Nik Collection : DxO passe la sixième pour accélérer les retouches photographiques

Anthony Nelzin-Santos |

Nous ne sommes pas encore au mois de juin, mais DxO présente déjà sa mise à jour annuelle de la Nik Collection, sa suite de huit plug-ins de traitement des images. Cette année, l’entreprise française s’est particulièrement attachée à améliorer le fonctionnement des outils de réglage sélectif « U Point », qui peuvent maintenant être utilisés avec des lignes de contrôle.

Analog Efex. Image MacGeneration.

Rappelons que la Nik Collection est composée de huit plug-ins : Color Efex et Viveza pour modifier les couleurs et le contraste, Silver Efex pour convertir en noir et blanc, Analog Efex pour reproduire l’apparence des pellicules les plus célèbres, Perspective Efex pour corriger les distorsions optiques et la géométrie, HDR Efex pour produire des clichés à grande gamme dynamique, Dfine pour débruiter les images, et Sharpener pour ajuster la netteté. Ces plug-ins peuvent être ouverts depuis le Finder, mais « 95 à 97 % des utilisateurs partent de Photoshop ou Lightroom », nous explique le products evangelist Nicolas Beaumont.

Les plug-ins Dfine, Sharpener et HDR ne profitaient pas encore de la refonte visuelle et fonctionnelle entamée avec Viveza et Silver Efex en 2021. C’est désormais chose faite pour Dfine ; Sharpener et HDR Efex suivront « cet été » dans une mise à jour intermédiaire (et gratuite) de la Nik Collection 6. Tous les plug-ins possèderont alors la même interface et les mêmes fonctionnalités, à commencer par les outils U Point qui ont fait la réputation de la suite de DxO.

Les points de contrôle peuvent être vus comme des masques dynamiques dont les contours dépendent de la chrominance et de la luminance des éléments environnants. Ces contours peuvent maintenant être « diffusés » pour adoucir la sélection et atténuer la force des retouches, inversés pour faciliter l’exclusion d’une zone de l’image, et surtout renommés pour améliorer l’organisation des retouches les plus complexes.

Les nouvelles lignes de contrôle, qui ne sont rien d’autre qu’une application des points de contrôle aux dégradés linéaires, bénéficient des mêmes avancées. La combinaison des deux outils permet de réaliser des retouches extrêmement sélectives en quelques clics. Les curseurs peuvent maintenant être superposés à l’image, l’approche historique de la Nik Collection, ou rejetés dans la barre latérale, une approche plus conventionnelle.

Vous avez oublié d’ouvrir un plug-in avec un objet dynamique ? Une case à cocher permet de convertir les corrections à tout moment. Vous traitez un lot d’images de la même manière ? Les quinze dernières modifications sont disponibles dans un historique. Vous utilisez régulièrement les mêmes retouches ? Les réglages sélectifs peuvent maintenant être enregistrés sous la forme de préréglages.

Quelques fonctions inaugurées par PhotoLab 6 font leur apparition dans la Nik Collection : Color Efex intègre un nouvel outil TSL et Perspective intègre l’outil ReShape de déformation locale. DxO a amélioré la prise en charge des configurations à plusieurs écrans et l’intégration avec Affinity Photo. Le tout forme la mise à jour la plus conséquente de la Nik Collection depuis quelques années.

Voilà qui devrait mettre du baume au cœur des utilisateurs qui avaient été chagrinés par la conduite de Google, qui avait acheté la Nik Collection en 2012 pour l’abandonner quelques années plus tard, avant de finalement la vendre à DxO en 2017. Reste que l’approche de l’entreprise française est extrêmement conservatrice : si son rejet des algorithmes « aux résultats imprévisibles » est justifié, son mépris de l’iPad est difficilement compréhensible, les photographes n’utilisant pas forcément (qu’)un Mac ou un PC.

Si les curseurs de la Nik Collection sont prévisibles, donc, la politique commerciale de DxO l’est nettement moins. Incluse l’an passé, la version « Essential » de la chambre noire PhotoLab n’est cette fois pas de la partie. La Nik Collection 6 est proposée sous la forme d’une mise à jour depuis les versions 4 et 5 pour 79 €, tandis qu’une nouvelle licence valable sur trois postes coute 149 €.

avatar brunnno | 

Yessss 👍🏽

avatar emb29 | 

Je m’attendais à une version pour IPad ☹️

avatar fleeBubl | 

@emb29

Dire, qu’il aurait suffit de pas l’acheter pour que ça se vende pas … mais si c’est même pas disponible sur iPad …

avatar L4P | 

Faut pas y compter.. (en tout cas pour dans un avenir proche). ça fait des années que ça râle sur leurs forums pour une version ipad, une version native Apple Silicon... (ils l'ont d'abord fait a minima pour Mac Silicon ; toute l'appli était "Intel" sauf l'algo de débruitage DeepPrime qui utilisait le Neural Engine & core ML, puis ils sont complètement natif depuis la version 5.3 de l'année dernière).
--> une version iPad demande de revoir complètement l'ergonomie, à passer énormement de temps à soigner les interactions (tactiles, stylets) utilisateurs avec l'UI... c'est déjà pas vraiment leur fort à ce sujet... mais ça mobiliserait probablement trop de ressources...

C'est une relativement petite entreprise, qui a beaucoup souffert d'être au bord de la faillite, donc compliqué pour eux de dévier du "MVP" de leur logiciel + le debug, et impossible même de se permettre d'étendre leur app à d'autres devices alors que la concurrence montre que c'est possible et très intéressant. ça leur a pris des années pour proposer la compatibilité avec les capteurs X-TRANS de Fuji pourtant très populaires.

Je déteste leur modèle tarifaire, faite de modules payants (et très chers), après faut reconnaître que 1. c'est français 2. pas d'abonnement 3. l'algorithme de débruitage est MONSTRUEUX !

j'ai des photos prises au Canon 5D (année 2005 : plein format 12MPix) très bruitées en 1600 voire boostées à 3200 qui étaient dégueulasses et qui ont retrouvé une nouvelle jeunesse ! des photos à 800-1600 iso qui paraissent être du 400iso... j'ai la version Photolab Elite 3, et ça surclassait largement Adobe Lightroom... je sais pas ce qu'il en est aujourd'hui chez la concurrence, mais DXO est vraiment excellent là-dessus depuis 2 décennies.

avatar occam | 

DxO devrait prendre exemple sur Modartt, qui vient d’introduire la version ix₃OS de son fabuleux piano virtuel à modélisation physique Pianoteq 8 :
https://www.modartt.com

Si l’on possède déjà une licence Pianoteq (multiplateforme, Linux/Win/Mac), on peut utiliser gratuitement l’une des trois activations permises pour installer Pianoteq sur iPad !

Reste à voir si la version Apple Silicon de la Nik Suite n’est pas trop vorace en ressources, ou si l’utilisation n’en serait limitée à des iPad Mx suffisamment pourvus en mémoire.

À cet égard, la version iPad de Pianoteq 8 est exemplaire : je peux témoigner qu’elle fonctionne même sur un modeste Air2, à condition de limiter la polyphonie et les samples. Les premiers retours sur le forum indiquent des perfs utilisables dès A8, assez correctes voire très bonnes dès A13.

avatar Tykkho | 

@occam

Merci pour le lien 👍

avatar occam | 

@Tykkho

Très volontiers, je vous souhaite beaucoup de plaisir, cet instrument est simplement génial.

avatar Labsyb | 

Une suite d’outils de qualité, même si j’utilise essentiellement Silver Efex. Les Upoints sont une approche que j’ai immédiatement trouvée intuitive lors de ma découverte de la Nik Collection.

avatar Thibaud- | 

@Labsyb

Je suis utilisateur de Lightroom classic, je ne comprends pas ce que ces plug in apportent de plus? Lightroom fait déjà tout ça non? Convertir en n&b avec tout les réglages possibles, faire des HDR, des réglages de couleurs, teintes, etc à foison. La nik collection apporte quoi de plus?

avatar Labsyb | 

@Thibaud-

Je suis aussi un utilisateur de Lightroom (convaincu : j’ai pourtant essayé d’autres ténors du marché) j’en’apprécie le workflow de base, la rapidité d’exécution (je connais bien les outils).

Je ne passe que certains clichés dans la Nik Collectiion, à 90 % SilverLight.
Je ne sais pas exactement, rationnellement l’expliquer, mais certaines images appellent cette envie : pour peaufiner les contractes, les noirs, les lumières en passant par d’autres biais. C’est un moyen différent d’aborder la retouche, qui permet d’aller plus loin dans certains cas. Et me permet d’obtenir un résultat que j’aurais du mal je pense à obtenir avec Lightroom.

Et en y réfléchissant les photos qui terminent en tirage papier y passent. (J’aime bien me faire plaisir avec quelques grands tirages - chez Picto)

avatar occam | 

@Thibaud-

"La nik collection apporte quoi de plus?"

Un compte-rendu condensé de la v. 5, accent sur Silver Efex :
https://ricksreviews.org/blog/2022/09/26/nik-collection-5-review/

Le conseil de l’auteur est pertinent : téléchargez la version d’essai de la Nik Collection, suivez le tutoriel, essayez d’obtenir des résultats identiques suivant vos procédures habituelles en LR et avec Nik, afin de vous familiariser avec ses modalités de travail, et une fois familiarisé, explorez ce que ces modules, surtout Silver Efex, vous permettent de faire autrement, ou mieux.

DxO et la Nik Collection sont des outils. On n’apprend leur utilité qu’à les manier. Comme tout outil.

En attendant, posez-vous cette question : qu’avez-vous à perdre, à l’essayer ?
Le ton assez défensif de votre interrogation me rappelle celui de certains de mes étudiants, quand j’enseignais : pourquoi, ayant à peine maîtrisé un langage de programmation, devrais-je en apprendre un autre ?
La réponse est simple : parce que seul le résultat compte. Ayant pris ses habitudes dans un environnement de travail circonscrit, on explore rarement tout l’espace des possibles. Ce n’est qu’en suivant d’autres cheminements que l’on perçoit ce dont on était passé à côté.

avatar properso | 

Les U-Points, c'est des corrections sélectives, c'est ça ?
J'ai acheté la version 4, je ferai peut-être la MAJ en version 6. Perso, je l'utilise en version direct, je n'ai pas Photoshop, ni Lightroom (j'ai Capture One)

avatar occam | 

@properso

"Les U-Points, c'est des corrections sélectives, c'est ça ?"

Oui. Opérant sur des portions d’image définies, sur des paramètres définis, ou les deux. Permettant une approche très précise, très localisée, très graduée de la retouche. Quand on a appris à manier ces glisseurs, c’est très visuel, intuitif.

avatar Labsyb | 

@properso

Oui correction sélective : sur une zone plus ou moins large définie autour d’un point choisi et en prenant en compte les valeurs des pixels sur lesquels est positionné le point lui même : ce qui fait que la correction n’est pas appliquée uniformément à tous les pixels de la zone définie mais prend en compte les valeurs du point central de la zone.
Une fois les paramètres appliqués, si tu déplace le point, la correction s’applique alors aux valeurs proches du nouveau positionnement du point.

Pas forcément facile à expliquer : le mieux est de manipuler pour comprendre l’intérêt et comment ça influence l’image.

Sinon une vidéo au hasard : vers les 2mn : https://www.youtube.com/watch?v=c4vYvsWV1O8

avatar properso | 

C'est à dire , on sélectionne une couleur dans une zone et on applique un traitement dessus. (par exemple, on peut dire que dans une zone, le rouge deviendra bleu ?

Capture One le fait aussi, mais j'ai un peu de mal avec leur système qui n'est pas très intuitif, je vais essayer ces U-Points (jusqu'à présent je me servais beaucoup du Silver Effect et aussi pour mettre un border sur les photos)

avatar properso | 

Autre chose, j'ai 9 plug in dans la Nik Collection, pourquoi j'en ai un de plus ? (version 4)

CONNEXION UTILISATEUR