La semaine commence assez mal pour Facebook, qui n’en finit pas de payer sa légèreté en matière de respect de la vie privée. Aux États-Unis, le réseau social est en train de négocier une grosse amende de 2 milliards de dollars avec la Federal Trade Commission (FTC) afin de solder le scandale Cambridge Analytica.
Ce serait l’amende la plus élevée jamais infligée par le régulateur du commerce américain ; la précédente remonte à 2012, Google avait dû payer 22,5 millions de dollars pour de mauvaises pratiques dans Safari.
Dans la foulée de l’affaire Google, le réseau social s’était engagé auprès de la Commission à ce que les informations de ses utilisateurs restent confidentielles. Manifestement, l’engagement n’a pas été tenu puisque Cambridge Analytica a pu accéder aux données de 87 millions d’utilisateurs. Sans oublier des brèches de sécurité qui ont fait couler les données de dizaines de millions d’utilisateurs supplémentaires.
En mars dernier, la FTC lançait une enquête sur les pratiques de Facebook. Plusieurs organisations militant pour le respect de la vie privée poussent le régulateur à infliger une amende d’au moins 2 milliards de dollars, ce qui aurait été entendu par la Commission.
Au Royaume-Uni, les négligences de Facebook ont poussé un comité de parlementaires à réclamer un resserrement de l’encadrement de l’activité du réseau social. Le rapport, fruit d’une enquête de 18 mois sur la diffusion de fake news et de désinformation sur Facebook, explique la nécessité d’une régulation de ce dernier et au-delà, des réseaux sociaux dans leur ensemble.
Le comité recommande la mise en place d’une supervision afin de mieux contrôler les contenus qui circulent sur les réseaux. Un régulateur indispensable pour mieux tenir le « bandit numérique » qu’est devenu Facebook. Les entreprises seraient amenées à retirer tout contenu illégal ou dangereux, et elles seraient tenues responsables de toute infraction au code d’éthique.
« La démocratie est menacée par le ciblage malveillant et implacable de citoyens soumis à la désinformation (…) provenant de sources impossibles à identifier, diffusées via les principales plateformes de médias sociaux que nous utilisons tous les jours », retient le parlementaire Damian Collins.
Facebook tente de faire contre mauvaise fortune bon cœur, en indiquant que le groupe a opéré des « changements substantiels » notamment dans l’affichage de publicités à caractère politique, souligne le porte-parole Karim Palant. « Nous ne sommes pas la même entreprise qu’il y a un an », assure-t-il encore en évoquant les 30 000 personnes en charge de gérer les contenus litigieux et l’investissement de Facebook dans l’apprentissage automatique.