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Scaleway se relance sur le marché des serveurs ARM avec des processeurs Ampere

Nicolas Furno

mercredi 15 mars 2023 à 12:15 • 8

Matériel

Scaleway, le fournisseur de solutions d’hébergement d’Iliad (Free), a été parmi les premiers à se lancer dans le monde des serveurs ARM. Bien avant l’arrivée des Mac Apple Silicon, c’est en 2015 que l’entreprise avait présenté une offre pensée pour concurrencer les serveurs virtuels (VPS) avec de petits serveurs ARM que l’on pouvait lancer pour quelques heures seulement. À l’époque, l’entreprise avait tout fait en interne, jusqu’à la production des cartes-mères façon Raspberry Pi qui faisaient office de serveur et qui étaient produites en France, dans une usine située à Laval.

Online va concurrencer les serveurs virtuels avec de l’ARM

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Cette solution entièrement maison s’est avérée trop complexe à maintenir, à la fois parce que l’écosystème logiciel était encore trop balbutiant à l’époque et à la fois parce que le matériel ne suivait pas. Arnaud de Bermingham, fondateur et président de Scaleway, explique sur Mastodon que la maintenance logicielle n’était pas évidente et surtout que l’offre a été bloquée côté matériel. Les processeurs ARM64 utilisés à partir de 2017 pour remplacer les puces de la première génération ont été si instables qu’il parle même d’échec industriel.

Le serveur C1 conçu par Scaleway tenait sur une carte-mère plus petite qu’une carte de visite (image Scaleway).

Face à ces difficultés, l’entreprise avait peu à peu abandonné ces serveurs ARM, même si techniquement, les Mac mini M1 proposés depuis début 2021 reposent eux aussi sur cette architecture. L’offre de Scaleway s’est toutefois recentrée sur une gamme traditionnelle dans le secteur, avec de gros serveurs physiques x86 découpés en petits serveurs virtuels et même des solutions « serverless » qui sont très à la mode désormais. Néanmoins, ce n’est pas la fin de l’aventure pour les serveurs ARM et c’est même tout le contraire, car l’hébergeur va relancer une toute nouvelle offre avec ses instances AMP2.

Contrairement aux instances C1 des débuts, il ne s’agit pas de petits serveurs dédiés, mais bien de serveurs virtuels. Sous le capot, Scaleway a utilisé des processeurs fournis par Ampere Computing, un spécialiste des puces ARM performantes pensées avant tout pour le monde des serveurs, cela tombe bien. L’entreprise a utilisé l’Altra Max d’Ampere, une puce conçue autour d’un CPU 64 bits qui peut intégrer jusqu’à 128 cœurs qui peuvent monter jusqu’à 3 GHz, qui peut gérer jusqu’à 4 To de mémoire vive et jusqu’à 128 lignes PCIe. Autant de caractéristiques qui sont idéales pour créer de gros serveurs proposés à la découpe.

Ampere veut concurrencer les Xeon des serveurs avec son processeur ARM

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Ces instances AMP2 sont proposées pour le moment en mode « lab », une sorte de bêta publique sans aucune garantie de service. Scaleway compte profiter de cette phase de tests pour corriger les éventuels bugs restants et aussi affiner la grille tarifaire qui débute actuellement à 3,66 € HT par mois pour un cœur CPU et 1,75 Go de RAM (256 Mo de RAM sont systématiquement retirés pour les besoins de la virtualisation). Sur le haut de gamme, on peut lancer une instance de 60 cœurs CPU et 119,75 Go de RAM pour 139,8 € HT par mois. Quelle que soit l’offre choisie, Scaleway facture le stockage à part, avec une facturation au gigaoctet et des débits garantis qui évoluent en fonction du niveau de l’instance.

La grille tarifaire actuelle des instances AMP2.

Les tarifs sont très raisonnables, surtout sur le haut de gamme, même s’il faut se rappeler que les cœurs Ampere ne sont pas directement comparables aux cœurs des CPU conçus par Intel et AMD. Dans le monde ARM, Scaleway met en avant ses prix divisés par huit tout en offrant des performances 40 % supérieures, mais la comparaison face aux serveurs x86 est probablement plus complexe. De toute manière, l’objectif n’est pas tant de remplacer les instances traditionnelles dans les mêmes tâches que d’exploiter les points forts de l’architecture. Les cas d’usage suggérés vont de la compilation d’apps ARM au transcodage vidéo (en particulier en H264 et H265), en passant par l’intelligence artificielle et la gestion de grandes quantités de données.

Vous pouvez utiliser ces instances pour alimenter un site web ou un autre service en ligne, mais ce n’est sans doute pas l’idéal. Même si Scaleway ne garantit aucun service avec un SLA, l’entreprise se veut rassurante et signale que ces instances AMP2 sont appelées à ne pas disparaître à l’issue des essais. Sous entendu, on peut les exploiter dès maintenant en production, même si ce sera alors sans garantie de service.

Si vous êtes intéressé, les instructions sont proposées à cette adresse pour créer et configurer les instances. Pour l’heure, bêta oblige, la création doit se faire par des lignes de commande, le site web de Scaleway n’affichant pas encore ces nouvelles options. Autre restriction à noter, un seul centre de données parisiens (DC5, zone PAR2) propose ces serveurs construits avec des puces Ampere pour le moment.

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