Vous n'avez pas pu le rater, la prise en charge de Windows 10 par Microsoft est terminée. Et pour cette version du système d’exploitation, c'est un fiasco de la part de Microsoft, qui sera peut-être même étudié comme un cas d'école dans le futur.

Pourquoi est-ce un fiasco ? Microsoft propose assez peu de versions majeures de son système : il y a eu Windows XP (sorti en 2001), Windows Vista (2007), Windows 7 (2009), Windows 8 et 8.1 (2012/2013), Windows 10 (2015) et enfin Windows 11 (2021), soit six moutures depuis 2001. En comparaison, Apple a sorti vingt-deux versions majeures de macOS (depuis Mac OS X 10.0) sur la même période. Dans le cas de Windows, il y a surtout une sorte de cycle : certaines éditions sont appréciées du public et d'autres sont plutôt considérées comme de mauvais crus. Windows XP, Windows 7 et Windows 10 sont dans le premier cas, Windows Vista, Windows 8 et Windows 11 dans le second. Cette préférence pour certaines versions amène un problème : une partie significative des utilisateurs tend à ne pas mettre à jour son système, avec tous les soucis de compatibilité, de sécurité et de stagnation dans l'écosystème Windows que ça peut impliquer.
Windows 10 a eu du succès et c'est bien le problème
Le cas de Windows 10 est particulier : c'est une version appréciée, qui est arrivée à un moment spécial dans l'informatique personnelle. Le système a débarqué en 2015, six ans après Windows 7 (qui a eu du succès) et trois ans après un virage raté de la part de Microsoft, avec un changement d'interface qui n'a pas pris avec Windows 8. Windows 10 avait un atout : en 2015, les évolutions technologiques avaient atteint un plateau à l'époque, avec des innovations bien plus lentes qu'auparavant. Un simple Core 2 Duo sortis neuf ans plus tôt était capable de faire tourner le système d'exploitation de façon raisonnable, avec éventuellement l'ajout d'un peu de RAM ou d'un SSD, des composants dont le prix avait chuté.

Si nous prenons en exemple deux systèmes précédents, la comparaison est plus claire : Windows Vista ne fonctionnait pas décemment sur du matériel de la première moitié de la décennie. Un PC correct de 2004 était équipé d'un Athlon 64 monocœur ou d'un Pentium 4, avec 512 Mo de RAM, bien trop peu pour Vista, qui ne devenait agréable qu'avec deux cœurs et 1 Go de RAM — et c'était un minimum. Dans le cas de Windows XP, c'est même plus flagrant : un retour en arrière de neuf ans impliquait au mieux un 486 à 66 MHz avec 16 Mo de RAM, à peine suffisant pour Windows 95.











