arbres préférés », ou encore « cette peinture est magnifique ».

Si demain Ligo ou Virgo se mettent à capter des ondes gravitiques encodant une série de nombres premiers, la suite de fibonatcci et les 1000 premières décimales de pi, on saura qu’il y a une autre civilisation quelque part, très avancé, qu’elle connaît les mathématiques, et .. c’est tout. Parce qu’il n’y a pas d’équation "universelle" pour encoder l’information « j’aime les pétales de maïs au petit déjeune, et vous ? ». Il faut un langage commun pour ça, des concepts en commun et un long processus d’apprentissage.

Pour en revenir à rendre la monnaie, t‘as oublié de tenir compte de la TVA et du pourboire qui varient selon les gens, les endroits et les lois/coutumes nationales. C’est un élément culturel qui complique singulièrement une équation simple.

avatar sebasto72 | 

@IceWizard

"J’avoue que le CQFD péremptoire me fait bien rire. Tu ne prouves rien, ne démontre rien, mais explique que t’as raison. Un grand classique sur les forums !"

Faut se détendre, hé !
Du moment que je t'ai fait rigoler, je veux bien oublier le reste, mais relax quoi...
Je n'avais pas d'autre objectif que de plaisanter autour du sujet, et tu m'as tendu la perche avec ton perrier citron :)
Parce que malgré tout, même si on ne comprend pas la même langue, on arrive généralement à obtenir ce qu'on veut dans un bistrot ou ailleurs, et qu'on se comprend toujours sur l'argent à échanger à la fin, service ou pas...

"
L’autre classique c’est de détourner les mots pour paraitre avoir raison. Effectivement on calcule la monnaie de la même manière, quelque que soit la boisson et la devise. Mais cela n’a absolument rien à voir avec la communication d’une information entre deux personnes, ce qui est le propre du langage. Il n’y a pas d’équation pour dire « cet arbre est beau » ou « j’aime les brochettes de poulet ».
"

Que de procès d'intention dis-moi..
Bon, il y a un truc quand même où je ne suis pas d'accord. Rendre la monnaie, c'est échanger de l'information. On peut ergoter sur sa qualité, sa richesse et tout et tout, mais la distinction que tu fais entre une information "simple" et "riche" est artificielle, IMO. Et on a des outils mathématiques pour exprimer qu'un arbre est beau. Le nombre d'Or, ça existe, aussi dingue que cela puisse paraître (et personnellement, je trouve ça dingue, que le nombre d'or existe).

"
Les mathématiques sont un outil permettant d’étudier les relations entre les objets et de prédire (partiellement) leurs comportements. J’ai deux pommes, j’en ajoute une autre, j’en ai trois au final. Addition, soustraction, multiplication, division, élévation à la puissance, statistiques, nombres complexes, intégrales, etc .. de simples outils. L’universalité des mathématiques tient au fait que les équations fonctionnent aussi bien avec des pommes, des cailloux, des saucisses, des blocs de bétons ou des pièces de monnaie.
Même le meilleur mathématicien du monde n’aura pas d'équations pour dire à un chinois « j’aime bien votre maison », « les frênes sont mes arbres préférés », ou encore « cette peinture est magnifique ».
"

Ah, là, je commence à comprendre. Tu devrais lire, si tu en as envie, "le grand roman des maths" (https://livre.fnac.com/a9513634/Mickael-Launay-Le-grand-roman-des-maths). Tu découvrirais à quel point les mathématiques sont intimement liés à la base de toute chose de cet univers-ci (voire d'autres). Et je trouve ça dingue, encore. Vertigineux, même. Terriblement excitant aussi.

"
Si demain Ligo ou Virgo se mettent à capter des ondes gravitiques encodant une série de nombres premiers, la suite de fibonatcci et les 1000 premières décimales de pi, on saura qu’il y a une autre civilisation quelque part, très avancé, qu’elle connaît les mathématiques, et .. c’est tout. Parce qu’il n’y a pas d’équation "universelle" pour encoder l’information « j’aime les pétales de maïs au petit déjeune, et vous ? ». Il faut un langage commun pour ça, des concepts en commun et un long processus d’apprentissage.
"

As-tu remarqué que le premier échange d'information auquel tu penses a été basé sur les mathématiques ? Et tu sais quoi ? je suis complètement d'accord.
Si un jour on capte un truc, on saura que c'est un message d'une intelligence si elle nous cause symboles mathématiques.
Parce que si l'entité du bout de la galaxie nous envoie "Eh bro, ça farte ?" dans son dialecte, et bien il y a toutes les chances qu'on passe à côté.
Par contre, à partir du moment où on partage des maths... on pourra construire un langage commun, plus "évolué" si tu le vois comme ça, mais je ne pense pas que ce soit le bon terme. C'est juste une question de codage d'informations de plus en plus complexe pour aboutir à un "langage" au sens où tu sembles l'entendre (et que je trouve restrictif, mais soit).

"
Pour en revenir à rendre la monnaie, t‘as oublié de tenir compte de la TVA et du pourboire qui varient selon les gens, les endroits et les lois/coutumes nationales. C’est un élément culturel qui complique singulièrement une équation simple.
"

N'empêche !

Au plaisir de te lire, si tu t'es détendu :)

avatar byte_order | 

> "Il n’y a pas d’équation pour dire « cet arbre est beau » ou
> « j’aime les brochettes de poulet ».

Je pense qu'on peut parfaitement qualifier le code de Google Translate comme une équation capable de dire cela.

Et vu ce que Google à dans les cartons (et d'autres probablement aussi), la traduction en temps réel n'est plus du domaine de la science fiction.
Ironiquement, donc, les maths appliquées pourraient bien être le langage qui permettra à chacun de comprendre tout le monde.

;-)

avatar sebasto72 | 

@byte_order

Excellent :)
???

avatar Claude Pelletier | 

Tres drôle.
Surtout si l'on aimerait commander cette boisson SANS la rondelle de citron.

avatar CorbeilleNews | 

@sebasto72

Enfin faut pouvoir l'intégrer cette dérivée ?

avatar sebasto72 | 

@CorbeilleNews

Très juste !

avatar JoTaPé | 

@sebasto72

"J’ajouterai que le premier langage universel appris par tous les enfants scolarisée de la planète sont les mathématiques, dont l’informatique est une dérivée... ».
Demande à un enfant chinois ou à un sourd mexicain d'assister à un cours de maths en France et tu verras .......
Les maths comme le reste ont besoin du vecteur fondamental qu'est la langue et la première chose qu'apprennent les enfants est (ou sont) la (les) langue(s) de leur environnement.

avatar sebasto72 | 

@JoTaPé

Hello :)

J’ai écrit premier langage _universel_, pas premier langage « tout court »...

Ton enfant chinois et son copain mexicain sourd sauront compter les billes ou les bonbecs dans une cour de récré française, même s’ils ont appris à compter dans une autre langue.

A+

avatar CorbeilleNews | 

@Issou la chancla

Pareil

avatar Giloup92 | 

« la programmation est un langage global ; c'est par ce biais que vous pouvez discuter avec 7 milliards d'individus ». Faux. Avec un programme , on parle à une machine. Avec une langue, on parle à des humains. De plus, on a l’impression qu’il n’y a qu’un programme à apprendre, alors qu’il y en a beaucoup (pas autant que de langues, certes).

avatar ovea | 

@Giloup92

Il y a un vrai débat entre le nombre de portes exhibées, mais rassurons nous, l'essentiel réside dans nos capacités à les faire dialoguer
les langues et les algorithmes :
- le biais d'une présentation graphique peut réellement influencer un choix

Et c'est las, qu'il ne faut plus attendre l'Appel sur un … programme intelligent ?, pour parler peu, un SmallTalk utilisateur à typage statique, pour les besoins du fil narratif. Après, on peut raconter la même histoire à différente cadences, selon le groove …

;)P

avatar Mac_Gay | 

À propos de langue, il y a un peu de mieux dans la traduction proposée par MacG, sauf pour ce passage:

« Introducing coding at an increasingly early age will help gender diversity too. Looking at many university computer science courses, the gender diversity is not good. »

avatar ovea | 

@Mac_Gay

J'aime beaucoup la notion d'exobiologie, pour fait suite à la biologie moléculaire et à tout un monde endogène typique avec ses algorithmes, ses transfert énergétique, ses métabolismes … et ses questions relayées en cuisine, se laboratoire de recherche de création de muffins à l'image de ce qui nous nourrit et fait de nous ce que nous sommes.

;)P

avatar IceWizard | 

@ovea

"J'aime beaucoup la notion d'exobiologie, pour fait suite à la biologie moléculaire et à tout un monde endogène typique avec ses algorithmes, ses transfert énergétique, ses métabolismes … et ses questions relayées en cuisine, se laboratoire de recherche de création de muffins à l'image de ce qui nous nourrit et fait de nous ce que nous sommes. »

Au fait, l'exocréature, tu as encore oublié de paramétrer correctement ton traducteur universel Vulcain/Français !

avatar ovea | 

@IceWizard

Coock nous fait ça nième recette de muffinman

avatar harisson | 

Arf ! Timmy is back et c'est nawak ^_^

avatar ovea | 

@harisson

Yes us back, back again

Yes us back on top of me
Cause U feel so empty without me
Lala lalala, lalalala la, la la la la

avatar irep | 

L'eau... l'eau ff... l'eau ferrugineuse... oui!

avatar lolodigital78 | 

La démagogie de la sainte finance ( Tim quel est ton métier ?) chez Apple...
Bon voilà .... euh ... nous vivons en grande partie de l’addiction de gamins à nos ibidules . Mais les gamins sur ibidule c’est mal ! Il feraient mieux d’apprendre à programmer sur ibidule ! Comme ça, tout le monde sur ibidule ! Non mais !

avatar marenostrum | 

Déjà pour coder il faut apprendre l’anglais. Bref l’un n’empêche pas l’autre.
Il fallait dire que pour devenir un bon codeur il faut commencer jeune, pareil pour apprendre comme il faut une langue étrangère.

avatar saoullabit | 

Ça me deboite les yeux de lire ce genre de chose :
Lorsqu'on regarde aujourd'hui l'état de cette diversité dans de nombreuses universités enseignant l'informatique, elle n'est pas satisfaisante.

Mais dans les école d'infirmières on en fait quoi de la diversité homme/femme ?

Toujours prendre des métiers à majorité masculine pour dire y a pas assez de femmes !
Et la réciproque on la fait jamais ?
Pu£#£%

avatar vince29 | 

En même temps t'attendais quoi de la part de Tim Cook ?

avatar sebasto72 | 

@saoullabit

Bizarre. Parce qu’il n’y a pas assez d’infirmiers vous êtes contre l’idée d’encourager des informaticiennes ?

avatar vince29 | 

Je ne vois pas pourquoi il faudrait les encourager (enfin ni plus ni moins que les hommes).
Si elles veulent l'être très bien. Mais qu'on arrête de nous gonfler sur la prétendue "nécessité" d'une diversité.

avatar sebasto72 | 

@vince29

Je comprends, mais le truc justement c’est que beaucoup voudrait en être, mais que la répartition hommes/femmes ou la perception sociale les décourage (le plus souvent inconsciemment).

Alors on fait quoi ? Rien ? Bien sûr que non !

avatar vince29 | 

C'est bizarre mais il y a toujours une impérieuse nécessité de féminiser certaines professions mais jamais de masculiniser d'autres.

avatar sebasto72 | 

@vince29

Je ne sais pas. Peut-être que tu as raison.
Ou peut-être qu’il se trouve, facétieux hasard, que les boulots « masculinisés » se trouvent être plus rémunérateurs que les boulots « féminisés ».
Mais ça non plus, je ne sais pas. Juste une idée qui me vient parce qu’on en parle...

avatar vince29 | 

60% des cadres A (les mieux payés) de la fonction publique sont des femmes. On devrait sans doute faire une campagne d'incitation pour embaucher des hommes...
Ou se réjouir (ou pas) d'avoir des personnes compétentes (ou pas) à ces postes.

avatar fte | 

@vince29

Tu as mal regardé.

avatar vince29 | 

J'ai regardé le doigt au lieu de la lune ?

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