Dans un autre contexte, Intel aurait déjà été démantelé ou promis à la faillite. Mais la situation géopolitique, notamment autour de Taiwan, change la donne : le fondeur reste un actif stratégique que Washington ne peut se permettre de perdre. C’est dans cet esprit que Donald Trump a validé une prise de participation de 10 % au capital, pour un montant de 10 milliards de dollars.

Donald Trump au secours d’Intel en faisant entrer l’État à hauteur de 10 % de l’entreprise
Alliances à milliards : Nvidia et SoftBank à la rescousse
Pour poursuivre son redressement, Intel cherche à établir des alliances stratégiques. La semaine dernière, elle a annoncé un partenariat avec Nvidia afin de concurrencer AMD pour un montant de 5 milliards de dollars. Les deux sociétés veulent travailler de concert, afin d’intégrer les GPU de Nvidia avec les CPU d’Intel, le tout sur le même support. En août, SoftBank a suivi avec un chèque de 2 milliards de dollars.

Intel chercherait le soutien d’Apple
Intel ne s'en est jamais trop caché. Il aimerait bien retravailler avec Apple. Le fabricant n'espère plus vendre des processeurs X86 à Cupertino, mais voudrait bien récupérer une partie de la production qu'Apple confie à TSMC.

Sur le papier, l’accord a de quoi séduire Cupertino : diversification, levier sur les prix, et surtout un plan B en cas de crise autour de Taiwan. D'autre part, ce serait une manière pour elle de confirmer auprès de l'administration américaine sa volonté de produire toujours plus aux États-Unis.

Et si Apple relançait Intel pour diminuer sa dépendance à TSMC
Bloomberg rapporte que des discussions ont encore eu lieu récemment entre les deux entreprises. Le fondeur a approché la firme de Cupertino pour un investissement. Les discussions en sont encore à un stade préliminaire et pourraient ne pas aboutir, mais elles incluent aussi l’idée d’une collaboration renforcée entre les deux groupes.

L’annonce a suffi à faire bondir l’action Intel de 6,4 % à 31,22 $. Si Intel est loin d'être tiré d'affaire, les milieux financiers veulent croire à une renaissance d'Intel. Le titre a été le tube de l'été, il affiche une progression de plus de 60 % depuis le mois d'aout.
Intel 14A : la dernière cartouche technologique
Attirer des investissements est une chose, mais l’urgence pour Intel est surtout de redevenir compétitif. Toute la stratégie repose désormais sur le procédé Intel 14A, attendu pour 2027. Ce nouveau nœud de gravure doit permettre au concepteur du Pentium de recoller à Samsung et surtout à TSMC. Sur le papier, l’Intel 14A promet plusieurs innovations, dont les Turbo Cells, capables de combiner dans un même bloc des cellules hautes performances et d’autres plus économes en énergie. Autre première annoncée : Intel sera le premier fondeur à utiliser la lithographie High-NA EUV, quand TSMC n’y passera pas avant 2031.

La stratégie d'Intel est claire : elle ne mènera pas ce projet au bout si elle n'obtient pas le soutien d'au moins un gros client. Dans cette liste, figurent sans surprise Nvidia et Apple…