Les terres rares sont un enjeu grandissant entre les États-Unis et la Chine. Si les relations entre les deux pays semblaient s'améliorer ces dernières semaines, elles ont connu un coup de froid la semaine dernière.

Les États-Unis et la Chine annoncent une trêve partielle dans leur guerre commerciale
En effet, la Chine a décidé de resserrer un peu plus son contrôle sur les terres rares, ces métaux stratégiques indispensables à la fabrication de puces, d’équipements électroniques, de moteurs électriques ou encore de systèmes de défense. Pékin exige désormais que toute entreprise étrangère obtienne une autorisation spéciale pour exporter ces matériaux. Le pays impose aussi de nouvelles restrictions sur les technologies d’extraction, de fusion et de recyclage, et prévient qu’aucune exportation liée à des usages militaires ne sera approuvée. La Chine assure près de 70 % de la production mondiale de terres rares et domine encore davantage leur transformation, avec près de 90 % du raffinage mondial concentré sur son territoire.

Washington dégaine les taxes
Les États-Unis n'ont pas tardé à répliquer. Donald Trump a sorti son arme favorite : annonçant des droits de douane supplémentaires de 100 % sur les importations chinoises à partir du 1er novembre ou plus tôt. Si la situation n'évoluait pas rapidement, il a également déclaré que son administration était prête à imposer des contrôles à l'exportation sur tous les logiciels critiques.
Vendredi dernier, les marchés financiers ont connu leur pire journée depuis le mois d’avril. Les actions dans le domaine des semi-conducteurs ont été particulièrement malmenées. Nvidia a perdu 5 %, quand AMD et ARM ont reculé respectivement de 7 % et 9 %.

Taïwan tente de rassurer
Pour les sociétés comme Apple, cette restriction sur les terres rares s'apparentait à un nouveau casse-tête. Mais Taïwan s'est voulu rassurant face aux nouvelles restrictions chinoises sur les terres rares. Dans un communiqué, le ministère de l’Économie a précisé que les éléments visés par Pékin ne sont pas ceux utilisés dans la fabrication des semi-conducteurs, et qu’il n’y a donc aucun impact immédiat attendu sur la production de puces. Les produits contenant des terres rares nécessaires au marché local proviennent d’ailleurs principalement d’Europe, des États-Unis et du Japon.
Le territoire, qui abrite TSMC, le plus grand fondeur mondial de semi-conducteurs et pilier des technologies liées à l’intelligence artificielle, reste toutefois prudent. Les autorités taïwanaises estiment que l’extension des contrôles chinois pourrait perturber d’autres chaînes d’approvisionnement mondiales, notamment dans les secteurs des voitures électriques et des drones, et affirment suivre la situation « de très près ».

Tim Cook peut respirer (pour l’instant)
Plus de peur que de mal pour une bonne partie de l'industrie high-tech que Donald Trump a voulu rassurer. Dans un court message, il a déclaré hier « Ne vous inquiétez pas pour la Chine, tout ira bien ! ». Tim Cook peut, pour l’instant, dormir sur ses deux oreilles : la production de l’iPhone n’est pas menacée. »