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Et si je montais un hackintosh ?

Nicolas Furno

lundi 18 juillet 2016 à 11:55 • 200

Mac

Depuis le passage aux processeurs d’Intel, on peut se construire un Mac sans acheter l’ordinateur chez Apple. On parle de « hackintosh », contraction de hack et de Macintosh et je n’ai jamais eu l’envie, ou même l’idée, d’en construire un moi-même. J’ai assemblé des PC à partir de pièces achetées à la boutique du coin à une époque où Amazon n’existait pas encore. J’ai aussi testé et utilisé des distributions Linux et si j’ai fini par utiliser des Mac, c’était justement pour ne plus bricoler.

Le hackintosh d’un lecteur, il y a sept ans de cela.
Le hackintosh d’un lecteur, il y a sept ans de cela.

Pendant très longtemps, j’ai considéré les hackintosh avec une curiosité polie. C’était intéressant sur le plan technique, mais c’est tout ce que j’en retirais. Quel intérêt pouvait-on trouver dans ces grosses tours et avec des fonctions souvent mal prises en charge ?

Dix ans plus tard, je me pose la question très sérieusement : et si je montais mon propre hackintosh ? Pourquoi ce revirement soudain ? C’est ce que nous allons voir !

Pourquoi pas un nouveau Mac ?

Un peu de contexte d’abord : pour le travail, j’utilise un MacBook Pro Retina 15 pouces de première génération, une machine qui a fêté son quatrième anniversaire le mois dernier. Cet ordinateur était très puissant à sa sortie et il reste encore assez rapide, avec son Core i7 et ses 8 Go de mémoire vive. Néanmoins, il commence à montrer quelques signes de faiblesse, par exemple quand je dois monter des vidéos. C’est le cas en 1080p, mais c’est carrément ingérable en 4K et ce sera de plus en plus la norme.

Depuis que je travaille chez MacG, j’ai toujours utilisé un Mac portable et un écran externe.
Depuis que je travaille chez MacG, j’ai toujours utilisé un Mac portable et un écran externe.

Il me faudrait un nouveau Mac, plus moderne, mais il n’y a rien dans la gamme actuelle qui me convient totalement. Les MacBook Pro Retina sont toujours de superbes machines, même si la gamme n’a pas beaucoup évolué en quatre ans. On nous promet une barre d’OLED pour la prochaine génération, ce qui pique la curiosité, mais est-ce suffisant pour justifier le tarif demandé ? La gamme actuelle débute à 2 249 € et il n’y a aucune raison pour que la nouvelle soit moins chère, bien au contraire.

Le prix est indéniablement un argument en défaveur des Mac. Ce n’est pas nouveau, Apple a toujours été une marque premium, mais le constructeur ne met plus ses ordinateurs à jour aussi souvent qu’à une époque. Résultat, on paye parfois très cher pour un matériel qui peut avoir plusieurs années. C’est criant pour le Mac Pro, qui attend toujours sa mise à jour trois ans après et qui désespère de plus en plus les pros. C’est aussi le cas du Mac mini et même de certains portables : à plus de 2000 €, le MacBook Pro 15 pouces actuellement en vente n’est pas une très bonne affaire si l’on s'en réfère aux composants.

Il y a un autre changement lié aux prix des Mac : au fil des années, Apple affine les machines et améliore leur conception. Le MacBook Retina est un ultra-portable magnifique, parfaitement conçu, léger et discret… mais c’est un ordinateur qui est aussi complètement fermé. On ne peut rien changer, ni le stockage, ni la mémoire vive, encore moins la batterie. Le constructeur a d’excellentes raisons pour le faire, je ne veux pas entrer dans ce débat, mais le fait est que l’on achète un Mac qui ne bouge plus, ou presque plus.

Les Mac sont toujours mieux conçus, mais cela veut aussi dire qu’ils sont de moins en moins flexibles après achat.
Les Mac sont toujours mieux conçus, mais cela veut aussi dire qu’ils sont de moins en moins flexibles après achat.

C’est le cas pour tous les modèles, y compris le Mac Pro : les ordinateurs vendus par Apple n’évoluent pas après achat, ou très peu. Sur mon MacBook Pro Retina, j’ai changé le SSD pour doubler la capacité de stockage et je changerai probablement la carte réseau pour bénéficier des dernières nouveautés de macOS Sierra. C’est déjà bien, mais je me sens à l’étroit avec mes 8 Go de RAM et je ne peux rien faire. Je peux ajouter du stockage, mais pas autant que je veux, et pas au meilleur prix, etc.

À une époque, les Mac étaient plus gros et moins bien conçus en règle générale, mais on pouvait accéder à quelques composants clés. Mon iBook G4 permettait de changer la RAM relativement facilement, même s’il fallait retirer le clavier. Mon MacBook première génération proposait de changer de RAM et de disque dur extrêmement facilement. Je ne dis pas que je veux revenir à cette époque, je dirais même que les machines actuelles sont meilleures que celles de l’époque, mais ai-je besoin de finesse et d’ergonomie à mon bureau ?

À une époque où les Mac étaient plus épais et moins bien finis, on pouvait facilement accéder à certains composants. Ici, la RAM sur un iBooks G4.
À une époque où les Mac étaient plus épais et moins bien finis, on pouvait facilement accéder à certains composants. Ici, la RAM sur un iBook G4.

À la rédaction, nous utilisons en général des Mac portables constamment branchés à un écran externe. C’est une solution souple, qui permet de travailler chez soi de temps en temps, ou de changer de bureau quand c’est nécessaire. Mais au fond, je trimballe un MacBook Pro sur chaque trajet alors que je pourrais très bien avoir une machine fixe.

Si on regarde chez Apple, on peut éliminer d’emblée le Mac Pro qui est hors de prix et dépassé. Le Mac mini est un meilleur candidat, mais lui aussi est dépassé et les derniers modèles bloquent largement la machine avec de la RAM soudée et une barrette de SSD. L’iMac Retina 27 pouces est une superbe machine, mais le prix pose problème et, à part la RAM qui est facile à changer, on n’a pas vraiment d’options pour faire évoluer l’ordinateur. Sans compter que le tout-en-un n’a pas toujours eu la meilleure réputation côté fiabilité et si l’on perd l’écran, on perd aussi l’ordinateur (ou vice-versa).

Même si on oublie une seconde le budget et les tarifs, Apple ne propose plus rien dans sa gamme pour commencer avec un ordinateur et le maintenir à niveau pendant des années. C’était le rôle du Mac Pro d’ancienne génération, parfait pour ajouter du stockage et de la mémoire vive au fil des années, et même changer de carte graphique, une excellente solution pour améliorer les performances. On peut acheter encore aujourd’hui un Mac Pro remis au goût du jour, alors que le dernier modèle est sorti en 2012.

Un Mac Pro (à gauche) et son prédécesseur, le PowerMac G5 (à droite) : deux machines d’un temps révolu, où l’on pouvait modifier son Mac très facilement après achat. (Photo Motoya Kawasaki CC BY-NC-ND 2.0)
Un Mac Pro (à gauche) et son prédécesseur, le Power Mac G5 (à droite) : deux machines d’un temps révolu, où l’on pouvait modifier son Mac très facilement après achat. (Photo Motoya Kawasaki CC BY-NC-ND 2.0)

Le constructeur ne veut plus répondre à ce besoin, pour de très bonnes raisons de son point de vue d’ailleurs (c’est un marché de niche), mais ce choix me laisse sans option. Avec un hackintosh, je pourrais avoir un ordinateur de base et une marge de progression. Commencer avec 16 Go de mémoire vive et savoir que je pourrai doubler cette quantité pour trois fois rien dans quelques années. Avoir 500 Go de SSD et garder de la place à côté pour des disques durs supplémentaires. Bref, utiliser une machine qui évoluera au fil des besoins et dépenser beaucoup moins au départ.

Pourquoi pas Linux (ou Windows) ?

Si les Mac actuels ne me conviennent pas, pourquoi ne pas construire un PC pour ce qu’ils font de mieux, à savoir fonctionner avec Windows ou Linux ? Autant le dire d’emblée, je ne veux pas du système d’exploitation de Microsoft. Je n’ai pas forcément d’arguments objectifs à avancer, sans doute trop de mauvais souvenirs, et trop de choses qui ne fonctionnent pas comme je le voudrais. J’ai eu l’occasion de tester rapidement Windows 10, notamment sur le Surface Book passé chez MacG au printemps et j’ai retrouvé quelques choix qui m’avaient poussé vers Linux dans les années 2000.

Justement, si je ne veux pas de Windows, pourquoi ne pas faire comme notre ancien développeur et passer sous Linux ? Il me reste suffisamment de souvenirs de cette époque et j’utilise toujours une distribution GNU/Linux côté serveur, je pourrais sans doute m’en sortir. Je pourrais, mais je ne veux pas non plus.

En dix ans, j’ai pris des habitudes avec macOS et elles sont désormais bien ancrées. Toute ma vie professionnelle s’est faite sur le système d’Apple et j’utilise cette configuration au maximum. J’ai des dizaines de scripts en AppleScript pour automatiser divers éléments dans mon travail au quotidien, j’ai l’habitude d’utiliser le Bash d’Apple et des outils comme Homebrew pour les besoins plus avancés. Je sais exactement où chercher tout ce qui m’est nécessaire au quotidien, je sais comment fonctionne le système, j’utilise constamment le Finder et je ne survivrais pas longtemps sans le Dock, les coins actifs ou Mission Control.

Gnome propose bien « son » Mission Control, mais ce n’est pas la même chose
Gnome propose bien « son » Mission Control, mais ce n’est pas la même chose

Enfin si, je survivrais, naturellement. Je pourrais sans doute adapter mes scripts en Bash ou en Python, je pourrais apprendre de nouvelles habitudes ou trouver un gestionnaire de fenêtres suffisamment proche de celui d’Apple. Il me faudrait aussi trouver des alternatives à de nombreux logiciels qui me sont actuellement indispensables au quotidien. Ce qui est parfois plus facile à dire qu’à faire, mais ce qui n’est jamais impossible.

Je connais par cœur iA Writer et je passe mes journées à écrire dessus, l’abandonner serait vraiment pénible. Comment ferais-je sans Alfred, ses recherches web personnalisées, son gestionnaire de presse-papier, son contrôleur iTunes et ses cent autres fonctions que j’utilise de temps à autre ?

Dans certains cas, les remplaçants seraient simples à trouver sur Linux, dans d’autres, non. Je sais déjà qu’il n’y a rien d’aussi complet qu’iTunes et à n’utiliser que lui pour écouter de la musique, j’ai créé quelques habitudes qui ont la peau dure. Je sais aussi qu’il n’y a pas vraiment de bon client Twitter natif sur Linux.

Alfred à gauche, (trop) longue liste de scripts à droite.
Alfred à gauche, (trop) longue liste de scripts à droite.

Et puis en passant à Linux, je perdrais AirDrop qui est si pratique (quand il marche, certes), je perdrais Handoff que j’utilise constamment et je perdrais iCloud. Ce n’est pas nécessairement une grande perte, mais je dépends encore beaucoup du service en ligne d’Apple, ne serait-ce que pour synchroniser mes données. L’historique partagé de Safari, voilà quelque chose qui me manquerait cruellement en abandonnant macOS.

Au-delà de tous ces problèmes personnels, il y a un obstacle plus profond et assez évident. Je passe mes journées à lire et à écrire sur Apple et les produits dérivés. Comment le faire si moi-même, je n’utilise plus macOS ?

Je pourrais multiplier les arguments, mais simplifions les choses : si je suis prêt à faire des concessions côté matériel, côté logiciel, macOS n’est pas négociable. Je perdrais trop de temps à développer de nouvelles habitudes et je pense que je serais perdant tout court à l’arrivée.

Alors un hackintosh ?

Les Mac actuels ne me conviennent pas, mais je ne veux pas me séparer de macOS. Naturellement, les hackintosh semblent la voie à suivre, mais je n’y ai pas vraiment pensé avant de lire cet article. Non pas qu’il soit révolutionnaire ou même fondamentalement nouveau, mais ce témoignage m’a conduit à m’intéresser à nouveau à ces machines que j’avais un petit peu perdues de vue ces dernières années, il faut bien le dire.

Derrière l’enceinte au premier plan, le hackintosh construit par ce développeur.
Derrière l’enceinte au premier plan, le hackintosh construit par ce développeur.

Pour 1200 $ environ, ce designer et développeur a construit l’équivalent d’un iMac haut de gamme de dernière génération, mais dans un boîtier noir plus proche, niveau encombrement, du Mac Pro. Il a opté pour le meilleur Core i7 Skylake vendu par Intel à l’heure actuelle, pour 64 Go de mémoire vive et un SSD de 500 Go dédié au système. À l’arrivée, il a un ordinateur nettement plus puissant en single-core que n’importe quel Mac sur le marché et moins cher qu’un iMac Retina d’entrée de gamme.

Ce qui m’a surtout intéressé, dans ce témoignage, c’est la simplicité apparente de l’opération. Contrairement à ce que j’imaginais, la communauté hackintosh est restée très forte et on dispose aujourd’hui d’outils qui n’existaient pas les premières années. À condition de piocher dans une liste de matériels qui seront reconnus par macOS et à condition de ne pas installer les dernières versions du système dès qu’elles sortent, on peut apparemment avoir une machine fiable au quotidien.

Ça, c’est la théorie, mais qu’en est-il en pratique ? Plutôt que d’essayer de rassembler des témoignages, pourquoi ne pas essayer moi-même de le faire ? Je me suis mis en tête de tenter l’expérience pour voir si on pouvait utiliser un hackintosh au quotidien, et même travailler avec ! Certes, une tour lambda sera plus moche qu’un Mac Pro, un Mac mini ou un iMac, mais elle serait placée sous le bureau, loin des regards, alors autant dire que c’est un argument qui ne me séduit pas.

Au passage, si j’envisage de transformer une tour en hackintosh, je n’en ai aucune envie pour un ordinateur portable. Le design m’indiffère pour un objet placé au sol, sous le bureau et avec lequel je n’aurai quasiment aucune interaction physique. En revanche, il faut toucher un ordinateur portable et utiliser ses fonctions intégrées en permanence : dans ce cas, je resterais avec un modèle conçu à Cupertino.

Ce hackintosh est un monstre que l’on voit bien, puisqu’il n'entre même pas sous le bureau. Fort heureusement, on peut opter pour une tour moins haute…
Ce hackintosh est un monstre que l’on voit bien, puisqu’il n'entre même pas sous le bureau. Fort heureusement, on peut opter pour une tour moins haute…

Voici mon plan. Je vais monter mon propre ordinateur avec un budget d’environ 1 000 €, hors écran et autres périphériques. Je l’utiliserai ensuite comme machine principale. Par sécurité, je garderai le MacBook Pro Retina pas loin, au moins au début, mais dans l’idée, je n’utiliserai que ce hackintosh. Et je ferai le point quelques mois après, avec suffisamment de recul pour savoir si ça vaut vraiment le coup, notamment pour les mises à jour du système.

Je sais déjà que je risque de perdre iMessage, ce qui est pénible, mais pas rédhibitoire… en tout cas, je ne crois pas. Je sais aussi qu’en choisissant le bon composant, je pourrai conserver les fonctions de Continuité, et peut-être même bénéficier de l’Auto Unlock de Sierra, on verra à l’automne. Pour que ce soit viable, il faudra que toutes mes applications fonctionnent parfaitement et que l’ensemble soit stable au quotidien.

Est-ce que cette expérience sera un succès ? Je n’en suis pas certain, mais j’ai envie d’essayer. Prochaine étape : établir la liste des composants à acheter. Si vous utilisez vous-même un hackintosh, n’hésitez pas à donner vos conseils dans les forums où j’ai créé un sujet associé à cette expérience.

Et si la question vous intéresse simplement, vous pourrez suivre mes progrès au fil des prochaines semaines !

Image de couverture : Chance Reecher (CC BY 2.0)

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