Le quitte ou double de Tim Cook

Anthony Nelzin-Santos |

Apple est réputée pour ses lancements orchestrés de main de maître et la disponibilité rapide des nouveautés. Elle a ainsi généré une attente aujourd’hui à la hauteur des déceptions causées par les ruptures de stock à répétition, le manque d’information sur la nouvelle gamme d’iMac, ou des annonces qui peuvent sembler incohérentes. Il n’y a pas encore un problème Apple, mais il y a quelques petits problèmes Apple.





Un wagon de produits qui a déraillé



En décalant le cycle de vie de l’iPhone, Apple a semé la zizanie dans sa mécanique jusque là si bien huilée — mais il s’agissait d’un mal nécessaire. La plupart des grands lancements d’Apple sont en effet programmés de manière à équilibrer la pression de la demande et les impératifs de la production, puis de favoriser l’explosion de la demande avec une production à plein régime. Ce n’a pas toujours été le cas pour l’iPhone.



Les rendez-vous de la Macworld Expo en janvier (après les fêtes) ou ceux de la WWDC en juin (avant les vacances) n’étaient pas tout à fait le fruit du hasard et permettaient d’assurer une activité solide tout au long de l’année. Si le MacBook Air a été lancé en janvier, c’est aussi pour limiter sa portée commerciale et prendre le temps de mettre en place les nouveaux processus de fabrication. Si les iMac ont souvent été présentés en juillet ou en août, c’est au contraire pour qu’ils soient prêts pour la rentrée — la grande exception étant ici le premier iMac Intel, présenté en janvier.





L’iPod a toujours profité de son cycle décalé : il est traditionnellement présenté à la rentrée, alors que les ordinateurs atteignent leur pic de ventes. Il s’assurait ainsi d’être la star des fêtes de fin d’année, la fin du rodage des chaînes de production coïncidant avec le Black Friday, le coup d’envoi de la période des achats en Amérique du Nord. En comparaison, le cycle de l’iPhone pouvait paraître illogique, comme à contretemps. Cela ne l’a pas empêché de plutôt bien se vendre, mais son décalage de trois mois a provoqué une véritable explosion des ventes : le quatrième trimestre calendaire, qui correspond au premier trimestre fiscal d’Apple, est celui où les bourses se délient le plus facilement.





Cet équilibre des lancements en rideau a été rompu en 2012 : Apple y a préféré un lancement en wagons, iPhone 5 et nouveaux iPod puis iPad mini et iPad 4 et MacBook Pro 13" Retina et nouvel iMac. Soit 80 % du chiffre d’affaires et les produits les plus importants de la société touchés en une période très courte, au fi de toutes les habitudes de la maison, des clients, et du marché. Un jeu qui en vaut la chandelle : à la fin du mois d’octobre, Apple était persuadée de pouvoir réaliser le grand chelem et annonçait être en mesure de passer le cap des 50 milliards de dollars de chiffre d’affaires au prochain trimestre. Mais aussi un jeu dangereux : un mois plus tard, on se dit qu’il ne faudrait pas que l’embouteillage perdure pour qu’elle y parvienne.



Personne n’est semble-t-il capable de dire si les nouveaux iMac sortiront bien à l’heure dite. Il est toujours difficile de se procurer un iPhone 5 (l’histoire de l’iPhone 4 se répète : il se vend très bien mais son succès est limité par la production) et les délais de livraison de l’iPad mini sont toujours exécrables (il avait fallu six mois à l’iPod mini pour être à peu près en stock). Le MacBook Pro 13" est toujours le modèle plus vendu par Apple, mais sa perception est parasitée par la présence du modèle Retina et plus généralement par une gamme parmi les plus complexes des dix dernières années. La situation n’est néanmoins pas encore catastrophique (toute l’industrie aimerait connaître de tels problèmes) et il suffirait qu’elle s’améliore rapidement pour qu’elle fasse bientôt figure de simple hoquet. Mais elle en fait un symptôme d’une année toute particulière.



Un cycle défavorable à l’innovation



La situation actuelle est en effet moins révélatrice d’une gestion déficiente chez Apple que d’un contexte industriel et économique difficile. La firme de Cupertino vend 125 millions d’iPhone et 58 millions d’iPad par an, des niveaux qu’elle n’a jamais atteints, même au plus fort du succès de l’iPod qui était d’ailleurs un appareil bien plus facile à produire. Apple a certes 1,3 million d’ouvriers à sa disposition à travers Foxconn, mais ceux-ci sont inutiles si le taux de déchet des écrans est trop élevé ou si les matériaux sont si précieux qu’ils ne peuvent être assemblés sans être abîmés. Les tensions avec Samsung Electronics rajoutent à la confusion, et Apple manque d’alternatives viables : dans la tourmente, Sharp a tardé à perfectionner ses écrans IGZO et TSMC vient à peine de résoudre ses problèmes de gravure des processeurs en 28 nm.





Le lancement de l’iPad mini sans écran Retina ou de l’iPad 4 huit mois après son prédécesseur sont sans doute des lancements en partie subis. Apple pouvait-elle attendre la technologie la plus à même de gérer l’écran Retina sans mettre à jour l’iPad pour reprendre l’avantage du calendrier et définitivement enfoncer la concurrence ? Probablement pas, et l’iPad de troisième génération a fait office de pis-aller de luxe. L’iPad mini pouvait-il attendre une puce aussi puissante que celle de l’iPad 4 mais bien plus économe en place et en énergie, alors que la concurrence à bas prix écorne l’image de l’iPad ? Probablement pas non plus. Alors que les fabricants de PC semblent décidés à faire remonter leurs marges à la faveur d’un Windows 8 qui favorise les ultrabooks et les hybrides, Apple pouvait-elle vraiment attendre six mois de plus avant d’affiner ses MacBook Pro ? Toujours pas, et qu’importe si la carte graphique ne suit pas toujours.



Elle n’a d’ailleurs peut-être pas les capacités d’innover de la même manière partout, ni devrait-elle le faire. La minorité des utilisateurs de Mac Pro est très vocale, mais la face du monde ne changera peut-être pas si cette machine est revue en juin 2013 plutôt qu’en février. Le développement en interne de puces ARM n’est au contraire pas forcément très parlant, mais est sans doute une des clefs du futur d’Apple. Si certains peuvent avoir l’impression que la firme de Cupertino a fait du surplace cette année, c’est d’abord parce qu’Apple a été coincée par l’évolution de certaines technologies fondamentales qu’elle ne maîtrise pas, tandis que le reste de l’industrie paraissait bouger à toute vitesse en rattrapant son retard (et en dépassant Apple sur un certain nombre de points).





Car quoi qu’elle en dise, Apple ne peut pas tout à fait s’extraire des réalités du marché, et l’on pourrait même objecter qu’il s’agit de la seule stratégie pertinente qui s’offrait à elle. Ses concurrents ont profité d’une année plus molle pour la rattraper sur le plan matériel : Samsung ou HTC utilisent des écrans de très haute résolution et de très haute qualité ; Google et Microsoft profitent des nouvelles puces Wi-Fi pour enfin répondre à AirPlay, huit ans après sa présentation ; tous ou presque se démarquent avec la NFC ou la recharge par induction, technologies à l’écart desquelles Apple reste soigneusement. Apple profite de ce que ses concurrents restent des chats et ne se fassent pas souris pour consolider ses acquis en unifiant les technologies matérielles à l’œuvre : tous les appareils Apple auront bientôt des écrans IPS Retina laminés et sont entièrement monocorps.



Pendant ce temps, la firme de Cupertino progresse sur un front plus risqué et moins gratifiant, les services, d’iCloud à Siri en passant par Plans — quelque chose de nouveau, et quelque chose qu’elle ne maîtrise indubitablement pas. Elle a aussi crevé le plafond de verre organisationnel qu’elle avait atteint : elle refuse avec des arguments valables de décupler sa masse salariale, mais a su revoir son organisation générale pour adopter un modèle plus transversal qui devrait mettre fin à la fiction de la start-up multinationale. Et enfin, elle prépare peut-être quelque chose.



Un coup de poker



Tim Cook n’est pas connu pour être joueur : ce véritable coup de poker qui coûte des dizaines de millions de dollars à chaque jour de retard des nouveautés n’est sans doute pas innocent. En pleine crise économique et financière mondiale, et alors que le dernier trimestre 2012 montre que la firme de Cupertino n’est plus immune au contexte macro-économique, Tim Cook fait le pari qu’Apple réalisera le meilleur trimestre de son histoire au seul moment où les consommateurs dépensent en comptant (un peu) moins. La remontée des prix en euros ? Un détail, l’Europe n’a pas été un vecteur de croissance cette année et ne le sera sans doute pas l'an prochain. La baisse du panier moyen de l’iPad et la présentation de l’iPad mini ? Le fer de lance de cette stratégie. Mais les poches des consommateurs ne sont pas sans fond…



Il semble que l’on s’oriente aussi vers un renouvellement plus fréquent des appareils iOS, seule manière pour Apple de conquérir de nouveaux marchés. Certains annoncent ainsi l’arrivée d’un iPad mini avec écran Retina pour le mois de mars, ce qui aurait l’avantage de faire repartir assez vite ses ventes après l’inévitable tassement du mois de janvier. D’autres font remarquer qu’une des explications de l’insuccès de l’iPhone et du succès tout relatif de l’iPad en Chine est culturelle : dans un marché très sensible à l’apparence des produits, le modèle « tic-toc » d’Apple ne prend pas. Changer plus fréquemment l’apparence des produits pourrait avoir un effet bénéfique — sans trop d’effets secondaires maintenant qu’au moins trois générations d’appareils sont prises en charge par iOS.





On pourrait enfin voir dans l’empressement d’Apple à achever ce cycle matériel une manière d’ouvrir la voie aux nouveautés de 2013. Tim Cook l’a promis, le Mac Pro sera entièrement revu l’an prochain — mais aucune information n’a filtré. Pour la quatrième année de suite, les analystes assurent qu’Apple va présenter un téléviseur — souhaitons-leur que cette fois soit la bonne. Le MacBook Air finira par gagner un écran Retina et les MacBook Pro traditionnels finiront par disparaître à la faveur de la première mise à jour matérielle des modèles Retina, qui adopteront une carte graphique suffisamment puissante. 10.9 finira la fusion des services entre OS X et iOS via iCloud avec l’arrivée probable de Siri et de Plans et un recul semble-t-il encore plus prononcé du rôle du Finder. iOS 7, sera la première version dont l’interface sera chapeautée par Jony Ive, et Eddy Cue devrait régulièrement prendre la parole : après iTunes 11 viendra peut-être le service de streaming musical d’Apple.



Et qui sait, la firme de Cupertino réserve peut-être une surprise à tous ceux qui annoncent déjà son déclin

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avatar philiipe | 
"Un wagon de produits qui a déraillé" Sauf à considérer qu'un train peu en cacher un autre... une TV Apple début 2013 pour maintenir le niveau de chiffre d'affaires et créer la nouveauté.
avatar UnAm | 
Anthony
avatar negaca | 
Excellent article ! C'est vrai que la déception actuelle est à la hauteur de l'attente (injustifiée) générale.
avatar UnAm | 
bon évidemment, le petit < 3 ne fonctionne pas... la fonction éditer non plus... :-p
avatar StevenHuon | 
Très bon article !
avatar ovea | 
C'est vrai qu'il y a du potentiel mais qui ne semble pas bien exploité
avatar gagool | 
Très bon article! BRAVO
avatar Class Actress | 
Il n'y aura pas de déclin. Je suis persuadé au'Apple va ouvrir de nouveau marché sous peu... Télévision, domotique, etc... Tim Cook est loin d'être stupide! Si aucun détails visuels n'est laissé au hasard juste pour un carton d'invitation, imaginez maintenant pour tout le reste de l'entreprise!
avatar philiipe | 
peu... peut...désolé pour l'orthographe (comment corriger depuis un iPhone?)
avatar helderalex33 | 
Bravo les gars,très bon article sa fait plaisir.......continuez comme sa.........
avatar ThurstonMoore | 
Naviguer dans la tempête n'est pas chose aisée. C'est dans ces moments là que l'on doit prouver que l'on est bien celui capable de ressouder l'équipage et de mener la barque.
avatar Erzik | 
Bravo pour ce bel article !! Merci
avatar demenla971 | 
Ils peuvent faire encore plus de ca en baissant leurs prix européens complètement délirants!
avatar Steeve J. | 
C'est vrai que c'est un bon article !!! Par contre personne ne sait à part lui même ce que Tim Cook a dans la tête ? Ni ce que lui et Apple ont comme plans pour le futur ? Après Apple a toujours été Apple et faire croire à la rareté a toujours été un grand axe de leur marketing et de leur façon de faire. Ça aide à donner envie à certains d'acheter alors qu'ils n'auraient pas acheté mais ça ne fait pas tout. Et surtout quand on fait fabriquer par d'autres les chaînes ne sont pas si facilement modifiables et il y a un jour où il faut décider de quel écran on mettra et surtout combien on en aura le jour J. C'est pour cela que le secret est important pour Apple et le fait de faire produire plus tard a au moins fonctionné pour les nouveaux iMacs car le secret a été gardé jusqu'à la Keynote mais maintenant il faut attendre.... Mais ceux qui attendent ces iMacs attendront 1 mois ou deux...
avatar Aphelion | 
De toute façon, je trouve que ce manque d'innovation qu'on colle à Apple ces derniers temps est complètement infondé. Je dirai plutôt que pour une fois Apple à une concurrence qui s'est organisée, et qui répond avec des armes équivalentes voir supérieures sur certains points. Par conséquent, il est évident que Apple n'a plus cette avance technologie qu'elle avait les trois premières années de l'iPhone, ou qu'elle a toujours eu avec ses iPod. Après, reste à voir si Apple compte modifier quelque chose à son cycle incrémentale de nouveautés, ou si elle va continuer de la sorte et surprendre dans un autre domaine comme elle l'a toujours fait.
avatar oomu | 
c'est du lourd. plusieurs points à déconstruire et revoir après réflexion : - la description de la concurrence comme un mono-bloc à jour sur les technologies est imaginaire - la nuance "mais on aimerait connaître de tels problèmes" qui tend à dire qu'en fait c'est un bienfait, naturel avec la croissance d'Apple, pour ensuite asséner les uns après les autres que tout va mal - "la fiction de la startup" : oui Steve Jobs a décrit Apple ainsi, mais si vous dites que le management a été revu pour être transversal, donc qu'avant il n'était pas transversal, vous ne pouvez pas dire que la "startup" était une fiction. Oui Apple était organisée comme une série de startup internes : PAS de management transversal. Ce n'était pas une fiction. Le terme même de fiction sous-entend qu'Apple se foutait de la gueule des gens en ayant inventé un discours. Pourquoi voulez vous sous-entendre cela ? - l'idée qu'Apple ne saurait pas trop se dépatouiller avec les limites de l'industrie quand c'est pratiquement elle seule avec intel qui pousse l'industrie à bout. - le message saugrenue que l'innovation est en baisse : Ce qui est effectivement vrai si on devient amnésique et qu'on oublie l'usage de procédé industriel onéreux sur l'écran de l'imac, l'ajout de rétina et sa gestion dans Os X pour les macbook pro, powernap, fusion drive, etc. Apple développe ses technos et ses ajouts comme d'habitude depuis +10 ans.
avatar hyrok | 
pour ses processeurs ARM (je parle de ceux de l'idevice biensur), Apple peut trés bien négocier avec Intel qui est également fondeur. jusqu'a maintenant Intel ne fabrique que ses propres processeurs, mais avec un contrat avantageux pour Intel, ce dernier peut être sollicité. Avec en prime l'accès au gravure en 22nm et...14nm. Intel a un an d'avance technologique dans la fabrication des puces. c'est énorme dans ce domaine.
avatar Chanteloux | 
Excellent article. Je rajouterai quelque chose: Il me semble, en tout cas au moins pour moi, que tout ceci contribue à éroder ce que j'appellerai la magie, la passion Apple. Je me sens moins fasciné par la Pomme, qui change de caractère, de personnalité, moins proche des besoins des utilisateurs, plus lointaine... La Pomme est en train, je crois, de devenir doucement une compagnie comme les autres. C'est mon feeling, entièrement subjectif, de vieux fanboy... J'aimerai que d'autres se prononcent sur ce fait.
avatar oomu | 
- le déclinisme, le millénarisme, le pessimisme, la fin du monde : j'imagine ce qui se passe. Beaucoup qui écrivent les sites dédiés à l'actu Apple ont connu la période des années 90, avant le retour de Steve Jobs et la focalisation de l'entreprise sur des machines aux usages précis, avec du logiciel maison. Et effectivement, la différence fut flagrante :iMac, ibook, nouvel apple.com avec store, iTunes, la révolution nucléaire bleu fluo de Os X, iPods, powerbook toujours + fin et épuré (continué avec macbook pro), iLife, la migration à intel, iphone, ipad... C'est sur, ce fut un rodéo incroyable. Et en 12 ans vous avez eu le temps de devenir blasé, lassé, gâté, grincheux : vieux. Vous avez pris 12 ans. Pourtant, si on s'amuse à comparer l'industrie informatique de fin 90s à 2012, on a une industrie incroyablement variée et a connu des changements majeurs : - l'ordinateur a pris de nombreuses formes variées : tactile sans souris, petit et tactile sans souris, pour la poche et sans souris, tactile et à souris, à souris tactile ou pas tactile, tout en un, ultra-plat , etc. Du Jamais Vécu. Même le temps des Oric, Amstrad 464, Vectrex et Alice est battu. - Linux à tous les étages : android, box d'opérateurs internet, tout a été chamboulé, renversé, et explosé : un choix prodigieux entre HTC, Samsung, Sony, et j'en passe. et Apple au milieu. Une culture du hack, jailbreak, et firmware riche, obscure et curieuse. - Microsoft quasi inexistant du marché du mobile. En +30 ans d'industrie, c'est du jamais vu. Le Monde n'est PAS pareil qu'en 1999. - Rim, Palm, Hp, Nokia, parmi les bons derniers : le monde à l'envers.
avatar florian1003 (non vérifié) | 
Excellent article. Ça la ferme à tous ceux qui prédisent la fin proche d'Apple, comme le prouve la dernière phrase ...
avatar oomu | 
Mon point est : 2012 n'est que le début d'un monde nouveau. Comment pouvez être défaitiste et décliniste quand on est à l'aube d'une toute nouvelle informatique grand public et pro à coup de ARM, dont le commerce même est totalement différent de celui de papy Intel (donc, on peut imaginer des produits et société différentes) Quand on voit des changement important sur le logiciel (android, ios et son 1 million de logiciel dans un magasin virtuel) Le chamboulement de la presse et édition du livre qui profite immédiatement à l'industrie informatique (amazon, google, apple) Il y a un potentiel énorme, et Apple est positionné efficacement : elle sort ses produits inlassablement chaque année (ce n'était PAS le cas y a 15 ans), elle maitrise de + en + de technologies de ses machines, elle a des liens fort dans l'industrie culturelle, ce qui la place bien pour la prochaine étape de itunes (la télé, la radio) Ses services réseaux fonctionnent : icloud, itunes match, et autres babioles tombent en panne ? oui comme BBM, PSN, Battle.net de Blizzard et ne parlons pas du lancement chaotique de Nintendo avec la Wii U. La grande différence c'est que dans le cas d'Apple ces services nourrissent l'ensemble de toutes ses machines (iphone à mac) vendu pour certains en centaines de millions. Ca marche et c'est une avance considérable sur une boite comme sony ou même microsoft. - Jamais Apple ne sera l'ubiquité informatique, le Microsoft à 90% du parc, le commodisé fabriquant de téléphone de tous le monde pour tout et rien Jamais. L'entreprise est organisée et fait un commerce de telle sorte que ça soit impossible (ne serait ce qu'en vendant des machines aux technologies encore difficiles et bridant la production : offre < demande) Et c'est certainement cela qui vous choque le plus. Alors que de 2007 à 2012 ont voit une montée en charge d'Apple (accélérant le développement de ios, os x et simultanément apple tv, iphone, ipod, ipad, Final Cut etc), Apple reste Apple.
avatar galorv6 | 
Sympa a lire cet article, merci. Je pense aussi qu'Apple ne fait que s'adapter au marché en accélérant ces cycles de nouveautés et que la récente réorganisation va faire du bien à Siri, Plan et à l'interface iOS. Enfin, c'est ce que j'espère !
avatar maxgaga24 | 
Vraiment très bon article! Pour ma part, je reste confiant pour l'avenir d'Apple ! 2013 va être une année riche en surprise! ;)
avatar oomu | 
@Aphelion [20/11/2012 18:54] "De toute façon, je trouve que ce manque d'innovation qu'on colle à Apple ces derniers temps est complètement infondé. Je dirai plutôt que pour une fois Apple à une concurrence qui s'est organisée, et qui répond avec des armes équivalentes voir supérieures sur certains points. Par conséquent, il est évident que Apple n'a plus cette avance technologie qu'elle avait les trois premières années de l'iPhone, ou qu'elle a toujours eu avec ses iPod" C'est l'exacte même rhétorique que quand l'ipod a été cloné avec Creative, les playforsure puis Zune. Avec certainement + de drama qu'il y a 7 ans : l'industrie actuelle est bien + excitante avec les epub, AC/DC en aac, le cinéma dématérialisé, les store, la gigantesque révolution du smartphone comme nouvel ordi à tout faire et l'émergence de la Chine comme marché moderne. Encore heureux que d'autres entreprises arrivent à vendre des ordis plats sans souris après plusieurs années à patiner. (cela dit, Amazon ne donne toujours pas les chiffres de vente du Kindle HD) Encore heureux qu'un conglomérat coréen gigantesque arrive enfin à avoir un succès en clonant les idées de base d'un appareil de 2007 avec le logiciel d'une entreprise publicitaire internet à succès basé sur les travaux de 15 ans de linux et 20 ans de java + 5 ans d'une startup bien financée : encore heureux ! C'est toujours arrivé au cours des 30 ans de micro-informatique que l'industrie arrive à pondre du à peu près Apple. (par exemple en 95, on a eu des pc avec une corbeille potable comme le mac de 84 ) et l'entreprise est toujours là. (microsoft aussi d'ailleurs). - je ne vois guère qu'une industrie en croissance.
avatar bugman | 
@ Aphelion [20/11/2012 18:54] : D'accord avec cela. Apple n'est pas en manque d'innovation(s), loin de là (il suffit de voir le dernier keynote... on ne peut vraiment pas dire honnêtement qu'il était vide). La problématique ne me semble pas venir de là, et encore une fois je rejoins oomu dans son commentaire ([20/11/2012 19:00]), la plupart d'entre nous sommes blasé, lassé, gâté, grincheux, bref, vieux. Alors, oui, Apple c'est un peu comme en couple, on a aimé quelque chose et on ne veut absolument pas que cela change (et là ça change (évolue, peut être, le futur nous le dira)). Malheureusement, pour beaucoup ce sera (peut être) le divorce (le sens du changement). Et un divorce, cela fait mal. Pour moi, là, c'est l'instance. Je ne pense pas à la fin d'Apple (à voir si ses nouveaux amants sont fidèles), une chose est sûr un changement est bien perceptible.
avatar philiipe | 
@oomu : Futur candidat à la rédaction de Macgeneration, ou candidat déjà refoulé ?
avatar Steeve J. | 
@oomu : 'Encore heureux qu'un conglomérat coréen gigantesque arrive enfin à avoir un succès en clonant les idées de base d'un appareil de 2007 avec le logiciel d'une entreprise publicitaire internet à succès basé sur les travaux de 15 ans de linux et 20 ans de java + 5 ans d'une startup bien financée : encore heureux !' Ça ça envoie du lourd !!!
avatar wmangon | 
Et il t à la Chine ... Beaucoup de potentiel et Apple semble bien lui faire de l'œil nan?! Délais de livraison chaux chaux chaux et raréfaction de l'aluminium comme en temps de guerre? Mais certainement de superbes nouveautés à n'en point douter et des surprises pour tous ses détracteurs :)
avatar ericaqc | 
Une hypothèse sur le renouvellement "non programmé" de l'iPad et de toute la logique de renouvellement de produits: Apple voudrait-elle garder les consommateurs sur le qui-vive? Avec des cycles réguliers, les consommateurs arrêtent d'acheter un produit quelques semaines avant la sortie anticipée de sa prochaine itération (ex: iPhone). Donc, sans cycle régulier, il est envisageable que la baisse d'achat d'un produit diminue + Apple gagnerait en liberté en sortant des produits quand ils sont prêts et non pas quand les consommateurs s'attendent à en avoir un.
avatar lolodigital | 
@oomu: calme toi. habituer à l'excellence déçoit à terme, c'est le syndrome de Spiderman ou de tout autre super hero :-)). A paraitre un peu moins bien, on déçoit beaucoup. OUI, apple est toujours sur le devant de la scène technologique. Mais aujourd'hui, Apple est dans la tourmente du "seul contre tous". Ayant conquis avec intelligence et créativité tous les domaines des loisirs numériques, la concurrence est multiple et ambitieuse. Suite à la sortie de l'Iphone 5, et à un enième RV manqué à cause d'une synchro Cloud chaotique, j'ai décidé d'essayer la sphère Androïd. C'est plus brouillon dans la gestion applicative, mais toutes les synchros fonctionnent à merveille. Le seul reproche que je pourrais faire à Apple, c'est que oui, c'est innovant, mais l'écosystème est si lourd que cela ne fonctionne pas, en tout cas pas aussi bien que chez Google aujourd'hui. Il nous reste les Imacs, toujours aussi fiables, les macminis, les portables et les Ipad dont l'écosystème est encore inégalé. Les Macpros ont été remplaçés par des PCs, et L'Iphone revendu au profit d'un Xperia T sans AUCUN regret. Je serais le premier à revenir totalement chez apple, lorsque le génie sera de retour et bottera le cul aux avocats.
avatar SkeletonGamer | 
Sans doute l'un des meilleurs articles de Macg!
avatar boussiko | 
Comme toujours un excellent article expliquant simplement les choses. Merci.
avatar iMakSe | 
Ils vont perdre les clients! Moi je me demande si je vais attendre la remise en stock de l'iPhone ou bien... Le retour du nexus ! Bref, les chinois ne produisent pas assez et achète trop :)
avatar FMC94 | 
@oomu : Entièrement d'accord avec toi ;)
avatar arnaud06 | 
J'ai bien aimé cet article également. Une chose est certaine il y a rupture de stock sur tous les nouveaux produits. Ce que nous savons pas revanche c'est si la production a déjà atteint un volume important ce qui indiquerait un succès sans précédent de tous les nouveaux appareils Ou si la demande est inférieure aux prévisions d'Apple et que malgré tout il y a rupture car les nouveaux produits se sont retrouvés dans beaucoup plus de pays et beaucoup plus rapidement. Connaissant la propension qu'à Apple à sous-estimer le marché pour produire chaque fois des résultats au-delà des attentes, je pencherai plutôt pour la première hypothèse. De toute façon nous en aurons le cœur net bien assez vite. Je trouve que l'analyse indiquant que les cycles produits ont été accélérés peut-être pour préparer la sortie d'un nouveau produit majeur en 2013 est très intéressante.m Tout le monde pense bien sûr à l'apple TV ... je ne demande que ça de mon côté
avatar kevinledanseur | 
Très bon article! Un réel plaisir à le lire et qui redonne un peu d'optimisme aux fans d'Apple qui se sentent en ce moment délaissés par leur firme favorite. On sent réellement des passionnés derrière cet article! BRAVO
avatar Mabeille | 
croire qu'une innovation interne Apple est une innovation tout court ... mouaich .. @oomu pas mal mais alors tellement orienté dans un sens unique que ça en dommage, ça gâche la réflexion générale.
avatar marlou | 
@oomu: +1000...comme d'hab retournez vous: depuis l'Apple II, c'est pas mal non? Moi, je suis content d'avoir partagé ces années avec la pomme, même s'il y a autre chose dans la vie et que d'autres progressent dans les parts de marché. J'ai encore envie de Mac, d'iPad d'iPhone
avatar jeanlucinfo2 | 
Perso je prefere largement qu'Apple produise très lentement des produits bien finis et sans défaut plutot que de le faire n'importe comment juste pour en vendre. Mais comme d'habitude que ce soit le premier ou le second, on crache sur apple
avatar Bookjack | 
Tres bonne analyse McGé !...mais n'oublions pas la différence entre " Competitivité " et "Innovation"...si Apple a choisi la première...c'est foutu d'avance !..impossible de lutter contre les geants asiatiques.... Steve Jobs l'avait bien compris.. ! Par contre..depuis fort longtemps, j'ai fait parti de la famille Apple, peu nombreuse, c'est vrai...mais avec une fabuleuse course à l'innovation !!!...on connait la suite !..alors, Quantité ou Qualité ?....
avatar ericaqc | 
@jeanlucinfo2 De même :)
avatar Lesjir | 
pas convaincu pas cette analyse... Comme dit plus haut, Apple et Intel sont le moteur de l'informatique d'aujourd'hui
avatar pepes003 | 
Vous êtes tous mignon avec vos bons sentiments, vos belles analyses et vos chiffres tournés toujours de manière à [...] vous m'avez compris. J'ai rien contre vous/Apple dont je possède pas mal de matos estampillés à cette marque, mais n'oubliez pas une chose : la concurrence en a marre de grapiller les miettes et c'est réveillée. C'est ça la réalité de 2012, c'est ça qui fait mal et qui font qu'aujourd'hui le hype de posséder du matos Apple n'a plus d'effet, que les courbes ne sont plus croissantes, en gros, que le soufflet retombe. La concurrence mes amis, c'est ça qu'Apple n'arrive plus à effacer, il est là le problème des actionnaires/fan boy à 2 centimes.
avatar docdav | 
ça fait du bien un peu de fond. bravo et merci.
avatar poulpe63 | 
C'est vrai que si les ruptures actuelles ne sont pas voulues (ventes meilleurs que prévu, etc...) c'est bon signe pour Apple : il existe du monde à payer le prix Apple (pas de raison qu'Apple s'en prive). Des soucis de production pour les nouveaux iMac ? Je dirais, c'est pas trop grave : autant attendre que des tests sérieux soient pondus sur le web, avant de se décider... ça peut bien attendre qq mois. (même si la logique aurait voulu : Keynote -> dispo dans la/les semaine qui suive(nt) -> tests sur Internet -> Achat :p ) Bon, après, c'est peut-être un coup d'essai d'Apple (nouveau process pour nouvels iMac), avant la prochaine mise-à-jour majeur en Rétina pour la rentrée prochaine... (enfin, j'espère, j'attend que ça) (avec, si possible du Fusion en série)
avatar claudiucotan | 
le début de la fin?!
avatar tbr | 
Cet article + les réactions de oomu = mon accord parfait. Un produit nouveau (révolutionnaire aussi, pourquoi pas) finit toujours par trouver sa concurrence. C'est le jeu, et Apple trace sa route, au détriment de certains... et pour le bonheur des autres.
avatar DrFatalis | 
"Tim Cook l’a promis, le Mac Pro sera entièrement revu l’an prochain " Non. Ceci est une erreur. Tim Cook a promis "quelque chose de super" pour 2013 à ceux qui demandaient des nouvelles du mac pro. C'est tout. Rien ne dit que ce sera un mac pro... ni même un Mac ! Et les promesses d'Apple n'engagent que ceux qui les croient...
avatar ericaqc | 
Ne pas perdre de vue qu'il est normal qu'une entreprise connaisse des bas et des hauts. Je crois cependant qu'Apple est mieux placée que Microsoft pour faire face à l'avenir. Cette dernière semble incapable de se réinventer dans l'ère post-Pc. À tout le moins, si le commentaire peut paraître méchant, Microsoft est incapable de connaître du succès dans cette nouvelle ère alors qu'Apple peut s'appuyer sur des ventes de plus de 125 millions d'iPhone pour la seule année 2012(c'est énorme!). Et ça ne compte pas l'iPad...
avatar shenmue | 
@Nelzin:"D’autres font remarquer qu’une des explications de l’insuccès de l’iPhone et du succès tout relatif de l’iPad en Chine est culturelle :" Heu...les ventes de l'iPad ont doublé en un trimestre en Chine et sont 8 fois plus élevées que le second fabricant là-bas, Lenovo. Quant à l'iPhone, pas besoin de chercher des raisons métaphysiques : China mobile ne distribue pas l'iPhone et China Unicom, qui vendait les iPhone en subventionné, les vend maintenant au prix nu. En clair les smartphones Android n'ont plus de concurrence là bas. Pour autant le succès de l'iPad justement montre bien que la demande en produits Apple est forte, encore faut-il que les opérateurs jouent le jeu. C'est à ce genre d'analyse que je me rend compte que les critiques sur Apple ont pris des dimensons surréalistes quand même et très déconnectées des réalités économiques : le moindre retard dans les livraisons, Epic fail, la moindre baisse des ventes dans la région du monde la plus laminée par la crise et ils sont responsables, etc, etc... La réalité c'est qu'Apple vend depuis le début de l'année entre 45 et 50 millions de produits iOS chaque trimestre, et va en écouler sans doute 80 millions sur le trimestre en cours, soit PLUS que l'ensemble des ventes de PS3 de Sony depuis 6 ans. Et certains arivent à pronostiquer une chute en préparation sur ces fondamentaux. Cela devient risible. Avec l'Unibody, Apple avait déjà eu des problèmes de livraison, cela n'avait pas duré. apple a raison d'enfoncer le clou maintenant : les investissements en machines outiles sophistiquées, à oup de milliards font qu'aujourd'hui c'est le SEUL fabricant à offrir un tel niveau de finition sur ses dernières machines, Le seul à pouvoir produire en masse de l'alu usiné à ce niveau de finesse. Et Apple conçoit aussi maintenant certains composants clefs de ses machines : processeur A6, écran in-cell, Antenne double extérieure, ISP, chip audio, etc... En pleine crise, Apple investit à fond, ce sera payant.

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