Depuis quelques années, la mode est aux consoles « mini », et quelques sociétés proposent parfois aussi des ordinateurs dans la même veine, comme pour le Commodore 64 ou l'Amiga. Et un hacker, James Lewis, tente de faire la même chose pour l'Apple IIe en utilisant la puce Mega-II, issue d'un Apple IIgs.
Un projet personnel
Soyons clairs : Apple ne va pas vendre un Apple II « mini », la société n'est pas vraiment connue pour son amour de la nostalgie et il y a peu de chances qu'elle cède une licence pour l'Apple II. Le projet est purement éducatif, et part d'une sorte d'idée reçue : la puce Mega-II serait l'équivalent d'un Apple IIe « on a chip ».
L'Apple IIe et l'Apple IIgs
La puce Mega-II est apparue avec l'Apple IIgs, un modèle amélioré, doté d'un processeur 16 bits et d'une nouvelle architecture. Pour exécuter les programmes des anciennes générations (les Apple II 8 bits), Apple a intégré sur la carte mère une puce maison, la Mega-II. Vous verrez souvent qu'il s'agit de l'équivalent d'un Apple IIe sur une seule puce, mais le montage de James montre que ce n'est pas le cas. En réalité, la puce gère les fréquences, la mémoire, une partie des E/S et contient l'équivalent d'une carte « 80 colonnes », mais elle nécessite tout de même plusieurs choses pour remplacer un Apple IIe, comme un CPU, une ROM et de la RAM.
Et dans les faits, les analyses de James montrent que l'Apple IIgs prend en réalité en charge une bonne partie de la rétrocompatibilité et ne laisse qu'une (petite) partie des fonctions à la Mega-II. Il existe par ailleurs une version améliorée de la Mega-II (Gemini) dans un autre produit Apple : la carte de compatibilité Apple IIe pour les Macintosh LC. Elle permet d'exécuter des programmes Apple II sur un Mac, sans émulation directe : elle contient l'équivalent d'un Apple IIe.
Un Apple IIe mini qui démarre
L'idée est donc de créer un Apple IIe en utilisant comme base la puce Mega-II. Le prototype contient 3 cartes compactes : une qui intègre la puce Mega-II — qui doit être récupérée dans un Apple IIgs —, une seconde avec le processeur (un 65C02, une évolution du 6502 d'origine) et une ROM (qui contient du code appartenant à Apple) et une dernière qui gère la vidéo, le but étant — à terme — d'utiliser une sortie HDMI.
Pour le moment, l'ensemble est tout de même assez limité : l'Apple IIe démarre… et c'est tout. Le clavier est en effet un peu compliqué à intégrer et dispose de sa propre ROM et pour le moment, il est émulé avec un Raspberry Pi Pico. Les prochaines étapes vont consister à réduire le nombre de câbles et gérer les différents composants d'un Apple IIe, comme le nécessaire pour le stockage.