C'est un des points les plus gênants de l'internet actuel. En submergeant nos boites aux lettres de publicités indigestes, les spams, ou pourriels, transforment parfois le plaisir de communiquer en vrai calvaire. Après avoir évalué SpamSieve, un excellent utilitaire qui a démontré son efficacité pour combattre ce fléau, nous lui opposons aujourd'hui Spamfire, un logiciel qui se veut plus simple et plus rapidement opérationnel.

Principe de fonctionnement

Spamfire se comporte comme n'importe quel client email. A cela près qu'il est à même de relever vos courriers en ligne suivant une planification récurrente pour n'en extraire que ceux détectés comme indésirables. Pour ce faire, Spamfire s'appuie sur des bibliothèques de définitions préparées par l'éditeur du logiciel Matterform Media, contenant des arguments et des mots clefs et identifiant le contenu des emails comme indésirables ou non. Spamfire "lit" les emails directement sur votre serveur POP3, IMAP ou Hotmail/MSN et procède à des recoupements. Il attribue ainsi une note qualifiant la probabilité qu'un message reçu soit un spam. Par exemple, un message rejeté par Spamfire aura pour caractéristiques de contenir les mots "drugs", "come on!" ou "nude", d'afficher des liens HTML et d'être au format HTML.




Lorsque Spamfire détecte un message indésirable, il le rapatrie dans sa fenêtre principale, celui-ci ne venant plus polluer la boite de réception de votre client email favori. Les messages de spam restent cependant consultables et récupérables. Dans ce dernier cas, Spamfire utilise le serveur SMTP configuré par l'utilisateur pour renvoyer le mail récupéré sur le serveur distant en ne s'en occupe plus. Il sera alors rapatrié normalement dans le client email.



Pour plus de sécurité, il est conseillé d'ajouter à Spamfire la liste de ses contacts habituels. Le logiciel importe alors automatiquement les carnets d'adresses d'Entourage, d'Eudora, de Netscape, de Mail, d'Outlook Express de PowerMail et de QuickMail. Tous les emails provenant de ces correspondants seront alors bien sûr ignorés par les filtres de Spamfire. Une fonction très intéressante survient alors, car à cette liste de contacts Spamfire peut ajouter à la volée les adresses email provenant des courriers reçus, en les qualifiant, au choix, d'amis, de correspondants de mailing-list, ou de spammers (pour ignorer définitivement ces messages). On notera que d'appuyer sur la touche Alt modifie les boutons de la barre d'outils, et ce, pour afficher des boites de dialogue supplémentaires



Les filtres et les définitions de messages spam sont téléchargées directement au premier lancement du logiciel. Elle contiennent, comme nous l'avons évoqué plus haut, des mots clefs et des détails techniques propres aux emails (format, encodage) qui caractérisent habituellement les messages indésirables. Si toutefois certains messages franchissaient les fourches caudines de Spamfire, il est possible d'ajouter ses propres filtres, en précisant des détails intéressants sur les spams reçus : texte du message d'en-tête, provenance, copie carbone, champ "répondre à", sujet, corps du message ou taille.



Pour s'assurer que Spamfire fasse bien le travail avant son client habituel, il convient de lui assigner une planification pour scruter les comptes toutes les minutes, ou moins fréquemment, selon l'usage que l'on fait de ses adresses email. Spamfire peut bien évidemment être lancé au démarrage, et déclencher après lui une série de scripts pour traiter l'arrivée d'un message de spam. Spamfire se distingue notamment en sachant tourner en tant que process, de façon très discrète et sans occuper le dock.



Parfois, Spamfire détecte sait détecter un message qualifié de "borderline", à la limite, et qui ne présente pas suffisamment de caractéristiques d'un message de spam pour être estampillé comme tel sans vous prévenir.

Vengeance !

Spamfire propose également de se faire justice soit même. Un menu, baptisé "Revanche" permet de se livrer à plusieurs actions de représailles envers les émetteurs de pourriels. Il est alors possible de faire suivre les emails incriminés à des compagnies combattant les spammeurs (SpamCrime, FTC...), de renvoyer automatiquement le spam reçu à l'envoyeur avec la mention "non-délivrable", d'avertir l'éditeur de Spamfire, Matterform Media, afin d'enrichir les définitions des bibliothèques. Plus amusant, ce menu propose de retourner de faux virus à l'envoyeur ou de rechercher des numéros à appel gratuit dont la facturation se fera à la société émettrice des spams.




En conclusion


Spamfire fonctionne très bien. Il s'avère pertinent dans 90 % des cas, et la possibilité de bannir des adresses email et d'ajouter soit même ses filtres le rend particulièrement efficace. En aucun cas les messages de spam ne sont définitivement effacés et il est toujours possible d'en récupérer le contenu. Un bref coup d'oeil dans la fenêtre de réception de Spamfire permettra de faire le tri à partir des sujets, notamment avec l'avantage que cela présente d'être francophone dans ce cas, tant les spams sont majoritairement en anglais et sur ce point identifiables. Le logiciel est immédiatement opérationnel avec son assistant de connexion. Il est compatible avec les serveurs de courriers standard et avec les principaux logiciels grand public comme Entourage ou Mail. Enfin, il ne nécessite pas de longue phase d'apprentissage pour faire un tri souvent délicat. Quelques fonctions supplémentaires s'ajoutent à Spamfire pour parfaire son fonctionnement, comme l'optimisation des bibliothèques de définitions pour plus de rapidité ou le déclenchement du rapatriement des messages depuis un autre logiciel en tache de fond. Enfin, Spamfire se comporte comme un inspecteur de compte email en signifiant à l'utilisateur le nombre de courriers restants à rapatrier sur le serveur. Un seul défaut : on regrettera, évidement, son prix, et la périodicité des licences, l'accès aux mises à jour des bibliothèques de définitions de messages n'étant valable qu'un an.