Le Financial Times a lâché ce week-end une petite bombe : Tim Cook pourrait quitter son poste de CEO dès l’année prochaine. Pour un dirigeant dont chaque apparition publique fait l’objet d’un suivi minutieux, une telle annonce ne passe évidemment pas inaperçue. Reste à savoir si cette information doit être prise au sérieux.
Tim Cook pourrait quitter Apple dès 2026 !
Une indiscrétion qui ressemble à une opération parfaitement orchestrée
Si l’information a surpris jusqu’à des journalistes très bien informés comme Mark Gurman, son origine pose question. Car le Financial Times n’est pas n’importe quel journal : c’est l’un des médias les plus rigoureux sur les sujets économiques et financiers. S’il publie une telle révélation, ce n’est pas par légèreté.
Le timing en dit long. Le quotidien britannique a publié son article dans la nuit de vendredi à samedi, alors que les marchés étaient fermés pour le week-end. Exactement la fenêtre idéale pour laisser une annonce aussi sensible s’installer… puis se tasser. Résultat : à l’ouverture de Wall Street dans la journée, la nouvelle sera probablement digérée. A l’heure où nous écrivons ces lignes, elle ne fait pas la une des sites informations financières.
D’où une hypothèse crédible : cette fuite n’en est probablement pas une. Il est bien plus vraisemblable qu’elle ait été soufflée par un membre du conseil d’administration, avec la bénédiction de Tim Cook. L’objectif ? Préparer les esprits à une transition qui, pour éviter tout séisme boursier, devra se faire dans la plus grande douceur.
Le poste de chairman, une porte de sortie idéale pour Tim Cook ?
D’abord, il y a un élément institutionnel à prendre en compte, et qui ouvre une vraie opportunité déjà évoquée dans un épisode de Sortie de veille : le poste de chairman du conseil d’administration, actuellement occupé par Arthur D. Levinson, sera bientôt disponible. L’homme vient de fêter ses 75 ans, ce qui correspond à l’âge limite pour occuper cette fonction.
Il devrait donc, en théorie, être remplacé en début d’année prochaine. Un glissement naturel serait alors d’imaginer Tim Cook prendre ce rôle, une sorte de semi-retraite où il continuerait à superviser quelques dossiers stratégiques — en particulier les relations gouvernementales — tout en laissant son successeur prendre ses marques.
Le calendrier joue également un rôle symbolique. Apple s’apprête à fêter son cinquantième anniversaire. C’est un moment charnière, presque une fin de cycle. Et Tim Cook n’a plus rien à prouver. Il est devenu l’an dernier le CEO ayant exercé le plus longtemps dans l’histoire de la société, dépassant même Steve Jobs. C’est probablement le meilleur moment pour tourner la page.
Tim Cook a été plus longtemps à la tête d'Apple que Steve Jobs
La fin d’une génération à Cupertino
Un autre élément entre en ligne de compte : plusieurs compagnons de route de Tim Cook ont pris leur retraite ces dernières années. Le directeur financier Luca Maestri, avec lequel il était très proche, est parti. Jeff Williams vient tout juste de quitter Cupertino. Une génération entière est en train de fermer la porte derrière elle.
Dans un contexte où Apple prépare une année 2026 riche en nouveautés — iPhone pliable, premier Mac tactile, lunettes connectées… — ce pourrait être le moment rêvé pour organiser une passation sans brutalité.
Un job devenu plus éprouvant que jamais
Enfin, il ne faut pas sous-estimer l’usure du rôle. Tim Cook est CEO depuis 15 ans et n’a jamais dirigé Apple dans un environnement aussi complexe. Aux États-Unis, il doit composer avec une administration Trump imprévisible. En Europe, Apple est sous pression permanente du DMA et des régulateurs. En Chine, les autorités serrent progressivement la vis à chaque opportunité. Le défi géopolitique est toujours plus grand.
Diriger l’une des plus grandes entreprises du monde est déjà un défi colossal. Le faire au milieu d’une tempête permanente en est un autre. On peut comprendre qu’après 15 années à tenir la barre, Cook envisage de prendre une retraite bien méritée.











