Pub en ligne : Google a abusé de sa position dominante, selon la Commission européenne

Mickaël Bazoge |

Google a enfreint les règles de l'Union européenne dans le secteur des technologies de publicité, estime la Commission dans une communication de griefs. Bruxelles reproche au moteur de recherche de favoriser ses propres services et technologies au détriment des autres prestataires de services de technologie publicitaire, des annonces et des éditeurs concurrents.

L'affaire est très sérieuse pour le moteur de recherche. La Commission écrit ainsi que Google ne s'en sortira pas avec une simple mesure corrective, l'entreprise devra céder ou vendre une partie de ses services. On n'en est pas encore là, ce d'autant qu'une communication de griefs ne préjuge pas de l'issue de l'enquête qui doit encore confirmer les pratiques de Google. Néanmoins, c'est un coup de semonce très important pour le groupe, étant donné l'importance de son activité publicitaire.

Google vend de l'espace publicitaire sur ses sites web et dans ses applications. Dans le même temps, la société sert d'intermédiaire avec les annonceurs et éditeurs qui utilisent les services de Google pour acheter des emplacements publicitaires : Google Ads et DV 360 pour acheter des annonces ; DoubleClick For Publishers et DFP qui sont des serveurs publicitaires ; et la bourse d'annonces AdX.

Selon la Commission, Google a abusé de sa position dominante depuis au moins 2014, en favorisant AdX non seulement dans les enchères gérées par le serveur publicitaire DFP, mais aussi dans la manière dont les outils d'achat d'annonces Google Ads et DV360 placent leurs offres sur les bourses d'annonces.

« Il n'y a rien de mal à avoir une position dominante », rappelle Margrethe Vestager, vice-présidente de la Commission. « Cependant, notre enquête a montré que Google semble avoir abusé de cette position, en s'assurant que ses outils d'intermédiation, tant du côté de l'acheteur que du vendeur, favorisent AdX dans les enchères ».

[Ces pratiques] ont pu non seulement nuire à ses concurrents, mais aussi porter atteinte aux intérêts des éditeurs, tout en augmentant les coûts des annonceurs. Si elles étaient confirmées, les pratiques de Google seraient illégales au regard de nos règles de concurrence.

La balle est désormais dans le camp de Google qui tentera certainement de faire entendre ses arguments.

avatar frazyel | 

Non c’est vrai ? Ho j’ai du mal à y croire venant d’eux ! 🙂

avatar Dr. Kifelkloun | 

"Il n'y a rien de mal à avoir une position dominante. [...] Cependant, notre enquête a montré que Google semble avoir abusé de cette position"

Définition de "domination":
1. Action de dominer, d'exercer son autorité ou son influence sur le plan politique, moral, etc. ; autorité, empire.
2. Fait pour un concurrent, un adversaire, une équipe, etc., de dominer l'autre.
3. Pour les hégéliens, rapport du maître à l'esclave ; pour les marxistes, exploitation et oppression d'une classe sur une autre.

Par définition, la "position dominante" consiste à écraser la gueule de tous les autres. Le fait que cette dame dise "Il n'y a rien de mal à avoir une position dominante" résume bien toute l'ambiguïté de l'histoire. Dans pas mal de domaines, la position dominante va forcément faire du mal à ceux qui sont dominés.

Pour moi la Commission européenne fait preuve de lâcheté et d'hypocrisie. Ils donnent un coup de menton (de plus) mais, sur le fond, suggèrent que rien ne changera. Google et les autres peuvent dormir sur leurs 2 oreilles. Ils la ramènent moins face à la Chine quand elle montre ses muscles. L'Europe, comme d'hab, joue les petits bras.

avatar r e m y | 

Elle ne fait que rappeler la loi en matière de concurrence. Rien n'interdit les positions dominantes ni même les positions de monopoles sur un marché donné.
Avoir une position dominante n'entraîne pas nécessairement d'entrave au développement des "dominés" comme vous semblez le penser.
Renault a une position ultra dominante comparée à Ferrari. Et pourtant les ventes de Ferrari ne souffrent aucunement de la concurrence de Renault.

avatar jackhal | 

« Renault a une position ultra dominante comparée à Ferrari »
C’est pas le même marché, et ultra dominante / comparé à, c’est un oxymore.
Gaël Monfils est ultra vainqueur de Roland Garros comparé à Kyllian Mbappé, si on considère que ce sont deux sportifs et que l’un a gagné un match, mais bon, non.

avatar r e m y | 

Je ne vois pas l'oxymore....une position dominante s'apprécie toujours en comparaison aux autres acteurs du marché.

Quant à Renault et Ferrari, ils sont tous les 2 sur le marché automobile ce n'est qu'une illustration, elle n'est peut-être pas la meilleure, mais il y a quand même plus de rapport entre ces 2 constructeurs qu'entre Montfils et M'Bappe.

avatar Paquito06 | 

@r e m y

“Renault a une position ultra dominante comparée à Ferrari. Et pourtant les ventes de Ferrari ne souffrent aucunement de la concurrence de Renault. “

La seule relation que je vois ici (dans cette comparaison douteuse, je vois pas où ca mene, pardon mais) est que ce sont deux constructeurs automobiles. Le marché est different (Ferrari est present partout là où Renault ne l’est pas) et la clientele est differente. Or ici, Google et la concurrence jouent sur les memes territoires, avec les memes clients.

avatar vince29 | 

Peut-être que l'usage de l'adjectif "dominant" est impropre à décrire la position. Si tu regardes du côté de "dominer" tu retrouves "surplomber" comme synonyme. On parle aussi de sentiment dominant pour dire que c'est le sentiment qui prévaut, qui est majoritaire.
La position de Google c'est çà : c'est le leader, le premier de la classe, le major(itaire) de sa promotion, celui qui est en haut, qui surplombe les autres. Et tout cela n'implique pas d'écraser la concurrence : pour être premier de la classe il "suffit" d'être le meilleur.
Après quand tu es le premier, il peut être tentant de prendre des raccourcis pour le rester.
les arbitres semblent considérer que Google a enfreint les lois du fair play. Wait and see.

avatar Paquito06 | 

@Dr. Kifelkloun

Tout pareil 👍🏼 🤔😏

avatar La Bulle | 

@Dr. Kifelkloun

"Par définition, la "position dominante" consiste à écraser la gueule de tous les autres. Le fait que cette dame dise "Il n'y a rien de mal à avoir une position dominante" résume bien toute l'ambiguïté de l'histoire. Dans pas mal de domaines, la position dominante va forcément faire du mal à ceux qui sont dominés."

Ben non. Avoir une position dominante n’est pas une infraction, c’est l’abus qui en est une. Il n’y aucune ambiguïté dans le propos de Vestager. Et la position dominante ne consiste pas à écraser la gueule de qui que ce soit : c’est juste avoir une partie prépondérante sur un marché. Avoir des bons produits appréciés par le public et qui se vendent bien est une position dominante. C’est pour ne pas être accusée d’abus de position dominante par les autorités de la concurrence de l’ensemble de la planète que Microsoft a investi dans Apple dans les années 90.

avatar ian38 | 

Ne pas confondre position dominante (tu es leader du marché) et abus de position dominante, qui est pénalisé par la loi.

Il était temps que la commission européenne se réveille sur ce sujet, la pieuvre d’Internet ayant depuis 2014 écrasé quasiment toute la concurrence locale. Ne survivent que les géants américains (Facebook, Amazon… et un peu Apple aussi).

Édit : gogol et meta pèsent 75% du marché en France (2018)

avatar Fredouille14 | 

j’adore le timing de l’union européenne 🇪🇺 .

On aboie contre Google en 2023 (cela fait 12 à 15 ans qu’ils abusent) alors que plus que jamais on a besoin des USA 🇺🇸 pour contrer Poutine 🇷🇺.
Et au passage les acteurs européens ont disparu depuis longtemps.

Même pas sûr que Biden est besoin de passer un coup fil pour torpiller l’initiative européenne.

avatar koko256 | 

@Fredouille14

Google est fichu à cause de leur retard sur ChatGPT. Biden va les laisser mourir comme Altavista 🤭

avatar Fredouille14 | 

@koko256

L’UE serait manipulée par Biden pour favoriser OpenAI, un peu tordu mais ça se tient.

avatar vince29 | 

C'est les USA (et les UKA) qui ont contribué à la guerre, qu'ils se dém*****ent.
je ne vois pas en quoi on est concernés (à part notre suivisme atlantiste)

avatar Fredouille14 | 

@vince29

parce que si on arrête pas la Russie en Ukraine, demain c’est les états baltes, la Pologne, … donc l’Europe et qu’il faudra s’impliquer
un dictateur avance tant qu’il le peut et pour lui compromis = faiblesse.

quant aux US ils peuvent être des gros enf…rés mais ils étaient là en 39-45 avec des australiens et canadiens à mourrir sur nos plages alors qu’ils ne craignaient pas d’être envahis par Hitler

quant aux soviets ils ont libérés l’Europe centrale pour mieux l’asservir.

avatar nhtud948 | 

2014 -> 2023 , voilà la messe est dite…

C’est acteurs savent très très bien se qu’ils font, leurs buts et de ralentir le processus de régulation pour tirer sur la vache à lait au maximum, après essorage le couperet tombe.

Idem Microsoft dans les années 90, idem Facebook avec ses messageries, Apple avec son store, etc etc

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