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Écartée d'Apple, Ashley Gjøvik dénonce (aussi) une usine Apple secrète et toxique

Pierre Dandumont

mardi 25 juin 2024 à 10:02 • 44

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Ashley Gjøvik n’en a pas fini avec Apple. Cette ancienne employée, qui a été licenciée en 2021 pour avoir divulgué des informations confidentielles dans le cadre d’un conflit sur ses conditions de travail, avait dénoncé une culture d'entreprise toxique chez Apple. Récemment, elle vient aussi de dénoncer quelque chose de plus littéralement toxique : une usine Apple secrète, qui serait localisée un peu trop près de logements (moins d'une centaine de mètres).

L'emplacement de l'usine secrète d'Apple.

L'usine en question, nom de code ARIA, se trouve à Santa Clara en Californie, dans une zone résidentielle. Selon le rapport dévoilé grâce à une plainte d'Ashley Gjøvik auprès de l'EPA (Environmental Protection Agency, l'agence de protection de l'environnement des États-Unis), elle est spécialisée dans la fabrication de puces et c'est donc probablement là qu'Apple grave les composants en cours de développement. Elle existerait depuis 2015 et rejette apparemment différents composés toxiques dans l'air.

Ashley Gjøvik explique qu'elle vivait dans un des appartements proches en 2020, et qu'elle a souffert de nombreux symptômes à l'époque — évanouissement, vertiges, bradycardie, etc. — qui ont nécessité des hospitalisations et de nombreux frais médicaux. Elle découvre en 2021 qu'elle n'est pas la seule touchée par ces problèmes, avant de se rendre compte en février 2023 que le propriétaire de l'usine en question est son ancien employeur, Apple.

Une évacuation de l'usine, qui rejette des solvants toxiques selon l'EPA.

Le rapport publié par l'EPA donne de nombreux détails, parmi lesquels le fait que l'usine est à moins de 100 mètres d'appartements et de parcs publics, mais aussi à moins de 300 mètres d'une école, d’une église, etc. La position de l'usine et la hauteur des appartements aux alentours pourraient impliquer que les vapeurs toxiques rejetées risquent de se retrouver très probablement à l'intérieur des appartements en question. Les documents publiés indiquent aussi qu'Apple était parfaitement au courant des problèmes que la présence de l'usine pouvait amener, avec une liste des différentes violations enregistrées en rapport avec différents domaines (sécurité, santé, protection contre les incendies, etc.). Outre les rejets toxiques dans l'air, l'EPA précise que les eaux usées de l'usine contenaient des métaux lourds et des solvants organiques.

Ashley Gjøvik déclare que l'usine amenait un degré élevé de risques sur la santé des riverains, mais elle insiste aussi sur le fait que l'usine en question était secrète. Elle a longtemps été enregistrée comme une unité de R&D et le rapport indique bien que son véritable usage, la fabrication de semi-conducteurs, n'était connu que de très peu de personnes. Par ailleurs, le code de la ville de Santa Clara (et celui du Comté) exige que les installations industrielles de ce type doivent se trouver à plus de 150 mètres de toute installation résidentielle, ce qui n'est pas le cas ici. Par ailleurs, nous l'avons indiqué au début, Ashley Gjøvik n'est pas une simple ex-employée d'Apple : licenciée en 2021, elle a déposé plusieurs plaintes contre Apple. Ces dernières n'enlèvent rien à la gravité des accusations contre l'usine, que le rapport de l'EPA semble confirmer, mais biaisent peut-être un peu la présentation qui en est faite.

Contacté sur le sujet par le site Benziga, Apple n’a pas fait de commentaire.

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