John Sculley : regrets et admiration pour Jobs

Florian Innocente |
John Sculley a des regrets. En 1985, alors CEO d'Apple depuis deux ans, un poste obtenu après que Jobs l'eut convaincu de quitter Pepsi (*), Sculley et le conseil d'administration ôtèrent toute responsabilité opérationnelle au co-fondateur de l'entreprise. Un Jobs devenu incontrôlable, sur fond de ventes décevantes pour le nouveau Macintosh et qui s'en alla pour fonder NeXT puis racheter Pixar.

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"Je pense que cela aurait pu marcher entre Steve et moi si nous avions occupé des rôles différents. Peut-être qu'il aurait dû être le CEO et moi le président" estime aujourd'hui Sculley, devenu investisseur "C'est quelque chose qui aurait dû être préparé à l'avance, et c'est ce que l'on attend d'un bon conseil d'administration".

Sculley qui fut lui-même éjecté en 1993 regrette également de n'avoir pas songé, à cette époque, à revoir Jobs pour tenter de le faire revenir chez Apple. Ce qui aurait peut-être évité à cette dernière de patauger pendant plusieurs années.

La rancune est apparemment tenace chez Jobs, Sculley explique que le patron d'Apple ne lui a pas parlé depuis. "Bien qu'il ne me parle toujours pas, et je ne m'attends pas à ce qu'il le fasse, j'ai une immense admiration pour lui" puis d'ajouter "Les principes que Steve applique avec une telle rigueur aujourd'hui sont identiques à ceux qu'ils suivaient à l'époque. Il est devenu plus sage et un homme d'affaires plus avisé. Mon avis est qu'Apple ne va pas seulement dépasser Microsoft en terme de capitalisation boursière, mais qu'elle va aller bien au-delà".

(*) On prête à Jobs la fameuse question "Est-ce que vous voulez changer le monde ou continuer à vendre de l'eau gazeuse toute votre vie ?"
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