Vous ne le saviez peut-être pas, mais Windows est un système d'exploitation payant. Si. Le système d'exploitation vaut en réalité 145 €, alors que des millions de personnes utilisent soit des clés dans une zone (très) grise, soit passent par des outils largement diffusés comme MAS (Microsoft Activation Script). Trêve de plaisanterie, devenons sérieux : avec la dernière mise à jour de Windows 11 (26100.7019), Microsoft a cassé une des solutions qui permettait de se passer de l'activation.

Cet outil que l'on peut télécharger sur GitHub (qui appartient à Microsoft) permettait de tricher et d'activer Windows de façon temporaire jusqu'en 2038 (d'où le nom KMS38). Pourquoi cette date exacte ? Car c'est une limite classique dans de nombreux systèmes : le temps est généralement calculé en stockant un entier de 32 bits signé qui contient le nombre de secondes depuis le 1er janvier 1970 (une convention issue d'Unix). La limite du compteur est donc de 231 - 1 secondes, ce qui permet d'atteindre le 19 janvier 2038 à 03:14:07 (UTC).
Le principe de KMS38 était simple : Microsoft permettait aux entreprises de fixer un état de grâce pour l'activation, pour leur permettre de prendre en compte l'arrivée d'une nouvelle machine dans une flotte d'entreprise. KMS signifie ici Key Management Services (service de gestion des clés) et il s'agit en simplifiant de la possibilité de gérer des clés d'activation en volume. Avec KMS38, il était possible de modifier la durée maximale avant l'activation en ligne, en passant de 180 jours (la norme) à la valeur la plus élevée disponible (janvier 2038, donc). Cette méthode avait un avantage évident : elle fonctionnait hors-ligne. Il était donc possible d'activer Windows sans même contacter Microsoft.

Ceux qui ne veulent pas payer Windows — et soyons clairs, nous ne vous encourageons pas à pirater — auront toujours d'autres possibilités, mais les autres solutions proposées par les outils MAS, si elles sont fonctionnelles, nécessitent de contacter Microsoft. Et la société pourrait évidemment tenter de les contrer de la même façon : les outils MAS sont open source, ce qui fait dire à certains que Microsoft tolère en partie les outils et qu'un utilisateur qui pirate Windows est toujours au moins un utilisateur qui utilise Windows…
Du côté d'Apple, macOS est gratuit depuis la version 10.9 de Mac OS X, mais le piratage était assez courant auparavant. Les pics de vente sur les DVD-R DL1 lors de la sortie de Mac OS X Leopard ou Mac OS X Snow Leopard le montrent bien.
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Contrairement aux versions précédentes, les deux systèmes nécessitaient plus que les 4,3 Go d'un DVD-R classique. ↩︎











