Apple/Sony : bon goût n'est pas bon design
Sony comme Apple s'est fait une réputation en matière de design et notamment sur ses portables. Rob Beschizza sur le blog Boing Boing prend prétexte de la sortie il y a quelque temps du Vaio Z, un concurrent du MacBook Air 13", pour mettre en parallèle la manière dont les deux sociétés font évoluer leurs ultraportables.
Ce Vaio Z est le dernier descendant d'une fameuse lignée d'ultraportables chez Sony, dont l'un des représentants, le X505 préfigurait en 2004 le MacBook Air inauguré en 2008. De prime abord ce nouveau Z peut faire la leçon à l'actuel MacBook Air 13". Plus puissant (un Core i7 d'emblée), mieux équipé (HDMI, USB 2 et 3, Ethernet, etc), une meilleure définition (1600x900). En revanche Sony a inexplicablement loupé des éléments pourtant banals et avec lesquels l'utilisateur est confronté à chaque seconde.
Les touches du clavier n'ont quasiment aucune course lorsqu'on les enfonce, le trackpad est qualifié de «désastreux» et son positionnement - très nettement décentrée par rapport à la barre d'espacement - le rend parfois malaisé d'emploi. Le ventilateur est aussi décrit comme très bruyant en usage intensif. Enfin, à 1828 € en entrée de gamme, ce portable est plus cher encore que le MacBook 13" toutes options (1650€).
Évolution à pas comptés
Le propos général de Boing Boing est qu'Apple procède par itération pour faire évoluer ses matériels (jusqu'à ce qu'une technologie ne permette d'améliorer fondamentalement le design, ex : les tubes cathodiques remplacés par les écrans LCD) alors que Sony, pour une raison inexplicable, remplace un design par un autre, quitte à mettre à la corbeille de bonnes idées qui ne demandaient qu'à être reprises sinon peaufinées. Exemple avec ces modèles de la catégorie ultraportable sortis ces dernières années et qui à chaque fois empruntent une autre route.
«Au lieu de cela, Apple a procédé par itérations à partir du MacBook Air original, quand bien même il n'était pas très performant. En persévérant avec l'Air, même s'il était lent et cher, Apple a empoché les dividendes au fur et à mesure que le prix des configurations haut de gamme baissait. Arrivée en 2011, elle a complètement supprimé le disque dur, réduit le prix des SSD et fait de l'Air l'un des portables les plus populaires». Une approche qui n'est d'ailleurs pas exclusive à Apple, Lenovo n'étant pas mauvais non plus à ce jeu, observe Boing Boing.
Ce qui amène un autre constat. Contrairement à ce que l'on peut entendre parfois, Apple ne passe pas son temps à changer le design de ses appareils pour justifier une nouvelle gamme. Trois exemples sont donnés, celui des iMac de 2007 qu'un oeil non exercé confondra aisément avec la gamme de 2011. Celui de l'iPod original de 2001 avec le modèle classic toujours en vente (contrairement au Creative Labs MP3 de 2001 aussi dont la forme de lecteur de CD portable n'a pas franchement fait école) ou encore le tout premier Mac et son cousin le Mac Color Classic sorti neuf ans plus tard.
«J'imagine qu'Apple se réjouit de voir ses rivaux être convaincus que leur nouveau modèle de l'année est différent de celui de l'année précédente. Des sociétés comme Dell et HP tomberont sur un bon design de temps à autre, mais des sociétés comme Sony font de bons design avant de les abandonner volontairement parce qu'ils sont aveugles devant leurs bonnes idées».
Ce qui conduit à une dernière analyse, celle de la différence entre le bon goût et le bon design. Une différence que les concepteurs de ce Vaio n'ont pas saisie estime Beschizza.
«Le goût décrit en général des saveurs, des apparences et des formes, il se fond dans la mode, qui change aussi vite que les gens dépensent leur argent. Même les classiques changent quand les priorités évoluent, quelque chose peut être de bon goût, mais sans intérêt. Le design, cependant, se préoccupe également de la fonction. Si un design échoue à intégrer le bon goût, le résultat sera moche. Mais si le bon goût ne parvient pas à intégrer un bon design, il sera inutile.» Et dans le cas du Vaio, voilà un portable qui enterre l'aspect fonctionnel sous des apparences de bon goût et d'une couche de caractéristiques techniques.
Apple de son côté ne s'embarrasserait pas de questions sur ce qui est ou non de bon goût, on peut citer pour cela plusieurs exemples dans ses interfaces, passées (les effets de métal brossés) ou actuelles (dans Lion ou iOS). La réflexion se fait ailleurs. «Les concurrents d'Apple ont une obsession à copier son sens esthétique, mais sans copier ses méthodes de conception, qui sont de "résoudre un problème puis affiner la solution jusqu'à ce que le problème change de nature». D'où la conclusion sur la manière dont les deux sociétés ont approché la question des ultraportables initiée pourtant par Sony «Apple s'est concentrée sur la solution imaginée par Sony et l'a améliorée, là où Sony l'a balancée à la poubelle en 2005, 2008, 2010, et (je vous le dis dès maintenant !) 2012».
Ce Vaio Z est le dernier descendant d'une fameuse lignée d'ultraportables chez Sony, dont l'un des représentants, le X505 préfigurait en 2004 le MacBook Air inauguré en 2008. De prime abord ce nouveau Z peut faire la leçon à l'actuel MacBook Air 13". Plus puissant (un Core i7 d'emblée), mieux équipé (HDMI, USB 2 et 3, Ethernet, etc), une meilleure définition (1600x900). En revanche Sony a inexplicablement loupé des éléments pourtant banals et avec lesquels l'utilisateur est confronté à chaque seconde.
Les touches du clavier n'ont quasiment aucune course lorsqu'on les enfonce, le trackpad est qualifié de «désastreux» et son positionnement - très nettement décentrée par rapport à la barre d'espacement - le rend parfois malaisé d'emploi. Le ventilateur est aussi décrit comme très bruyant en usage intensif. Enfin, à 1828 € en entrée de gamme, ce portable est plus cher encore que le MacBook 13" toutes options (1650€).
Évolution à pas comptés
Le propos général de Boing Boing est qu'Apple procède par itération pour faire évoluer ses matériels (jusqu'à ce qu'une technologie ne permette d'améliorer fondamentalement le design, ex : les tubes cathodiques remplacés par les écrans LCD) alors que Sony, pour une raison inexplicable, remplace un design par un autre, quitte à mettre à la corbeille de bonnes idées qui ne demandaient qu'à être reprises sinon peaufinées. Exemple avec ces modèles de la catégorie ultraportable sortis ces dernières années et qui à chaque fois empruntent une autre route.
«Au lieu de cela, Apple a procédé par itérations à partir du MacBook Air original, quand bien même il n'était pas très performant. En persévérant avec l'Air, même s'il était lent et cher, Apple a empoché les dividendes au fur et à mesure que le prix des configurations haut de gamme baissait. Arrivée en 2011, elle a complètement supprimé le disque dur, réduit le prix des SSD et fait de l'Air l'un des portables les plus populaires». Une approche qui n'est d'ailleurs pas exclusive à Apple, Lenovo n'étant pas mauvais non plus à ce jeu, observe Boing Boing.
Ce qui amène un autre constat. Contrairement à ce que l'on peut entendre parfois, Apple ne passe pas son temps à changer le design de ses appareils pour justifier une nouvelle gamme. Trois exemples sont donnés, celui des iMac de 2007 qu'un oeil non exercé confondra aisément avec la gamme de 2011. Celui de l'iPod original de 2001 avec le modèle classic toujours en vente (contrairement au Creative Labs MP3 de 2001 aussi dont la forme de lecteur de CD portable n'a pas franchement fait école) ou encore le tout premier Mac et son cousin le Mac Color Classic sorti neuf ans plus tard.
«J'imagine qu'Apple se réjouit de voir ses rivaux être convaincus que leur nouveau modèle de l'année est différent de celui de l'année précédente. Des sociétés comme Dell et HP tomberont sur un bon design de temps à autre, mais des sociétés comme Sony font de bons design avant de les abandonner volontairement parce qu'ils sont aveugles devant leurs bonnes idées».
Ce qui conduit à une dernière analyse, celle de la différence entre le bon goût et le bon design. Une différence que les concepteurs de ce Vaio n'ont pas saisie estime Beschizza.
«Le goût décrit en général des saveurs, des apparences et des formes, il se fond dans la mode, qui change aussi vite que les gens dépensent leur argent. Même les classiques changent quand les priorités évoluent, quelque chose peut être de bon goût, mais sans intérêt. Le design, cependant, se préoccupe également de la fonction. Si un design échoue à intégrer le bon goût, le résultat sera moche. Mais si le bon goût ne parvient pas à intégrer un bon design, il sera inutile.» Et dans le cas du Vaio, voilà un portable qui enterre l'aspect fonctionnel sous des apparences de bon goût et d'une couche de caractéristiques techniques.
Apple de son côté ne s'embarrasserait pas de questions sur ce qui est ou non de bon goût, on peut citer pour cela plusieurs exemples dans ses interfaces, passées (les effets de métal brossés) ou actuelles (dans Lion ou iOS). La réflexion se fait ailleurs. «Les concurrents d'Apple ont une obsession à copier son sens esthétique, mais sans copier ses méthodes de conception, qui sont de "résoudre un problème puis affiner la solution jusqu'à ce que le problème change de nature». D'où la conclusion sur la manière dont les deux sociétés ont approché la question des ultraportables initiée pourtant par Sony «Apple s'est concentrée sur la solution imaginée par Sony et l'a améliorée, là où Sony l'a balancée à la poubelle en 2005, 2008, 2010, et (je vous le dis dès maintenant !) 2012».
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