Spotify attaque Apple à Bruxelles pour concurrence déloyale

Florian Innocente |

Spotify hausse le ton contre Apple et son fondateur, Daniel Ek, annonce le dépôt d'une plainte devant la Commission Européenne. En ligne de mire il y a ce que Spotify considère comme une concurrence déloyale de la part d'Apple : les règles fluctuantes de présence sur l'App Store, le statut de juge et partie d'Apple et les limites posées à la promotion et au fonctionnement d'une app sur l'App Store.

Daniel Ek, patron fondateur de Spotify

C'est un vieux combat de Spotify qui revient en lumière, au point que le service suédois a ouvert un site pour en établir la chronologie sous le slogan « Il est temps de jouer à la régulière ».

Dans ce récapitulatif remontant aux débuts de l'iPhone et de l'App Store s'y trouvent rassemblés les changements de règles sur la boutique de téléchargement, les difficultés posées à la création d'une app pour l'Apple Watch (ça a avancé depuis), etc.

C'est sur la commission des 30 % prise sur les abonnements, que Spotify concentre une large part de ses critiques. Le service rappelle que la possibilité de passer d'un compte gratuit à une formule Premium l'imposait de reverser 30% à Apple (en omettant de préciser qu'au bout d'un an, en cas de renouvellement de l'abonnement, la ponction est réduite à 15 %). Une « taxe » incompatible avec son activité, dans le contexte d'une concurrence avec Apple Music :

Si nous payions cette taxe, cela nous obligerait à gonfler artificiellement le prix de notre abonnement Premium bien au-dessus du prix de Apple Music. Et pour que nos prix restent concurrentiels pour nos clients, nous ne pouvons pas le faire.

Pour ménager sa marge, Spotify avait reporté sur le client le prix de cet abonnement. La même formule coûtait 12,99 € en In-App sur l'App Store et 9,99 € directement chez Spotify. Un déséquilibre auquel n'est pas soumis Apple Music, plaide Spotify, qui est proposé depuis le début à 9,99 € et intégré sur tous les appareils iOS et macOS.

Depuis un an, Spotify a donc retiré la possibilité de s'abonner au travers d'un achat In-App, obligeant l'utilisateur à le faire depuis son site. Un trajet que le client ne peut suivre depuis l'intérieur de l'app puisqu'Apple interdit qu'une app propose un autre mode d'abonnement que celui reposant sur son système. Un simple lien vers un abonnement extérieur est également proscrit.

C'est là un autre motif de mécontentement de Spotify (lire Spotify pousse à annuler l'abonnement In-App d'Apple) qui fustige la promotion qu'Apple fait pour Apple Music au sein de ses services, tout en bridant la communication de services concurrents.

Netflix a fait exactement comme Spotify à la fin de l'année dernière, il n'y a plus d'abonnement In-App de proposé dans son app.

Les règles fluctuantes et pas toujours écrites de l'App Store sont une autre source d'énervement pour le suédois. En avril 2018, Spotify a vu son app retoquée par les validateurs de l'App Store car l'une des captures montrait le mot "Gratuit". Trois mois plus tard, c'est le slogan "Get in, Get Premium" figurant dans une capture qui justifiait le rejet d'une mise à jour.

Daniel Ek regrette également qu'Apple ferme la porte du HomePod à Spotify, même si sur ce point le reproche est difficile à établir. C'est davantage Apple que Spotify qui se met dans une position de handicap, au vu du nombre d'enceintes concurrentes qui intègrent Spotify. Si un jour le HomePod règne sur ce marché, la question néanmoins se reposera.

Avec sa plainte devant la Commission Européenne (Spotify ne s'interdit pas de porter le fer dans d'autres pays) Spotify veut que chaque protagoniste soit soumis aux même règles sur l'App Store « Apple Music compris ». Puis, que les clients aient le choix du mode de paiement d'un abonnement qui leur convient, sans subir des « tarifs discriminatoires ». Enfin, que les app stores ne puissent contrôler la communication marketing entre les clients et les services.

Daniel Ek conclut sur la nature de sa démarche. À l'écouter, il s'agit moins d'une bataille entre Spotify et Apple que d'une lutte à un niveau plus global : « Nous voulons les mêmes règles, justes, pour toutes les entreprises, qu'elles soient nouvelles ou anciennes, petites ou grandes ».

Cette action de Spotify survient à un moment où plusieurs actualités se croisent. Dans quelques jours, Apple va annoncer son service de séries TV dont on peut penser qu'il s'articulera, commercialement parlant avec l'offre musicale (Apple a aussi une offre de presse magazine en préparation). Nul doute que côté promo, Apple ne va pas regarder à la dépense.

Spotify n'ayant pas de catalogue vidéo, il vient de renforcer son partenariat avec Hulu, un important service américain de VOD. Apple, via iTunes, est devenu un passage obligé pour obtenir des podcasts. Spotify a récemment fait de l'offre en podcasts un axe majeur de sa croissance future, et a acheté deux entreprises du secteur.

Enfin, sur la question de la régulation des plateformes de téléchargement d'apps, le sujet est devenu politique au travers du programme de l'une des candidates démocrates pour la présidentielle américaine de 2020 et d'initiatives décidées à Bruxelles (lire Europe : Apple verse de l’argent aux développeurs, l'UE met en place de nouvelles règles).

avatar CorbeilleNews | 

@skynext

Et alors ? Imaginez qu'il n'y ait plus qu'une boulangerie qui fixe des tarifs impossibles dans votre quartier ... et sous prétexte qu'elle gagne plus d'argent que les autres vous cautionnez ... Mais où est la logique ???

Comment peut-on être aussi étriqué pour ne pas comprendre ce qui crève les yeux, d'autant que les exemples ne manquent pas sur le fil !!!

Bonnepoire a raison on frôle le sectarisme...

avatar mansour | 

@CorbeilleNews

Mais je ne cautionne rien du tout relisez mes messages je dis l’inverse !

avatar byte_order | 

@CorbeilleNews
> Et alors ? Imaginez qu'il n'y ait plus qu'une boulangerie qui fixe des tarifs impossibles
> dans votre quartier ...

Une seconde ouvrira, trop heureuse de l'opportunité de concurrence créée ainsi.

Le problème c'est pas les tarifs de la boulangerie, mais que l'accès au quartier est contrôlée par la boulangerie. C'est ça, et uniquement ça, qui permet à ces tarifs d'exister : le contrôle permet le refus de la concurrence.

Sauf que le quartier, ici, c'est le terminal iOS. Hors il a été vendu. Il n'appartient donc plus à son constructeur. Qui garde quand même un contrôle absolu sur ce qui peut se faire dessus, même contre l'avis de son propriétaire.

avatar byte_order | 

@bonnepoire
Le public d'Android, cela semble être surtout un problème aux fans d'Apple.
Vu la bonne santé de la plateforme Android, je doute que cela soit un problème pour Android.

avatar bonnepoire | 

La bonne santé t’es sûr? ?

avatar Domsware | 

@skynext

Depuis quand Apple est en position dominante ? Depuis quand Apple a 60% de part de marché des téléphones mobiles ?
Depuis quand Spotify ne peut pas utiliser une webapp sur iOS ?

Spotify veut bénéficier des avantages de l’AppStore sans en payer le prix.

avatar iBaby | 

@bonnepoire

Spotify peut marcher dans une web app. Il ne dépend pas d’Apple.

avatar mansour | 

@iBaby

Parlons en des web app puisque c’est Apple qui impose un seul moteur de rendus web à toutes les navigateurs de son store (si il fallait un exemple de dérive...)

avatar iBaby | 

@skynext

Mouais, c’est plus technologique que commercial ce problème, faut pas pousser.

avatar mansour | 

@iBaby

Microsoft a été condamné pour livrer Windows avec un navigateur web. Sur iOS après 12 versions on ne sait même pas changer le navigateur par défaut. Contrainte technique probablement

avatar Domsware | 

@skynext

Un moteur open source...

avatar bonnepoire | 

@ iBaby
Pour racoler des clients, visiblement si. Sinon ils ne s'en plaindraient pas.

avatar iBaby | 

@bonnepoire

Ils ne s’en plaignent pas pour racoler des clients ! Rien que ton vocabulaire, « racoler » est partial, Mister Freud de la psychologie des profondeurs geeks ! Et Apple Music invite, accueille, intronise, sert ses clients ? C’est en vérité de bonne guerre commerciale que Spotify se plaint. Un peu de neutralité ne ferait de mal à personne. C’te vision pervertie des choses, pouah !

avatar bonnepoire | 

?

avatar Domsware | 

@iBaby

Et sur son site, Spotify ne fait il pas sa promotion en priorité ? Parle-t-on alors d’abus ?

avatar mansour | 

@Domsware

Mais on ne parle pas « d’abus » ça ne veut strictement rien dire ! on parle d’abus de POSITION DOMINANTE. Le site de Spotify n’est pas la seule façon d’accéder au web pour 60% du trafic il me semble. Je ne comprends pas le nombres de gens qui sont prêt à défendre Apple au détriment de la concurrence et de l’innovation en brandissant des exemples et des arguments sans objet c’est incroyable

avatar CorbeilleNews | 

@skynext

Beaucoup réagissent avec leurs tripes pour défendre Apple sans même comprendre que dans de nombreux cas de leur quotidien c'est justement ce genre de loi qui les protège d'abus de position dominante.

Mais comme ils ne savent pas comment cela se passerait sans cette loi qui les protègent ils préfèrent râler que l'on l'applique ...

En gros tous chez Apple et quand il n'y aura plus de concurrence ils viendront se plaindre que c'est trop cher !!!

C'est triste mais v'la eul'niveau du péquin de base ...

avatar byte_order | 

@Domsware
> Et sur son site, Spotify ne fait il pas sa promotion en priorité ?
> Parle-t-on alors d’abus ?

Non, parce que Spotify est bel et bien propriétaire de *son* site.

Alors que quand Apple fait de la promotion pour Apple Music dans l'app AppStore tournant sur les terminaux iOS, elle le fait sur des terminaux qui ne lui appartienne plus.

Si votre Renault vous invitait régulièrement a aller faire entretenir votre véhicule dès que vous passez à proximité d'un garage Renault tout en cachant sur la carte GPS les autres garages concurrents, vous ne trouveriez pas cela abusif, voir intrusif !?

avatar Dimemas | 

C'est vous qui à mourir de rire les gars...
Les mecs chez Apple font tout pour empêcher la concurrence comme Spotify de se déployer et de gagner en utilisateurs à partir d'une solution pensée à partir de rien mais qui est mille fois mieux qu'Apple music (qui est franchement pas terrible).
Et encore, ils ont fait pire avec d'autres entreprises concurrentes. Mais ça vous vous fichez ou vous ne voulez pas le savoir, vous êtes complètement aveuglés... c'est déconcertant.

Que vous le vouliez ou non, ça s'appelle de la concurrence déloyale, à l'époque micromou a été forcé de revoir sa copie concernant les navigateurs !
Mais Apple a bien changé et est devenu le nouveau microsoft en terme de politique.

avatar sensass | 

Et alors ? A ce que je sache l'App store a été créé, mis en place et est propriété de Apple. Sous prétexte que les règles ne plaisent pas, on pleurniche. Spotify, les connaissait depuis le départ et a accepté de venir dans la cour d'Apple.
L'essentiel c'est que les règles soient les mêmes pour tous et qu'Apple ne devienne pas Android.

avatar debione | 

Oui tout comme les éditeurs de navigateur internet ... Ça se tient pas...

avatar byte_order | 

@sensass
> A ce que je sache l'App store a été créé, mis en place et est propriété de Apple.

Mais pas les terminaux iOS sur lequels les apps s'installent. Et sans lesquels le magasin AppStore ne vendrait rien à personne et serait vide.

Apple n'est propriétaire que du magasin, pas du coffre de votre véhicule, celui dans lequel le consommateur va mettre ses achats.

Et pourtant, seul Apple a la clé pour ouvrir le coffre de votre véhicule. Et vous êtes obliger d'acheter tout dans *son* magasin. Parce que vous n'avez pas la clé du coffre de votre propre véhicule.

avatar byte_order | 

@bonnepoire

Apple est donc proprio de votre iPhone ? De votre iPad ?
Vous payez combien en loyer ?

avatar Pu-erh | 

@bonnepoire

Je trouve aussi l'exemple de l'immeuble un peu à côté, ou plutôt incomplet.

Il y manque un protagoniste : nous, les consommateurs.
Apple a créé un objet/plateforme/éco-système que les consommateurs trouvent attrayant et pour lequel ils sont prêts à payer cher. Mais si les consommateurs sont si nombreux à trouver l'iPhone attrayant c'est en grande partie grâce à Spotify et les millions d'autres apps/services. Apple gagne de l'argent grâce à leurs présences.
La grande réussite est d'avoir créé un cercle "vertueux" : la plate-forme permet aux devs. de créer de bonnes apps/services. Les apps/services participent à attirer les consommateurs. Il y a un marché. Pour résumer avec candeur ^^

On peut essayer de compliquer la comparaison : le propriétaire du local commercial aux Champs Elysées interdit le locataire de faire payer ses clients en boutique, on peut juste essayer ... sauf si le locataire lui reverse 30%. Et 3 ans plus tard, le proprio ouvre dans le même immeuble une boutique concurrente qui vend les mêmes fringues que la boutique du locataire. Au passage il interdit maintenant au locataire de laisser ses clients essayer les fringues en boutique, à partir de maintenant on peut juste regarder. Par contre lui, en tant que propriétaire, s'accorde le droit de laisser ses propres clients essayer et payer en boutique. Ça commence à devenir déloyal non ?

avatar bonnepoire | 

Je n’adhère pas à ta comparaison.

avatar Mécréant | 

Filons la comparaison, @Bonnepoire:

Est-ce que le proprio refuse que tu vendes certains produits en raisons de règles non-écrites et changeantes?

Est-ce qu’il t’empêche de donner à tes clients l’adresse de ton autre magasin où les prix sont 30% moins chers parce qu’il n’est pas situé sur les Champs Elysées?

avatar bonnepoire | 

Le vendeur qui t’enverrait chez le concurrent serait un vrai cretin. Ici on justifie tout comme on peut. On va faire la même chose avec votre salaire. On va rigoler...

avatar Mécréant | 

Pas chez le concurrent, @bonnepoire: la même chaîne, mais un autre magasin sans taxe ajoutée: tu y gagnes exactement la même chose, mais ton client y gagne 30%; l’autre magasin est aussi facile d'accès depuis son domicile, mais il ne peut pas utiliser un mode de paiement aussi facile (il doit se souvenir de son code pin).

Et pas spécialement un vendeur: simplement une affiche avec les différents magasins de ta chaîne et le prix des produits phares à chaque adresse.

Est-ce que le proprio du bâtiment que tu loues à le droit de t’interdire de placer cette affiche sous peine de changer ta serrure afin de t’empêcher d’accéder au bien que tu loues?

Et n’oublions pas de résoudre la question des règles non écrites et changeantes...

avatar bonnepoire | 

Qu’il aille chez le concurrent. Simplement!

C’est quoi cette comparaison bidon?

Si tu veux un emplacement dans un centre commercial tu paies ton loyer. Souvent c’est cher mais t’as une garantie de passage. Et les règles peuvent changer au renouvellement du bail. Vous êtes tellement anti qui vois ne voyez pas le grossièreté de vos propos!

Tu oublies de dire que l’affiche outrepasse le paiement du loyer!!!

avatar Mécréant | 

La comparaison bidon n’est pas de moi : je ne fais que la pousser à ses limites en prenant en compte les données du problème que tu évites scrupuleusement :

- Apple change les règles du store régulièrement
- Apple refuse des app pour des règles qui ne sont pas écrites
- Apple interdit tout lien vers le site propre des éditeurs afin d'éviter que les clients finaux ne puissent être informés qu’ils paient 30% de plus pour les abonnements s’ils l’achètent via l’app store plutôt qu’ailleurs...

À propos des abonnements, c’est une autre limite de votre comparaison :
- Apple ne loue pas un immeuble
- Spotify ne vend pas des objets
>> mais si l’on voulait garder cette comparaison, l’application se trouve dans le magasin des Champs Elysées parce que votre propriétaire vous interdit de la vendre ailleurs (pas d’autre store) ; l’abonnement, lui, n’est pas hébergé sur les serveurs (dans le magasin) d’Apple mais dans vos entrepôts, où vous possédez un bureau de vente d’abonnement...

Informer le client n’a pas à être interdit.

avatar Mécréant | 

PS: je n’ai rien d’un « anti », je ne suis juste pas un fanatique religieux... je suis un mécréant...

Pour moi, il suffirait qu’Apple autorise l’information à défaut d’autoriser un lien...

avatar bonnepoire | 

« Je ne veux pas payer à Apple, allez sur mon site ».
Logique...

avatar Mécréant | 

Pas « Je ne veux pas payer », mais « si vous ne voulez pas payer ».

Tu répètes sans cesse qu’il suffit d’aller à la concurrence, mais tu refuses de voir
- que cela est empêché,
- que Apple et Spotify font les mêmes dépenses en serveurs pour assurer leur service, mais qu’il y a un déséquilibre du fait que l’un exige 30% sous prétexte que le service est utilisé via un objet qu’il a vendu...

Un peu comme si j’achetais une maison, prenais un abonnement à Internet et devais payer 30% plus cher cet abonnement pour verser une rente à celui qui m’a vendu la maison sous prétexte que j’utilise Internet dans cette maison qui m’appartient mais qu’il a construite...

avatar byte_order | 

@bonnepoire
> Si tu veux un emplacement dans un centre commercial tu paies ton loyer.

Pas *un* centre commercial. LE centre commercial. Unique. Imposé.

Pour pouvoir s'installer dans un autre centre commercial, faut accepter de devoir changer de pays.

avatar bonnepoire | 

Non pas unique. Le centre commercial Android existe. Le centre commercial Apple reste propriété de Apple. Qu’est-ce qui t’échappe dans la notion de propriété?

avatar Mécréant | 

L'iPhone que j'ai est MA propriété, pas celle d'Apple: je l'ai payé. Assez cher. J'en suis content: il me permet de faire énormément de choses grâce aux applications que j'y ai installées. Sans application, il ne vaudrait pas grand chose cependant...

Lorsque j'utilise Spotify, j'utilise une application.
>> Cette application est proposée sur un store (unique, ne vous en déplaise: je ne peux pas utiliser le Play Store sur mon iPhone...). Personnellement, cela ne me pose pas de problème: ça me permet de trouver plus facilement les applications dont j'ai besoin. Je trouve logique de payer pour l'utilisation de ce store (serveurs, gestion, etc), ça ne me dérange pas de verser 30% de l'achat d'une application à Apple: le prix ne serait pas 30% moins cher si l'application était distribuée via un autre canal (serveurs, gestion, etc) et cela me compliquerait la vie.

Lorsque j'utilise Spotify, j'utilise aussi un abonnement.
>> Ce n'est pas Apple qui gère et entretient les serveurs me permettant d'utiliser l'app et l'abonnement: c'est Spotify. C'est ici que le bât blesse.

Il n'est pas logique que moi, client de
- Spotify (app + abonnement)
- Apple (app + iPhone)
je paie chaque mois à Apple 30% de supplément sur mon abonnement.

Cet abonnement, je peux le prendre en dehors du store au juste prix, c'est déjà ça. Depuis que je le sais, c'est d'ailleurs ce que je fait. En tant que consommateur, il est cependant illogique que mon fournisseur de service (Spotify) n'ait pas le droit de m'informer via l'application qu'il a développée que je payais trop cher au départ.

Du point de vue de Spotify, le problème est différent: Apple, comme Spotify
- développent LEUR application
- mettent en place un système permettant à cette application de fonctionner à LEURS frais (la musique de Spotify n'est pas hébergée chez Apple)
>> il y a donc un déséquilibre commercial du fait qu'Apple interdise à Spotify de m'informer ET exige 30% de commission sur l'abonnement. Il suffirait de faire sauter ce "ET" pour que l'équilibre soit rétabli.

avatar McFly26 | 

@Mécréant

J’entends vos arguments et je les trouve tout à fait pertinents. À votre avis, si démantèlement il y a, comment garantir à chaque utilisateur Apple le même confort, le même niveau de sécurité et la même expérience utilisateur qu’aujourd’hui si, par exemple, un autre acteur proposait une plateforme de téléchargement alternative ? En tous les cas, nonobstant ces craintes, l’idée semble intéressante ?.

Au-delà de cette question, Spotify me donne toutefois l’impression d’un chien qui aboie par peur. Son modèle économique ne dégagerait pas de bénéfice et voilà que le drapeau des droits d’auteurs est en train de s’agiter très fort et à juste titre, menaçant encore davantage la pérennité financière de l’entreprise si ceux-ci devaient être réévalués. Ce dépôt de plainte n’est-il pas l’arbre qui cache la forêt ?

Personnellement, j’aimerais entendre la voix d’Apple sur toutes ces questions puisqu’elle est concernée au premier chef et que nous n’avons pas toutes les pièces du puzzle. Espérons qu’elle nous en apprenne plus dans les semaines à venir.

avatar bonnepoire | 

@ McFly26
Exactement.

avatar Mécréant | 

@McFly26: je ne pense pas qu'un démantèlement soit nécessaire. Du point de vue des développeurs, il y a deux problèmes, qui peuvent être réglés:

1) le flou des règles : je pense qu'Apple gagnerait à jouer la transparence
2) l'aspect déséquilibré des abonnements: exiger 30% d'un abonnement est une règle anticoncurrentielle à partir du moment où Apple empêche la communication (1).

Du point de vue du consommateur, seul le deuxième point est un problème car il limite l'information.

Des solutions, il pourrait y en avoir. Par exemple, Apple pourrait exiger que les app contenant un abonnement in-app soient payantes (2), quitte à ce que leur commission ne soit pas de 30% dans ce cas, mais d'une mensualité (app gratuite + 1 mensualité dans la poche d'Apple). Bien sûr, cela entraînerait la suppression d'une rente gagnée sans le moindre investissement...

Concernant le "cas Spotify", je comprends qu'ils puissent être dégoûtés qu'Apple:
1) profite de l'investissement des autres sociétés pour donner de l'intérêt à l'iPhone,
2) observe comment le marché réagit
3) créer une application semblable, éventuellement pré-installée, tout en profitant de cette obligation de 30% pour rendre la concurrence inattractive...

Pour ce qui est des droits d'auteurs, ils sont les mêmes pour les deux sociétés il me semble (à moins qu'Apple ne suive la loi US, Spotify une loi UE et qu'il y ait de fortes divergences entre US et UE: il faudrait demander à un spécialiste): il n'y a aucune raison d'estimer que l'un soit lésé par rapport à l'autre, bien que Spotify fasse pâle figure face à Apple
- pour sa trésorerie (permettant de résister en cas de coup dur)
- pour son poids dans les négociation (la cession de ces droits se négocie...)

_____
(1) Personnellement, je me méfie toujours des règles/lois/accords interdisant la communication, que cela vienne d'une société, d'un état ou d'un avocat...
(2) Ils toucheraient ainsi leur commission sur l'achat unique (ce qui se justifie >> store)

avatar McFly26 | 

@Mécréant

Merci pour ce complément d’informations. C’est fort instructif et rassurant aussi. Gageons que les esprits s’apaisent et qu’une solution équitable puisse être trouvée entre les différents protagonistes, sans oublier les utilisateurs et consommateurs que nous sommes.

avatar Mécréant | 

@McFly26: ça me rassure de voir que tout le monde ne me traite pas de "grosser anti" simplement parce que je ne dis pas "oui amen" à tout (sans pour autant crier "au diable")
;-)

Wait and see...

Bonne soirée

avatar McFly26 | 

@Mécréant

On peut être d’avis contraire et discuter paisiblement. Personnellement, j’ai toujours pensé qu’il y avait plus d’intelligence dans plusieurs cerveaux que dans un seul.
Et puis, un débat contradictoire peut amener chacun des camps à faire un pas vers l’autre, et finalement, se dire que la vérité peut être quelque part au milieu.
En tous les cas, j’ai avancé sur la question du jour grâce à vous et à tous les échanges qui ont lieu sur ce forum, chacun amenant un bout de vérité même si c’est parfois en recourant ... à quelques abus de langage ?. C’est souvent drôle et rarement méchant, souvent passionné comme tout ce qui touche, de près ou de loin, à la marque pommée ??

Belle soirée

avatar byte_order | 

@bonnepoire
> Non pas unique. Le centre commercial Android existe.

Ceux là (y'en a plusieurs, y'a pas que le Google Play Store) ne sont compatibles qu'avec les véhicules Android.

Y'a bel et bien qu'un centre commercial permettant d'acheter des trucs compatibles avec le coffre de votre vehicule iPhone. Et c'est Apple qui a la clé du coffre, en plus.

Donc en gros, pour avoir le droit d'acheter ses courses où l'on veut, on doit changer de véhicule à chaque fois !?

Ridicule.

> Le centre commercial Apple reste propriété de Apple.

Le centre commercial. Mais pas le véhicule du consommateur venant chercher des produits. Sans lequel le centre commercial vendrait pas grand chose, au passage.

> Qu’est-ce qui t’échappe dans la notion de propriété?

Précisément. Mon véhicule. Mon. Pas celui du centre commercial.

Que Apple loue les voitures pour aller faire les courses dans *son* magasin, et là, oui, la notion de propriété sera applicable.
Là, elle s'arrête à la carrosserie du véhicule.

avatar Shralldam | 

Apple est une entreprise privée. On ne peut pas exiger d’elle la neutralité et l’équité attendues d’un service public.

avatar mansour | 

@Shralldam

Bien sûr que quand une entreprise contrôle 60% d’un marché (en valeur pour les apps mobile) on peut lui imposer une série de contraintes pour s’assurer que l’elle ne constitue pas une entrave au marché. On l’a fait avec Microsoft, AT&T...

avatar Shralldam | 

@skynext

Je suis d’accord. Mais n’attendre aucun favoritisme sur sa propre plateforme, c’est naïf.

avatar mansour | 

@Shralldam

C’est pour cela qu’il faut s’assurer que l’entité qui propose la plateforme et celle qui propose les services soient deux entités distinctes

avatar Dimemas | 

Mais t'es bête ou tu en fais exprès là ?
Bien sur que si qu'on peut exiger d'être un peu plus neutre.
Si ça te convient tant mieux, mais ne vient pas dire n'importe quoi sous prétexte que c'est ta vision de choses.

Tu appelle comment l'exemple de microsoft ?

avatar Shralldam | 

@Dimemas

J’essaie juste d’être réaliste, et je n’impose pas ma vision. Sur le fond, je suis d’accord pour une régulation et un contrôle, mais pas sûr que Spotify ne ferait pas la même chose si elle était dans une position hégémonique. C’est la tonalité « nous voulons la justice » qui m’agace, probablement.

avatar iBaby | 

@Shralldam

On ne juge pas sur des « pas sûr que peut-être si » sans fondements.

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