Le CD revient à la mode aux États-Unis

Félix Cattafesta |

Après le vinyle, c'est au tour du CD de revenir sur le devant de la scène. Les ventes de disques ont augmenté pour la première fois depuis 2004 aux États-Unis selon les données recueillies par la Recording Industry Association of America (RIAA). Les chiffres du CD étaient en chute libre depuis 2004, une période où 767 millions de disques s'étaient écoulés. En comparaison, l'année 2020 a été la pire année pour le support avec seulement 31,6 millions de galettes vendues.

Volume des ventes de CD enregistré aux États-Unis. Source : RIAA.

Mais les ventes sont reparties à la hausse en 2021 avec 46,6 millions de disques écoulés, ce qui représente une jolie hausse de + 47,7 % par rapport à l'année précédente. Les revenus engrangés par le CD sont passés de 483,2 millions de dollars à 584,2 millions de dollars. Si l'on parle souvent du grand retour du vinyle, le CD conserve tout de même plusieurs avantages : « la qualité sonore est très bonne, le format est petit, pratique, peu onéreux à produire et usant moins de matières problématiques que le vinyle », analyse Sophian Fanen, auteur du livre Boulevard du stream.

En France, les chiffres ne sont pas encore connus, mais on peut s'attendre à une hausse similaire. Récemment, plusieurs artistes ont décidé de mettre le CD en avant dans leurs campagnes promotionnelles. Les rappeurs Orelsan et Vald ont par exemple proposé des versions différentes de leurs albums (5 éditions différentes pour V, 15 pour Civilisation). Pour Sophian Fanen, l'achat d'un CD permet aux fans de soutenir et de montrer leur attachement aux artistes.

Volume des ventes de vinyle enregistré aux États-Unis. Source : RIAA.

En parallèle, le vinyle continue de bien se porter. Le support aurait représenté 23 % des ventes de disques au Royaume-Uni en 2021 selon les chiffres de l’industrie phonographique britannique (BPI). Adele aurait fait presser plus de 500 000 vinyles de son album 30. Lors de l'avant-dernière semaine de décembre 2021, les ventes de vinyle ont dépassé les 2 millions d'exemplaires d’après MRC Data : une première depuis 1991.

Cependant, cette bonne lancée pourrait être arrêtée nette par des problèmes d'approvisionnements. Les usines de vinyles en activités ne sont pas nombreuses, et les embouteillages sont fréquents en période de fin d'année. De plus, une hausse des prix est prévue suite à différentes pénuries de composants. Si ce retour du support physique est intéressant, rappelons que le streaming reste de loin la plateforme la plus en vogue : les abonnements payants ont rapportés plus de 8,6 milliards de dollars aux États-Unis et représentent plus de 57,2 % des revenus mesurés par la RIAA.

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avatar Ali Baba | 

J’avoue ne pas bien comprendre l’intérêt du CD.

Le vinyle est un bel objet, avec un son particulier, une esthétique unique. Quand on le met, on voit le disque tourner, on entend les haut-parleurs craquer. Ça a un côté beau livre.

Mais le CD se glisse dans une boîte opaque, on ne le voit pas, le son est identique au dématerialisé… de ce fait pourquoi s’imposer les limitations d’un support physique ?

avatar reborn | 

@Ali Baba

c’est un objet, c’est palpable. Ce n’est pas juste du son 💁‍♂️

avatar Link1993 | 

@Ali Baba

Alors, j'ai grand plaisir d'écouter un CD, parce que tu prends ton temps à l'écouter quand le streaming, bah finalement, tu appuies sur play, et il finit par te faire un bruit de fond par le hasard que te sors la plateforme une fois que tu as finis ton album. Bref, y'a une certaine notion de "je prends mon temps pour ..."

Maintenant, pourquoi le CD et pas le vinyls ? Parce que ce dernier a un son qui est franchement pas fou, et c'est assez contraignant a l'usage.

Le vinyl a quand même des points : une belle pochette (les CD se rattrapent), et le plus intéressant : pour palier aux limites physique du support, l'auteur doit masteriser la musique pour avoir quelque chose d'agréable à écouter, ce qui fait ressortir cette "chaleur" que beaucoup de personnes on l'impression d'entendre. Mais le mastering sur un CD donnera le même résultat en meilleur, sauf que la, y'a pas le choix.

Après pour ce dernier point sur le vinyl, je ne sais pas si les auteurs continuent de faire cet effort comme ce qui a pu être fait dans les années 70. Probablement pour une partie d'entre eux.

avatar Ali Baba | 

@Link1993

Merci de l’explication.

Mais pour le premier point, tu peux très bien juste écouter un album en dématérialisé aussi, non ?

Et pour le second, si c’est possible en CD ça doit aussi l’être en fichier audio.

avatar debione | 

@Ali Baba |
La dématérialisation a complètement changé la façon d'écouter la musique. Le CD l'avait déjà fait sur l'écoute vinyle.
- Vinyle: Très contraignant dans le changement de chanson, l'ouverture et pose de la galette, plus ne pas avoir de vibration dans le sol. Ce qui a pour effet naturel de ne pas se lever parce que un morceau sur le disque ne nous plait pas avec comme corollaire que les artistes prenaient un soin particulier à l'agencement des chansons pour créer un ensemble cohérent sur la durée (chose que l'on retrouve en live), des pochettes et des énormes livrets pour rentrer encore plus dans le monde de l'artiste.
- CD: Contraignant dans l'ouverture et la pose de la galette, mais très peu via les télécommandes dans le changement de chansons et dans les vibrations. A l'écoute le naturel sera de choisir un album, de zapper les morceau qui ne nous plaisent pas. Ce qui a eu pour effet de faire des albums beaucoup moins construits ou les morceaux de "transition" entre deux "morceau prime" ont disparu. Mais il reste un objet, matériel.
-Le dématérialisé (fichier) à fait de la musique une succession de morceau unique. On achète plus un album (bien que si des fois ;)) on achète UNIQUEMENT les morceaux que l'on veut. C'est la mort pour le grand public des albums concepts (bon il y a toujours des résistants). On fait des playlists et on joue uniquement ce que l'on aime, on zappe dès que cela nous gave un peu.
-Le stream: Ce qu'on veut quand on veut, avec une option de découverte énorme. Avec les options de lecture, on arrive à une dilution de l'artiste lui même, il ne reste que la musque. Musique qui s'est très fortement transformée, morceau bien plus court (car rémunéré à l'unité à partir de 30 sec d'écoute et pas au temps écouté), quasiment plus aucune intro ça attaque directe car sinon l'auditeur zappe et comme dit ça rapporte pas plus.

Pour conclure cette tartine ;), je dirais que cela se joue aussi du côté des artistes, créer dans l'optique d'un vinyle-CD-Fichier-Stream ne se fait pas de la même manière, après multiplier les supports juste pour multiplier les supports, cela permet à l'artiste d'engranger plus de $ alors que la grande mode du streaming se calque parfaitement sur notre monde: 5% capturent 95% des richesses (donc le support "physique" est hyper important pour les artistes de seconde-troisième Y-zones ;) et si on a envie que des artistes comme cela puissent encore exister, il est important d'acheter MATERIELLEMENT leurs oeuvres (ils offrent d'ailleurs souvent un fichier numériser avec les albums)
/
Moment pub pour soutenir les petits artistes terminé! ;)

avatar Glop0606 | 

@debione

Très bon résumé auquel j’adhère complètement! J’ajouterai encore quelques notions: le matériel se prête, s’échange, se donne. Un CD même un enfant de 3 ans peut s’en servir.

Le matériel une fois acquis t’appartient et donc tu ne paies pas en permanence même quand tu n’écoutes pas. (Sans parler du fait que si la boîte ferme tu perds tout ou que certaines boites change des œuvres pour s’adapter à l’air du temps)

Spotify famille c’est au bas mots 180 Euros par an, de quoi se faire une belle petite collection de CD a bas prix. Pour la découverte y’a YouTube et les radios. Pour le coté digital, un NAS et ça roule.

Le streaming Abo au début ça a l’air d’être le paradis, mais si on y réfléchis on se construit une jolie cage dorée et si on la quitte ça sera sans rien…

Peut être que les gens le comprennent, et retourne (mais y a du chemin) vers l’achat unique plus pérenne.

avatar Scooby-Doo | 

@debione,

Avec votre tartine appétissante, vous avez parfaitement résumé un concept apparu à l'époque et fort défendu dans les pays anglo-saxons :

La technique du Cherry Picking.

En d'autres termes : je ne prends que ce je décide être bon pour moi. Mon égo est supérieur au créateur et à sa création, son album, collection de morceaux de musique.

Ce fut la généralisation du SP et dans une moindre mesure du EP !

Par ma part, je fais exactement le contraire ! Je continue d'acheter les albums dans leur intégralité, quitte à devoir aimer certains titres qu'après plusieurs écoutes.

Merci pour votre commentaire.

avatar r e m y | 

Ah! le CD des années 70... 🥰

Tu ne confondrais pas avec la cassette audio? 😳

avatar Link1993 | 

@r e m y

Je parlais du vinyl, pas du cd.... (oui, dans les années 70 sinon, en effet, ça n'existait pas encore)

EDIT : je viens de me relire, en effet, j'étais passé du mastering vinyl, à la retranscription de ce mastering sur CD... 😅
Je vais préciser 😬

avatar marc_os | 

@ r e m y

> Ah! le CD des années 70

Le CD a été inventé conjointement par Sony et Philipps dans les années 80, mais bon.

avatar Scooby-Doo | 

@marc_os,

« Le CD a été inventé conjointement par Sony et Philipps dans les années 80, mais bon. »

+1

Exact, 1982-1983 pour être précis !

😉

avatar FrDakota | 

@Scooby-Doo

Ce qui est dingue c’est que j’avais un livre sur le CD qui parlait d’un trio, Philips, Sony et Yamaha.

avatar Lightman | 

@FrDakota

j’avais un livre sur le CD qui parlait d’un trio

Moi j'avais un livre (posé) sur le CD de Trio 🤪

avatar Grahamcoxon | 

@Ali Baba

L’intérêt c’est qu’il prend peu de place et qu’on est pas locataire de sa musique mais propriétaire. J’achète encore des cd.

avatar Biking Dutch Man | 

@Grahamcoxon

Moi aussi!

avatar anonx | 

@Ali Baba

Je ne vois pas l'intérêt d'autre chose que le CD 🙄

avatar melaure | 

Alors perso j'écoute mes CD avec un Apple PowerCD relié à une chaine audio, c'est top pour le design.

A coté je ne suis pas anti-dématérialisé, mais du je ne veux pas être lié à un store ou des DRM, et surtout dépendant du net. Donc en général j'achète du CD et je l'importe dans mes iBidules ;)

avatar 406 | 

Vu que le vinyl est lu avec le frottement d'une aiguille sur sa surface, même avec un saphir avec une pression de 1gr, le son se dégrade à chaque écoute. en plus, on est obliger de faire des compromis comme retirer du grave sinon le sillon sera plus large et le nombre de tour (et donc de durée) sera réduit.
Je conseille à tous cet excellent article sur la question fait à l'époque sur le site de François Cuneo que vous connaissez et les commentaires sont aussi à lire aussi :-)
http://www.cuk.ch/articles/17876/

avatar marc_os | 

@ 406

> on est obliger de faire des compromis comme retirer du grave

Non. Je t'invite à te renseigner sur la norme RIAA.

avatar Scooby-Doo | 

@Ali Baba

« J’avoue ne pas bien comprendre l’intérêt du CD. Le vinyle est un bel objet, avec un son particulier, une esthétique unique. Quand on le met, on voit le disque tourner, on entend les haut-parleurs craquer. Ça a un côté beau livre. Mais le CD se glisse dans une boîte opaque, on ne le voit pas, le son est identique au dématerialisé… de ce fait pourquoi s’imposer les limitations d’un support physique ? »

1. Le CD ne se glisse pas dans une boîte opaque, le couvercle est fait de polycarbonate cristal translucide, du coup on peut admirer la première de couverture du livret, qui présente parfois un très beau travail photographique et graphique pour les meilleurs titres, souvent une simple feuillet plié en deux, mais toujours mieux que l'incroyablement tristounet visuel des fichiers dématérialisés !

2. Non et encore non, le son du CD n'est pas identique en terme de qualité à l'AAC ou le MP3.

Le son dématérialisé par sa courbe de réponse absolument pas linéaire de 20 à 20 kHz, ses coupures de fréquence, ses traitements pré et post encodages ne peuvent en aucune manière rivaliser de près comme de loin avec un son PCM, typiquement DAT ou CD !

Le son dématérialisé est très loin de la norme Hi-Fi !

D'ailleurs à aucun moment Apple, Amazon, ne font référence à cette norme qui était pourtant la base !

Vous avez du son dématérialisé de qualité supérieure aux CD et DAT, mais c'est toujours du PCM ou BitStream, pas de l'encodage AAC ou MP3.

Au mieux, le son AAC et MP3 est proche de la qualité de son des radios FM des années 1970.

Après si vous n'avez pas l'oreille pour le constater, c'est regrettable, d'autre part c'est peut-être la qualité médiocre de vos haut parleurs ou de vos écouteurs qui masque la différence.

Dans le bruit général d'une rame de métro et des écouteurs Apple, vous ne pourrez vraiment pas trop faire la différence !

Par contre il existe des système audios Hi-Fi, du son CD, SACD ou Qobuz qui font vraiment la différence, mais Apple et Amazon préfèrent vendre du son Atmos très loin de la Hi-Fi.

3. Juste la différence de prix entre une intégrale de Mozart en CD et son équivalent à qualité massacrée en AAC ou MP3, faut être juste inconscient ou ne pas regarder les prix pour ne pas voir d'intérêt dans les supports physiques, qui sont quasi systématiquement moins chers en compilation de CD que leur équivalent unitaire en album AAC ou MP3 !

Faut vraiment pas être regardant concernant le rapport qualité/prix pour choisir le dématérialisé !

Enfin, un CD, c'est 20 gr de matière pour stocker 650 à 900 Mo de données.

Avec un peu de soin, j'ai des CD du tout début (années 1980) qui fonctionnent toujours parfaitement !

Pendant ce temps en 40 ans, combien de disques durs j'ai utilisés et qui ont rendu l'âme, consommé un max de courant, de matière, de terres rares, devoir les acheminer jusqu'à chez moi, et puis il y a l'incroyable gabegie énergétique du fonctionnement d'Internet !

Rien que le minage des crypto-monnaies consomme chaque année l’énergie électrique équivalent à 36 térawattheures. Ce qui correspond à la dépense en électricité de 3.4 millions de foyers aux Etats-Unis qui sont de très gros consommateurs avec les Australiens. Mais c’est environ 0.16% de la production électrique au niveau international.

Enfin, une fois décédé, ma collection de CD reviendra à qui de droit, alors que votre musique dématérialisée risque de s'évaporer !!!

Mais bon, chacun fait comme il lui plaît ! Polluez comme un Américain ou un Australien, ou être juste un peu plus raisonnable…

C'est vous qui voyez 😘

avatar Ali Baba | 

@Scooby-Doo

Tu remarqueras que j’ai soigneusement évité de mentionner le MP3 ou AAC. Il y a des formats sans pertes.

Pour le reste, merci pour cette réponse détaillée.

avatar Scooby-Doo | 

@Ali Baba,

« Tu remarqueras que j’ai soigneusement évité de mentionner le MP3 ou AAC. Il y a des formats sans pertes. »

J'écoute mes 7000 CD aujourd'hui en ALAC et en FLAC.

J'ai aussi 500 albums en AAC de chez Apple Music Store et autant en MP3 de chez Amazon France.

J'ai acheté du dématérialisé parce que je n'arriverai pas à les trouver en CD neuf ou d'occasion !

Parfois, l'occasion en CD peut être beaucoup plus cher que le prix d'introduction par l'éditeur.

C'est triste mais c'est comme cela.

Je pleure vraiment, enfin c'est mes oreilles qui pleurent quand j'écoute certains albums de Thomas Bergersen ou Two Steps From Hell (Thomas Bergersen et Nick Phoenix) acheté en AAC et MP3.

Les compositions sont superbes (c'est une question de goût), mais alors le mixage et l'encodage sont fait à la truelle !

C'est ultra saturé de toutes parts.

Et j'ai aussi du CD de leurs compositions, et pareil, mais en moins pire car il n'y a pas eu le massacre de la compression avec perte.

Bon il y a toujours une décimation binaire pour passer du 96 kHz / 24 bits au 44.1 kHz / 16 bits du CD.

Mais c'est surtout le mixage et c'est accentué par les algorithmes de compression.

En principe en CD, on ne doit pas dépasser 96 % de la dynamique, soit -0.36 dBFS, et pour les formats AAC et MP3, ne pas dépasser -1 dBFS si possible.

Mais quel est le mixeur aujourd'hui qui se préoccupe de mathématique et de qualité du son in fine pour l'auditeur.

L'auditeur, il écoute sa musique sur des écouteurs Bluetooth !!!

C'est la misère de la misère !

😭

avatar pilipe | 

@Scooby-Doo

Sincèrement, si je dois laisser un héritage à mes enfants ce ne sera pas un tas de CD de musique, cela n’a aucun intérêt.

avatar Scooby-Doo | 

@pilipe,

« Sincèrement, si je dois laisser un héritage à mes enfants ce ne sera pas un tas de CD de musique, cela n’a aucun intérêt. »

Vous savez que vous êtes ce que vous mangez, mais aussi ce que vous pensez, lisez et écoutez.

Si vous ne souhaitez rien laisser de votre personne à vos enfants, c'est soit que vous avez une piètre opinion de vous même, soit que vous pensez vos enfants indignes de partager votre savoir et vos expériences.

Une bonne bibliothèque, une bonne CD thèque ou DVD thèque, c'est un joli héritage. Après vos enfants ont peut-être des goûts très différents.

Mais voilà, certains aimeraient que notre vie ne se résume qu'à une longue location de tous types.

C'est leur fantasme et leur désir, pour leur plus grand enrichissement !

Pourquoi vendre une fois ce que l'on peut louer à vie !!!

Les producteurs et maisons d'édition vous disent merci, les artistes un peu moins !

😁

avatar occam | 

@Scooby-Doo

•18:39
« Le son dématérialisé par sa courbe de réponse absolument pas linéaire de 20 à 20 kHz, ses coupures de fréquence, ses traitements pré et post encodages ne peuvent en aucune manière rivaliser de près comme de loin avec un son PCM, typiquement DAT ou CD !
Le son dématérialisé est très loin de la norme Hi-Fi ! »

•18:31
« Et puis CD vers ALAC, c'est toujours mieux que du AAC archi compressé ! »

•18:44
« Mes CD, je les écoute en ALAC ou en FLAC, donc je les ai dématérialisés chez moi mais les originaux sont toujours chez moi ! »

•18:45
« Exact, le FLAC ou l'ALAC dans mon cas, c'est top ! »

FLAC et ALAC sont des formats de fichiers audio à compression réversible et sans perte, utilisés dans la distribution et le stockage de l'audio « dématérialisé ». Comme vous le savez fort bien.

En vous relisant, vous constaterez donc sans peine que votre usage du terme « dématérialisé » est abusivement réducteur — sinon abusif, tout court — et apte à induire en erreur les lecteurs inexpérimentés.
Ce n'est qu'en connaissance de cause que l'on pourrait déduire ce que vous entendez véritablement par « dématérialisé », et qui suscite, à juste titre, votre ire : les formats à compression de données irréversible — compression « lossy » — utilisés à outrance par la plupart des services de streaming.
Comme vous l'indiquiez vous-même à 18:44, le terme « dématérialisé » signifie en fait que le format d'un fichier contenant des données audio est indépendant de son support matériel d'origine, p.ex. CD, DAT, DVD-A, et que son contenu peut être transféré intégralement d'un support numérique à un autre. Ce que l'on fait de manière exemplaire en téléchargeant des fichiers haute définition depuis les serveurs de Qobuz.

J'aurais résisté à toute tentation d'intervenir sur ce fil si je ne passais pas mon temps, depuis deux semaines, à contribuer fort modestement à un travail d'urgence : le transfert et la sauvegarde d'archives sonores ukrainiennes numérisées. L'Ukraine a vu son héritage culturel en grande partie anéanti, défiguré ou falsifié du temps de l'URSS, et notamment à l'époque stalinienne. Cet héritage est de nouveau en danger, et cette fois, de manière encore plus radicale. La guerre de destruction instiguée par Poutine vise clairement l'anéantissement de toute identité ukrainienne propre, y compris culturelle. Il est capital de sauver ce qui peut encore l'être. Tout matériel numérisé peut, en principe, être sauvegardé rapidement et à l'identique, sans perte aucune, car il répond à la condition primordiale pour ce faire : il est « dématérialisé ».
Les archives sonores non encore numérisées, « non-dématérialisées », risquent en revanche d'être anéanties. Physiquement, donc irrévocablement. Tout comme celles déjà numérisées, mais enregistrées sur un support physique unique (encore une fois, CD, CD-R, DAT, etc.)

Tout support physique est, à terme, compromis. Seule la dématérialisation du contenu permet sa sauvegarde continue.

avatar Scooby-Doo | 

@occam,

Merci pour votre commentaire !

J'ose espérer votre pardon, surtout que j'avais écrit ceci :

« Vous avez du son dématérialisé de qualité supérieure aux CD et DAT, mais c'est toujours du PCM ou BitStream, pas de l'encodage AAC ou MP3. »

Et comme je pense connaître le sujet ayant été consultant pour des multinationales américaines concernant ce sujet et d'autres comme le rendu 3D, Photorealistic Renderman, les normes de compression audio et vidéo.

Mais juste en temps qu'utilisateur final, pas à la source de ces normalisations, entendons-nous bien.

Un de mes amis est numéro 3 de la structure technique il me semble chez Pixar, une société du groupe Disney de nos jours.

Dématérialisé est différent de compressé.

Mais vous pourrez constater comme moi-même que la majorité de la musique vendue de manière dématérialisée est malheureusement compressée en AAC et en MP3.

Qobuz est l'exception qui conforme la règle !

Apple ne s'est mis au lossless que fort tardivement !

Cordialement.

Scooby-Doo.

avatar cv21 | 

@occam merci pour la sauvegarde d'archives

avatar occam | 

@cv21

Merci, mais non.
Ce n'est nullement quelqu'un comme moi qu'il faut remercier, quelqu'un qui travaille bien douillettement à l'abri, avec l'eau, l'électricité, le chauffage et le réseau qui marchent.

S'il faut adresser des remerciements, c'est à ces femmes et ces hommes d'Ukraine qu'il faut les adresser, ces gens ordinaires au courage extraordinaire qui risquent leur vie pour faire leur job, pour trouver encore un bâtiment ou un bureau où l’électricité et le réseau fonctionnent, afin de pouvoir transmettre leurs fichiers. Afin de transmettre leur culture en héritage, s'ils venaient à disparaître physiquement.
Pour nous la léguer e n p a r t a g e .

Je ne saurais assez insister, dans ce cadre, sur l'importance vitale
• des standards, indépendamment des plateformes
• des formats véritablement ouverts
• de la dématérialisation conséquente des contenus numérisés
• et enfin, des humbles logiciels libres, ouverts, multi-plateformes, accessibles, ubiquitaires, qui permettent d'effectuer ces opérations de sauvetage avec les moyens du bord, sur le matériel que l'on trouve, parfois de fortune.

Comme me l'écrit un ami d'Odessa : « la bande passante, c'est ce qui passe à travers les mailles du filet quand tu te trouves encerclé par les blindés russes côté terre, par la flotte russe côté mer. »
Ironiquement, il avait réussi à me faire parvenir une malle de bandes magnétiques à numériser et à restaurer. Elle contient, entre autres, un enregistrement d'ébauches pour piano d'Edmund Meisel, jeune compositeur qui avait réalisé en 1925-26 la première musique du film d'Eisenstein, « Cuirassé Potemkine ». Dont la scène principale joue, comme vous le savez, à Odessa...
Ses autres archives, laissées à Kharkiv, sont désormais un amas de cendres et de plastique fondu.

Quand je vois comme on se pâme ici sur les qualités haptiques d'un disque compact, ou la « chaleur » d'un disque vinyle, je songe à ces cheminées d'appartement, dont on peut apprécier le charme tant que fonctionne le chauffage central, mais dont les amateurs seraient vite crevés s'ils devaient se soumettre chaque jour à la corvée d'aller chercher du bois.

avatar Paul Position | 

@Ali Baba

Le son du vinyle n'est pas particulier.
Il est excellent quand il est neuf avec une "chaleur" apportée par l'analogique, mais que seuls les bien dotés en ouïe peuvent vraiment percevoir. C'est plus une sensation, une émotion, que de l'auditif.
Ensuite suivant le matériel, et surtout suivant la cellule magnétique qui le caresse et le nettoyage de la galette, l'usure peut être contenue.
Les craquements n'apportent rien et nuisent carrément au plaisir d'écoute. Je comprends que le coté vintage peut séduire les moins de trente ans.
Par contre je te rejoins complétement sur la beauté de l'objet, de la couverture et du livret.
Mais il faut savoir, que quand le CD est sorti, on été tous bien content de profiter d'un son jamais altéré, et de ne plus se lever tout les 1/4 d'heure pour changer de face !!
Depuis je n'ai jamais plus acheté de vinyle, mais je n'ai pas succombé au streaming.

avatar Ali Baba | 

@Paul Position

Merci pour cette réponse détaillée.

avatar pagaupa | 

@Ali Baba

Le plaisir de la matérialisation ? De la possession?

avatar Ali Baba | 

@pagaupa

Oui, mais ça le vinyle le fait très bien aussi

avatar Biking Dutch Man | 

@Ali Baba

Cela fonctionne sans abonnement et sans internet!

avatar Ali Baba | 

@Biking Dutch Man

D’accord, mais le vinyle aussi il me semble. Et le dématérialisé sans streaming aussi. Mon iPod n’avait pas de connexion internet.

avatar huexley | 

Beosound 3000 ;) et oui tu vois le CD tourner.

avatar Scooby-Doo | 

@huexley,

Beocenter 9000 pendant une douzaine d'années et on ne voyait pas le CD tourner !

Il y avait deux trappes motorisées qui s'effaçaient sous le panneau central et donnaient accès au lecteur de cassette et au lecteur de CD.

Le son de B&O sur enceinte Cabasse, c'était super.

L'ampli-tuner aussi était très bon, peu puissant, mais de qualité. Le son était super agréable et chaud à souhait, à l'opposé du rendu d'un amplificateur Yamaha par exemple, très précis, trop précis, trop dur.

La musique, c'est avant tout une affaire de goût.

😉

avatar Link1993 | 

Ça y est, je vais définitivement être vu comme un hipster maintenant avec ma collection de CD que je continue d'acheter... 🤣

avatar Scooby-Doo | 

@Link1993,

Dans mes pattes de Grand Danois cher ami !

Vous avez bien raison d'acheter votre musique en qualité CD avec de beaux livrets les accompagnants et surtout pour un prix défiant toute concurrence en cas de compilation.

avatar pagaupa | 

@Link1993

Non un boomer 😂

avatar Link1993 | 

@pagaupa

C'est ce que dit un boomer quand il voit un hipster devant lui ! :p

avatar MacGruber | 

Encore un coup des youngtimers ! 😜😂🤣

avatar Mike Mac | 

@Ali Baba

"J’avoue ne pas bien comprendre l’intérêt du CD."

Avec la cyberguerre qui fait rage, le dématérialisé va finir déconnecté !

Le CD, le vinyle, la K7, et même le cylindre de cire, vont redevenir tendance.

Deux pots à yaourt et un bout de ficelle vont bientôt remplacer nos iPhones...

Et comme le dit Philippulus, le célèbre prédicateur fou :

« C’est le châtiment ! Faites pénitence !... La fin des temps est venue!»

avatar radeon | 

@Mike Mac

La vraie fin de l’humanité a été annoncée avec le record des ventes de cds de rené la taupe

avatar Grahamcoxon | 

Et j’ajoute que le vinyle se dégrade à l usage contrairement au cd. Même si les cd ont aussi une durée de vie hélas.

avatar Link1993 | 

@Grahamcoxon

Faut pas confondre un CD pressé, et un CD gravé. Ces derniers sont pas fou, mais les premiers ont une excellente durée de vie ! ^^

avatar Scooby-Doo | 

@Grahamcoxon ,

« Même si les cd ont aussi une durée de vie hélas. »

Avec un peu de soin, on peut conserver en parfait état de fonctionnement des CD pressés pendant longtemps, on parle d'un siècle minimum.

J'en ai acheté dès les premiers disponibles au début des années 1980, soit près de 40 ans !

Et sur 7000 CD, j'en ai aucun en panne !

Par contre, j'ai eu quelques uns qui étaient en panne dès le départ à cause d'une mauvaise gravure. Le CD Glass Master avait dû avoir un problème lors de sa création.

Mais si un CD est correctement pressé, et avec un peu de soin, aucun souci à se faire.

Pendant ce temps, des fichiers AAC ou MP3 corrompus, mal téléchargés, cela je connais plutôt bien.

Le pire, c'était l'achat d'un album qui était dit « Complet » donc tous les titres, et qui devenait subitement dit « Partiel ».

En cas de besoin de téléchargement à nouveau (corruption, perte, défaut de la première livraison dématérialisée), et ben impossible de récupérer l'album dans son intégralité !

Le dématérialisé, c'est vraiment la misère absolue !

Pollution et perte de possession !

Il y en a qui aime souffrir et vivre dans la misère !!!

😁

avatar pagaupa | 

@Scooby-Doo

👍

avatar Biking Dutch Man | 

@Grahamcoxon

Mes CDs de 1984 fonctionnent encore!

avatar Scooby-Doo | 

@Biking Dutch Man,

« Mes CDs de 1984 fonctionnent encore! »

Pareil ici !

Pour ma part, de mémoire, mes premiers CD sont :

John Miles « Rebel » sorti en 33 trs en 1976

Bryan Ferry « Boys and girls »

Et les premiers CD en musique classique pour le confort de l'absence de bruit de fond même avec des 33 trs impeccables...

Dont le fameux « Requiem » de Gabriel Fauré !

avatar radeon | 

Et une bibliothèque de fichiers mp3 sur un serveur musical sur son nas c’est bien aussi un support physique et tu es bien propriétaire de la musique que tu as payé, le cd n’est pas indispensable et présente juste des contraintes.

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