Est-ce que le nouveau codec vidéo AV1, officialisé fin mars par un consortium de grandes organisations, remplit sa promesse d’optimisation poussée ? Facebook répond oui. Plusieurs chiffres avaient déjà circulé sur les gains apportés par le nouveau codec, par ailleurs open source et gratuit, mais le réseau social insiste sur le fait que ses tests ont été réalisés dans des conditions qui correspondent à une utilisation réelle.
Ainsi, Facebook a opposé l’encodage en AV1 à des encodages réalisés avec x264, un utilitaire développé par VideoLAN (l’éditeur derrière VLC) pour encoder en H.264, et libvpx-vp9, son pendant pour VP9. À qualité d’image égale, les vidéos AV1 ont été respectivement 50 %, 46 % et 34 % plus légères qu’en x264 main profile, x264 high profile et libvpx-vp9.
Les tests ont été effectués avec des vidéos SD et HD, parce que ce sont les définitions les plus populaires sur Facebook. L’ingénieur logiciel Yu Liu note que le gain de compression devrait être supérieur avec des vidéos 4K ou 8K en raison de la conception de l’AV1.
Facebook est en tout cas très content des résultats et prévoit d’adopter le codec à mesure que les navigateurs le prennent en charge, ce qui est déjà en partie le cas pour Firefox. Les utilisateurs pourront ainsi regarder des vidéos en consommant moins de data et même en cas de mauvaise connexion, et le réseau social fera des économies de bande passante.
Mais autant Facebook livre de nombreuses informations sur ses techniques d’encodage, autant il ne précise pas combien de temps et de puissance supplémentaires sont nécessaires pour encoder en AV1. Car la contrepartie du nouveau codec, c’est qu’il demande plus de ressources aussi bien pour générer une vidéo que pour la lire. C’est pour cette raison que sa démocratisation, qui dépendra de sa prise en charge au niveau matériel par les processeurs, n’est pas prévue avant 2020 au plus tôt.