Tesla organise en ce moment des démonstrations en Europe de sa conduite entièrement autonome (supervisée). C’est le nom officiel, pour rappel, de cette assistance à la conduite évoluée que le constructeur américain souhaite proposer à ses clients européens et qui est actuellement en attente de validation. En France, dix centres Tesla proposent ces « expériences passager », qui consistent à prendre place dans le siège passager d’une voiture équipée d’une version bêta du logiciel maison pour découvrir la fonctionnalité sur une boucle d’une heure environ. Un employé de la marque reste dans le siège du conducteur, prêt à prendre la relève si nécessaire.
Il s’agit à cet égard d’une démonstration dans un cadre bien strict, ce qui est inévitable au regard de la législation actuelle. La conduite entièrement autonome n’est pas autorisée en Europe, sauf à des fins de tests, ce qui doit s’appliquer ici. La réglementation impose toutefois des contraintes importantes, ce qui explique la présence d’un employé Tesla derrière le volant. L’espoir de la firme d’Elon Musk est d’obtenir de nouvelles autorisations pour permettre à ses clients d’utiliser le programme dans leurs propres voitures. Une demande est en cours d’étude aux Pays-Bas et elle pourrait être la porte d’entrée de toute l’Union européenne, si tout se déroule comme prévu.
Tesla a voulu forcer la main des Pays-Bas pour valider sa conduite autonome en Europe, ça ne s’est pas bien passé
Un point d’étape est prévu en février 2026 et on saura alors peut-être si Tesla obtiendra ses autorisations ou devra modifier son logiciel. D’ici là, les démonstrations proposées en ce moment sont une bonne occasion d’essayer le FSD (Full Self-Driving) tel que l’entreprise le propose aux États-Unis et au Canada depuis quelques années. C’est aussi une manière de plus de faire pression sur l’Union européenne, par le biais des clients, comme l’a noté JC de La Chaîne EV sur YouTube, le temps d’un test du côté de Bordeaux.
Sa vidéo permet de mieux comprendre le système et de constater qu’il semble en effet bien fonctionner, du moins le temps de cet essai. Bon point à ce sujet, Tesla n’impose pas un itinéraire prédéfini qui aurait pu être répété et préparé en amont, le testeur a pu choisir sa propre destination. Le youtubeur a demandé de se rendre au Zoo de Bordeaux Pessac situé à dix minutes de route du centre de service de la marque, mais il aurait pu choisir n’importe quel autre point d’intérêt (dans un rayon prédéfini, quand même). Quelle que soit la destination, le FSD devra probablement affronter des ronds-points, dos d’ânes et autres difficultés bien européennes.
Pendant cet essai, l’assistance à la conduite de Tesla s’en est brillamment sortie. Les ronds-points sont un poil « coupés » au lieu de bien rester sur la voie de droite, mais ce n’est pas choquant et beaucoup de conducteurs humains en feraient autant. Les ralentisseurs sont bien gérés, la voiture freine bien assez avant de les prendre, sans rester à la limite de vitesse. Plus impressionnant encore, la Model 3 s’est calée sur la droite et a ralenti pour laisser passer un véhicule de police en intervention d’urgence. Et une fois arrivée à destination, elle se gare tout aussi automatiquement sur le parking du zoo, en cherchant la meilleure place sans intervention du superviseur.
Il reste quelques bugs à corriger, on le voit notamment sur la fin quand la voiture s’arrête à un feu rouge sur sa gauche, dédié en réalité à la voie de tramway qui longe la route. Le conducteur de Tesla a accéléré pour ne pas bloquer la circulation, ce qui compte comme un désengagement dans le jargon et surtout ce qui poserait vraiment problème dans l’idée d’un robotaxi sans personne derrière le volant. Malgré tout, il faut reconnaître que la démonstration a été assez impressionnante, même si le test ne s’est pas fait sur les pires heures de la journée en termes de circulation, ni dans les rues étroites du centre-ville de Bordeaux.
Si vous voulez tester vous aussi, vous pouvez vous inscrire à cette adresse dans le centre Tesla de votre choix. En France, voici la liste des dix lieux qui proposent ces tests : Bordeaux, Cannes, Lille, Lyon-Est (Saint-Priest), Marseille, Nantes, Paris-Est (Bailly-Romainvilliers) et Paris-Nord (Saint-Ouen-sur-Seine), Strasbourg et Toulouse. Les démonstrations étaient prévues jusqu’à la fin du mois de décembre partout, mais face à la demande, le constructeur a étendu les dates jusqu’à la fin du mois de janvier dans quelques centres.
Le FSD (Supervisé) est une option déjà proposée et facturée actuellement 7 500 € en Europe. Si l’on ne sait pas encore si le prix augmentera avec la sortie de cette assistance à la conduite bien plus complète, c’est probable, puisque c’est ce qui s’est passé outre-Atlantique. Tesla y proposant également un abonnement mensuel, on y aura peut-être droit de notre côté aussi.











