Donald Trump a tenu sa première conférence de presse hier dans ses habits tout neuf de président élu. C’est le New York Times qui a eu l’honneur de recueillir la bonne parole, et il y avait beaucoup à dire, de la montée de l’extrémisme de droite aux États-Unis depuis l’élection aux nombreuses réformes que Trump veut impulser. Il a aussi été question de la réindustrialisation du pays.
Cela a été un des sujets majeurs de la campagne et Donald Trump a souvent cité Apple comme exemple de relocalisation industrielle possible (enfin, « exigée » serait un meilleur terme, lire : Apple en Chine : pourquoi Donald se Trump). Durant la conférence, on a appris que le nouveau président avait reçu les coups de fil (« des conversations de quatre minutes ») avec deux des moguls de la Silicon Valley : Bill Gates et Tim Cook.
On ne saura rien de la teneur des échanges avec le fondateur de Microsoft ; en revanche, Donald Trump a donné quelques détails sur la « super conversation » avec le patron d’Apple. « Je lui ai dis : “Tim, vous savez ce qui serait une vraie réussite pour moi, c’est qu’Apple construise une grande usine aux États-Unis, ou plusieurs grandes usines aux États-Unis. Plutôt de faire fabriquer vos produits en Chine, au Vietnam, ou là où vous faites fabriquer vos produits, que vous les fassiez produire ici” ».
Ce discours n’a rien de nouveau, Tim Cook l’a déjà entendu pendant la campagne. Au président élu, le CEO a répondu : « Je comprends ça ». Histoire, peut-être, de préparer le terrain, Apple aurait demandé à Foxconn d’étudier la possibilité d’une implantation américaine, mais sans grand enthousiasme (lire : iPhone « Made in US » : Apple y songe). Il est vrai que cela demanderait un effort considérable, non seulement en termes humain, mais aussi technique et logistique.
Donald Trump a toutefois une botte secrète pour pousser Apple et les grandes entreprises à revenir investir aux États-Unis : des incitations fiscales. « Nous allons mettre en place de très importantes réductions d’impôts, et vous en serez très content », a-t-il dit à Tim Cook. Plus que des réductions de taxes, le nouveau président américain a surtout fait miroiter un allègement de la législation. Le trésor de guerre d’Apple, lourd de plus de 200 milliards de dollars, est détenu à l’étranger et Tim Cook n’a eu de cesse de réclamer une baisse des taxes pour rapatrier cet argent. Le patron d’Apple va sans doute l’obtenir avec Trump au pouvoir.
Mais que se passera-t-il si ces nouvelles usines emploient non pas des humains, mais des robots comme c’est probable ? « Hé bien nous fabriquerons ces robots », a répondu Trump du tac au tac.
