Le système américain de télécommunications n'est pas moins obscur que le nôtre. Pour pouvoir baisser les tarifs des communications locales, les opérateurs américains n'ont jamais baissé les tarifs des communications longue-distance, alors que le coût des infrastructures pour ces communications baissaient. Or, la plupart des états des Etats-Unis étant ruraux et de grande taille, les communications à l'intérieur d'un même état pouvaient parfois coûter bien cher, car elles étaient considérées comme des appels à longue distance.
Le gendarme américain des télécommunications, la FCC, est intervenu pour mettre en place un système complexe destiné à faire baisser la facture des clients ruraux, notamment par des subventions aux petits opérateurs locaux, et par un système de frais de mise en relation revu de fond en comble. La facture reste néanmoins globalement plus salée pour un habitant du Texas profond que pour celui qui passe par le Golden Gate Bridge tous les matins. Pire, tout un système parallèle s'est mis en place, aux dépens des opérateurs. En effet, si vous appelez un numéro surtaxé, c'est l'opérateur qui reverse la surtaxe à la société opérant le numéro. Certains petits malins, notamment des téléphones roses, ont mis en place un système passant par les états ruraux pour non seulement se faire payer la surtaxe, mais en plus le tarif plus élevé des appels passant par les relais ruraux.
Les opérateurs, AT&T en tête, ont voulu bloquer les appels vers les numéros passant par les états ruraux, pour éviter d'avoir à payer les sociétés derrière ces lignes plus cher qu'ils ne le devraient. Encore une fois, la FCC est intervenu pour interdire la pratique, au nom du sacro-saint principe de la liberté de communication, qui force aujourd'hui AT&T à libérer l'usage de la VoIP sur son réseau 3G. Cela peut sembler injuste pour les opérateurs, mais la FCC pointe du doigt le fait que si l'on bloque les usages détournés de ces lignes, on bloque aussi l'usage normal de ces lignes par les habitants de zones rurales. Il ne faudrait pas empêcher l'éleveur de vaches du Nebraska de se détendre au téléphone après une rude journée…
On se souvient de l'épisode, toujours en cours, qui oppose Google et Apple sur la question de la validation de Google Voice sur l'App Store, avec AT&T en acteur de fond. Google Voice est un système vous attribuant un numéro de téléphone unique, qui est en fait un masque pour vos autres numéros : on peut donc vous appeler indifféremment sur votre téléphone fixe ou mobile, jusqu'à six lignes différentes, avec ce seul numéro. Dans l'autre sens, Google Voice vous permet d'émettre des appels longue distance et internationaux à des tarifs réduits. Or, pour minimiser ses dépenses, il semblerait que Google empêche l'appel vers les numéros utilisant le routage par la campagne, contrevenant ainsi à la décision de la FCC.
20 députés américains des deux bords politiques et souvent venus des états ruraux, appuyés par AT&T, ont officiellement demandé à la FCC d'enquêter sur les pratiques de Google. Google se défend en arguant que Voice est un service basé sur le Web, et ne devrait donc pas être soumis aux mêmes règles que la téléphonie "classique". Pour AT&T comme pour les députés qui sont montés au créneau, Google ne devrait pas décider unilatéralement du statut de son service et de ce qu'il en fait sans que la FCC n'enquête un peu sur son fonctionnement et statue sur son cas.
Cela commence donc à devenir une habitude : tout ce qui touche à Google Voice n'est pas simple, sur l'iPhone comme ailleurs. Dans les deux cas qui nous intéressent, Google et Apple semblent partager les responsabilités… tandis qu'AT&T semble n'avoir rien à se reprocher.
Le gendarme américain des télécommunications, la FCC, est intervenu pour mettre en place un système complexe destiné à faire baisser la facture des clients ruraux, notamment par des subventions aux petits opérateurs locaux, et par un système de frais de mise en relation revu de fond en comble. La facture reste néanmoins globalement plus salée pour un habitant du Texas profond que pour celui qui passe par le Golden Gate Bridge tous les matins. Pire, tout un système parallèle s'est mis en place, aux dépens des opérateurs. En effet, si vous appelez un numéro surtaxé, c'est l'opérateur qui reverse la surtaxe à la société opérant le numéro. Certains petits malins, notamment des téléphones roses, ont mis en place un système passant par les états ruraux pour non seulement se faire payer la surtaxe, mais en plus le tarif plus élevé des appels passant par les relais ruraux.
Les opérateurs, AT&T en tête, ont voulu bloquer les appels vers les numéros passant par les états ruraux, pour éviter d'avoir à payer les sociétés derrière ces lignes plus cher qu'ils ne le devraient. Encore une fois, la FCC est intervenu pour interdire la pratique, au nom du sacro-saint principe de la liberté de communication, qui force aujourd'hui AT&T à libérer l'usage de la VoIP sur son réseau 3G. Cela peut sembler injuste pour les opérateurs, mais la FCC pointe du doigt le fait que si l'on bloque les usages détournés de ces lignes, on bloque aussi l'usage normal de ces lignes par les habitants de zones rurales. Il ne faudrait pas empêcher l'éleveur de vaches du Nebraska de se détendre au téléphone après une rude journée…
On se souvient de l'épisode, toujours en cours, qui oppose Google et Apple sur la question de la validation de Google Voice sur l'App Store, avec AT&T en acteur de fond. Google Voice est un système vous attribuant un numéro de téléphone unique, qui est en fait un masque pour vos autres numéros : on peut donc vous appeler indifféremment sur votre téléphone fixe ou mobile, jusqu'à six lignes différentes, avec ce seul numéro. Dans l'autre sens, Google Voice vous permet d'émettre des appels longue distance et internationaux à des tarifs réduits. Or, pour minimiser ses dépenses, il semblerait que Google empêche l'appel vers les numéros utilisant le routage par la campagne, contrevenant ainsi à la décision de la FCC.
20 députés américains des deux bords politiques et souvent venus des états ruraux, appuyés par AT&T, ont officiellement demandé à la FCC d'enquêter sur les pratiques de Google. Google se défend en arguant que Voice est un service basé sur le Web, et ne devrait donc pas être soumis aux mêmes règles que la téléphonie "classique". Pour AT&T comme pour les députés qui sont montés au créneau, Google ne devrait pas décider unilatéralement du statut de son service et de ce qu'il en fait sans que la FCC n'enquête un peu sur son fonctionnement et statue sur son cas.
Cela commence donc à devenir une habitude : tout ce qui touche à Google Voice n'est pas simple, sur l'iPhone comme ailleurs. Dans les deux cas qui nous intéressent, Google et Apple semblent partager les responsabilités… tandis qu'AT&T semble n'avoir rien à se reprocher.