Dans les années 80 et 90, si vous suiviez l'actualité des processeurs, vous avez probablement entendu parler de MIPS. Les CPU qui employaient ce jeu d'instructions animaient quelques PC — Windows NT existe pour MIPS — mais surtout les stations Silicon Graphics et quelques consoles. La PlayStation, la PlayStation 2, la PSP ou la Nintendo 64 intègrent par exemple des puces MIPS. Dans les années 2000, MIPS a commencé a perdre de sa superbe, même si certains processeurs chinois modernes (les Loongson) ont un jeu d'instructions qui dérivent du MIPS. Mais la firme ne fait plus rêver.

MIPS a été racheté en 2013 par Imagination Technologies (à l'origine des PowerVR, et des GPU des puces Apple) avant de passer entre de nombreuses mains et de proposer des processeurs RISC-V. MIPS vient d'annoncer un rachat par GlobalFoundries, un fondeur (c'est-à-dire une société spécialisée dans la gravure de puces).

La révolution RISC-V : tout ce qu'il faut savoir sur ce jeu d'instructions prometteur
GlobalFoundries, c'est tout aussi compliqué. La société est issue d'AMD, quand les Athlon étaient gravés dans des usines qui appartenaient à AMD. La société a ensuite gravé de nombreux CPU AMD jusqu'aux Ryzen, puis uniquement une partie des composants des Ryzen, en prenant un gros retard sur ses concurrents comme TSMC ou Samsung. Ce rachat devrait permettre à GlobalFoundries d'entrer dans le domaine de la conception de processeurs et dans l'IA (c'est évidemment mis en avant dans le communiqué). Produire ses propres puces RISC-V pour le domaine de l'embarqué (par exemple) pourrait permettre de remplir les lignes de production tout en augmentant les marges et (qui sait) devenir un acteur important dans ce domaine si RISC-V évolue dans le bon sens.