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Apple cède-t-elle à la pression chinoise ?

Sabrina Fekih

Thursday 31 October 2019 à 20:30 • 77

AAPL

Il y a quelques semaines, la décision d’Apple de retirer l’application HKmap de l’App Store a fait se froncer de nombreux sourcils. L’application permettait aux Honkongais de repérer la présence policière chinoise et les barrages mis en place pour endiguer les protestations qui ont court sur ce territoire.

Cependant, le retrait de HKmap ne s’est pas fait sans hésitation. L’application a d’abord été supprimée une premiere fois, avant d’être remise à disposition après une polémique, puis supprimée à nouveau, définitivement cette fois. Dans un message transmis aux employés d’Apple, Tim Cook explique avoir « obtenu des informations crédibles provenant du Cybersecurity and Technology Crime Bureau de Hong Kong ainsi que d'utilisateurs, selon lesquelles l'app était utilisée à des fins malveillantes pour cibler les officiers de police, pour des actes de violence sur des individus et des biens en l'absence des forces de l'ordre. »

Un feuilleton qui a fait couler beaucoup d’encre, bien que ce ne soit pas une première. Les demandes de suppression d'applications provenant de l'Empire du Milieu sont fréquentes. Selon son rapport de transparence, entre juillet et décembre 2018, 517 applications ont été supprimées sur 626 demandes émanant du gouvernement chinois dont une majorité pour « paris illégaux et pornographie » précise toutefois la marque à la Pomme.

Mais ce n'est pas tout ! Apple avait déjà fléchi en supprimant l'emoji du drapeau taïwanais et en censurant des chansons liées aux événements de Tian'anmen de son catalogue chinois.

De quoi s’interroger sur l’influence chinoise dans la prise de décisions d’Apple. Depuis le début du conflit commercial opposant les États-Unis à la Chine, et particulièrement depuis le début du mouvement populaire hongkongais, le gouvernement communiste met régulièrement des multinationales sous pression. Quand elles ne sont pas bloquées d'office (Facebook, Google, ou encore Twitter), les entreprises étrangères font face à de sévères répercussions si elles ne se plient pas aux volontés de Pékin ou si elles partagent des opinions divergentes.

Apple peut-elle faire autre chose que d'obéir aux désidératas de Pékin ? La NBA, Versace, ou encore Dolce&Gabbana ne sont pas sortis indemnes de leurs « incartades ». La Chine représente, après les Amériques et l'Europe, le troisième marché avec des ventes annuelles atteignant près de 44 milliards de dollars. Sans oublier qu’Apple est très dépendante des usines chinoises, comme celles de Foxconn et Pegatron (des entreprises taïwanaises, ironiquement).

Image Apple.

La firme de Cupertino, sans doute consciente de la situation, avait choisi de produire — au moins partiellement — son ordinateur destiné aux professionnels aux États-Unis. « Le Mac Pro est l’ordinateur le plus puissant d’Apple et nous sommes fiers de le construire à Austin (Texas) », avait annoncé Tim Cook. Les sous-traitants Foxconn et Pegatron avaient également décidé de déplacer une partie de leur production en dehors de la Chine, notamment en Inde, au Vietnam et en Indonésie.

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